CSV : C comme copinage, C comme chasse aux mendiants

25 jours. Il aura suffi de 25 jours pour que le gouvernement CSV-DP commence à revenir sur des décisions de la coalition précédente.

Sans même attendre une décision d’une justice indépendante, on fait connaître au détour d’un conseil communal que le ministre des Affaires intérieures a validé le règlement de police instituant la chasse aux mendiants dans le centre-ville de la capitale, contrairement à la décision d’annulation de la ministre précédente.

Et cette décision interroge :

  • Alors que le règlement de la Ville de Luxembourg interdit la mendicité tout court, la loi luxembourgeoise autorise la mendicité simple. C’est ce que le tribunal de police de Diekirch a confirmé dans sa décision du 08-11-2016. Suivant un autre jugement du tribunal de Diekirch, seule la « mendicité en réunion » est punissable, à moins que la mendicité simple ne s’accompagne de violences.
  • D’après l’article 124 de la nouvelle Constitution, entrée en vigueur le 01-07-2023, les règlements communaux ne peuvent être adoptés qu’en vertu « d’une disposition légale particulière qui fixe l’objectif des mesures d’exécution et le cas échéant les conditions auxquelles elles sont soumises ».  Les règlements communaux doivent aussi être conformes aux lois et aux règlements pris en application de l’article 45 de la nouvelle Constitution.  Et cet article prévoit explicitement la conformité des règlements avec les lois et les textes de l’Union européenne – dont la Convention européenne des droits de l’homme fait partie et que le Luxembourg a signée.
  • Et la mesure projetée est très probablement contraire à cette Convention. Dans un arrêt du 19 janvier 2021, la Cour européenne des droits de l’homme a en effet jugé que la mendicité n’est autre chose que « le fait de s’adresser à autrui pour obtenir de l’aide » et, de ce fait, relève du droit à la vie privée protégé par l’art. 8 de la CEDH. Citant de nombreux rapports d’experts internationaux, la Cour a exprimé ses doutes quant à la capacité de mesures interdisant la mendicité de contribuer à la lutte contre la traite des êtres humains. Elle a surtout jugé que des mesures d’interdiction générales étaient toujours contraires à l’art. 8 de la CEDH. Or en couvrant l’intégralité de la Ville Haute (y compris ses parcs) et la quasi-intégralité du quartier de la Gare, la mesure instituant l’interdiction de la mendicité à Luxembourg-Ville s’apparente à une telle interdiction générale.

Pourquoi ne pas avoir attendu la décision du tribunal administratif, (saisi par la  Ville de Luxembourg d’un recours contre la décision d’annulation du règlement de police en question par la ministre précédente), dont c’est le rôle de juger de ce qui est conforme aux droits ?

Pourquoi continuer à justifier cette mesure par la lutte contre les réseaux organisés alors que les règlements et lois actuelles permettent déjà de lutter contre ces mêmes réseaux ?

La décision de la Ville de Luxembourg et donc celle du ministre Gloden ne méprise pas seulement les pauvres, mais aussi l’État de droit.

Elle n’est pas proportionnée au but poursuivi, elle ne poursuit aucun intérêt général légitime et elle est diamétralement opposée à la défense de la justice sociale dans une société démocratique.

La mendicité est le fruit d’inégalités sociales. L’inégalité est un problème sociétal, auquel il faut des solutions sociétales. Les solutions répressives n’y apporteront aucune solution. Elles risquent tout au plus  de déplacer la mendicité vers d’autres quartiers, notamment Bonnevoie et Hollerich.

Luxembourg, le 12 décembre 2023                                                           Communiqué par déi Lénk Stad

Wou sinn d’Rebellen aus dem Norden?

Wou sinn d’Rebellen aus dem Norden?

Mir vun déi Lénk wëllen eis Sektioun Norden nei beliewen. Mir wëssen, et gi genuch Leit, déi sou denke wéi mir. Well denken awer net duergeet, mee gehandelt muss ginn, wäre mer frou, wann s Du Dech géifs engagéieren. Den Norden däerf net riets leie gelooss ginn, Deng Stëmm, eis Stëmm, muss gehéiert ginn.

Vläicht kenns Du jo nach Leit aus dem Norden, déi interessant wären, zéck net dësen Opruff ze deelen.

Mell Dech beim Suzette Serres: suzetteserres@hotmail.com oder +352 691712274

Merci am Viraus, zesumme wäerte mer den Norden net verléieren.

déi Lénk.

Où sont les rebelles du Nord?

La section du Nord veut se donner un nouveau départ et sait, qu’il y en a beaucoup qui pensent comme nous. Mais penser seulement n’est pas suffisant et il faut agir. Les membres de la section du Nord se réjouissent de pouvoir compter sur ton engagement.

On ne peut pas laisser tomber le Nord, ta voix, notre voix, doivent se faire entendre.

Si tu veux t’engager, fais un message à Suzette Serres: suzetteserres@hotmail.com ou au +352 691712274

Merci en avance, ensemble nous ne perdrons pas le Nord

déi Lénk

Un an après et rien n’a bougé

Il y a un an, nous avions a élaboré un programme d’urgence logement avec sept propositions concrètes qui peuvent être rapidement mises en place afin de libérer des logements.

Un an après, le constat reste le même… Pas assez de logements et trop de spéculation immobilière, des prix qui explosent et des gens à la rue.

