Conflit en Syrie: Serge Urbany demande une réunion urgente de la Chambre des Députés

Monsieur le Président,

La décision du président Obama du 31 août de convoquer le Congrès américain pour lui laisser la décision finale d’une intervention armée en Syrie ouvre une fenêtre d’opportunité pour empêcher des frappes militaires qui ne résoudraient aucun problème et qui se situeraient en plus en dehors de l’ONU.

En même temps devrait, à mon avis, s’ouvrir un nouveau débat sur d’autres possibilités d’arrêter le carnage en Syrie et d’y faire prévaloir la légalité internationale, tout en rendant possible l’aide internationale aux forces démocratiques.

L’opinion publique ne peut en effet rester passive devant les conséquences désastreuses de la guerre civile meurtrière, menée probablement aussi par des armes chimiques, prohibées internationalement, provoquant des vagues de plus en plus importantes de réfugiés.

Le volte-face surprenant du président américain, qui pourrait décider seul des frappes militaires, est sans aucun doute dû à la montée de la résistance contre la volonté unilaterale exprimée par les gouvernements des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France, tout comme de la Turquie, d’ajouter la guerre à la guerre, sans aucune possibilité d’issue pacifique et démocratique.

Cette décision vient après le vote dans la nuit de jeudi, 29 juillet, du Parlement britannique qui a majoritairement repoussé l’option militaire sans mandat de l’ONU qui lui fut proposée par le gouvernement de Monsieur Cameron.

La Commission des Affaires étrangères et européennes, de la Défense, de la Coopération et de l’Immigration s’était réunie jeudi matin pour écouter les explications de M. Le Ministre des Affaires Etrangères Jean Asselborn et pour avoir un premier échange de vue sur la situation.

Il semblait y avoir consensus minimal sur le fait qu’il faut un débat préalable au Conseil de sécurité avant toute frappe militaire des Etats-Unis et de leurs alliés. Mais ce consensus ne suffit plus, à mes yeux.

Aujourd’hui, nous nous trouvons devant une situation qui a changé fondamentalement en ce que, dans les pays mentionnés, de nouvelles opportunités d’arrêter les frappes militaire se sont manifestées, le parlement français devant aussi se réunir les prochains jours.
Je demande donc de réunir la Chambre des Députés en séance plénière la semaine prochaine pour débattre publiquement de la position à adopter par le Luxembourg au sein du Conseil de sécurité et pour montrer son opposition aux frappes militaires envisagées également vis-à-vis des parlements et opinions publiques américaine et française.
Je demande aussi de réunir au préalable la Commission concernée afin de préparer ce débat.

Copie de la présente lettre, qui est publique, est adressée également à M. Ben Fayot, président de la Commission des Affaires étrangères et européennes, de la Défense, de la Coopération et de l’Immigration.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma parfaite considération.

Serge Urbany

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