Question parlementaire relative à la visite récente au Rwanda

©SIP / Jean-Christophe Verhaegen

Début juin, Messieurs les ministres ont fait un déplacement au Rwanda. Monsieur le Premier ministre y a notamment effectué une réunion de travail avec le Président de la République de Rwanda Paul Kagamé, lors de laquelle il a déclaré vouloir ouvrir un nouveau chapitre dans les relations bilatérales. Monsieur le ministre de l’Économie a quant à lui rencontré Monsieur le ministre rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération, ainsi que Monsieur le ministre rwandais de la Finance et de la Planification économique.

Dans ce contexte, il faut relever que les autorités rwandaises et notamment le président Paul Kagamé sont régulièrement accusés de violations des droits humains par des organisations internationales.

Le rapport 2021 de Amnesty International fait état de « violations des droits à un procès équitable, à la liberté d’expression et au respect de la vie privée, ainsi que de disparitions forcées, d’actes de torture et de recours excessif à la force ». Selon Amnesty international, les autorités rwandaises ont entre autres ciblé plus de 3500 militantes, journalistes et personnalités politiques avec le logiciel espion Pegasus du NSO group.

L’ONG Human Rights Watch quant à elle écrit dans son rapport mondial 2022 : « Le Front patriotique rwandais (FPR) a continué d’étouffer les voix dissidentes et critiques et de cibler les personnes perçues comme constituant une menace pour le gouvernement, ainsi que les membres de leurs familles. L’espace réservé à l’opposition politique, à la société civile et aux médias est resté fermé. Plusieurs détracteurs très en vue, dont des membres de l’opposition et des commentateurs qui s’exprimaient sur les réseaux sociaux ou sur YouTube, ont disparu ou été victimes d’arrestations ou de menaces. Les détentions arbitraires, les mauvais traitements et les actes de torture perpétrés dans des centres de détention aussi bien officiels que non officiels ont été monnaie courante, et les normes de procès équitable ont été régulièrement bafouées dans des affaires jugées sensibles. »

Notons aussi que les autorités rwandaises ont régulièrement été liées à de graves violations des droits humains dans l’est de la République Démocratique du Congo.

Dans ce contexte, j’aimerais poser les questions suivantes à Monsieur le Premier ministre :

1) Quelle est la position du gouvernement par rapport aux accusations de violations des droits humains formulées à l’encontre des autorités rwandaises et du Président Paul Kagamé ?

[Réponse du gouvernement] Le gouvernement prend très au sérieux la situation des droits humains, au Rwanda comme ailleurs. Le Luxembourg condamne toutes les violations des droits humains, en toutes circonstances.

2) Est-ce que Monsieur le Premier ministre a évoqué le sujet des droits humains avec le Président rwandais Paul Kagamé ? Dans l’affirmative, peut-il me détailler ses propos et les réactions de son interlocuteur ?

[Réponse du gouvernement] Oui, tout comme le Ministre Fayot avec son homologue. Il ne revient pas au Premier ministre de relater le détail d’un échange d’ordre diplomatique.

3) De manière plus générale, quelle est la politique du gouvernement luxembourgeois concernant la relation avec des gouvernements accusés de violations des droits humains ?

[Réponse du gouvernement] Malheureusement, la situation des droits humains dans le monde connaît une évolution inquiétante. De fait, un nombre important de gouvernements, à des degrés divers, sont accusés de ne pas respecter ces droits. Le gouvernement luxembourgeois dispose de plusieurs moyens pour promouvoir leur respect. L’un des outils est la coopération bilatérale. En tant que priorité transversale de la Coopération luxembourgeoise, les droits humains sont promus dans le cadre de la coopération au développement et sont abordés lors des consultations politiques subséquentes. Dans le cadre multilatéral, les situations particulièrement graves sont dénoncées dans les enceintes onusiennes, à New York ou à Genève, dans le cadre de déclarations nationales ou en association avec l’Union européenne. Au-delà de la simple condamnation, des mesures restrictives sont envisageables. Depuis 2021, l’Union européenne dispose d’un régime mondial de sanctions en matière de droits de l’homme qui lui permet de cibler des personnes, des entités et des organismes qui se sont rendus coupables de violations graves des droits humains.

4) Est-ce que des accords entre le Luxembourg et le Rwanda, dans quelque domaine que ce soit, ont été discutés ou même signés lors de la visite ? Dans l’affirmative, pouvez-vous m’en donner des détails ?

[Réponse du gouvernement] Non.

5) Dans quels domaines le gouvernement luxembourgeois entend-il développer une collaboration plus approfondie avec le Rwanda dans le futur ?

[Réponse du gouvernement] Cf. réponses aux questions 7, 9 et 11.

6) Qui a été à l’initiative de la visite de Messieurs les ministres au Rwanda ? Est-ce que Monsieur le Premier ministre a invité le président Paul Kagamé au Luxembourg, respectivement est-ce qu’une visite du Président Kagamé au Luxembourg est prévue ou a été évoquée ?