Pour dénoncer cette situation insupportable, six de nos sections sont en action entre le 27 mai et le 5 juin pour la semaine d’action logement. 

Sanem, Dudelange, Luxembourg-Ville et Esch ont démarré la semaine de mobilisation.

Ici vous trouverez notre communiqué.

Voici quelques impressions:


Ee Joer dono ass nach ëmmer näischt geschitt.

Virun engem Joer hunn déi Lénk hire Programme d’urgence Logement ausgeschafft mat siwe konkrete Propositioune fir séier abordabele Wunnraum ze schaafen .

Ee Joer méi spéit bleift de Constat genau dee selwechten: Net genuch Wunnraum, zevill Immobiliëspekulatioun, Präisser déi explodéieren a Leit op der Strooss.

Fir dës inakzeptabel Situatioun ze denoncéieren, hu sechs loakl Sektioune vun déi Lénk tëschent dem 27. Mee an dem 5. Juni eng Aktiounswoch fir de Logement organiséiert.

Suessem, Diddeleng, d’Stad an Esch hunn de Startschoss ginn.

Hei geet et bei eise Communiqué.

Hei e puer Andréck:

Les membres de Sanem en action sur la rue d’Esch, près de l’ancienne station-service Shell, samedi passé.

A Esch, le mardi, il y a eu une inauguration de logements vides… sous forme de parodie devant l’ancien commissariat de police, dans la rue du Nord.

Samedi, à Luxembourg-Ville sur la place Hamilius, la section a protesté avec le slogan « Besoin de logements, pas d’un hôtel ».

Les Dudelangeois ont occupé l’avenue Grand-Duchesse Charlotte et simulé un marché de l’immobilier avec des prix exorbitants, à l’instant de la crise du logement que nous traversons.

A Differdange, on a rappelé les sept mesures d’urgence à prendre pour combattre la crise du logement, au croisement de la rue de Jean Pierre Gansen et rue des Ligures.

Les membres de la section Pétange ont marqué le coup en se rendant sur la friche industrielle près de la rue Eucosider, là où on aurait promit un quartier résidentiel depuis trop longtemps.

La section de Luxembourg-Ville a clôturé la semaine d’action logement, lundi, en tapissant les fenêtres d’une maison vide appartenant à la Ville de Luxembourg au 47, rue de la Lavande au Kirchberg.

Eis néi Sektioun zu Miersch / Notre nouvelle section à Mersch

Zënter dem 5. Juli ka Miersch eng néi Sektioun an der politescher Landschaft begréissen, déi Lénk Miersch huet sech gegrënnt ! Déi néi Membren, ënnert anerem de Pace Catena,  de Serge Tonnar an de Jérôme Jaminet, zesumme mam Co-Spriecher vun déi Lénk, dem Gary Diderich, hunn sech op enger oppener Versammlung virgestallt.

 Am Gespréich an dem Austausch mat den Bierger*inne vu Miersch hunn si hier Campagne « Ech wënsche mir fir Miersch… » gestart. D’Ziel soll et sinn d’Impressiounen, d’Wënsch, d’Ängschten an d’Ännerungsvirschléi vun hire Madbierger*innen ze sammelen.

 Du bass vun Miersch, du bass un lénker Politik interesséiert an du wëlls aktiv an denger Gemeng ginn ? Dann schreif eng Mail un pace.catena@dei-lenk.lu. De Pace ass Koordinator vun der Sektioun, a kann dech soumadder bei allen zukünftege Versammlungen an Aktiounen um lafenden halen.



Mersch compte une nouvelle section depuis le 5 juillet et c’est celle de déi Lénk ! Les nouveaux membres, dont Pace Cantena, Serge Tonnar et Jérôme Jaminet se sont présentés lors d’une réunion ouverte avec la présence du co-porte-parole de déi Lénk, Gary Diderich.

A l’écoute des habitants de Mersch, la section a démarré sa campagne « Ech wenschen mir fir Miersch… » (Je souhaite pour Mersch…) afin de récolter les impressions, avis et doléances des citoyens de la commune.

T’es de Mersch, tu t’intéresses pour la politique de gauche et tu veux avoir un mot à dire dans ta commune ? Alors envoie un mail à pace.cantena@dei-lenk.lu. Pace Cantena est le coordinateur de la section et te tiendra au courant de toutes les réunions et les prochaines activités prévues.  

