Le Cercle de Coopération des ONG [FRAGE]

Antworten von déi Lénk auf Fragen des Cercle de Coopération des ONG: www.cercle.lu

1. Quelle est la position des Lènk face à un engagement financier pour l’aide publique au développement à hauteur de 1% du RNB?
Depuis les années 1970, il est internationalement reconnu que l’APD des pays développés devrait évoluer vers 0,7% de leur revenu national brut (RNB). Depuis 2009, le Luxembourg investit 1% de son RNB dans la coopération au développement. Ceci fait du Luxembourg un des leaders au niveau international. En temps de crise il est d’autant plus important de renforcer la solidarité internationale, notamment avec les organisations et populations des pays en voie de développement.

déi Lénk: Avec 1% de son revenu national, le Luxembourg apporte une aide au développement, qui est marquée par une augmentation conséquente, exemplaire parmi les pays de l’UE. Elle devrait le rester, même si une Aide Publique au Développement élevée ne peut à elle-même résoudre tous les problèmes que provoque notre modèle de prospérité dans les pays pauvres. Nos habitudes de consommation et les relations Nord-Sud doivent être substantiellement modifiées, si nous optons pour un monde plus juste.

2. Quelle est la position des Lènk face à l’éducation au développement?
Notre société démocratique a besoin de citoyens avertis et conscients des enjeux internationaux dans un monde globalisé. Les ONG développent des initiatives et créent ces liens entre les populations afin de construire un monde plus équitable et solidaire. Ce travail n’est réalisable qu’avec un réel appui et engagement politique et un financement adéquat des organisations de la société civile qui conscientisent la population luxembourgeoise aux enjeux de la société.

Nous demandons
– Un engagement plus soutenu pour l’ED qui se traduirait par une augmentation significative de la ligne budgétaire sensibilisation pour atteindre 1% de l’APD d’ici 2020, soit 3 145 480 € (soit un peu moins de 7,5% par an à partir de 2014)
– Un financement suffisant pour lancer les évaluations des programmes financés sur cette ligne
– Une projection à long terme de la progression de cette ligne vers les 2% de l’APD

déi Lénk: Si la politique de développement doit avoir un effet durable, elle ne doit pas se limiter à la politique gouvernementale. Plutôt elle doit viser à établir des relations égales entre la société civile de notre pays et la société civile des pays en voie de développement. Pour cette raison il est important d’impliquer les communes dans la politique de développement, de les sensibiliser à l’aide au développement et de promouvoir le travail des organisations non-gouvernementales (ONG) sur place, pour que l’éducation au développement se fasse à un niveau qualitatif élevé. Cela est possible si les fonds nécessaires des ONG pour l’éducation au développement sont élevés à au moins 2% du budget de la Coopération.

3. Quelle est la position des Lènk face à la cohérence des politiques pour le développement et quelle est la position des Lènk face à un nouveau cadre pour le développement international après 2015?
La cohérence des politiques est tout d’abord une question de bon sens. Elle signifie qu’une décision politique prise dans un domaine ne peut pas être en contradiction avec des décisions prises dans d’autres domaines de la politique. Mais le concept de la cohérence des politiques pour le développement va plus loin : les politiques mises en œuvre par un Etat doivent non seulement être cohérentes entre elles-mêmes, mais aussi avec la lutte contre la pauvreté, les inégalités et la faim dans le monde !
Cela implique que les décideurs politiques doivent prendre en compte les besoins et intérêts des pays en voie de développement et de leurs populations dans toutes les décisions politiques : la politique climatique, économique, agricole, financière, de commerce extérieur etc.
Au-delà de l’obligation légale, la cohérence des politiques pour le développement est aussi et surtout une reconnaissance que la coopération du développement et la lutte contre la pauvreté vont bien au-delà du transfert d’argent vers une obligation de ne pas nuire aux pays en voie de développement à travers nos politiques nationales.

déi Lénk: Il est inquiétant que depuis 2 législatures le ministère de la coopération et le ministère de l’armée soient unifiés dans les mains d’un seul ministre. Cette union personnelle est malsaine et sert à avancer la stratégie des “interventions humanitaires”, qui consiste à entrer dans les pays par des chars pour ensuite y distribuer du blé.
La surexploitation des ressources mondiales par une minorité de riches entraîne la disparition des forêts, de la pêche, de la biodiversité, ainsi que des sources d’énergie non renouvelables et rend l’accès à ces ressources vitales de plus en plus difficile aux pays pauvres.
Le changement climatique est en grande partie provoqué par les pays du Nord, mais les pays du Sud en subissent les pires effets, notamment par la hausse du niveau des mers.
Nous devons nous demander dans quelle mesure le Luxembourg contribue réellement à des relations plus équitables entre le Nord et le Sud, en d’autres termes, si sa politique de développement est vraiment cohérente. Nous savons très bien que dans un système d’économie mondiale qui se base sur la concurrence et la compétition, un réel développement autonome du Tiers Monde est impossible, au contraire, nous risquons une aggravation de la paupérisation.
D’un autre côté, il est clair que les relations entre les pays du Nord et les pays du Sud sont marquées par des inégalités et une redistribution des richesses vers les pays développés.
A partir de ces constatations, nous formulons les propositions et revendications suivantes:
1. Pour mettre fin aux inégalités des relations Nord-Sud et au changement climatique provoqué par les nations industrialisées, le Luxembourg doit – tout comme les autres pays industrialisés – mener des politiques de l’énergie, du transport, de l’économie, du commerce et agricoles, qui sont cohérentes avec sa politique de développement durable (commerce équitable avec le Sud, agriculture biologique dans le nord et au sud entre autres). Les problèmes d’intérêts divergents des nations riches et des nations pauvres doivent être discutés et des solutions plus équitables pour les pays du Sud doivent être trouvées, afin d’éviter une catastrophe écologique et sociale globale.
2. Nous demandons que les pays du Nord cessent de détruire les économies des pays en voie de développement par des subventions à l’exportation. Nous devons respecter leur droit à gérer eux-mêmes leurs économies et, le cas échéant, à les protéger. Sinon, un développement des pays – soi-disant – en voie de développement est impossible et les écarts entre riches et pauvres vont augmenter inévitablement, avec toutes les conséquences telles que les famines, les guerres et les migrations.
3. Tout mélange de politiques de développement et de défense doit être évité.
4. Il nous semble en outre très important que le Luxembourg participe au financement de l’accord-cadre destiné à remplacer le protocole de Kyoto après 2012 pour continuer la lutte contre le changement climatique, et qu’il s’engage au niveau de l’UE et des Nations Unies pour que le contenu de cet accord prenne en compte l’ampleur de la problématique. Le Luxembourg devra prendre à chaque moment de ces négociations une position en matière de politique climatique qui réponde aux besoins des pays du Sud. En ce sens, il convient de réduire nos émissions de gaz à effet de serre d’au moins 30% jusqu’en 2020, et ceci uniquement par des mesures nationales et non par l’achat de droits d’émission.
5. La place financière de Luxembourg ne doit pas être un refuge pour l’évasion de fonds fiscaux et de capitaux. Le secret bancaire doit être aboli. Le Luxembourg doit s’engager dans un programme mettant fin à l’endettement, pour prévenir respectivement terminer l’esclavage par dettes dans des procédures d’arbitrage transparentes.
6. Toutes les lois, tous les projets et tout le commerce doivent être vérifiés en termes de “compatibilité au développement” c.à.d. leurs effets écologiques, sociaux et culturels sur le développement local dans d’autres pays doivent être examinés.

logo European Left logo GUE/NGL logo Transform! Europe