[Réponse du gouvernement] Le Président Kagamé a invité le Premier ministre au Rwanda pour participer à la World Telecommunication Developement conference. Lors de son entretien avec le Président, dans un esprit deréciprocité, le Premier ministre a invité le Président Kagamé au Luxembourg.

Selon le communiqué officiel du gouvernement luxembourgeois du 8 juin 2022, des discussions entre les deux ministres de la Coopération ont porté sur l’avancement « du projet de développement sur le Kigali Financial Center, pour la mise en œuvre duquel le Rwanda avait officiellement sollicité le soutien du Luxembourg ».

7) Monsieur le ministre peut-il me détailler les projets soutenus par la coopération luxembourgeoise au Rwanda et notamment les modalités financières ? Est-ce que les coûts sont intégralement comptabilisés comme Aide Publique au Développement (APD) ?

[Réponse du gouvernement] Actuellement, quatre ONG de Développement luxembourgeoises, mettant en œuvre des projets de développement au Rwanda, sont cofinancées par le Ministère des Affaires étrangères et européennes. Il s’agit des ONGD Amizero, Fondation Partage, Christian Solidarity International et Handicap International Luxembourg. Elles travaillent principalement dans les domaines de l’éducation, de la formation professionnelle et de la santé. Par ailleurs, ADA, une ONG luxembourgeoise spécialisée en finance inclusive, a établi un partenariat avec l’institution de microfinance (IMF) rwandaise UFC pour améliorer l’accès aux crédits des jeunes et appuyer la création et le renforcement d’activités économiques. Le Rwanda bénéficie par ailleurs d’une initiative régionale en finance digitale, lancée par ADA en 2017. Enfin, ADA a également su lancer la première phase de son nouveau projet avec l’IMF Inkunga, qui souhaite intensifier son activité de financement des chaînes de valeur forestières.

Le Luxembourg soutient également le Rwanda dans le développement d’une Académie bancaire à travers l’ATTF/House of Training. Les engagements financiers pris dans le cadre de la mise en œuvre de ces projets sont comptabilisés comme aide publique au développement (APD).

Compte tenu de l’expérience avérée du Luxembourg en matière de finance inclusive et innovante au profit des plus défavorisés, et dans le but de ne laisser personne pour compte, un mémoire d’entente, a été signé en octobre 2021 suite à la demande officielle du Rwanda pour un soutien dans le cadre du développement du Kigali International Financial Center (KIFC). Celui-ci retient les quatre domaines d’action suivants :

• Le renforcement des capacités et développement des talents : favoriser l’employabilité
et l’emploi dans le secteur financier
• Le développement de la finance durable au Rwanda
• La mise en place d’un écosystème FINTECH au Rwanda
• La mise en place d’un marché d’investissements à impact

Le soutien dans ces domaines est en lien avec l’objectif de la stratégie générale de la Coopération
luxembourgeoise de promouvoir une croissance durable et inclusive. Dans ce contexte, Lux-
Development a été mandatée, avec l’appui d’une expertise externe, de l’élaboration d’une feuille
de route relative au soutien du Luxembourg dans le développement du KIFC.

8) Monsieur le ministre peut-il m’expliquer son choix d’amorcer un collaboration entre la coopération luxembourgeoise et le Rwanda, étant donné que les pays partenaires et l’expertise de la coopération luxembourgeoise se situent essentiellement en Afrique de l’Ouest ?

[Réponse du gouvernement] La coopération entre le Luxembourg et le Rwanda a une longue histoire. La collaboration actuelle n’en constitue dès lors pas un début mais, au contraire, s’inscrit dans la continuation de cette coopération.

Ses débuts remontent aux années 60, lorsque le Luxembourg était présent essentiellement à travers des ONG. La coopération bilatérale a démarré en 1989, un accord général de coopération a été signé en 2002. Celui-ci reste en vigueur à ce jour.

Compte tenu des relations préexistantes entre les deux pays en matière de coopération au développement, de la demande d’appui du Rwanda, du fait que ce pays continue à figurer parmi les pays les moins avancés, des besoins avérés de la population de ce pays, et tout en tenant compte des défis et impératifs d’amélioration de la situation en matière de droits humains, la reprise des relations de coopération au développement constitue un choix cohérent dans le contexte actuel, où la Coopération luxembourgeoise cherche à se diversifier géographiquement suite aux difficultés bien connues, rencontrées dans d’autres régions, notamment en Afrique de l’Ouest. Elle s’inscrit ainsi également dans le cadre de la stratégie générale de la Coopération luxembourgeoise, œuvrant en faveur des populations dans les pays les moins avancés, avec objectif de ne laisser personne pour compte tout en améliorant la situation socio-économique et la situation des droits humains dans ces pays.

9) Est-ce que Monsieur le ministre prévoit d’accorder au Rwanda le statut de pays partenaire de la
coopération luxembourgeoise ?

[Réponse du gouvernement] Actuellement, le Rwanda est un pays à projets. A l’instar d’autres pays, la question de savoir si le Rwanda deviendra un pays partenaire devra être évaluée au fil du temps. Il s’agira de tenir compte des besoins du pays et de sa population, identifiés lors de la mise en œuvre des projets et de la capacité du Luxembourg à y répondre, ainsi que du déroulement des projets ainsi que de l’évolution de la situation générale, à différents niveaux, de ce pays.

