Contrats de gardiennage illégaux : le juge se défile à nouveau, il est temps de légiférer !

En avril 2021, les conseillers communaux déi Lénk avaient formé un recours auprès du Tribunal administratif contre la décision du Collège des bourgmestre et échevins de la Ville de Luxembourg confiant des missions d’ordre public à des sociétés privées de gardiennage. Le 30 janvier 2023, le Tribunal administratif avait déclaré irrecevable ce recours en jugeant que des élus n’avaient pas d’« intérêt à agir » contre une décision de l’exécutif communal, n’ayant pas été personnellement impactés par la décision.

Estimant qu’une conception aussi stricte de l’« intérêt à agir » donnait carte blanche aux communes pour violer la loi et la Constitution, déi Lénk Stad avait interjeté appel contre cette décision. Or, par un arrêt en date du 13 juillet 2023, la Cour administrative vient de la confirmer.

Tout en prenant acte de cette décision, déi Lénk Stad ne peut que la regretter. La Cour administrative aurait pu s’inspirer du juge administratif français, qui depuis 1901 reconnaît le droit de chaque contribuable communal.e d’attaquer les actes illégaux pris par les communes. Or, au lieu de consacrer à leur tour un tel droit, les juges luxembourgeois ont qualifié les décisions françaises d’« errements jurisprudentiels ». Peu collégiale, cette appréciation est également fausse : la jurisprudence en question est justement constante depuis 120 ans, ayant fait ses preuves dans la lutte pour l’État de droit et contre le copinage entre politiques.

De manière surprenante, la Cour refuse l’argument des appelants que les conventions litigieuses entre le collège échevinal et les sociétés de gardiennage privées n’ont pas été soumises au vote du conseil communal – contrairement aux conventions « À vos côtés » par exemple – et que les conseillers communaux ont ainsi été lésés par excès de pouvoir dans l’exercice de leurs fonctions. Dans son arrêt, la Cour refuse en effet de considérer les contrats litigieux comme une délégation de service public. Ceci à l’opposé de la prise de position du 21 janvier 2021 des services de la ministre de l’Intérieur elle-même.

Pour rejeter l’argument des appelants, la Cour semble avoir avalisé la fiction concoctée par la bourgmestre de simples contrats de gardiennage se limitant à l’inspection du mobilier urbain… alors que dans les faits, les sociétés privées continuent à surveiller la voie publique. Ce faisant, les juges ont envoyé un message dangereux aux politiques : faites ce que vous voulez en pratique, du moment que sur le papier vous faites semblant de respecter la loi !

Pour déi Lénk Stad, les choses sont entendues : pour que les communes respectent la loi, mieux vaut légiférer. Le programme national de déi Lénk pour les élections législatives prévoit ainsi de remplacer le système de tutelle administrative actuel, qui permet au ministre de l’Intérieur seulement de suspendre ou d’annuler les actes communaux illégaux, par un système de déféré ministériel lui permettant d’en demander l’annulation au juge administratif. En cas d’inaction de la part du ministre, une demande en ce sens pourra être faite par des conseillers ou des électeurs communaux. Un tel système serait à la fois plus respectueux de l’autonomie communale et de l’État de droit, qui constitue désormais un principe fondamental du Luxembourg (art. 2 de la nouvelle Constitution).

Luxembourg, le 18 juillet 2023                                             Communiqué par déi Lénk Stad

Gardiennage privé sur la voie publique : Lydie Polfer récidive

Le 7 juin dernier sur RTL, la bourgmestre de la Ville de Luxembourg a annoncé un nouveau marché avec une société de gardiennage privé dans la Ville-Haute « pour lutter contre le déplacement de la criminalité liée aux drogues de la Gare vers l’ancien Centre-Ville et en particulier vers l’aire de jeu du ‘bateau pirate’ »

déi Lénk Stad perçoit dans cette nouvelle sortie sécuritaire de la bourgmestre la finalité de faire diversion de son piètre bilan dans les domaines vitaux du logement, de la politique sociale, de la circulation et du climat, de collecter des voix de droite un an avant les élections communales et de s’imposer à nouveau comme tête de liste de son parti.

déi Lénk Stad condamne cette manœuvre avec d’autant plus de force qu’après le non-renouvellement du contrat de gardiennage avec G4S dans les quartiers de la Gare, de Bonnevoie et de la Ville-Haute, il avait, conjointement avec déi gréng et LSAP, formulé l’espoir que le collège échevinal se conformerait désormais à la Constitution et ne conclurait aucune nouvelle convention de surveillance de la voie publique avec une société de gardiennage privée.