Visite bei den BEO-Baueren am Ourdall

Aanescht produzéieren, kooperativ schaffen a selwer vermaarten ass méiglech ! Dëst weist eng Visitt vun déi Lénk (als éischt Partei déi sech fir des Pionéieraarbecht sur place interesséiert!) bei de BEO-Baueren am Ourdall (Bauereninitiativ fir d’Éislek an den Naturpark Ourdall). Eis Deputéiert Nathalie Oberweis an eise Spriecher Gary Diderich wéi och eis Gemengerotsmemberen aus der Stad, Ana Correia a Guy Foetz hunn sech mat weider Militant*innen konnten dovunner iwwerzeegen datt ee ganz wuel am Beräich vun der Landwirtschaft, Gesondheet a wann een e bëssi ambitiéis ass och wat Isolatiounsmaterialien ugeet ka lokal, solidaresch an ekologesch sënnvoll wirtschaften. Hanf, Mohn, Léngen, Sonnenblummen a Wëllkar ass d’Biodiversitéit op déi des Baueren an hirem Ubau setzen an deen och vill a gudden Hunnég erfirbréngt an Zësummenaarbescht matt enger ganzer Rei Imker aus der Regioun. Pionéier wuar d’BEO net nëmmen am Ubau vum Industriehanf*, beim Opbau vun enger Mikrobrauerei, beim weiderbrénge vum Naturpark Ourdall, etc. mee och elo viru ronn 10 Joer bei der Hierstellung vun héichqualitativem CBD-Extrakt aus den Hanfbléien. Vun de viregten an der aktueller Regierung sinn si awer leider ni à la hauteur vun hirem Engagement a Potential ënnerstëtzt ginn an domadder huet Lëtzebuerg bis elo trotz Virreider um Terrain net d’Opportunitéite fir eis Landwirtschaft, Gesondheet an d’Energiesanéierung saiséiert déi sech ugebueden hunn. Do stellt sech dann och kloer elo d’Fro wéi d’Regierung den Ubau a Vertrieb vun dem an Zukunft legaliséierten THC-haltege Cannabis wäert ugoe wou een eiser Meenung voll op eng lokal a staatlech kontrolléiert Approche muss setzen amplaz de Cannabis aus dem Kanada oder soss z’importéieren. (*Industriehanf ass d’Hanfpflanz matt ganz niddregem Undeel un THC (<1%), dem psychoaktive Bestanddeel vun der Pflanz deen am Marihuana ass an nach ëmmer illegal ass zu Lëtzebuerg)

30 is the new 50 – les enfants vous diront merci !

Luxembourg, le 9 juin 2021
Communiqué par déi Lénk Stad

Dans le cadre de sa campagne pour la généralisation des zones 30 à Luxembourg- Ville, déi Lénk Stad organisera ce mercredi 9 juin 2021 à midi, une action dans le quartier de Bonnevoie (Place Léon XIII).

Le but de l’action est de sensibiliser aux implications positives d’une zone 30 généralisée :

  • Passer de 50 à 30 km/h diminue de moitié les nuisances sonores dues au trafic routier !

Dans les quartiers, le bruit causé par les voitures est un facteur de stress additionnel. Diminuer les nuisances sonores dues au trafic routier, apaise et rend le vivre ensemble dans les espaces de rencontre plus agréable.

  • Passer de 50 à 30 km/h permet de freiner à temps et augmente ainsi la chance de survie des victimes de la route !!

La gravité des séquelles, voire la chance de survivre à un impact d’accident causé par une voiture est inversement proportionnelle à la vitesse du véhicule, donc au temps de réaction donné au freinage.

  • Les grandes métropoles montrent l’exemple et récoltent déjà les effets positifs !

La Ville de Bruxelles, qui a généralisé les 30 km/h au début de l’année sur tout son territoire, à l’exception des grands axes, vient de publier les premiers chiffres au sujet de la diminution du nombre d’accidents. Pendant les 4 premiers mois de l’année, on y est passé de 814 accidents en 2020 à 635 accidents durant la même période en  2021.

  • Passer de 50 à 30 km/h bénéficie particulièrement aux usagers les plus vulnérables de la voie publique, et notamment aux enfants !

La situation actuelle privilégie nettement les conducteurs des voitures. Généraliser des zones 30 km/h sur tout le territoire de la Ville de Luxembourg partirait des besoins des usagers les plus vulnérables. Cela vaut particulièrement pour les enfants, qui sont encore dans l’apprentissage des codes de la route. Les enfants ont besoin de toutes les mesures possibles pour rendre l’espace partagé plus sûr et plus convivial – et pas seulement autour des écoles et des aires de jeux ! Nous sommes convaincus qu’avec la diminution de la vitesse maximale de 50 à 30 km/h, les habitants de la Ville de Luxembourg auront le cœur plus tranquille en laissant leurs enfants se rendre à l’école à pied, à vélo ou en trottinette.

Tous les utilisateurs de la voie publique auront à gagner d’une telle mesure.

Gardiennage privé sur la voie publique à Luxembourg-Ville -Les conseillers déi Lénk déposent des recours devant le tribunal administratif

Luxembourg, le 6 mai 2021

Communiqué de presse

Depuis le 1er décembre 2020, en fonction d’une convention avec la Ville de Luxembourg, des agents d’une société privée de gardiennage et de surveillance patrouillent dans le quartier de la Gare et la Ville Haute, accompagnés de chiens de garde. A partir du 15 mai 2021, le quartier de Bonnevoie viendra s’ajouter au périmètre de contrôle de ces  agents, chargés d’une mission de sécurisation de l’espace public.

Devant l’inaction de la Ministre de l’Intérieur à l’encontre de ces agissements anticonstitutionnels et illégaux, malgré deux demandes écrites, et le refus persistant du Collège échevinal d’y mettre fin, les conseillers déi Lénk à Luxembourg-Ville Ana Correia Da Veiga et Guy Foetz  ont introduit deux recours devant le Tribunal administratif, l’un dirigé contre les décisions de la Ministre de l’Intérieur et l’autre contre les décisions du collège des bourgmestre et échevins de la Ville de Luxembourg.

Les  deux requérant.e.s  sont bien conscient.e.s de la situation difficile tout particulièrement dans le quartier de la Gare et ils ne veulent nullement la minimiser,  mais ils demandent que le collège échevinal respecte les limites de l’Etat de droit.