10) Est-ce que des sociétés luxembourgeoises sont, de manière directe ou indirecte, impliquées dans les projets financés, implémentés ou coordonnées par la coopération luxembourgeoise au Rwanda ? Dans l’affirmative, pouvez-vous me décrire le rôle de ces sociétés dans ces projets et l’ampleur de leur implication ? Pouvez-vous m’assurer que les projets comportent aucun volet susceptible d’être considéré comme de l’aide liée ?

[Réponse du gouvernement] Non.

11) Est-ce que de nouveaux projets ou de nouvelles formes de collaboration entre la coopération
luxembourgeoise et le Rwanda ont été discutés ou même décidés lors de la visite?
Finalement, je voudrais poser les questions suivantes à Monsieur le ministre de l’Économie :

[Réponse du gouvernement] Lors de la récente visite au Rwanda, les domaines suivants ont fait l’objet d’échanges avec les autorités rwandaises : la formation technique et professionnelle, l’environnement et le développement durable ainsi que la finance inclusive et innovante. Les droits humains, l’égalité des genres et la bonne gouvernance ainsi que la digitalisation constituent par ailleurs des sujets transversaux, qui seront promus dans le cadre de cette coopération.

12) Est-ce que des représentants de sociétés privés luxembourgeoises ont accompagné Messieurs les ministres lors de la visite au Rwanda ? Si oui, quels sociétés étaient représentées ?

[Réponse du gouvernement] Des représentants des entités suivantes ont accompagné la délégation : Post Group, SES, Koosmik, B Medical Systems, WEO, Broadcasting Center Europe, Suricate Solutions, Luxembourg House of FinTech (LHoFT), Chambre de Commerce.

13) Quel est l’ampleur des relations économiques entre le Luxembourg et le Rwanda ? Quel sont
les secteurs économiques luxembourgeois qui sont actuellement engagés au Rwanda ?

[Réponse du gouvernement] La valeur des exportations du Luxembourg vers le Rwanda représentait 308.000 EUR en 2021. Il ne s’agit ici que d’exportations de machines et de matériel électronique. Pour l’instant, il n’y a pas d’importations de biens depuis le Rwanda vers le Luxembourg.

Les échanges de services s’élevaient à 8 millions d’euros en 2020. Le Luxembourg a exporté des services pour une valeur de 7 millions d’euros en 2020, dont 5 millions d’euros en services financiers. Des services ont été importés pour une valeur d’un million d’euros depuis le Rwanda. Plusieurs entreprises luxembourgeoises sont déjà actives au Rwanda, surtout dans les secteurs des télécommunications, de la construction, de l’hôtellerie et de l’industrie. Des discussions ont été lancées entre les deux pays dans les domaines de la cybersécurité, des technologies financières (FinTech) et des finances. Le Rwanda aspire à devenir un centre financier dans l’est de l’Afrique et a établi des liens avec le Luxembourg pour apprendre du know-how luxembourgeois dans le domaine des finances, notamment par le biais de l’ATTF, comme exposé sous 7).

La LHoFT organise régulièrement des programmes de développement dans le domaine des FinTech, intitulés CATAPULT, dont une édition spécifique pour l’Afrique le « CATAPULT : Inclusion Africa ». Les entreprises sélectionnées reçoivent du soutien via la finance inclusive et l’écosystème FinTech luxembourgeois afin de développer leurs activités et d’atteindre leurs objectifs. Des startups rwandaises ont déjà participé à ce programme.

Avec mes salutations respectueuses,
Nathalie Oberweis
Députée

Formatioun: Logementskris: wéi komme mir elo eraus?

Firwat sinn d’Loyeren esou héich a firwat gëtt politesch näischt dogéint ënnerholl? Firwat ginn et zu Lëtzebuerg esou wéineg ëffentlech Wunnengen a firwat geet et net duer einfach e bëssi méi ze bauen? Wat ass gemengt wa vun Immobiliëspekulatioun geschwat gëtt a wéi muss dat Phänomen bekämpft ginn?

déi Lénk hunn op des a vill aner Froe probéiert Äntwerten ze ginn. An eiser Campagne #brauchengWunneng thematiséiere mir déi grouss Erausfuerderunge vun der Logementskris zu Lëtzebuerg, déi ëmmer méi zu enger grousser Sozialkris gëtt. Eng Broschür mat eise wichtegste Fuerderungen a vill weider Iddien an Denkustéiss verdeele mir säit Méint a versiche mat de Leit an d’Gespréich ze kommen.

Des Formatioun soll eng Aféierung an eise Mesurë géint d’Logementskris fir all Interesséierte sinn an donieft d’Méiglechkeet bidde fir zesummen iwwer eis an aner Iddi’en ze diskutéieren a Froen ze stellen.