C’est à travers un marché négocié– non publié dans la presse – que le collège échevinal procède cette fois-ci. Sur le papier, le cahier des charges de ce marché prétend se conformer à la législation en vigueur et au nouveau projet de loi sur le gardiennage privé actuellement discuté à la Chambre des députés. Cela particulièrement au principe selon lequel des sociétés de gardiennage privé ne peuvent surveiller que des objets, c’est-à dire les biens immobiliers et mobiliers du mandataire, et que la surveillance de la voie publique leur est défendue. Les plus récents contrats de gardiennage conclus par la Ville, adaptés suite aux réclamations adressées par déi Lénk, déi gréng et LSAP à la Ministre de l’Intérieur et suite aux recours de déi Lénk devant le Tribunal administratif, avaient également prétendu respecter ce principe. Toutefois, dans les faits, les patrouilles avec chiens d’un horodateur à l’autre, actées dans des rapports réguliers, continuaient – en toute illégalité.

Voici maintenant que dans la 4e génération des conventions de gardiennage de la Ville, prévue pour début-juillet, il n’est plus question ni de chiens, ni de rapports à remettre à la Ville. La seule prestation à fournir par des « équipes de 2 agents » est la surveillance de certains biens appartenant à la Ville. N’empêche que la bourgmestre affirme à nouveau que face au manque de policiers et face au déplacement de la criminalité de la drogue vers la Ville-Haute, il faudrait réagir en embauchant une société de gardiennage privé. Une fois de plus, la bourgmestre prétexte donc la surveillance d’objets appartenant à la Ville pour charger dans les faits des gardiens privés de la surveillance de la voie publique, tâche réservée expressément à la Police Grand-Ducale. Reste à savoir si une entreprise de gardiennage acceptera de se faire abuser par ce toilettage illégal, et d’en assumer les conséquences juridiques en cas d’incident.

Il s’entend que déi Lénk Stad réagira en conséquence !

Luxembourg, le 13 juin 2022                                                           Communiqué par déi Lénk Stad

Question parlementaire relative aux statistiques policières pour l’année 2021

Monsieur le Président,

Le 7 avril 2022, la Police a présenté, en présence du Ministre de la Sécurité intérieure, les statistiques policières pour l’année 2021. Sur le site du gouvernement, il est mentionné que « (l)es statistiques policières visent à relever l’évolution des tendances tout en fournissant des explications quant à la signification et à l’interprétation de ces données. »

Le document « CHIFFRES DE LA DÉLINQUANCE EN 2021 » se concentre sur cinq parties, à savoir « Infractions contre les biens », « Infractions contre les personnes », « Le groupe d’infractions « Divers », « Evolution des cambriolages en 2021 » et « La lutte contre les stupéfiants ».

En fait, le « Service de police judiciaire (SPJ) » comprend cinq départements, dont l’un est le département « Criminalité économique et financière ».

Néanmoins, il semble que le document susmentionné ne contienne pas de véritables informations et chiffres sur le travail de ce département.

Dans ce contexte, je voudrais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre de la Sécurité intérieure :

1) Pourquoi le document « CHIFFRES DE LA DÉLINQUANCE EN 2021 » ne fournit-il pas d’informations détaillées sur le travail du département « Criminalité économique et financière » ?

2) Existe-t-il un rapport annuel actualisé contenant des chiffres récents sur les activités du département « Criminalité économique et financière » du « Service de police judiciaire (SPJ) » ?

3) Combien de dossiers détectés par le département « Criminalité économique et financière » ont été portés à la connaissance du parquet en 2021 ?

L’accord de coalition souligne que « (l)e travail de la Police grand-ducale s’articule autour d’un axe préventif et d’un axe répressif, les deux étant complémentaires et nécessaires pour assurer le respect de la loi et garantir l’État de droit », et dans le chapitre « La lutte contre les stupéfiants », le rapport « CHIFFRES DE LA DÉLINQUANCE EN 2021 » contient par exemple des informations sur les « (p)lusieurs modes d’action pour orchestrer la lutte antistupéfiants ».