Au regard de la Constitution, seule une loi peut régir les attributions des forces de l’ordre. Quant à la loi relative aux activités privées de gardiennage, elle ne prévoit aucunement la possibilité de charger des acteurs privés de missions de surveillance générale des voies publiques à caractère préventif. 
Ce type de mission de police administrative relève exclusivement de la Police grand-ducale.  Or, malgré une reformulation des conventions avec les sociétés de gardiennage en direction d’une surveillance des biens communaux, la pratique de la surveillance générale de la voie publique perdure et elle est assumée par le collège échevinal de la Ville.

Le gardiennage privé sur la voie publique n’est pas un fait anodin !  Il constitue une attaque en règle contre le monopole étatique en matière d’exercice de la force publique et contre une des bases de l’Etat de droit. En respecter ces principes et veiller à une utilisation raisonnable de l’argent public fait partie du serment que tout conseiller et toute conseillère communal.e  prête en acceptant son mandat politique. Rien qu’ainsi, les deux conseillers déi Lénk qui ont requis l’intervention du tribunal administratif assument leur devoir.

Tout au long des derniers mois, ils ont insisté que ce gardiennage privé n’augmente objectivement en rien la sécurité des citoyen.ne.s et qu’il vaut mieux utiliser les fonds en question pour renforcer la politique de prévention, d’aide aux toxicomanes et de médiation dans les quartier Gare et Bonnevoie. Sans nier les efforts  de la Ville dans cette direction, ils plaident pour une décentralisation des installations du genre “Abrigado” au sein de la Ville afin de réduire la pression sur les quartiers de la Gare et de Bonnevoie, pour la mise en place d’un plan drogues de la Ville, notamment en matière de prévention et de substitution) et pour la création de  plus de logements encadrés.

Au cours des deux dernières semaines, ils ont observé une tendance de la part du Collège échevinal à exagérer certains agissements crriminels et de faire croire que la police serait dépassée par les événements.

Une telle présentation de la part des responsables municipaux tend à créer un climat d’insécurité et de méfiance, qui ne correspond pas à la réalité. déi Lénk Stad demande au Collège échevinal de quitter la voie du populisme sécuritaire, de miser exclusivement sur la Police grand-ducale en matière répressive et d’engager une véritable politique sociale.

Communiqué par déi Lénk Stad

Créons une BD-thèque dans un des espaces culturels du projet Schluechthaus à Merl !

Luxembourg, le 30 avril 2021 – Communiqué par déi Lénk Stad

Conseillée par les cabinets d’architectes Jim Clemes Associates et ARP Astrance, la Ville de Luxembourg est actuellement en train d’élaborer un appel à projets pour le site de l’ancien abattoir de Merl (Schluechthaus).

Il est prévu de reconvertir cette friche industrielle en un espace réunissant plusieurs activités culturelles, revêtant un intérêt à la fois local et national, et comportant une dimension intergénérationnelle et participative. L’idée est également de tenir compte de l’histoire récente du site, qui compte parmi les hauts-lieux du graffiti et du street art au Luxembourg.

Saluant l’orientation générale du projet de la Ville et le travail très fouillé des deux cabinets d’architectes impliqués, qui ont notamment identifié un certain nombre de projets comparables pouvant servir d’inspiration à l’étranger, déi Lénk Stad leur a suggéré en date du 28 avril, lors de la réunion jointe des deux commissions Culture et Développement urbain de la Ville, de profiter de cette occasion pour doter la capitale d’une BD-thèque, lieu de vie accueillant dédié aux BD, comics, mangas et autres romans graphiques (graphic novels).

Réserver un des espaces culturels à créer sur le site du Schluechthaus à la création d’une telle BD-thèque aurait plusieurs avantages pour la Ville :

  • Il s’agirait d’un lieu intergénérationnel et démocratique par excellence, car le « 9e art » passionne tous types de publics, des plus jeunes aux plus âgés, des amateurs de la culture classique aux adeptes de la culture populaire, y compris au Luxembourg ;
  • Le lieu, facile d’accès à la fois par les transports en commun et la route et situé à proximité d’un campus scolaire et du futur quartier de la Porte de Hollerich, revêtirait un intérêt tant local que national, car aucune autre offre comparable n’existe ailleurs au Luxembourg ;
  • La BD-thèque pourrait facilement revêtir une dimension participative, non seulement par des ateliers et des conférences, mais aussi par le développement d’une politique d’acquisition fondée en partie sur les dons de BD de qualité de la part des habitant.e.s de la Ville, qui contribuerait également à dynamiser les librairies de la Ville ;
  • Dédier un des espaces du Schluechthaus à la création d’une BD-thèque serait en cohérence avec l’esprit du lieu, car les BD, mangas et graphic novels constituent une des principales sources d’inspiration des street artists et graffeurs, et nourrissent aussi la production audiovisuelle et de l’animation, qui constitue un secteur-clé au Luxembourg ;
  • Le projet pourrait bénéficier d’expériences similaires réalisées à l’étranger : de fait, un des projets étrangers cités par les cabinets Clemes et ARP Astrance, les anciens abattoirs de Bomel près de Namur, comportent précisément une BD-thèque ;
  • À Luxembourg, créer une bibliothèque municipale spécialisée comblerait un manque en termes d’infrastructures : contrairement à Nancy, qui compte 4 bibliothèques municipales, et Metz, qui en compte 5, la Ville de Luxembourg, dont le nombre d’habitants vient pourtant de dépasser celui de ses deux voisines, n’en compte qu’une seule ;
  • Enfin, comme le démontre la fréquentation massive de la nouvelle Bibliothèque nationale du Luxembourg (BnL) à Kirchberg, du Luxembourg Learning Centre (LLC) à Esch-Belval, et aussi de la Cité Bibliothèque près de la place d’Armes, le public plébiscite les bibliothèques publiques lorsque celles-ci sont conçues comme des lieux de vie !

déi Lénk Stad, qui a communiqué la présente suggestion à la Ville et aux deux bureaux d’architectes impliqués, espère vivement qu’il en soit tenu compte dans l’appel à candidatures élaboré pour le site du Schluechthaus.

