Pour des services publics démocratiques satisafisant les besoins fondamentaux

>>> deutsche Fassung <<<

Chaque individu a des besoins fondamentaux; chaque citoyen a besoin d’eau et d’air propres, d’un logement chaud, d’électricité, d’éducation, de services de santé, de transport, de communication, et bien d’autres. C’est à la satisfaction générale que l’Etat et les communes ont offert et offrent encore à chaque citoyen des services de qualité (même dans des régions moins peuplées). Le service public n’est pas simplement prestataire de biens et de services mais aussi producteur de lien social et de citoyenneté; le service public est un facteur de cohésion sociale. Les services publics relèvent de l’intérêt général et ne peuvent donc être abandonnés au bon vouloir des initiatives privées et aux lois du marché. Pourtant l’Union Européenne a permis aux multinationales de s’approprier une partie grandissante des services publics au nom de la libéralisation, dans leur intérêt propre, de ces services, tandis que l’entreprise publique ne peut plus utiliser l’argent gagné dans ces activités pour financer d’autres activités d’intérêt public. En plus, la Commission européenne contrôle les aides publiques aux entreprises au nom du respect des règles de concurrence. Les décisions nationales de privatisation et les décisions européennes de libéralisation se combinent pour affaiblir ou démanteler les entreprises publiques. Avec la libéralisation et la privatisation, la qualité des services publics offerts s’est dégradée, ils sont devenus plus chers et de plus en plus inabordables pour beaucoup de citoyens. Des centaines de milliers de postes de travail ont été détruits, les conditions de travail se sont dégradées. Inégalités et chômage ont augmenté. Avec la crise, les services publics ont été attaqués davantage, pour des raisons budgétaires. Spécialement en Grèce, au Portugal ou en Espagne, des services publics ont été privatisés sous l’injonction de la «troïka» européenne, augmentant la misère de larges parties de la population.

déi Lénk veut:

1. Des services publics en mains publiques pour satisfaire les besoins fondamentaux de tous les individus.

2. Des services publics de qualité accessibles à tous, pour contrer l’augmentation des inégalités et veiller à la cohésion sociale, avec égalité de traitement, péréquation tarifaire, obligation de fourniture, minimisation des coûts pour la collectivité.

3. Des services publics à même de traiter les citoyens comme partenaires à part entière et non comme des cibles commerciales.

4. Des services publics sous contrôle démocratique et avec la participation des travailleurs qui en ont la charge.

5. Arrêter la libéralisation et la privatisation des services publics et favoriser la (re)communalisation et la (re)nationalisation de services privatisés, notamment en matière d’approvisionnement énergétique, étant entendu que la forme de la propriété est définie aux niveau des Etats et que, selon le protocole no 26 du traité de Lisbonne, les autorités nationales, régionales ou locales disposent d’ores et déjà d’un «large pouvoir discrétionnaire» pour fournir, faire exécuter et organiser les services publics d’intérêt économique. Une revendication générale est le contrôle public (européen, national, régional, communal, selon les cas) sur tous les réseaux non seulement énergétiques mais encore les réseaux d’approvisionnement en eau, les réseaux ferrés et les réseaux internet.

6. En matière d’approvisionnement en eau et d’assainissement : continuer à soutenir au niveau des communes, des Etats, du Parlement européen, l’initiative citoyenne européenne «right2water» dans sa revendication pour une législation européenne:
• qui fait du droit à l’eau et à l’assainissement un droit humain au sens que lui donnent les Nations unies
• qui garantit que la fourniture d’eau et l’assainissement soient des services publics essentiels pour tous
• qui exige des gouvernements qu’ils garantissent l’assainissement de l’eau et qu’ils fournissent à tous les citoyens et une eau saine et potable en suffisance
• qui exclut l’approvisionnement en eau et la gestion des ressources hydriques des «règles du marché intérieur » et de la libéralisation
• qui oblige les institutions européennes à intensifier leurs efforts pour réaliser partout dans le monde l’accès universel à l’eau et à l’assainissement.

7. En matière de transports publics:
• garantir la mobilité pour tous
• soumettre les conséquences de la libéralisation à un bilan à établir ensemble avec les utilisateurs et les représentants des travailleurs du secteur du transport
• empêcher le démantèlement des entreprises de transport intégrées
• favoriser des entreprises de transport publiques, démocratiquement contrôlées, répondant aux besoins de transport collectifs, à des prix abordables, voire à titre gratuit.

8. En matière d’éducation et d’enseignement:
a) garantir que la garde d’enfants, de la petite enfance à l’âge adolescent, et l’éducation soient des devoirs publics, afin de permettre à chacun de concilier éducation des enfants et activité professionnelle et de garantir à chaque enfant l’accès égal à l’éducation; pour cela il faut e.a. des crèches publiques de bonne qualité et en nombre suffisant
b) remettre en question la vision européenne actuelle de l’éducation:
• qui conçoit l’école avant tout comme un facteur de compétitivité et d’investissement dans le «capital humain» en fonction des besoins des marchés • qui prône l’école des compétences avant l’école du savoir
• qui favorise la marchandisation de l’éducation et partant la privatisation de l’école publique à tous les niveaux
c) refonder l’université comme institution publique démocratique, indépendante des intérêts économiques privés, accessible à tous et favorisant au niveau européen, les échanges d’étudiants et la recherche.

9. En matière des nouvelles technologies de l’information et de la communication:
• pour garantir le droit à l’information, l’accès aux réseaux de communication (Internet) doit être libre et se faire hors contrôle, surveillance et espionnage (sauf exceptions très rares et strictement délimitées, motivées par la prévention et la répression d’actions criminelles)
• assurer la neutralité du Net, la transmission des données numériques devant s’opérer sans aucune discrimination et/ou altération
• adapter la législation sur le droit d’auteur, afin que celle-ci ne constitue pas une entrave à la circulation des oeuvres et du savoir sur le Net
• promouvoir l’utilisation des logiciels libres par les institutions communautaires, gouvernementales et publiques, notamment celles qui sont financées ou subsidiées par l’Union européenne.

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