4) Est-ce qu’il existe également un ou plusieurs modes d’action pour orchestrer la lutte contre la criminalité économique et financière et, dans l’affirmative, pouvez-vous me donner des chiffres et des informations précis ainsi qu’une analyse de l’impact des moyens utilisés dans ce domaine ?

Avec mes salutations respectueuses,

Nathalie Oberweis

Quartier Gare : Quand Lydie Polfer joue avec le feu.

La réunion avec les riverains du quartier Gare organisée le 1er décembre 2021 a été hautement révélatrice du jeu dangereux mené par la bourgmestre de la Ville de Luxembourg. Non contente d’occulter sa propre contribution aux problèmes du quartier, Lydie Polfer contribue à la radicalisation sécuritaire des citoyens concernés. Quitte à saper encore un peu plus les fondements de l’État de droit et à favoriser la montée du racisme et de la xénophobie.

Le ras-le-bol de nombre d’habitants de la Gare face à la détérioration des problèmes sociaux et sécuritaires de leur quartier est compréhensible et légitime. À cet égard, déi Lénk Stad salue l’augmentation de la présence policière dans le quartier, tout comme l’action des street-workers dans le cadre du projet « À vos côtés ».

Toutefois, d’autres mesures sont également nécessaires : réorganisation de l’aide aux toxicomanes (p. ex. décentralisation de la salle de shoot « Abrigado » à l’intérieur de la ville), création massive de logements communaux abordables (y compris pour les plus vulnérables dans le cadre d’un programme « housing first »), réorganisation de l’espace urbain (p. ex. amélioration de l’éclairage, réduction du trafic automobile, qui contribue au trafic de stupéfiants et à la prostitution), augmentation de l’offre culturelle et de loisirs.

Or, dans tous ces domaines, Lydie Polfer et le DP, aux manettes de la Ville depuis 30 ans, ont largement été aux abonnés absents. Pire : en refusant de décentraliser l’Abrigado, d’accueillir des structures sociales dans d’autres quartiers et de créer des logements sociaux au-delà d’une dose homéopathique, ils ont une part de responsabilité écrasante dans les problèmes que connaissent les habitants de la Gare.

Pour occulter son bilan désastreux, Lydie Polfer n’hésite pas à recourir aux manipulations les plus grossières. C’est ainsi que lors de la réunion d’hier, le premier « citoyen » à prendre la parole et à attaquer de front le ministre Kox, la police et la justice (« vous n’êtes pas dignes des maroquins ministériels que vous détenez, vous n’êtes pas dignes des robes de justice que vous portez. Et vous n’êtes pas dignes des épaulettes et des barrettes que vous portez »), fut en réalité un représentant du DP au sein de la commission consultative « action sociale, santé et 3e âge » !

En tolérant que des représentants de son propre parti contestent ouvertement la légitimité de la police et de la justice, Lydie Polfer contribue à saper encore un peu plus les fondements d’un État de droit que sa création illégale d’une police privée avait déjà mis en cause. En refusant de protester face à d’autres intervenants, l’un formulant des propos racistes sur les Maghrébins, l’autre réclamant un « changement de logiciel » par rapport à l’État de droit actuel, elle fait le jeu de l’extrême-droite, qu’elle le veuille ou non.

déi Lénk Stad condamne fermement ces manœuvres électoralistes dangereux, qui démontrent une fois de plus que Lydie Polfer et le DP ont fait leur temps à la tête de la Ville de Luxembourg. Luxembourg, le 2 décembre 2021                                            Communiqué par déi Lénk Stad

Le paquet de mesures contre la criminalité liée aux stupéfiants: rien de nouveau, des belles paroles et de sérieux problèmes.

Aujourd’hui, le ministre de la Sécurité intérieur, Henri Kox a présenté son catalogue de mesures contre la criminalité liée aux stupéfiants. déi Lénk salue le fait que le ministre évite la plupart du temps la dérive sécuritaire de ses collègues de coalition du DP en misant davantage sur la prévention que la sur la répression.

Ce n’est pas pour autant que ce catalogue est un bon outil. Beaucoup de mesures, notamment dans les domaines de la jeunesse et de la santé, sont extrêmement vagues. Ce sont de belles paroles, mais il faut voir comment elles se traduiront en actions concrètes sur le terrain. S’y ajoute qu’un certain nombre de mesures proviennent du plan d’action national drogues 2020-2024. Elles ne sont donc pas neuves et il faut dès lors se demander pour qu’elles n’ont pas encore été mises en œuvre?