Réaménagement du bd Roosevelt : les contradictions des Verts luxembourgeois.

Le projet de réaménagement du boulevard Roosevelt, présenté le 22 août par le ministre des Transports, Monsieur François Bausch, révèle une fois de plus les contradictions des Verts luxembourgeois. Au lieu de profiter de cette occasion pour réserver cet axe aux transports en commun et à la mobilité douce, le ministre a décidé d’y maintenir la circulation automobile. Comme si l’urgence climatique n’existait pas.

Cet été, le Luxembourg a connu deux canicules. Des milliers de jeunes sont descendus dans la rue pour dénoncer la passivité de leurs aînés face au réchauffement climatique. La communauté scientifique a multiplié les rapports alarmants et renouvelé son appel aux décideurs politiques de prendre des mesures énergiques pour éviter une catastrophe climatique.

Le réaménagement du boulevard Roosevelt aurait pu être une occasion pour le gouvernement de montrer qu’il prend cette situation au sérieux. En fermant cet axe, aujourd’hui totalement engorgé, aux voitures individuelles, il aurait pu annoncer un changement de priorités au profit des transports en commun et de la mobilité douce. Et réhabiliter du même coup ce magnifique lieu de promenade avec vue sur la Vallée de la Pétrusse, option évidente en rapport avec la revalorisation projetée de la place de la Constitution..

déi Lénk Stad, qui avait préconisé cette solution dans un communiqué en date du 8 avril 2019, constate qu’une fois de plus, les Verts luxembourgeois ne sont pas à la hauteur. Si nous saluons évidemment l’installation d’une piste cyclable bidirectionnelle – en fait c’est le minimum absolu qu’on pouvait attendre dudit réaménagement – nous dénonçons clairement que le boulevard Roosevelt reste accessible aux voitures. Cela aura d’abord pour conséquence que les voies de bus seront en partie inexistantes entre le parking du St-Esprit et la place de Bruxelles. Cela permettra ensuite – c’est l’un des principes de base déclarés du projet – de “renforcer la liaison entre le bd Roosevelt et le Centre-Ville”. Officiellement, il s’agirait de faciliter les livraisons vers le nouveau Centre commercial Royal Hamilius – gageons que l’accès aux parkings Knuedeler, Hamilius et St-Esprit constitue la véritable motivation de ce choix, à l’encontre de toute autre considération d’aménagement urbain.

Rappelons que l’extension des parkings Knuedeler et Hamilius avait été soutenue par Déi Gréng lorsqu’ils faisaient encore partie de la majorité échevinale à Luxembourg-Ville. Or d’un point de vue écologique, une telle décision est totalement aberrante : étendre les parkings en plein centre-ville, c’est y attirer plus de voitures.

déi Lénk Stad, contrairement à Déi Gréng, sont prêts à prendre les mesures qui s’imposent, notamment :

  • réduire systématiquement l’espace dédié à la voiture (circulation et stationnement) au centre-ville, y compris sur les grands axes;
  • réduire systématiquement à 30 km/h la vitesse maximale autorisée en ville, y compris sur les grands axes comme le boulevard Royal et l’avenue de la Liberté ;
  • privilégier les voies dédiées aux transports en commun, aménager des pistes cyclables sécurisées (y compris sur le boulevard Royal), élargir les trottoirs et planter des arbres.

Communiqué le 26 août 2019 par déi Lénk Stad

Nouveau PAG – la fin du laisser-faire ?

Zu Gast am Land

Le passage de 85.128 à 110.499 habitants entre 2006 et 2016; l’augmentation du nombre d’emplois de 123.622 en 2005 à 150.127 en 2012; 51% des ménages constitués d’une seule personne; 70% de résidents non luxembourgeois; 45% des enfants ne fréquentant pas les écoles communales, voilà quelques chiffres-phares tirés des études préparatoires du nouveau plan d’aménagement général (PAG) de la Ville de Luxembourg. Ils témoignent du déficit de logements par rapport aux emplois, du manque d’habitat familial, de l’impact de la population internationale de la Ville et de la perte de vitesse de l’école publique. Ces chiffres – et bien d’autres encore – figurant dans ces études, demandent à être analysés plus en détail. Pour établir ces études, un immense travail a été accompli par les services de la Ville et par les consultants externes afin de répondre aux conditions légales de mise en place d’un nouveau PAG.

Un déficit démocratique

En revanche, les efforts des responsables politiques de la Ville pour informer et impliquer les conseillers communaux et les citoyens n’ont pas été à la hauteur de ce travail.

