Quartier Gare : Quand Lydie Polfer joue avec le feu.

La réunion avec les riverains du quartier Gare organisée le 1er décembre 2021 a été hautement révélatrice du jeu dangereux mené par la bourgmestre de la Ville de Luxembourg. Non contente d’occulter sa propre contribution aux problèmes du quartier, Lydie Polfer contribue à la radicalisation sécuritaire des citoyens concernés. Quitte à saper encore un peu plus les fondements de l’État de droit et à favoriser la montée du racisme et de la xénophobie.

Le ras-le-bol de nombre d’habitants de la Gare face à la détérioration des problèmes sociaux et sécuritaires de leur quartier est compréhensible et légitime. À cet égard, déi Lénk Stad salue l’augmentation de la présence policière dans le quartier, tout comme l’action des street-workers dans le cadre du projet « À vos côtés ».

Toutefois, d’autres mesures sont également nécessaires : réorganisation de l’aide aux toxicomanes (p. ex. décentralisation de la salle de shoot « Abrigado » à l’intérieur de la ville), création massive de logements communaux abordables (y compris pour les plus vulnérables dans le cadre d’un programme « housing first »), réorganisation de l’espace urbain (p. ex. amélioration de l’éclairage, réduction du trafic automobile, qui contribue au trafic de stupéfiants et à la prostitution), augmentation de l’offre culturelle et de loisirs.

Or, dans tous ces domaines, Lydie Polfer et le DP, aux manettes de la Ville depuis 30 ans, ont largement été aux abonnés absents. Pire : en refusant de décentraliser l’Abrigado, d’accueillir des structures sociales dans d’autres quartiers et de créer des logements sociaux au-delà d’une dose homéopathique, ils ont une part de responsabilité écrasante dans les problèmes que connaissent les habitants de la Gare.

Pour occulter son bilan désastreux, Lydie Polfer n’hésite pas à recourir aux manipulations les plus grossières. C’est ainsi que lors de la réunion d’hier, le premier « citoyen » à prendre la parole et à attaquer de front le ministre Kox, la police et la justice (« vous n’êtes pas dignes des maroquins ministériels que vous détenez, vous n’êtes pas dignes des robes de justice que vous portez. Et vous n’êtes pas dignes des épaulettes et des barrettes que vous portez »), fut en réalité un représentant du DP au sein de la commission consultative « action sociale, santé et 3e âge » !

En tolérant que des représentants de son propre parti contestent ouvertement la légitimité de la police et de la justice, Lydie Polfer contribue à saper encore un peu plus les fondements d’un État de droit que sa création illégale d’une police privée avait déjà mis en cause. En refusant de protester face à d’autres intervenants, l’un formulant des propos racistes sur les Maghrébins, l’autre réclamant un « changement de logiciel » par rapport à l’État de droit actuel, elle fait le jeu de l’extrême-droite, qu’elle le veuille ou non.

déi Lénk Stad condamne fermement ces manœuvres électoralistes dangereux, qui démontrent une fois de plus que Lydie Polfer et le DP ont fait leur temps à la tête de la Ville de Luxembourg. Luxembourg, le 2 décembre 2021                                            Communiqué par déi Lénk Stad

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