Dofir gi mir iech Rendezvous, den:

Donneschdeg, 21. Juli um 19 Auer
Chambre des Salariés
2-4 rue Pierre Hentges
1726 Lëtzebuerg-Bouneweg

Oder iwwer Visiokonferenz. An dem Fall biede mir Iech Iech unzemellen op sekretariat@dei-lenk.lu

Den Aarbechtsgrupp Logementspolitik vun déi Lénk a Presenz vum Gary Diderich (Co-Spriecher vun déi Lénk) an dem Nathalie Oberweis (Deputéiert) wäert duerch d’Formatioun féieren.

Crise du logement : comment s’en sortir?

Pourquoi les loyers sont-ils tellement chers et pourquoi rien n’est fait pour les baisser? Pourquoi y-a-t-il si peu de logements publics au Luxembourg et pourquoi le fait de construire juste un peu plus ne résoudra pas le problème? Qu’entend-on par spéculation immobilière et comment faut-il la combattre ?

déi Lénk tente de donner des réponses à toutes ces questions. Avec notre campagne #brauchengWunneng nous abordons tous les enjeux liés à la crise du logement au Luxembourg qui se transforme de plus en plus en crise sociale. Nous sommes présents dans les villes et villages avec notre brochure contenant les mesures à mettre en place contre la crise du logement.

Cette formation est conçue comme une introduction dans notre programme contre la crise du logement et s’adresse à tout.e. intéressé.e. Elle donnera l’occasion de discuter ensemble des mesures les plus importantes et de poser des questions.

Pour cela on vous donne rendez-vous:

Le jeudi 21 juillet à 19h
Chambre des Salariés
2-4 rue Pierre Hentges
1726 Luxembourg-Bonnevoie

Ou par visioconférence pour laquelle une inscription est nécessaire. Il suffit d’envoyer un mail à

sekretariat@dei-lenk.lu

Visite bei den BEO-Baueren am Ourdall

Aanescht produzéieren, kooperativ schaffen a selwer vermaarten ass méiglech ! Dëst weist eng Visitt vun déi Lénk (als éischt Partei déi sech fir des Pionéieraarbecht sur place interesséiert!) bei de BEO-Baueren am Ourdall (Bauereninitiativ fir d’Éislek an den Naturpark Ourdall). Eis Deputéiert Nathalie Oberweis an eise Spriecher Gary Diderich wéi och eis Gemengerotsmemberen aus der Stad, Ana Correia a Guy Foetz hunn sech mat weider Militant*innen konnten dovunner iwwerzeegen datt ee ganz wuel am Beräich vun der Landwirtschaft, Gesondheet a wann een e bëssi ambitiéis ass och wat Isolatiounsmaterialien ugeet ka lokal, solidaresch an ekologesch sënnvoll wirtschaften. Hanf, Mohn, Léngen, Sonnenblummen a Wëllkar ass d’Biodiversitéit op déi des Baueren an hirem Ubau setzen an deen och vill a gudden Hunnég erfirbréngt an Zësummenaarbescht matt enger ganzer Rei Imker aus der Regioun. Pionéier wuar d’BEO net nëmmen am Ubau vum Industriehanf*, beim Opbau vun enger Mikrobrauerei, beim weiderbrénge vum Naturpark Ourdall, etc. mee och elo viru ronn 10 Joer bei der Hierstellung vun héichqualitativem CBD-Extrakt aus den Hanfbléien. Vun de viregten an der aktueller Regierung sinn si awer leider ni à la hauteur vun hirem Engagement a Potential ënnerstëtzt ginn an domadder huet Lëtzebuerg bis elo trotz Virreider um Terrain net d’Opportunitéite fir eis Landwirtschaft, Gesondheet an d’Energiesanéierung saiséiert déi sech ugebueden hunn. Do stellt sech dann och kloer elo d’Fro wéi d’Regierung den Ubau a Vertrieb vun dem an Zukunft legaliséierten THC-haltege Cannabis wäert ugoe wou een eiser Meenung voll op eng lokal a staatlech kontrolléiert Approche muss setzen amplaz de Cannabis aus dem Kanada oder soss z’importéieren. (*Industriehanf ass d’Hanfpflanz matt ganz niddregem Undeel un THC (<1%), dem psychoaktive Bestanddeel vun der Pflanz deen am Marihuana ass an nach ëmmer illegal ass zu Lëtzebuerg)

PEGASUS : mettre fin à la non-diligence du Luxembourg en matière de droits humains !

PEGASUS : mettre fin à la non-diligence du Luxembourg en matière de droits humains !

Pegasus, un logiciel d’espionnage permettant de prendre le contrôle de téléphones mobiles et de les utiliser à des fins d’espionnage, hante les protagonistes de la démocratie à travers le monde. Activistes, journalistes, académiques, etc. : la liste des personnes ciblées par ce programme est longue, et la liste des clients du NSO Group, créateur de Pegasus, se lit comme un index des sociétés autoritaires et des régimes politiques répressifs. Or, comme l’ont confirmé les Ministres des Affaires étrangères et de l’Économie en 2019 dans le contexte de l’assassinat par les autorités saoudiennes du journaliste Jamal Khashoggi, NSO Group est « la filiale israélienne d’une société établie à Luxembourg » (Réponse à la question parlementaire no. 0195 de David Wagner), un fait confirmé une nouvelle fois par le Ministre Asselborn ce mardi, 20 juillet.

