Deux féminicides en trois semaines : combien de victimes encore ?

Communiqué de presse

Luxembourg, le 7 octobre

Dans l’espace de trois semaines, deux femmes résidantes au Luxembourg ont été brutalement tuées. Le 19 septembre, le corps de Diana, une portugaise de 40 ans, a été retrouvé démembré à la frontière française. Le mardi, les médias annoncent la mort à coups de marteaux d’une jeune femme de 20 ans, au quartier de la gare à Luxembourg-Ville. Son agresseur a lui 25 ans et les faits se sont déroulés devant leur bébé. Nous parlons ici de faits d’une violence inouïe et bouleversante, qui s’inscrivent bien dans la logique de la violence structurelle et patriarcale qui tous les jours prend les femmes d’assaut.

Les actes violents commis à l’égard des femmes et des filles, ainsi que les autres formes de violence fondées sur le genre, sont parmi les crimes les plus répandus mondialement. Néanmoins, le féminicide, autrement dit l’assassinat d’une femme parce qu’elle est femme, reste absent dans le code pénal luxembourgeois. Ne pas nommer ces violences a pour conséquence une immense difficulté dans la prévention et la punition de ces actes. Pour avancer dans notre lutte contre une société inégalitaire et violente vis-à-vis des femmes, des hommes trans et des personnes non-binaires, il est primordial de créer un cadre légal adapté qui permette la pénalisation de toutes les formes d’infractions liées au sexisme. La présence dans des organisations telles que l’Observatoire européen du féminicide est également un élément clé dans la lutte contre les violences sexistes. Honteusement, le gouvernement luxembourgeois peine à faire ces pas.

Sans des mesures concrètes et pénales, nous continuerons d’avoir recours à des solutions au cas par cas, sans tacler l’immensité du travail de sensibilisation, d’éducation et de prévention qu’il faudrait mettre en place. Nos foyers de victimes de violences intraconjugales continueront à manquer de place pour accueillir toutes les demandeuses de protection, les laissant ainsi livrées à elles-mêmes. Nos jeunes filles continueront à être assassinées, comme c’était le cas de Ana, 25 ans, dont le corps a été retrouvé calcinée dans sa voiture en 2017 ou encore Sarah, 22 ans, tuée à coups de couteau par son copain en 2018.

La question se pose, combien de temps faudra-t-il encore attendre avant que le féminicide soit inscrit dans le code pénal luxembourgeois ? Combien de femmes doivent encore perdre leurs vies dans des contextes horrifiants et brutalement violents pour que le gouvernement luxembourgeois réagisse concrètement à cette problématique et applique enfin la Convention d’Istanbul ?

déi Lénk exprime ses condoléances à l’égard des familles et ami.e.s des deux victimes et continue de s’engager en faveur d’une politique non-sexiste et égalitaire qui se focalise dans la lutte contre les violences patriarchales en les nommant et en pointant du doigt ceux qui refusent de prendre leur rôle au sérieux. déi Lénk revendique l’inscription du féminicide dans le code pénal, la participation à l’Observatoire européen du féminicide ainsi que l’application de la convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes.

Communiqué par déi Lénk

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