Les mesures qui concernent directement la police nous semblent hautement problématiques: plus de vidéosurveillance, l’utilisation de « bodycams » et l’éloignement de force y sont mentionnés. déi Lénk s’oppose par principe à ces trois mesures. La vidéosurveillance instaure une suspicion généralisée abusive et n’a qu’une efficacité réduite dans la lutte contre la criminalité liée aux stupéfiants. déi Lénk se demande également quelle est l’utilité de bodycams pour lutter contre cette forme de criminalité. Enfin, l’éloignement de force est une mesure qui ouvre grand les portes à toutes sortes d’abus envers les membres les plus fragiles de notre société. C’est une honte.

Les deux mesures qui concernent le ministère des Affaires étrangères laissent un arrière-goût pour le moins étrange, car elles créent un lien direct entre l’immigration et la criminalité liée aux stupéfiants. C’est inacceptable pour déi Lénk.

déi Lénk s’oppose par principe à l’arsenal répressif qui nous paraît inutile et salue par conséquent que le gouvernement continue à travailler sur la légalisation du cannabis. La décorrectionnalisation ne va en revanche pas assez loin. déi Lénk restera vigilant en ce qui concerne la mise en œuvre de ce catalogue et dénoncera la moindre dérive sécuritaire.

Communiqué par la sensibilité politique déi Lénk

Question parlementaire relative aux statistiques de la criminalité liée aux drogues

Monsieur le Président,

La criminalité liée aux drogues fait actuellement l’objet de débats controversés. Or, en l’absence de statistiques objectives, un débat raisonnable et raisonné n’est pas possible. Selon nos informations, la police aurait reçu la consigne de procéder à plus d’interpellations pour des faits liés au trafic ou à la consommation de drogues. Cette approche risque toutefois de « gonfler » les statistiques. Partant je voudrais poser les questions suivantes à Monsieur le ministre de la Sécurité intérieure :

  1. Monsieur le ministre peut-il nous fournir des statistiques exhaustives et détaillées sur les interpellations liées au trafic de stupéfiants par année depuis 2016 ?
  2. Monsieur le ministre peut-il nous donner des informations sur les ressources humaines employées par la police dans la lutte contre la criminalité liée aux drogues par année depuis 2016?
  3. Monsieur le ministre peut-il nous fournir de plus amples informations sur l’approche de la police grand-ducale pour combattre le trafic de drogues ?
  4. Monsieur le ministre peut-il nous confirmer que la police a reçu la consigne de multiplier les interpellations ?
  5. Dans l’affirmative, Monsieur le ministre pense-t-il qu’il s’agit là d’une politique efficace pour lutter contre le trafic de stupéfiants ?
  6. Toujours dans l’affirmative, Monsieur le ministre ne pense-t-il pas que la police devrait se concentrer sur un travail d’enquête plus sérieux qui permettrait de remonter aux sources du trafic de drogues puis qu’une une grande partie des interpellations ne constatent que des petits délits ?
  7. Toujours dans l’affirmative, Monsieur le ministre ne pense-t-il pas que la multiplication des interpellations pour des faits mineurs suscite un débat public faussé et qui manque de sérénité ?

Dans l’attente de vous lire, veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments distingués,

Nathalie Oberweis

Députée

Gardiennage privé sur la voie publique à Luxembourg-Ville -Les conseillers déi Lénk déposent des recours devant le tribunal administratif

Luxembourg, le 6 mai 2021

Communiqué de presse

Depuis le 1er décembre 2020, en fonction d’une convention avec la Ville de Luxembourg, des agents d’une société privée de gardiennage et de surveillance patrouillent dans le quartier de la Gare et la Ville Haute, accompagnés de chiens de garde. A partir du 15 mai 2021, le quartier de Bonnevoie viendra s’ajouter au périmètre de contrôle de ces  agents, chargés d’une mission de sécurisation de l’espace public.

Devant l’inaction de la Ministre de l’Intérieur à l’encontre de ces agissements anticonstitutionnels et illégaux, malgré deux demandes écrites, et le refus persistant du Collège échevinal d’y mettre fin, les conseillers déi Lénk à Luxembourg-Ville Ana Correia Da Veiga et Guy Foetz  ont introduit deux recours devant le Tribunal administratif, l’un dirigé contre les décisions de la Ministre de l’Intérieur et l’autre contre les décisions du collège des bourgmestre et échevins de la Ville de Luxembourg.

