Gardiennage privé sur la voie publique : Lydie Polfer récidive

Le 7 juin dernier sur RTL, la bourgmestre de la Ville de Luxembourg a annoncé un nouveau marché avec une société de gardiennage privé dans la Ville-Haute « pour lutter contre le déplacement de la criminalité liée aux drogues de la Gare vers l’ancien Centre-Ville et en particulier vers l’aire de jeu du ‘bateau pirate’ »

déi Lénk Stad perçoit dans cette nouvelle sortie sécuritaire de la bourgmestre la finalité de faire diversion de son piètre bilan dans les domaines vitaux du logement, de la politique sociale, de la circulation et du climat, de collecter des voix de droite un an avant les élections communales et de s’imposer à nouveau comme tête de liste de son parti.

déi Lénk Stad condamne cette manœuvre avec d’autant plus de force qu’après le non-renouvellement du contrat de gardiennage avec G4S dans les quartiers de la Gare, de Bonnevoie et de la Ville-Haute, il avait, conjointement avec déi gréng et LSAP, formulé l’espoir que le collège échevinal se conformerait désormais à la Constitution et ne conclurait aucune nouvelle convention de surveillance de la voie publique avec une société de gardiennage privée.

C’est à travers un marché négocié– non publié dans la presse – que le collège échevinal procède cette fois-ci. Sur le papier, le cahier des charges de ce marché prétend se conformer à la législation en vigueur et au nouveau projet de loi sur le gardiennage privé actuellement discuté à la Chambre des députés. Cela particulièrement au principe selon lequel des sociétés de gardiennage privé ne peuvent surveiller que des objets, c’est-à dire les biens immobiliers et mobiliers du mandataire, et que la surveillance de la voie publique leur est défendue. Les plus récents contrats de gardiennage conclus par la Ville, adaptés suite aux réclamations adressées par déi Lénk, déi gréng et LSAP à la Ministre de l’Intérieur et suite aux recours de déi Lénk devant le Tribunal administratif, avaient également prétendu respecter ce principe. Toutefois, dans les faits, les patrouilles avec chiens d’un horodateur à l’autre, actées dans des rapports réguliers, continuaient – en toute illégalité.

Voici maintenant que dans la 4e génération des conventions de gardiennage de la Ville, prévue pour début-juillet, il n’est plus question ni de chiens, ni de rapports à remettre à la Ville. La seule prestation à fournir par des « équipes de 2 agents » est la surveillance de certains biens appartenant à la Ville. N’empêche que la bourgmestre affirme à nouveau que face au manque de policiers et face au déplacement de la criminalité de la drogue vers la Ville-Haute, il faudrait réagir en embauchant une société de gardiennage privé. Une fois de plus, la bourgmestre prétexte donc la surveillance d’objets appartenant à la Ville pour charger dans les faits des gardiens privés de la surveillance de la voie publique, tâche réservée expressément à la Police Grand-Ducale. Reste à savoir si une entreprise de gardiennage acceptera de se faire abuser par ce toilettage illégal, et d’en assumer les conséquences juridiques en cas d’incident.

Il s’entend que déi Lénk Stad réagira en conséquence !

Luxembourg, le 13 juin 2022                                                           Communiqué par déi Lénk Stad

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