Priorités politiques pour la rentrée

 

Rentrée politique 2014/2015 du parti Déi Lénk 

Le parti de Déi Lénk s’est donné trois priorités pendant la nouvelle période législative et souhaite s’engager particulièrement :

1)      afin de contrer l’inégalité sociale grandissante

2)      pour un logement abordable pour tous

3)      pour la mise en place des mesures efficaces contre le chômage.

1)    L’inégalité grandissante et la situation sociale de la population

Le gouvernement actuel travaille dans les seuls intérêts de la finance et des plus riches, qui contribuent de moins en moins au bien-être de la société, alors que la population qui travaille est de plus en plus imposée. En effet, force est de constater que la coalition PD-POSL-Les Verts continue dans la lancée du gouvernement précédent, mené par le PCS-POSL. Il va cependant encore plus loin en introduisant deux impositions supplémentaires, qui vont grever de façon démesurée les revenus les plus modestes et sont, de ce fait, antisociales. Il s’agit notamment de:

–         l’augmentation de la TVA, qui va toucher surtout les ménages qui vont de ce fait voir leur budget annuel amputé de 700-800€. Nous, de déi Lénk, sommes au contraire d’avis que les impôts devraient être répartis de façon équitable: l’augmentation d’un seul point pourcentage de la tranche d’imposition la plus élevée, qui passerait alors des 40% actuels à 41%, ramènerait la bagatelle de 200 millions d’euros dans les caisses de l’État, mais ne toucherait que les ménages avec un revenu est supérieur à 100 000 € annuels. Par ailleurs, l’introduction d’une taxe sur les transactions financières générerait également des revenus considérables et contribuerait, au même temps, à réduire significativement les spéculations financières actuelles.

–         l’introduction d’une « contribution » de 0,5% pour financer les services à la petite enfance (crèches, maisons relais etc.) qui va, encore une fois, à l’encontre du principe de l’imposition progressive car, indépendamment du revenu, tout le monde est appelé à contribuer à la même hauteur. Nous de déi Lénk pensons, au contraire, que les services à la petite enfance sont un service public éminemment important et d’une très grande qualité et ils devraient donc être financés par le budget général de l’État.

2)         Un logement à prix abordable pour tous

La problématique des logements à des prix actuellement inabordables nous tient particulièrement à cœur. Pendant les deux dernières années deux lois ont vu le jour concernant la question des logements: le « Pacte Logement » et le « Plan sectoriel Logement », dans le cadre de la politique de l’aménagement du territoire. Elles ont une caractéristique en commun: aucune des deux est un programme de construction de logements.

En effet, le « Pacte Logement » a renfloué les caisses de ces communes qui ont vu leur population atteindre un certain seuil. Plus d’habitant et plus d’argent ne veulent pas forcément dire plus de logements, au contraire, cela pourrait même causer une pénurie de logements et réduire la taille et la qualité des logements disponibles.

Le « Plan sectoriel Logement » est nécessaire car il ne peut pas y avoir un plan sectoriel sans  un plan de construction de logements. Toutefois on constate un manque de coordination dans les communes. Ce qui est encore plus grave c’est l’absence de la garantie que les logements qui seront construits dans une commune correspondent à la demande. On met à la disposition des promoteurs immobiliers des terrains, sans aucune garantie quant à la qualité et à l’accessibilité financière des futurs logements.

D’après nos calculs il faudrait construire 8000 logements par an afin de satisfaire la demande actuelle. Le STATEC (bureau de la statistique) arrive à la conclusion qu’il en faudrait 6500 par an, chiffre calculé cependant uniquement sur la demande future, sans y inclure la pénurie actuelle. Entre 2003 et 2010 on a construit en moyenne 2800 logements par an. Le déficit est donc énorme, mais les interventions du gouvernement marginales. En 35 ans, le Fonds du Logement a construit 3174 logements, donc 90 logements par an. De ces 90, 40 n’ont aucune vocation sociale et ont donc été vendus au prix du marché. Seulement 1,5% de la population vit dans des logements sociaux.

déi Lénk souhaite la création d’une société de logement sociaux qui travaillerait alors avec les sociétés communales. Cette société devrait alors construire des milliers de logements par an et les offrir à la location, à la vente et à la location-vente. Le communes devraient également être appelés à prendre leur responsabilités et garantir, sur leur territoire, une offre de logements sociaux à hauteur de 10% de logements totaux disponibles. Il n’y a pas d’autre alternative.

Cette société de logements sociaux devrait être financé par les Fonds de pension, qui dispose d’actifs à hauteur de 12 milliards. Le remboursements du Fonds de pension se ferait alors par les loyers et les ventes des logements ainsi loués et/ou construits. Le gouvernement actuel reste cependant orienté vers une économie libérale et ne prend pas en considération  une politique de construction publique conséquente.

Tant que la demande de logements reste aussi élevée, on devrait plafonner les loyers. déi Lénk présentera un projet de loi qui s’attaquera à la clause actuelle des 5%, qui n’est toujours pas respecté. La clause stipule que le loyer ne devrait pas dépasser les 5% de la valeur du logement. Une plainte dans ce sens, initié par un de nos membres, et toujours en cours. Toutefois, même si cette clause été respectée, le loyer ainsi calculée serait toujours inabordable.

3)        Des mesures efficaces contre le chômage

Le chômage a atteint des proportions hors normes même au Luxembourg. Au mois d’août il y avait plus des 18000 personnes inscrites à l’ADEM, sans compter les 5000 personnes qui étaient concernées par des mesures spéciales de réinsertion, et donc pas comptabilisé dans le chiffre total des chômeurs.

On n’arrête pas de nous dire qu’une croissance de 3-4% réduirait le chômage. Cependant il faut se demander: est-ce qu’un tel taux de croissance peut encore être atteint? Et si oui, quels types d’emplois seraient ainsi crées et pour quel salaire? Et ce salaire permettrait-il alors de vivre convenablement?

Une autre mesure erronée est celle de s’en prendre aux chômeurs. Ce n’est pas de leur faute s’il ne trouvent pas de travail. Le danger est représenté par le durcissement progressif des critères qui permettent d’obtenir les allocations/indemnités de chômage.

Les grosses entreprises profitent de cette situation pour mettre la pression sur leurs salariés et pour durcir les conditions de travail, vu qu’elles peuvent compter sur une « armée » de chômeurs. Des mesures pour aider les jeunes entrepreneurs (voir « Garantie jeunes ») ne mènent qu’à des relations de travail de plus en plus précaires, il suffit de voir ce qui se passe en France.

Le problème du chômage n’est pas non plus un problème de formation. L’économie doit prendre ses responsabilités, au même titre que le gouvernement. Le chômage est une des conséquences du retrait du gouvernement de l’économie. Ainsi le marché du libre-échange dicte ses règles et la finance peut alors imposer sa politique d’austérité aux gouvernements.

La jeunesse du Luxembourg représente un gros potentiel de création d’emplois.

déi Lénk demande:

 –     qu’il n’y ait plus de licenciements (voir le projet de loi de 2009 présenté par déi Lénk contre les licenciements abusifs);

–     une politique de création d’emplois qui s’en donne les moyens (voir l’augmentation du taux maximal d’imposition);

–     l’introduction d’une nouvelle façon de travailler pour les salariés, à savoir le partage des tâches et la réduction du temps de travail.

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