déi Lénk constate que la deuxième étape de la campagne du large-scale-testing du COVID a été attribuée exclusivement à des acteurs privés :
- communication : attribuée à Arendt Business Advisory, filiale des avocats d’affaire Arendt&Medernach (ordre de 2,4 millions EUROS)
- hotline pour questions de la population: attribuée à la société de conseil PricewaterhouseCoopers (PwC), une entreprise faisant partie des Big Four du secteur financier (ordre de 2,1 millions EUROS)
- gestion de projets: attribuée à la société de conseil KMPG, encore une entreprise faisant partie des Big Four du secteur financier (ordre de 900.000 EUROS)
- analyse de données, c’est-à-dire la réunion des données du large-scale-testing avec les données du traçage de contact par l’«Inspection sanitaire» : attribuée à PwC (encore !) (ordre de 500.000 EUROS). S’y ajoute que les « Laboratoires Réunis » et l’entreprise de logistique militaire Ecolog dominent les affaires sur le terrain (stations de test, analyse de laboratoires).
Le Ministère de la santé dirigé par le LSAP délègue donc maintenant aussi le pilotage des tests de masse, y inclus la communication, les contacts avec la population et même le contrôle des données personnelles, entièrement au secteur privé, dans ce cas aux grandes sociétés de conseil de la place financière du Luxembourg, qui ne disposent ni de qualifications ni d’expérience dans ces domaines. Cela suit tout à fait la stratégie implémentée avec conséquence depuis des années de transférer des compétences et responsabilités centrales de l’État, ainsi que les moyens financiers disponibles pour leur exécution, de la main publique vers des mains privées et de rendre l’État de plus en plus dépendant des acteurs privés dans l’accomplissement de ses missions les plus centrales. Pour déi Lénk, non seulement cette cession des responsabilités et compétences gouvernementales constitue un scandaleux bradage de la démocratie, mais il faut aussi constater que le gouvernement n’a rien appris des récentes expériences catastrophiques avec des privatisations des mesures de lutte contre le COVID-19 au Royaume-Uni (ici, entre autres, aussi au profit de PwC) et ailleurs. Les Big Four créeront au Luxembourg avec les mêmes instruments les mêmes problèmes qu’ils ont créé ailleurs. Tout cela évidera la crédibilité et à l’acceptation du large-scale-testing ainsi que des autres mesures nécessaires auprès de la population et nuira à la lutte contre la pandémie. déi Lénk refuse catégoriquement des telles attributions au secteur privé et revendique une politique de santé publique impliquant tous les acteurs sur le terrain (communes, associations sociales). Seulement ces acteurs peuvent organiser les informations et l’interaction avec la populations dans l’intérêt de tou.te.s et assurer une collecte de données qui respecte l’autodétermination des concerné.e.s. Les acteurs locaux de la société civile qui sont déjà engagés sur place dans le travail d’information et d’explication, par exemple dans des clubs ou sur des lieux de rassemblement et de fête, doivent être soutenus et renforcés. Les médias locaux, qui maitrisent les langues et formes de communication des personnes de leur communes, peuvent identifier des multiplicateurs et agir de façon ciblée, doivent aussi être soutenus et renforcés. Au lieu de laisser décrépir financièrement ces acteurs profondément enracinés sur le terrain tout en rendant les Big Four et leurs semblables encore plus relevants au système, il convient d’engager créativement les compétences uniques de ces associations et communes.
Le premier ministre Bettel a une fois prétendu savoir, que l’intégration précoce des représentants des Big Four dans la COVID Task-Force constituait une contribution gratuite de ces entreprises. Rétrospectivement, ceux-ci se révèlent plutôt comme des évidents investissements en vue de préparer des nouvelles affaires ! Il est donc dubitable si les conditions de l’appel d’offres pour les ordres distribués aient été respectées, puisqu’ils ont probablement été formulées avec la participation des mêmes acteurs qui profitent maintenant des millions de l’État. C’est aussi pour clarifier ces doutes que déi Lénk revendique une divulgation principielle des liaisons économiques de toutes les personnes impliquées dans la recherche sur le Covid et dans l’articulation des mesures Covid („task force“, „Research Luxembourg“) !
Au lieu de transformer, aux coûts des citoyen.ne.s, l’État dans une boutique libre-service pour les Big Four, les citoyen.ne.s devraient être assisté.e.s dans leur actions, pour vaincre ensemble la pandémie. Les millions qui aujourd’hui, comme d’habitude, sont dirigés vers la place financière, ne sont pas seulement nécessités sur la place du village et dans les quartiers des villes, mais y seront aussi mieux investis quand il s’agit de renforcer la société dans la lutte contre le Covid et ses conséquences sociales et économiques.