Les conseillers communaux ont été informés bien trop tardivement et non impliqués dans l’élaboration du nouveau PAG: après 6 réunions de la Commission du Développement durable de la Ville entre le 3 mai et le 7 juin 2016, plus de 300 fichiers leur ont été adressés le 8 juin, soit 5 jours avant le vote sur la mise en procédure du nouveau PAG. Il leur était dès lors impossible d’étudier en détail tout ce qui leur était soumis. Or de nombreux documents non frappés du sceau de discrétion étaient terminés bien avant et ils auraient pu être communiqués beaucoup plus tôt.

Quant à l’implication des citoyens, des « réunions de dialogue »  avaient été organisées  en 2014 en guise de préparation du nouveau PAG. Pourtant lors de ces réunions très bien fréquentées, la discussion a été cantonnée à l’organisation interne des quartiers. Par contre la question essentielle de la croissance de la Ville et l’exigence qui en résulte pour les politiques de logement, de transport et d’énergie, n’y ont guère été abordées.

Les conclusions de ces réunions n’ont jamais été discutées dans les commissions consultatives de la Ville ou mises à l’ordre du jour du Conseil communal. Depuis lors et jusqu’aux réunions d’information qui ont eu lieu entre le 20 et le 30 juin 2016 , les citoyens n’ont plus été sollicités. À l’instar des conseillers communaux, ils ont finalement été submergés d’informations et invités à introduire leurs réclamations endéans les trente jours prévus par la législation.

Il est vrai qu’au « Biergercenter », chacun pouvait s’informer individuellement, mais tout cela ne ressemble pas vraiment à un modèle de dialogue démocratique.

La croissance fulgurante de la Ville, défi essentiel …

Dans l’hypothèse maximale, la Ville évoluera de 110.500 habitants en 2016 à 126.000 en 2020 et à 174.000 en 2030. Une progression maximale des emplois de 160.000 en 2016 à  225.000 en 2020 et à 263.000 en 2030 est prévue.

Ces chiffres montrent un déséquilibre flagrant entre le nombre d’emplois et celui des habitants. Il en résulte un volume croissant de navetteurs et donc un trafic entrée-sortie en constante augmentation.

Personne au Conseil communal ne conteste plus aujourd’hui que la promotion du logement en Ville doit être une priorité. En revanche, pratiquement tous les conseillers soutiennent la très forte croissance, dont le déficit en logements et l’augmentation parallèle du trafic automobile sont pourtant les corollaires. Depuis que les Verts sont au gouvernement, plus aucun parti politique, sauf déi Lénk, ne met en question cette forte croissance, considérée comme essentielle pour maintenir notre modèle social. L’argument que malgré cette forte croissance, les inégalités se creusent et que 16,4% de nos concitoyens sont actuellement soumis au risque de pauvreté, n’est pas entendu. L’autre issue, qui vise à mieux répartir les revenus et les richesses plutôt que de courir après une croissance infinie, dont de moins en moins personnes se partagent les fruits, est tabouisée par les libéraux au pouvoir.

On peut invoquer que la question de la croissance et de ses risques pour la qualité de vie dépasse le cadre du nouveau PAG. C’est vrai, mais il faut voir que depuis le début des années 1990, point de départ de l’expansion massive de la place financière, la croissance au niveau national s’est traduite plus fortement encore à Luxembourg- Ville  – et qu’elle y a été très mal gérée.

Les majorités successives au Conseil communal l’ont encouragée tant qu’elles pouvaient: taux multiplicateur plancher de l’Impôt commercial communal (ICC); création de ZAC à profusion; laisser-faire vis-à-vis de la propagation massive de surfaces de bureaux dans les zones d’habitation. Les conséquences sont connues: le recul des espaces naturels aux abords de la ville, l’accroissement de plus en plus insupportable du trafic automobile, la déstructuration de nombreux quartiers en un amalgame incohérent sans véritable centre ni espace de convivialité et la flambée des prix de l’immobilier qui, faute d’une politique de logements sociaux et à prix abordables, a fait partir les jeunes et les familles à revenus faibles et modestes.

Le développement de la Ville aux mains du marché

La “stratégie” de croissance débridée des 35 dernières années a été essentiellement dictée par le dogme du “laisser-faire-le-marché” des libéraux, qui dirigent cette Ville depuis des décennies. Mais cette façon d’agir semble aussi avoir arrangé les édiles du CSV, souvent alliés au DP au sein du Collège échevinal. Quant aux Verts, ils ne s’y sont pas opposés non plus au cours des 11 dernières années. En raison de ce laisser-faire, le développement de la ville a été marqué par les intérêts immédiats des promoteurs et des affairistes, qui raisonnent surtout dans le court terme.

L’exemple du Ban de Gasperich, où le nombre de logements dépend finalement des choix économiques du promoteur et où des infrastructures routières adaptées font toujours défaut; l’exemple du plan d’aménagement particulier (PAP) Kennedy Sud – Zone A1, voté le 21 mars dernier au Conseil communal, qui laisse au promoteur la marge d’aménager dans les futures tours entre 165 et 309 unités de logement; ou encore l’exemple du  projet « Royal Hamilius », qui remplace la gare d’autobus au Centre-Ville – un atout formidable pour les transports en commun – par un complexe commercial de luxe, sont parlants à cet égard.

Vers un changement de cap avec le nouveau PAG ?