À l’occasion de cet assassinat, déi Lénk avait insisté que le Luxembourg se donne les moyens d’assurer le respect du devoir de diligence énoncé dans le « Plan d’action national du Luxembourg pour la mise en œuvre des Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits humains » du 22 juin 2018. Les Ministres interpellés avaient assuré que « le Gouvernement luxembourgeois déploie des efforts de sensibilisation auprès des entreprises et attend de la part de celles-ci le plein respect des droits humains. » Aujourd’hui, il devrait être évident même aux plus récalcitrants que des simples « efforts », la « sensibilisation » et les « attentes », ne suffisent pas pour protéger la démocratie. PEGASUS n’est pas une peccadille, et les demi-mesures « volontaires » tel le « Pacte national entreprises et droits de l’homme » présenté aujourd’hui n’y changeront rien. Il faut des actions déterminées et une règlementation vaillante disposant des moyens nécessaires pour protéger les droits humains. déi Lénk renouvelle sa revendication d’un vrai devoir de diligence au Luxembourg et au niveau international. Ce devoir de diligence doit aller au-delà des bonnes intentions et prendre la forme d’une loi opposable et munie des moyens financiers et personnels permettant d’intervenir pro-activement pour mettre fin au mépris envers les droits humains que démontrent des entreprises au Luxembourg, tel le NSO Group. Le NSO Group lui-même devrait faire l’objet d’une enquête par les autorités luxembourgeoises et faire face aux conséquences de ce mépris. 

Le gouvernement, pour sa part, devra répondre à la question si le Service de Renseignement (SREL) collabore d’une façon ou d’une autre avec cette société ? Ou surveille-t-il au contraire ces activités contraires à l’ordre public ?

A l’international, il faut aussi que notamment les clients européens de PEGASUS, tel la Hongrie, subissent les conséquences de leurs attaques frontales répétées aux principes fondamentaux de l’Union européenne. Le Luxembourg doit corroborer les discours récents du Premier Ministre Bettel sur la protection de droits civiques sous le régime Orban en intervenant chez soi pour assurer que ce même régime ne soit pas muni des instruments qui lui permettent de violer ces mêmes droits ! 

PEGASUS démontre qu’il devient de plus en plus urgent de mettre fin à la non-diligence du Luxembourg en matière de droits humains. Il n’est pas permissible que ce gouvernement, déjà tant investi dans la militarisation du Luxembourg (satellite militaire, interventions en Afrique, bataillon belgo-luxembourgeois, avant-garde militaire dans le contexte du changement climatique …), ajoute à son rôle de financier celui de sbire des régimes antidémocrates et belligérants du monde. Comme la majorité des citoyen.ne.s, déi Lénk souhaite un Luxembourg pacifiste et protecteur des droits humains. Il est temps que le gouvernement s’engage sur ce chemin et se donne les instruments nécessaires pour assurer la réalisation de ces buts. Le droit de diligence en fait partie. 

Communiqué: Solidarité avec les manifestant.e.s en Colombie !

Solidarité avec les manifestant.e.s en Colombie ! déi Lénk demande l’arrêt des massacres contre le peuple colombien !

Des milliers de personnes continuent de manifester dans plusieurs villes de la Colombie, au cours d’une forte mobilisation sociale contre le gouvernement, marquée par des violences meurtrières dans ce pays dont l’économie s’est fortement détériorée avec la pandémie du Covid-19.

Les affrontements, qui ont marqué certaines de ces journées depuis le 28 avril, ont fait au moins 42 morts, selon le Défenseur du peuple, entité publique de protection des droits humains. Il s’agit des manifestations les plus sanglantes qu’ait jamais connues ce pays de 54 millions d’habitants, appauvri par la pandémie, qui a fait près de 79 000 morts, et confronté à une recrudescence de la violence des groupes armés financés par le narcotrafic.

Le Président Ivan Duque, dont le mandat se termine l’an prochain, a provoqué la colère populaire avec un projet de réforme fiscale, prévoyant une hausse de la TVA et un élargissement de la base de l’impôt sur le revenu. Il avait déjà été confronté à d’autres mobilisations massives en 2019 et 2020. Bien qu’il ait retiré son texte le 2 mai, la mobilisation se maintient contre la répression, dénoncée par des ONG et la communauté internationale, ainsi que pour un changement de cap du gouvernement face à une pauvreté accrue à 42,5 %, aux inégalités et à la corruption.

Maintenant, alors qu’une grève nationale se déroule contre la « réforme fiscale » néolibérale – une réforme fiscale régressive conçue pour financer le paiement de la dette extérieure de la Colombie et maintenir sa cote de crédit – la répression a pris une nouvelle tournure terrifiante.