Les  deux requérant.e.s  sont bien conscient.e.s de la situation difficile tout particulièrement dans le quartier de la Gare et ils ne veulent nullement la minimiser,  mais ils demandent que le collège échevinal respecte les limites de l’Etat de droit.

Au regard de la Constitution, seule une loi peut régir les attributions des forces de l’ordre. Quant à la loi relative aux activités privées de gardiennage, elle ne prévoit aucunement la possibilité de charger des acteurs privés de missions de surveillance générale des voies publiques à caractère préventif. 
Ce type de mission de police administrative relève exclusivement de la Police grand-ducale.  Or, malgré une reformulation des conventions avec les sociétés de gardiennage en direction d’une surveillance des biens communaux, la pratique de la surveillance générale de la voie publique perdure et elle est assumée par le collège échevinal de la Ville.

Le gardiennage privé sur la voie publique n’est pas un fait anodin !  Il constitue une attaque en règle contre le monopole étatique en matière d’exercice de la force publique et contre une des bases de l’Etat de droit. En respecter ces principes et veiller à une utilisation raisonnable de l’argent public fait partie du serment que tout conseiller et toute conseillère communal.e  prête en acceptant son mandat politique. Rien qu’ainsi, les deux conseillers déi Lénk qui ont requis l’intervention du tribunal administratif assument leur devoir.

Tout au long des derniers mois, ils ont insisté que ce gardiennage privé n’augmente objectivement en rien la sécurité des citoyen.ne.s et qu’il vaut mieux utiliser les fonds en question pour renforcer la politique de prévention, d’aide aux toxicomanes et de médiation dans les quartier Gare et Bonnevoie. Sans nier les efforts  de la Ville dans cette direction, ils plaident pour une décentralisation des installations du genre “Abrigado” au sein de la Ville afin de réduire la pression sur les quartiers de la Gare et de Bonnevoie, pour la mise en place d’un plan drogues de la Ville, notamment en matière de prévention et de substitution) et pour la création de  plus de logements encadrés.

Au cours des deux dernières semaines, ils ont observé une tendance de la part du Collège échevinal à exagérer certains agissements crriminels et de faire croire que la police serait dépassée par les événements.

Une telle présentation de la part des responsables municipaux tend à créer un climat d’insécurité et de méfiance, qui ne correspond pas à la réalité. déi Lénk Stad demande au Collège échevinal de quitter la voie du populisme sécuritaire, de miser exclusivement sur la Police grand-ducale en matière répressive et d’engager une véritable politique sociale.

Communiqué par déi Lénk Stad

Gardiennage privé sur la voie publique à Luxembourg-Ville – Les conseillers déi Lénk déposent des recours devant le tribunal administratif