Le nouveau PAG lancé dans la procédure d’adoption, contient de nombreux éléments positifs et des améliorations importantes, qui vont dans le sens d’une planification du développement. Il faut remarquer pourtant que ces éléments de planification ont été imposés par la loi et ne sont pas dus à l’initiative du Collège échevinal. C’est notamment le cas pour la “Strategische Umweltprüfung” (SUP), qui permet d’inscrire des servitudes et des compensations dans le PAG, ou encore pour le schéma directeur, qui doit être établi pour chaque nouveau quartier. Un tel schéma définit les objectifs de développement du nouveau quartier, sa densité, ses fonctions, son efficience énergétique et ses relations avec d’autres quartiers; il formule un concept de mobilité; il évalue combien de nouveaux logements pourront y être construits ; il réserve des  terrains pour des infrastructures scolaires ou pour le commerce de proximité, etc. , facilitant ainsi la mise en oeuvre d’un futur PAP.

Le nouveau PAG pourrait donc changer le cours des choses, à condition que la majorité actuelle rompe avec l’esprit du laisser-faire traditionnel.  Sinon, le nouveau PAG n’aura été  qu’un pur exercice administratif d’adaptation de l’ancien Plan Joly à la réglementation et au nouveau langage imposés par la loi.

Une véritable stratégie de développement est indispensable …

Le non-élargissement du périmètre d’agglomération dans le cadre du nouveau PAG doit sans doute être salué: le périmètre actuel comporte encore 27% (550 ha) de réserves foncières constructibles. Néanmoins, les prévisions d’expansion économique jusqu’en 2030 font prendre conscience de plusieurs évidences:

– La croissance extrême que le nouveau PAG est supposé gérer, entamera davantage encore les espaces naturels restants. La discussion actuelle autour du “Schëttermarial” montre qu’il faudra réexaminer les terrains ayant fait l’objet d’une SUP précédemment.

– La forte demande de logements, qui ira de pair avec la croissance prévisible de la population, augmentera encore la pression sur les prix et les loyers.

– Le saut au-delà de 150.000 habitants engendrera des équipements collectifs d’une nouvelle envergure.

– A défaut d’un changement fondamental au niveau du modal split, les flux de trafic sur les grands axes deviendront ingérables. On passerait en effet de 730.000 déplacements par jour actuellement à plus de 1 million en 2030.

Il résulte de tout cela que l’élaboration d’un modèle de développement pour la Ville, comportant des objectifs, des moyens et des méthodes à court, moyen et long terme, devient indispensable pour faire face aux besoins en logements et en infrastructures, pour préserver les zones naturelles non compensables sur le territoire de la Ville et pour réduire massivement le trafic automobile au profit des transports en commun et de la mobilité douce.  À l’intérieur de ce modèle, il  faudra prêter une attention particulière à la construction de logements sociaux et à coût abordable.

… mais elle est loin d’être acquise

Si la majorité actuelle au Conseil communal se résout enfin à mettre en avant la construction de logements, encore faudra-t-il qu’elle exerce la pression nécessaire sur les propriétaires et les promoteurs, qui détiennent 90% des terrains constructibles, afin qu’ils mettent à disposition leurs terrains et qu’ils réalisent les PAP votés.

Or les déficiences de la politique récente du Collège échevinal en matière de logement sont manifestes. Ainsi notamment:

– le PAP de la Place de l’Étoile, approuvé par le Conseil communal en juillet 2010, n’a toujours pas été mis en exécution et la Ville n’intervient pas avec les moyens que la loi met à sa disposition ;

– la Ville construit certes quelques logements sociaux par-ci,-par là et elle respecte le minimum légal des 10% de logements à coût modéré dans les PAP qui dépassent le ha, mais cela ne change rien à la pénurie manifeste de logements en ville pour des ménages à revenu faible ou moyen;

– pour mobiliser les anciennes friches industrielles à Pulfermühl et à Mühlenbach/ Rollingergrund, la majorité communale a fait reclasser celles-ci en terrain à bâtir, décuplant ainsi leur valeur. Elle permet ainsi aux anciens industriels de vendre leurs terrains à prix d’or et de financer leur décontamination. En fin de compte, ce sont les acquéreurs des logements qui y seront construits et non le pollueur qui payeront la décontamination. Sous ces conditions de prix, on ne pourra pas y réaliser du logement social ou un projet de logement coopératif.

En matière de mobilité, la récente politique de la majorité échevinale accuse aussi des déficits:

– Il est significatif que le règlement des bâtisses réformé, qui accompagne le nouveau PAG, prévoit toujours un minimum obligatoire d’emplacements de stationnement sur la propriété, cela malgré le fait qu’une telle mesure attire le trafic et renchérit la construction.

– Le tram, décrit comme la “grande machine” permettant de s’attaquer au problème du trafic constitue certainement une belle avancée. Mais il ne résoudra pas tout seul les problèmes de mobilité en Ville. Le réseau des autobus aura un rôle capital à jouer dans le changement du modal split. Or un concept pour de meilleures liaisons transversales entre les quartiers fait défaut. Quant à la mobilité douce, la promesse de mettre en place un réseau de pistes cyclables cohérent se heurte régulièrement à l’objectif prioritaire de prévoir suffisamment de place pour le trafic automobile et le stationnement des voitures des deux côtés de la rue. On est loin de prévoir systématiquement une piste cyclable lorsqu’une rue est réaménagée. Sous ces conditions, peu de cyclistes risqueront leur vie !

Les doutes au sujet d’un véritable changement de politique sont encore nourris par les prises de position de la Bourgmestre lors des 6 réunions d’information sur le nouveau PAG.

