Droits des citoyens et politique en matière d’Internet

L’Internet public est en danger. Des multinationales Internet privées élargissent leur puissance sur le net. Google, Apple, Cisco, Disney et Co. privatisent et commercialisent de plus en plus les composantes d’Internet (infrastructures, logiciels, standards, données). La surveillance étatique des citoyens/citoyennes doit également être combattue de manière décidée. Comme l’ont récemment montré les révélations sur les activités de la NSA, il n’y a actuellement pas de frontières à l’espionnage et à la surveillance sur Internet. Et les services secrets travaillent également côte à côte avec de grands groupes. Un troisième danger provient de la transposition d’injustices sociales à l’accès (digital divide) et à l’utilisation (user divide) d’Internet. Des groupes sociaux entiers risquent d’être exclus de la participation via Internet et de ne donc pas pouvoir profiter des chances offertes par Internet.

déi Lénk veut :

1. Renforcer et protéger le potentiel d’Internet. Internet constitue une grande chance pour notre société : la liberté d’opinion, la collaboration, les actions sociales et la communication sont renforcées et de nouvelles bases pour la distribution et la participation sont posées.
2. Moderniser la protection des données et le droit à la protection des données. Les données privées doivent être protégées face au délire de stockage des états, des services secrets et des entreprises privées, il faut développer une protection des données efficace pour les employés.
3. Protéger Internet et ses utilisateurs/utilisatrices de la surveillance des services secrets. Les pratiques du SREL doivent également être publiques dans ce domaine. Les droits des rédacteurs/rédactrices en ligne doivent être élargis et les whistleblowers (lanceurs d’alerte) protégés.
4. Etablir le droit fondamental de l’accès rapide, illimité et gratuit à Internet pour toutes les personnes privées. La neutralité en matière d’Internet doit être garantie par son introduction dans la constitution.
5. Transférer les réseaux de télécommunication dans les services publics d’intérêt commun.
6. Ancrer la promotion de la compétence média dans les programmes scolaires et créer des formations aux médias pour toutes les générations.
7. Favoriser un large accès aux données des autorités et des administrations, exception faite de données personnelles via Internet. Les portails publics doivent être clairs et en plusieurs langues, la Web Accessibility Initiative – directives sur l’accès libre – doit être garantie.
8. Miser davantage sur l’utilisation d’Open Source Software dans les institutions publiques. La dépendance vis-à-vis de groupes privés doit disparaître et les citoyens/citoyennes ne doivent pas être forcés d’utiliser leurs produits (par exemple Luxtrust).
9. Réformer le droit d’auteur et l’adapter aux possibilités d’Internet. Des formes de distribution et de rémunération alternatives doivent être développées et encouragées.
10. Digitaliser les stocks publics ainsi que les projets financés par des fonds publics (culturels ou scientifiques) et les rendre accessibles gratuitement via Internet. Refuser des initiatives de digitalisation provenant de multinationales Internet (p. ex. Google).
11. Défendre le droit à l’image et le droit à l’autodétermination informationnelle et publier des lois strictes pour la limitation de la vidéosurveillance excessive dans les lieux publics.
12. Soumettre l’ « Inspection générale de la police » (IGP) à une réforme immédiate ; l’IGP doit être dirigée par un magistrat qui gère cette importante instance de contrôle en toute indépendance.
13. A la place de nouvelles prisons, réduire diverses peines, enfermer moins rapidement, introduire des peines alternatives et mettre davantage de moyens au service de la resocialisation.
16. Lutter contre la pauvreté plutôt que de criminaliser les pauvres par des mesures d’éloignement, lutter contre « les comportements asociaux dans les lieux publics » et la « comparution immédiate ».

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