Question parlementaire concernant l’encadrement scolaire de jeunes issus de pays tiers

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 80 du règlement de la Chambre des Députés, j’aimerais poser à Madame et Messieurs les Ministres en charge de l’Education nationale, de l’Intégration et du Travail un certain nombre de questions en relation avec l’accueil et l’encadrement scolaire de jeunes issues de pays tiers.

Le Luxembourg accueille régulièrement des contingents de personnes issues de pays tiers, notamment de pays en crise ou de pays ayant connu dans un passé plus ou moins récent des troubles politiques importants.

Parmi ces personnes, il faut compter des jeunes gens en âge d’être scolarisés qui ne maîtrisent aucune des deux langues d’enseignement (français et allemand). A cette fin, l’éducation nationale prévoit des structures adéquates : les classes d’insertion ou classes d’accueil (ACCU) prévues pour les adolescents de 12 à 15 ans et les classes d’insertion pour jeunes adultes (CLIJA) qui offrent aux élèves de 16 et 17 ans une formation de base en français leur ouvrant l’accès à l’enseignement secondaire technique.

Néanmoins, il semble que le nombre de places disponibles dans ces classes ne correspondent pas toujours aux besoins très divers allant de la formation au suivi psychologique de jeunes originaires de régions connaissant des conflits plus ou moins graves. De plus, la question de l’encadrement des jeunes de 18 à 25 ans qui ne disposent pas non plus d’une formation adéquate se pose également.

A ce titre, je voudrais poser les questions suivantes aux ministres en charge de l’Education nationale, de l’Intégration et du Travail:

– Quels établissements du secondaire disposent de classes ACCU et CLIJA?

– De combien de classes de ce type ces établissements disposent-ils?

– Y a-t-il des listes d’attente pour ces classes? Le cas échéant, pouvez-vous m’informer du nombre d’élèves potentiels inscrits sur ces listes? Aussi, pouvez-vous m’indiquer du temps d’attente moyen sur ces listes avant de pouvoir intégrer une telle classe et quelles sont les alternatives proposées durant cette attente?

– Quelles options de formation sont offertes aux nouveaux arrivants âgés de 18 à 25 ans?

– Pouvez-vous nous indiquer le nombre de mineurs non accompagnés de parents ou tuteurs résidant actuellement au Luxembourg?

– Qui prend en charge la tutelle de mineurs arrivants sans parents ou tuteurs au Luxembourg? Quel type d’accompagnement leur est-il offert et combien de temps dure-t-il? D’une manière générale, quel est l’éventail de mesures prévu à cet effet?

– Au cas où ces mineurs bénéficient de la tutelle d’un éducateur, combien de mineurs se trouvent actuellement dans ce cas? Combien de temps un tel éducateur peut-il consacrer à ces mineurs?

– Un suivi psychologique est-il prévu pour les mineurs originaires d’un pays en guerre ou en situation de conflit armé et qui subissent des traumatismes liés à de telles expériences?

– Etant donné que les classes ACCU et CLIJA enseignent le français (16 heures hebdomadaires), le luxembourgeois (2 heures hebdomadaires) et l’anglais (2 heures hebdomadaires), il est très probable que ces jeunes doivent trouver des classes ou des formations francophones après leur année passée dans une telle classe. Partant, je voudrais savoir combien de DAP et de classes du régime technicien et technique dont la langue principale est le français existent et est-ce que ce nombre correspond au nombre des jeunes arrivants au Luxembourg?

– Combien de jeunes des classes CLIJA arrêtent leurs études en cours d’année scolaire?

– Quelle est la situation familiale de ces jeunes? Sont-ils arrivés seuls au Luxembourg ou accompagnés?

– Finalement, pouvez-vous m’indiquer le nombre de jeunes des classes CLIJA et ACCU qui ont soit trouvé une place d’apprentissage, soit un emploi? A l’inverse, combien de ces jeunes se retrouvent au chômage après avoir fréquenté une telle classe?

Respectueusement,

Justin Turpel

Député

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