Economie et industrie

A l’heure actuelle, les questions économiques sont au cœur des débats publics car elles influencent la vie des gens à de nombreux égards. Le Gouvernement actuel ne veut réduire les coûts que pour les investisseurs et augmenter les attentes face aux profits. Le Premier ministre M. Juncker veut plafonner l’index pour plus tard le supprimer complètement. Le Ministre M. Frieden et les représentants du patronat UEL envisagent une diminution du salaire minimum. Le Ministre Etienne Schneider propose d’augmenter le prix du gaz pour les ménages de 2 % et de le réduire de 0,5 % pour l’industrie (qui ne paye pas d’impôts). Ce mode de pensée économique ultralibéral qui est à présent vendu comme « vent nouveau pour le Luxembourg » n’est que du « réchauffé ». Le sud de l’Europe est le meilleur exemple de ce à quoi il mène : les riches sont de plus en plus riches, le travail est dévalorisé, le pouvoir d’achat de la grande majorité de la population diminue, le commerce en pâtit, les entreprises ferment, le chômage augmente. Nous voulons aborder les questions économiques de manière fondamentale selon le point de vue de la population et son souhait de vivre de manière autonome.

déi Lénk veut :

1. Proposer des biens communs aux citoyens/citoyennes à des conditions correctes via l’Etat et les communes. En font partie : l’eau, le gaz, l’électricité, la poste, les télécommunications, les transports, la santé, la garde d’enfants et la prise en charge de personnes âgées, la culture et le sport. Par principe, nous nous opposons à toute privatisation dans ce domaine. Les activités et services publics privatisés ou sous-traités doivent revenir aux communes. Nous nous opposons au simple principe de couverture des coûts auprès des services publics. Une quantité minimale d’eau par personne doit être gratuite car le besoin d’eau est un besoin fondamental.
2. Elaborer un pôle de financement public pour le développement de l’économie. Parmi d’autres mesures, les 12,9 milliards d’euros du fonds de réserve des caisses de retraites doivent être investis dans l’économie locale et de la Grande Région plutôt que dans des marchés spéculatifs et dans le financement de l’industrie nucléaire (française). Les entreprises communales, les coopératives, les entreprises d’« économie solidaire » et les entreprises privées actives dans des secteurs à but non lucratif ou des PME privés doivent être essentiellement financées par ce biais afin de pouvoir garantir des emplois à long terme et ne dépendent pas de la soif de profit des multinationales.
3. Diversifier et interconnecter l’économie et l’industrie grâce à un plan d’investissement dans des technologies d’avenir et durables, intégrées dans l’aménagement du territoire et le développement durable, au lieu d’aller à l’encontre de ceux-ci. Nous voulons inverser la tendance à la désindustrialisation.
4. Ralentir les flux financiers dans l’intérêt de l’économie réelle et dès lors également participer à l’impôt sur les transactions financières et interdire plutôt que d’encourager les produits particulièrement spéculatifs et économiquement dangereux comme les titrisations, la spéculation sur les produits alimentaires et les matières premières, l’accaparement des terres, etc. Il ne peut plus y avoir de participation financière de l’Etat dans les banques sans véritable influence. La socialisation des banques – et leur transfert dans un pôle financier public – ne peut être un sujet tabou si elle est importante pour l’économie nationale.
5. En ce qui concerne l’agriculture, la sylviculture et le développement des surfaces agrestes :
a. Améliorer les conditions de vie et de travail des exploitants agricoles, protéger socialement les familles d’agriculteurs, de vignerons et de jardiniers et améliorer la formation et la formation continue.
b. Exclure à l’avenir les grandes entreprises et les élevages industriels qui aujourd’hui profitent de manière abusive des aides à l’investissement de ces subventions. Les moyens existants doivent servir à soutenir les petites et moyennes entreprises agricoles familiales.
c. Protéger l’environnement et promouvoir davantage l’agriculture biologique (p. ex. par des aides plus importantes pour les essais réels et la recherche) et mettre un terme à la culture de plantes génétiquement modifiées et leur ajout aux aliments pour animaux.
d. Promouvoir le développement d’espaces champêtres par l’amélioration de la qualité de vie dans les villages, la diversification économique et une exploitation écologique et économiquement sensée de nos forêts.
6. Suite à la débâcle qatarie, garantir à l’Etat luxembourgeois le maintien de la majorité à l’aéroport (et aussi chez Luxair et Cargolux) et des droits de décisions finaux. Plutôt que la concurrence, dans ce domaine, la collaboration régionale avec d’autres aéroports s’impose. Pour le bien-être de la population, l’interdiction des vols de nuit actuelle doit être strictement maintenue.
7. Relier le centre logistique de Bettembourg à l’aéroport par le rail et négocier une liaison ferroviaire au-delà de la frontière avec le réseau ICE de Sarrebruck et une amélioration des liaisons vers Bruxelles et Cologne. Protéger le monopole sur le trafic ferroviaire via la société publique SNCFL, élargir le réseau ferroviaire et les correspondances (entre autres par davantage de P+R près des gares), et rendre la ligne Ettelbrück-Diekirch plus attrayante par des arrêts supplémentaires et des navettes (et ne surtout pas la supprimer).
8. Maintenir une industrie sidérurgique forte (l’acier est un produit high tech !) dans le bassin minier et métallurgique de la Grande Région et pour cela :
a. Protéger tous les sites actuels sur base d’études pour chacun d’eux.
b. Travailler conjointement entre tous les sites sidérurgiques de la Grande Région.
c. Axer la politique européenne de l’acier sur l’harmonisation des prix, des salaires et de la recherche.
d. Promouvoir de nouvelles activités de transformation du métal sur base de recherches régionales.
e. Obliger l’économie à des investissements à long terme, sous peine de devoir rembourser toutes les aides obtenues ainsi que la confiscation et l’assainissement obligatoire des friches industrielles, parallèlement à la possibilité de socialisation (la sidérurgie de la Sarre, où les autorités publiques décident, a bénéficié d’investissements et des emplois ont ainsi été créés).

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