Comme le montrent d’innombrables vidéos partagées à travers le monde, les forces de sécurité colombiennes affrontent des manifestants pacifiques avec des matraques et des balles, des gaz lacrymogènes et des poings, des accrochages et la force aveugle, massacrant des dizaines et blessant des centaines d’autres. Certains ont signalé des cas de torture et d’abus sexuels commis par la police.

La politique gouvernementale fait porter le poids de la crise économique, exacerbée par l’actuelle pandémie, aux catégories sociales les plus précaires avec une politique d’austérité et la mise en place de réformes fiscales, du travail, de retraite et de santé. La réforme fiscale augmente la TVA à 19% et l’applique à tous les produits et services de consommation courante. 

En plus depuis son arrivée au pouvoir, le régime d’Ivan Duque a été responsable de l’assassinat sélectif de centaines de dirigeant.e.s de mouvements sociaux, indigènes, noirs, paysans et syndicaux dans des centaines de massacres dans tout le pays. 1 184 leaders du mouvement social, plus de 6400 civils que l’armée a tué en les faisant passer pour des membres de la guérilla et de 271 ex-guerrilleros qui avaient rendu leurs armes dans le cadre de l’accord de paix. Plus de 50 dirigeant.e.s et leaders sociaux ont été assassinés rien qu’en 2021.

Bien que le gouvernement Duque ait temporairement retardé la réforme fiscale, les implications de la réponse du gouvernement sont claires : le peuple colombien est exécuté sur l’autel de l’austérité par un gouvernement qui a perdu sa légitimité à ses yeux.

Malgré la répression et la violence du gouvernement, la mobilisation résiste. Le mouvement bloque l’entrée des grandes villes à la circulation pour faire respecter la grève. Des nouvelles formes d’organisation plus horizontales fleurissent partout comme un début prometteur d’auto-organisation. Les assemblées générales dans les quartiers, les lieux de travail et les universités suivent les formes ancestrales de La Minga Indigena.

Le duo de mafieux formé par le Président Duque et son prédécesseur Alvaro Uribe exercent le monopole du pouvoir en Colombie depuis 2002 à la tête d’un État paramilitaire dans lequel les institutions (le procureur général, la police, les services de renseignements, l’armée, le parlement et la Cour Suprême de justice) sont infiltrées et corrompues par l’argent sale. Dans ce contexte, où la justice ne peut pas être juste, on peut comprendre qu’énormément de Colombien.ne.s voient comme seule alternative pour juger leur tortionnaire, l’intervention des cours internationales, mais surtout la solidarité des peuples du monde.

C’est pour ça que déi Lénk au Luxembourg exprime sa pleine solidarité avec la lutte du peuple colombien et aussi sa solidarité avec la communauté colombienne au Luxembourg qui a manifesté courageusement le dimanche 9 mai contre un gouvernement sauvage et illégitime.

Communiqué: Il faut prévenir une nouvelle guerre au Proche-Orient !

Il faut prévenir une nouvelle guerre au Proche-Orient !

« Israël et le Hamas sont à deux doigts d’une nouvelle guerre », alerte l’envoyé des Nations Unies pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, qui en informera le Conseil de Sécurité aujourd’hui. déi Lénk fait appel au gouvernement du Luxembourg pour intervenir auprès de l’ Union Européenne, du Conseil de Sécurité des Nations Unies et pour agir au sein de l’UE afin de demander une transmission des contentieux vers la Cour Internationale de Justice et de prévenir une escalade. 

Depuis plusieurs jours, Israël et le Hamas échangent attaques et contre-attaques, faisant des mort.e.s et blessé.e.s des deux côtes. Après une intervention armée da la police israélienne sur le terrain de la Mosquée Al-Aqsa, le troisième lieu le plus saint de l’Islam, le Hamas avait posé un ultimatum réclamant l’évacuation du site et du quartier Cheikh Jarrah par les forces armées, ainsi qu’une libération des prisonniers faits lors de l’intervention de la police. Un ultimatum qu’Israël a laissé échoir sans réaction lundi soir. Mais les causes du conflit actuel sont multiples et plus profondes. 

En plein Ramadan, alors que les Palestinnien.ne.s. souffrent des restrictions religieuses leurs imposées sous couverture de la pandémie du Covid-19 – et qui s’ajoutent encore aux restrictions sanitaires déjà en place – la police avait autorisé une parade ultra-nationaliste israélienne à travers Jérusalem-Est. Fêtant l’occupation du quartier par Israël en 1967, cette parade qui tourne souvent à la violence, était prévue pour le même jour où était annoncé un verdict d’un tribunal israélien concernant la dépossession et l’expulsion forcée de Palestinnien.ne.s de leurs maisons dans la vielle ville de Jérusalem. Depuis, le verdict a été reporté et la route prévue pour la parade changée. Mais les dépossessions forcées de Palestinnien.ne.s se poursuit depuis plus de cinquante ans, alors qu’elles constituent de « potentiels crimes de guerre », selon Rupert Colville, porte-parole de du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme des Nations Unies, qui a récemment appelé Israël à arrêter cette pratique.

