Travail

Des biens et des services sont générés par le travail humain. Le travail est toutefois systématiquement dévalorisé ; de ce fait au cours des dernières années, le rapport entre le travail et le capital a évolué au profit du capital et au détriment des travailleurs. Au Luxembourg, les coûts salariaux globaux des entreprises sont inférieurs et les profits plus élevés que dans les pays voisins. Notre salaire minimum net se situe en dessous du seuil de pauvreté officiel et 14 % de la population est menacée de pauvreté. Fin juillet 2013 au Luxembourg, 21 589 personnes étaient inscrites à l’Adem en tant que demandeurs d’emploi – mesures d’encouragement à l’emploi incluses. Le chômage est un problème social. Nous refusons de le mettre sur le dos des chômeurs et des jeunes demandeurs d’emploi, comme c’est le cas depuis la célèbre loi « 5611 », contre laquelle les jeunes sont descendus dans la rue.

déi Lénk veut :

1. Compenser à nouveau la perte de pouvoir d’achat par l’index (pas de plafonnement, pas de manipulation du panier de la ménagère, pas de report) pour les salaires, les pensions et toutes les prestations sociales sans condition, de manière complète et automatique.
2. Augmenter le salaire minimum, afin qu’il corresponde de manière juste au travail et suffise à vivre, et l’ajuster régulièrement. Il ne peut plus y avoir de working poor ; pour cela le salaire minimum doit se situer clairement au-dessus du seuil de pauvreté, c.-à-d. au moins 300 euros de plus qu’aujourd’hui. Nous ne voulons pas accorder de subventions directes ou indirectes aux entrepreneurs pour compenser les ajustements de salaire minimum.
3. Introduire des normes minimales constitutionnelles reconnaissant la qualification, l’expérience et la formation dans toutes les branches économiques comme c’est déjà le cas dans diverses conventions collectives. Le principe « à travail égal, salaire égal » doit valoir partout et surtout entre les sexes.
4. Continuer la formation des demandeurs d’emploi via la formation continue publique. Egalement remplacer les mesures d’encouragement à l’emploi pour les chômeurs par une véritable formation continue qui facilite une occupation définitive. L’agence pour l’emploi doit d’urgence pouvoir engager plus de personnel plus qualifié, obtenir des moyens imposés par la loi pour l’accompagnement des sans-emplois. Les bénéficiaires du RMG devraient également avoir de réelles chances d’obtenir un emploi durable.
5. Indemniser les chômeurs durant toute la durée de leur recherche d’emploi.
6. Faire évoluer le reclassement professionnel des employés – également dans le service public – de manière à ce que les postes puissent être adaptés aux besoins des personnes concernées. Cela vaut également pour les femmes et les hommes qui réintègrent le monde du travail suite à une pause familiale par exemple.
7. Encourager davantage l’intégration de personnes handicapées dans le monde du travail – également dans des entreprises privées – par des mesures concrètes comme le job coaching, l’assistance personnelle au travail ou le peer consulting. Dans les ateliers protégés également, des possibilités de formation continues doivent être offertes et l’expérience professionnelle reconnue.
8. Renforcer les conventions collectives et les droits de négociation des syndicats et faire évoluer la participation du personnel et les droits des représentants du personnel dans les entreprises de manière conséquente, également pour garantir les investissements nécessaires et pouvoir réagir en temps voulu aux difficultés économiques.
9. Mettre un terme aux licenciements pour raisons économiques dans les entreprises qui font des bénéfices. Déi Lénk a déjà remis une proposition de loi dans ce sens au Parlement et qui renforce également les possibilités de participation et de contrôle de la part des employés, et améliore également la protection contre le licenciement et les indemnités ; cette proposition devrait être adoptée très rapidement au Parlement.
10. Encourager des initiatives au niveau européen pour réduire le temps de travail sans perte de salaire, parallèlement à de nouveaux engagements. Une loi-cadre luxembourgeoise prévoyant les 35 heures/semaine serait un signal important. Des journées de 7 heures permettraient aux femmes et aux hommes de mieux concilier la famille et le travail.
11. Limiter la flexibilisation du temps de travail dans le seul intérêt des exploitants d’entreprises dans la loi du travail, ne pas autoriser de prolongation des périodes de référence, assurer l’emploi à temps plein et alléger certains emplois à temps partiel. Les contrats intérimaires et à durée déterminée (CDD) doivent constituer une exception absolue, également dans le secteur public car ils sont à l’origine de la précarité et du chômage.
12. Introduire des méthodes de gestion coopératives dans l’ensemble du secteur public qui ne prennent en compte que les besoins de services neutres et indépendants et ignorent les méthodes de gestion orientées profits. Nous refusons le système d’évaluation prévu, les réductions de salaires et d’autres aspects négatifs du « New Public Management ».
13. Créer des emplois grâce à des plans publics d’emploi, mais également ainsi régler des problèmes urgents, par exemple par la construction en masse de logements sociaux et écologiques, la production décentralisée d’énergies renouvelables, des services publics comme la garde d’enfants ou les soins pour personnes âgées dans des conditions acceptables (voir chapitres 4, 5 et 6 du programme électoral).

logo European Left logo GUE/NGL logo Transform! Europe