L’annonce du Ministère de la Famille de ne pas reconduire le bail de 14 travailleurs portugais dans un des « Foyers des travailleurs » qu’il gère à Bonnevoie est un scandale. De fait, à partir du 31 décembre 2012, en plein hiver, ces personnes devront trouver un autre logement. L’argument avancé par le ministère tient à l’afflux massif de réfugiés arrivant au Luxembourg et qu’il faut loger.
« Cette logique est perverse », affirme David Wagner, co-porte-parole de déi Lénk, « il est inacceptable que le gouvernement instrumentalise la détresse des uns contre celle des autres ».
Les locataires de ces foyers sont des travailleurs qui exercent leur profession dans un des secteurs les plus précaires. Payés au salaire social minimum non qualifié, ils doivent souvent faire face au chômage et aux licenciements. Dans ces conditions, trouver un logement sur le marché de l’immobilier, relève presque de l’impossible. Plus de la moitié de leurs salaires seraient engloutis pour payer le loyer ne serait-ce que d’un petit studio.
Quant à la difficulté de loger les personnes cherchant refuge dans notre pays: depuis des années, des associations d’aide aux réfugiés dénoncent l’absence d’un nombre adéquat de logement et l’inaction du gouvernement en la matière. Au lieu de mettre des personnes à la rue pour en loger d’autres, le gouvernement ferait bien de lancer un vaste plan de constructions de logements pour ses propres citoyens ainsi que pour accueillir les personnes fuyant leur pays dans la détresse.
Cette situation illustre l’échec absolu de ce gouvernement et des gouvernements précédents dans leur politique du logement. Au Luxembourg, se loger décemment devient quasiment impossible pour les citoyens, luxembourgeois ou non luxembourgeois, qui travaillent pour des salaires modestes ou moyens.
Mais afin d’éviter que les 14 personnes concernées par la non reconduction du bail au foyer de Bonnevoie ne se retrouvent dans le dénuement, David Wagner, en sa qualité de conseiller communal de Luxembourg, a adressé une question au conseil échevinal afin de lui demander de quelle manière la capitale pourrait venir en aide à ces personnes au cas où le gouvernement échouerait à leur trouver une alternative adéquate. « Le Luxembourg doit se montrer solidaire des travailleurs. On ne peut mettre sur le trottoir ceux qui construisent nos routes. »
(Communiqué par David Wagner, co-porte-parole de déi Lénk)