Tout cela passe par le cuiseur vapeur d’une situation politique acharnée tant du côté palestinien, où les premières élections prévues depuis 2006 viennent d’être reportées, que du côté israélien où la quatrième élection dans deux ans a créé une impasse qui risque de mettre fin au long règne du premier ministre Benyamin Netanyahou. 

Face à cette situation où les acteurs politiques impliqués ont un intérêt personnel à tisser les flammes d’un conflit historique rendu plus aigu encore par la pandémie, il faut assurer un arbitrage externe par la justice et non pas par les armes. Afin d’éviter des morts civils de toutes parts, l’État d’Israël doit cesser les expulsions et l’occupation illégales des territoires palestiniens, ceci dans le respect du droit international fixé dans les résolutions des Nations Unies. Le Luxembourg doit agir auprès des institutions internationales dans cette perspective d’une paix sur base des valeurs du droit international et des procédures pacifiques établies afin d’éviter dans l’urgence un conflit sanglant et permettre au long terme une paix juste au Proche-Orient. 

Communiqué de presse: La commune de Pétange doit assumer ses responsabilités!

Pétange, 14 avril 2021

La commune de Pétange doit assumer ses responsabilités !

C’est via la presse que déi Lénk Péiteng a pris connaissance du sort d’une famille d’origine irakienne avec 4 enfants installé à Pétange depuis plus de 3 ans. La famille qui jouit du statut de bénéficiaires de protection internationale risque de se retrouver prochainement à la rue. Depuis 2015 cette famille occupe une maison unifamiliale à Pétange. L’agence immobilière sociale (AIS) loue la maison (que l’association loue à une propriétaire) à la famille irakienne.

Pour certaines raisons, qui ne sont pourtant pas prononcées publiquement, l’AIS a mis un terme au contrat de mise à disposition avec la famille en question après les trois ans prévus. Le déguerpissement, qui depuis le 1er avril est de nouveau possible, pourra se faire dès que l’AIS et le juge le décideront. Le juge de paix va trancher au mois de mai. Au cas où la famille se retrouvera à la rue, un autre problème grave s’ajoutera.

Le tribunal peut par la suite du déguerpissement, prendre la décision de séparer les enfants de leurs parents. Une situation qui déjà suffisamment dramatique, risque de s’empirer.

Dans ce contexte se posent plusieurs questions. Premièrement : Pourquoi la famille irakienne n’a-t-elle pas réussi à trouver un autre logement ? Deuxièmement : Pourquoi est-ce que les responsables communaux de Pétange restent-ils silencieux et inactifs face à cette situation, qui concerne pourtant leurs résidents, et ce alors que la commune dispose de tous les moyens nécessaires ?

Depuis 2015, les communes ont la possibilité de venir en aide aux personnes à la recherche d’un logement par le biais d’une convention conclue entre l’État et la commune. En effet, un paquet de mesures a été arrêté par le gouvernement afin de soutenir les communes dans leurs efforts en matière d’accueil et d’intégration des bénéficiaires de protection internationale (BPI).

Ainsi la commune pourrait louer un logement auprès de propriétaires-bailleurs privés et le mettre à disposition de cette famille. L’État prendrait alors en charge la différence entre le montant du loyer payé par la commune au propriétaire-bailleur et le loyer reçu par la commune de la famille BPI. Le prochain logement loué dans le cadre de cette convention devrait être loué à une personne ou une famille résidente sans statut de protection, mais aussi éligible de bénéficier d’aides au logement de la part des revenus à disposition. Grâce à cette circulaire du Ministère de l’Intérieur, la commune de Pétange pourrait donc résorber pas mal de demandes en matière de logement avec lesquelles son office social est actuellement confronté. 

De même, l’État participe toujours suivant la convention État-Communes, à la prise en charge des frais de gestion des logements loués auprès des propriétaires-bailleurs privés à concurrence d’un forfait de 1.200 euro par an et par logement géré.

La commune de Pétange a donc plusieurs leviers à disposition pour aider. Il est grand temps de les actionner.

Tribune Gary Diderich: Kein Zuhause.

Kein Zuhause. 

Im Kapitalismus gilt als „integriert“, wer dem Staat nicht auf der Tasche liegt. Die hier zutage tretende mangelnde Trennschärfe zwischen Wirtschaft und Gesellschaft liegt dabei ganz in der Natur des Systems. Sie ermöglicht die auch legale Unterscheidung zwischen Migrierten und Geflüchteten, von denen erstere oft gleich wieder gehen müssen und letztere zumindest hoffen dürfen bleiben zu können. Ebenso die Unterscheidung von Ex-Pats und Gastarbeitern, von denen erstere kommen, weil sie wirtschaftlich mobil sein können und letztere, weil sie wirtschaftlich mobil sein müssen. Honi soit qui mal y pense, aber dieses Verständnis von Integration könnte auch schlicht als Klassenpolitik beschrieben werden, die qua Kaufkraft in „gute“ und „schlechte“ Ausländer.innen unterscheidet.