En substance,

– tout le monde devrait s’estimer heureux de bénéficier d’une forte croissance;

– les décideurs économiques et non le Conseil communal et le Collège échevinal déterminent la croissance de la ville et le nouveau PAG doit permettre de répondre favorablement à  leur demande;

– un taux multiplicateur minimal de l’ICC permet d’attirer les entreprises;

– ce sont les entreprises qui décideront combien d’emplois seront logés dans un immeuble;

– le marché, (= le promoteur/propriétaire respectif) décidera, quand quel type de logement sera construit;

– nous vivons dans un Etat de droit, interdisant toute expropriation, sauf pour des raisons d’utilité publique, c’est-à-dire pour la construction d’une route ou l’implantation d’une institution européenne (sic).

D’un tel point de vue

– le PAG n’apparaît pas comme un instrument de planification permettant de mener une politique active de développement de la Ville, mais plutôt comme un moyen de gestion passive d’une croissance, qu’il faut être prêt à accueillir à bras ouverts;

– les problèmes résultant de cette croissance, que sont le trafic automobile massif et la disparition d’espaces naturels, sont plutôt des dommages collatéraux qu’on essaiera de limiter dans la mesure du possible, mais qu’il faudra assumer face aux problèmes plus importants qui proviendraient d’une diminution de la croissance;

– la responsabilité pour le logement n’incombe pas aux décideurs politiques, mais au marché, c’est-à-dire aux promoteurs. D’ailleurs l’utilisation future des terrains appartenant à la Ville pour réaliser de grands projets de logement social ou coopératif n’est nulle part prévue dans le nouveau PAG, même pas pour ceux de l’ancien stade ou du centre de recyclage à la route d’Arlon, qui seront disponibles avant 2020;

– une mise en œuvre des moyens de la loi « Pacte logement » du 27 octobre 2008 que sont le lancement d’une procédure d’expropriation ou la taxation des terrains non bâtis, affectés à la construction depuis 3 ans, n’est pas envisagée.

Le PAG, instrument visant à promouvoir l’intérêt général et la qualité de vie

Cette conception très restrictive de la vocation du PAG s’oppose à  l‘article 2 de la loi du 28 juillet 2011 sur l’aménagement communal et le développement urbain, qui charge les communes de la “mission de garantir le respect de l’intérêt général en assurant à la population de la commune des conditions de vie optimales par une mise en valeur harmonieuse et un développement durable de toutes les parties du territoire communal”.

Or ignorer la problématique de la croissance illimitée et penser qu’on pourra continuer à gérer à court terme à travers le libre jeu du marché le développement de la Ville, peut aujourd’hui être considéré comme une attitude irresponsable de la part d’un homme ou d’une femme politique. Les citoyens qui ont assisté nombreux aux 6 réunions d’information, semblent davantage conscients des limites de la croissance. Ils redoutent en effet une perte manifeste de leur qualité de vie.

Il faut regretter aussi que le nouveau PAG ne regarde pas au-delà du pourtour communal et que le Collège échevinal n’ait pas voulu attendre la publication des plans sectoriels remis à jour. Cela d’autant plus que les mesures de compensation issues des SUP nécessiteront une coopération avec les communes voisines, si des terrains pour ces mesures font défaut sur le territoire de la Ville.

Il est indispensable que le nouveau PAG tienne compte des engagements de réduction des gaz à effet de serre pris par le gouvernement lors de la COP21 à Paris et que la Ville développe à cet effet une stratégie énergétique durable. Il ne suffit pas de se remettre ici au bon vouloir d’ENOVOS/CREOS, qui a même refusé jusqu’à présent d’informer valablement la Ville au sujet de la consommation d’énergie sur son territoire.

Au niveau social, il est inadmissible de rester en attente d’un développement souhaité et de laisser au marché le soin d’en déterminer les composantes. Une telle démarche politique ne sert que les intérêts de ceux qui ont réussi à tirer vers eux la couverture de la croissance.
La majorité au Conseil communal insiste certes que dans les zones d’habitation et les zones mixtes du nouveau PAG, un pourcentage minimum sera réservé au logement. Mais elle ne s’engage pas à y assurer une mixité sociale minimale. Elle ignore donc délibérément les prix prohibitifs du logement en Ville et la fâcheuse tendance des promoteurs de construire essentiellement pour les acheteurs solvables et elle tolère que les jeunes et les familles à revenus moyens et faibles soient éliminés du territoire de la Ville. Elle ne veut pas admettre qu’à défaut d’une politique résolue pour le logement social et coopératif, ce processsus, déjà engagé depuis plusieurs années, s’accentuera encore à l’avenir.

 Changer de politique !

Le nouveau PAG est un instrument fondamental permettant de diriger l’évolution de la Ville pendant les 25 prochaines années. Il est essentiel de faire les bons choix dans le long terme et de les assumer à travers une politique conséquente. Mettre en question la croissance illimitée et assurer la mixité sociale dans la Ville sont deux impératifs primordiaux dans ce cadre.

Il est à craindre que la majorité qui est actuellement aux leviers de la Ville, ne se décide pas à “faire le saut” et qu’elle s’obstinera à poursuivre la politique libérale du passé, qui  laisse le marché décider du développement de la Ville.

Cela conduira sans doute à des ruptures sociales graves et à une perte de qualité de vie pour tous.

Encadrés graphiques et photos

Guy Foetz, membre de la Coordination Nationale

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