Depuis le 1er décembre 2020, en fonction d’une convention avec la Ville de Luxembourg, des agents d’une société privée de gardiennage et de surveillance patrouillent dans le quartier de la Gare et la Ville Haute, accompagnés de chiens de garde. A partir du 15 mai 2021, le quartier de Bonnevoie viendra s’ajouter au périmètre de contrôle de ces agents, chargés d’une mission de sécurisation de l’espace public.
Devant l’inaction de la Ministre de l’Intérieur à l’encontre de ces agissements anticonstitutionnels et illégaux, malgré deux demandes écrites, et le refus persistant du Collège échevinal d’y mettre fin, les conseillers déi Lénk à Luxembourg-Ville Ana Correia Da Veiga et Guy Foetz ont introduit deux recours devant le Tribunal administratif, l’un dirigé contre les décisions de la Ministre de l’Intérieur et l’autre contre les décisions du collège des bourgmestre et échevins de la Ville de Luxembourg.
Les deux requérant.e.s sont bien conscient.e.s de la situation difficile tout particulièrement dans le quartier de la Gare et ils ne veulent nullement la minimiser, mais ils demandent que le collège échevinal respecte les limites de l’Etat de droit.
Au regard de la Constitution, seule une loi peut régir les attributions des forces de l’ordre. Quant à la loi relative aux activités privées de gardiennage, elle ne prévoit aucunement la possibilité de charger des acteurs privés de missions de surveillance générale des voies publiques à caractère préventif. Ce type de mission de police administrative relève exclusivement de la Police grand-ducale. Or, malgré une reformulation des conventions avec les sociétés de gardiennage en direction d’une surveillance des biens communaux, la pratique de la surveillance générale de la voie publique perdure et elle est assumée par le collège échevinal de la Ville.
Le gardiennage privé sur la voie publique n’est pas un fait anodin ! Il constitue une attaque en règle contre le monopole étatique en matière d’exercice de la force publique et contre une des bases de l’Etat de droit. En respecter ces principes et veiller à une utilisation raisonnable de l’argent public fait partie du serment que tout conseiller et toute conseillère communal.e prête en acceptant son mandat politique. Rien qu’ainsi, les deux conseillers déi Lénk qui ont requis l’intervention du tribunal administratif assument leur devoir.
Tout au long des derniers mois, ils ont insisté que ce gardiennage privé n’augmente objectivement en rien la sécurité des citoyen.ne.s et qu’il vaut mieux utiliser les fonds en question pour renforcer la politique de prévention, d’aide aux toxicomanes et de médiation dans les quartier Gare et Bonnevoie. Sans nier les efforts de la Ville dans cette direction, ils plaident pour une décentralisation des installations du genre “Abrigado” au sein de la Ville afin de réduire la pression sur les quartiers de la Gare et de Bonnevoie, pour la mise en place d’un plan drogues de la Ville, notamment en matière de prévention et de substitution) et pour la création de plus de logements encadrés.
Au cours des deux dernières semaines, ils ont observé une tendance de la part du Collège échevinal à exagérer certains agissements crriminels et de faire croire que la police serait dépassée par les événements.
Une telle présentation de la part des responsables municipaux tend à créer un climat d’insécurité et de méfiance, qui ne correspond pas à la réalité. déi Lénk Stad demande au Collège échevinal de quitter la voie du populisme sécuritaire, de miser exclusivement sur la Police grand-ducale en matière répressive et d’engager une véritable politique sociale.

Question parlementaire à propos des sociétés de gardiennage privées assurant l’ordre public

Monsieur le Président,

D’après une information relayée par les médias et depuis confirmée par le ministère de la Sécurité intérieure, le collège échevinal de la ville de Luxembourg a décidé d’engager des sociétés de gardiennage privées pour assurer des patrouilles dans le quartier de la gare et le centre-ville afin de lutter contre la trafic de drogues.

La décision du collège échevinal a été rendue publique peu de temps après une entrevue et visite de terrain à Luxembourg-Ville de Monsieur le Ministre de la Sécurité intérieure.

Partant je voudrais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre de la Sécurité :

  1. Y a-t-il une base légale pour attribuer le maintien de l’ordre public à des sociétés privées ? Si oui, laquelle ?
  2. Quelles compétences auront exactement ces agents des sociétés de gardiennage et quelle en est la base légale ?
  3. Monsieur le ministre entend-il généraliser cette pratique ?
  4. Monsieur le ministre n’est-il pas d’avis que cela équivaut à une privatisation des pouvoirs régaliens de l’État ?
  5. La ville de Luxembourg a justifié le recours à ces entreprises en citant le problème du trafic de drogues et de la toxicomanie. Ces agents sont-ils formés pour faire face à cette problématique et à sa complexité ?
  6. Est-ce que Monsieur le Ministre a été informé au préalable de la démarche du collège échevinal ? Dans l’affirmative, quelle était la position de Monsieur le Ministre à ce sujet ?
  7. Est-ce que la démarche a été décidée en concertation avec le Ministère de la Sécurité Intérieure respectivement en concertation avec la Police grand-ducale ?

Veuillez agréer, Monsieur le président, l’expression de mes sentiments distingués,


Marc Baum

Député

Question parlementaire : vente publique par soumission de revolvers Smith & Wesson de la Police Grand-ducale.

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 83 du règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre la question parlementaire suivante à Messieurs les Ministres de la Justice et de la Sécurité intérieure,

Le 17 juillet 2019 a eu lieu une vente publique par soumission d’armes du fabricant Smith & Wesson ayant appartenu à la Police Grand-ducale.

Il s’agissait de 708 revolvers répartis en 7 lots dont la plupart correspond au modèle 686.

En 2014, le SNPGL, Le syndicat de la Police, avait lancé un débat autour de l’insécurité des armes de service des policiers, en l’occurrence des revolvers Smith & Wesson. Le porte-parole du syndicat avait à l’époque réclamé le remplacement de ces armes de service suite à de nombreux accidents signalés par des agents de police.

