Monsieur le Premier Ministre,
Chers membres du Gouvernement,
Lors de la réunion de l’Eurogroup ce mercredi 11 février et du Sommet européen le 12 et 13 février, les ministres des Finances de la zone euro ainsi que les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne prendront des décisions cruciales pour l’avenir de la Grèce en particulier et de toute l’Union européenne en général.
Le 25 janvier, le peuple grec a exprimé dans les urnes sa volonté de rompre avec les politiques austéritaires que lui ont imposés la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international.
Ces politiques se sont soldées par un cuisant échec : la dette grecque n’a cessé de croître pour dépasser les 175 % du PIB, ce dernier ayant chuté de 25 %, le chômage a atteint 25 % de la population active (dont 50 % des jeunes) et la pauvreté touche 3 millions de personnes sur une population totale de 10 millions.
Au Luxembourg, un appel lancé par la société civile dépassant les clivages partisans se prononce en faveur d’un moratoire sur le remboursement de la dette grecque ainsi que l’arrêt des politiques d’austérité et de privatisations qui ne font qu’asphyxier davantage l’économie grecque.
Dans toute l’Europe, y compris au Luxembourg, une grande partie de la population a manifesté son enthousiasme face au choix des Grecs et des Grecques. Si la Grèce fait partie des pays européens qui ont le plus durement éprouvé les mesures austéritaires, il ne fait aucun doute que ces mesures, où qu’elles soient pratiquées et quelles que soit leur ampleur, sont de plus en plus rejetées par l’ensemble des peuples de l’Union européenne.
Vous n’êtes pas sans savoir que les « aides » accordées à la Grèce ont prioritairement servi le service de la dette envers ses créanciers banquiers, qui se sont ainsi enrichis avec l’argent des contribuables européens.
Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, l’a rappelé une nouvelle fois devant les députés grecs ce dimanche : son gouvernement ne reviendra pas sur son refus de continuer ces politiques mortifères.
De l’autre côté, la Banque centrale européenne n’a pas hésité à intervenir politiquement en menaçant la Grèce de mettre un terme prématuré aux aides accordées.
A Berlin, le gouvernement Merkel s’est montré inflexible malgré les remontrances croissantes de la communauté internationale.
A ce jour, nous ne connaissons pas encore la position du gouvernement luxembourgeois face à la question de la restructuration de la dette grecque, ni des politiques d’austérité qui lui sont imposées.
Nous estimons que le peuple du Luxembourg est en droit de connaître la position que son gouvernement entend défendre au niveau des instances européennes.
Nous appelons également le gouvernement du Luxembourg à soutenir le gouvernement grec dans sa volonté de mettre fin à l’austérité et à restructurer sa dette.
Vous faites face à l’Histoire de l’Europe, ne vous trompez pas de bord.
Pour déi Lénk,
Le Bureau de Coordination.