Gilets Jaunes: Pas de transition écologique sans justice sociale

En 2008, la crise financière a donné lieu à des politiques d’austérité qui incitaient les simples citoyen.ne.s à se serrer la ceinture pour payer les dégâts provoqués par une élite de spéculateurs de la finance, d’actionnaires sans-gêne et de multimillionnaires. En 2018, le peuple est à nouveau appelé à payer le prix du réchauffement climatique provoqué par cette même élite et ses représentant.e.s politiques. Tant que la lutte contre le réchauffement climatique sera menée dans l’intérêt des riches en faisant payer celles et ceux qui travaillent pour vivre, elle sera perdue d’avance.

Ces dernières semaines, en France, mais aussi en Belgique, suite à l’annonce du président Macron de la hausse des taxes sur les carburants, présentée comme une mesure  « écologique », l’apparition du puissant mouvement des « gilets jaunes » indique une indignation générale du peuple des « fins de mois difficiles » contre ce qui est perçu comme une injustice sociale . Cette mesure s’ajoute à toute une série de mesures antisociales de la politique ultra-libérale. Elle rend désormais intenable la situation économique de la France d’« en-bas » qui constitue le noyau dur de ce mouvement dressé contre la France d’ « en-haut ». C’est seulement en liant la question sociale à la question écologique qu’une sortie de ce conflit qui oppose les gilets jaunes au président des riches .

Le gouvernement français pratique une politique fiscale et économique qui taxe les retraités, supprime l’emploi, privatise les services publics et dévalorise le travail en économisant sur les salaires tout en distribuant des cadeaux fiscaux aux riches. Dans ce contexte, l’augmentation de la taxe du carburant pénalise les plus faibles de la société qui tout en contribuant le moins au réchauffement climatique et à la destruction de l’environnement, en souffrent le plus. Alors que les grandes entreprises pétrolières et leurs riches actionnaires continuent de polluer sans entraves, le peuple en paie le prix sous forme de taxe sur le carburant. La distribution des responsabilités à porter dans la lutte contre le réchauffement climatique est profondément injuste. La révolte et la colère des « gilets jaunes » répond légitimement à cette violence des riches.

déi Lénk espère que l’annulation par le Premier Ministre français de la hausse de la taxe sur les carburants et les quelques fausses mesures sociales annoncées par le président Macron, ne démobilisent pas les « gilets jaunes », engagé.e.s pour plus de justice sociale et fiscale et plus de démocratie. Face à l’urgence écologique, une véritable transition de la production doit, en effet, en France comme au Luxembourg , s’appuyer sur ces principes fondamentaux. Une mesure comme l’augmentation progressive des taxes sur les carburants est nécessaire à l’avenir, mais elle doit s’accompagner de mesures compensatoires qui reposent à la fois sur une redistribution des richesses équitable et le développement de moyens de transports en commun, gratuits et écologiques, à destination de celles et ceux qui n’ont actuellement d’autres moyens de transport que leur voiture.. L’augmentation des taxes sur les carburants doit donc s’inscrire dans une planification à long terme qui prend en compte ces différents facteurs et qui engage l’Etat à faire des choix économiques et promouvoir des lois de finance alignées sur les besoins écologiques et populaires.

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