En ce qui concerne les condition d’obtention et de vente des revolvers, il est précisé dans l’annonce de la vente publique affichée sur le site web de l’Administration de l’enregistrement, des domaines et de la TVA , que les enchérisseurs doivent disposer d’une licence d’armurier et/ou de marchand d’armes, ou bien faire preuve en cas d’exportation vers un autre pays membre de l’Union européenne, d’une autorisation de l’Etat membre destinataire et d’un permis de transfert dispensé par le Ministère de la Justice luxembourgeois. En outre les acheteurs doivent se munir d’une carte d’identité et en tant que mandataire d’une société/entreprise fournir un extrait du registre du commerce et des sociétés de l’entreprise datant au moins de 6 mois et d’une copie du pouvoir d’engagement de l’entreprise. Cela vaut pour les sociétés établies en UE. Ces conditions de vente et de transfert se basent sur deux textes légaux : d’une part la directive européenne 91/477/CEE sur le contrôle de l’acquisition et de possession d’armes à feu civils et d’autre part la loi modifiée du 15 mars 1983 sur les armes et munitions.

En revanche, concernant les enchérisseurs issus de pays en dehors de l’Union européenne qui sont également admis à la vente publique, la base légale semble moins contraignante. En effet, hormis une preuve d’identité et une demande de transfert auprès du ministère de la Justice, les enchérisseurs issus de pays non-européens, doivent fournir un EUC – End User Certificate –  qui est attribué par l’administration de leur pays d’origine. Ce certificat n’étant pas transcrit dans la législation nationale, il semble difficile d’en établir la fiabilité.  Ce certificat doit indiquer l’utilisateur final du bien acquis, sachant que l’enchérisseur n’est pas nécessairement l’utilisateur final. En outre il doit signaler l’usage spécifique qui en sera fait et le pays où le bien acquis sera pris en usage. Les conditions de vente de l’AED stipulent que le receveur peut écarter un enchérisseur de la vente sous réserve de suspicions quant à son honorabilité visant ses intentions d’usage et les garanties de son identité et de ses capacités de paiement ainsi que l’origine des fonds employés.  

A vu de ce qui précède, je voudrais poser les questions suivantes à Messieurs les Ministres de la Justice et de la Sécurité Intérieure :

1  –  Messieurs les Ministres, peuvent-ils me renseigner sur les raisons de cette vente publique par soumission des revolvers de la Police Grand-Ducale ?

2  –  Messieurs les Ministres peuvent-ils me confirmer qu’il s’agit pour les revolvers en question en partie d’anciennes armes de service du type Smith &Wesson 668, déclarées obsolètes et dangereuses par le syndicat de la Police et ayant causé des accidents dans le passé, provoquant la blessure d’agents de police? Dans l’affirmative, Messieurs les Ministres ne sont-ils pas d’avis que la vente de ces armes en partie défectueuses constitue un danger pour tout nouvel acquéreur et utilisateur de ces armes ?

3  –  Messieurs les Ministres peuvent-ils me fournir des informations supplémentaires sur le cadre légal et réglementaire concernant des enchérisseurs potentiels issus de pays hors UE admis à une vente publique d’armes ?

4  –  Messieurs les Ministres peuvent-ils m’expliquer par quels moyens le receveur de la vente publique peut-il garantir l’usage bien intentionné des armes acquises par les enchérisseurs , notamment ceux issus de pays non-européens ? Quels sont les démarches engagées pour prouver l’identité de l’enchérisseur et de l’utilisateur final ainsi que l’usage final des armes vendus par soumission d’un End User Certificate ? Messieurs les Ministres pensent-ils que l’EUC constitue une garantie suffisante pour assurer la sécurité des civils dans un contexte international?

5  –  Comment Messieurs les Ministres justifient-ils la vente par l’Etat d’armes ayant appartenu aux forces policières grand-ducales à des armuriers et/ou marchands d’armes qui les transmettent via la vente à des civils ? Par ailleurs, Messieurs les Ministres peuvent-ils m’indiquer si le stock d’armes policières en question a entièrement été vendu et laquelle a été la somme d’argent récupérée par l’Etat à l’issue de la vente publique ?

6  –  Enfin, Messieurs les Ministres peuvent-ils me dire combien de ventes publiques de ce type, c’est-à-dire concernant des armes à feu, ont été effectuées par le passé ?

 

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