Ganz falsch ist das nicht, sofern eingestanden wird, dass Integration sich hier am Markt misst, und nicht am menschlichen Miteinander. Ein solcher Markt, in den gerade Geflüchtete sich in Luxemburg nur schlecht integrieren können, ist der Wohnungsmarkt. Laut Office National de l‘Accueil (ONA) beherbergen dessen Strukturen zurzeit 3200 Personen, von denen die Hälfte bereits den Flüchtlingsstatus besitzt und damit das Recht sich frei in Luxemburg niederzulassen. Weil sie keine Wohnung finden, können sie dies aber nicht, und bleiben weiterhin auf das ONA angewiesen. Und werden dann von manchen als schwer zu integrierende Landeier verhöhnt … 

Weiter bei den Eltern wohnen oder zu den wenigen Großgrundbesitzerfamilien im Land gehören kann halt nicht jeder. Schwer zu integrieren sind in diesem Sinne aber nicht nur Geflüchtete und andere „schlechte“ Ausländer.innen – wie etwa die zahlreichen Grenzpendelnden, denen man eh unterstellt nicht dort wohnen zu wollen wo sie arbeiten – sondern auch immer mehr gebürtige Landeskinder die aus ihren Heimatorten in die Grenzgebiete verdrängt werden, weil auch ihr Widerstand gegen die Wucherwut am Wohnungsmarkt oft hoffnungslos ist. 

Eine dieser vermehrt unter Druck stehenden Widerstandsformen sind Wohngemeinschaften, die in Gemeinden wie Esch/Alzette auf der Abschussliste stehen. Gerade jene Form des Zusammenlebens, die nicht nur unter jungen Menschen besonders beliebt ist, sondern in Ländern wie Deutschland auch als Optimallösung gegen Altersarmut und -einsamkeit und mangelnde Integration von Geflüchteten gefeiert wird (Stichworte: Senioren-WG, Mehrgenerationenhaus, Bürger.innenasyl) scheinen im Großherzogtum ein unerwünschtes Geschmäckle zu haben. Vielleicht sind die WGs für manche konservative Kommunalpolitiker jenes letzte kleine Gallierdorf, das sich der Integration in den totalen Markt verweigert und diesen so verhindert. 

In Zeiten, in denen Homeoffice und Télétravail die Zerstörung von Gemeinschaftsorten weiter beschleunigen und damit auch die identitätsstiftende Erfahrung geteilter Ausbeutung am Arbeitsplatz weiter erschwert, schafft die gemeinsame Entfremdung von Haus und Heim einen neuen Klassenkampf. Das ist auch eine Form von europäischer Integration. Nicht in den Markt und dessen makabre Leitkulturen hinein, sondern in ein Bewusstsein davon, dass Migration, als Frage von verlorenem Heim und Heimat, nicht ganz ungelöst ist von Wohnungsfragen. Am Wohnungsmarkt scheiden sich also nicht nur die besseren Geister, sondern es treffen sich dort jene Gespenster die der Neo-Liberalismus immer lauter dazu aufruft in Europa umzugehen.

déi Lénk demande des mesures immédiates contre le racisme au Luxembourg et partout dans le monde

déi Lénk soutient les mouvements de contestation aux États-Unis et en Europe et appelle le gouvernement luxembourgeois à s’engager plus contre le racisme.

George Floyd fut assassiné par l’État américain le 25 mai :  il mourut après qu’un policier s’agenouilla sur sa gorge pendant 8 minutes et 46 secondes pendant que Floyd l’implorait : „I can’t breathe“. Breonna Taylor, une infirmière de 26 ans, fut abattue par la police dans son domicile le 13 mars, par erreur. Eric Garner fut assassiné par l’État américain le 17 juillet 2014 : il mourut après qu’un policier l’étrangla durant des minutes, pendant que Garner l’implorait 11 fois : „I can’t breathe“. 

Les manifestations de masses aux États-Unis ne dénoncent pas des incidents racistes individuels. Ils dénoncent un racisme structurel qui définit les États-Unis depuis toujours, et ils s’opposent surtout contre la déshumanisation persistante et les meurtres continus d’Afro-Américain.e.s par l’État et des vigilantes auto-proclamés blancs.

Le racisme n’est pas seulement une attitude personnelle, mais un modèle d’affaires dans lequel les humains non-blancs valent moins que les blancs, et un modèle de société dans lequel ces humains sont seulement des moyens pour arriver à une fin. Aux États-Unis, et aussi en Europe.

Aucune population aux États-Unis ne devient plus souvent victime de violence policière gratuite que les Afro-Américain.e.s. Aucune population n’est plus souvent acheminée, moyennant des lois taillées sur elle, vers le système carcéral privatisé où les États-Unis détiennent presque un quart de tous les incarcéré.e.s du monde. La police américaine travaille depuis des décennies avec du matériel militaire. Procuré pour alimenter l’industrie d’armes, légitimé par un péril « noir » qu’il faut absolument maintenir dans les esprits et mettre en scène par des interventions médiatisées afin de pourvoir continuer de tirer profit de la production d’armes et du complexe carcéral-industriel. Nous nous souvenons des véhicules blindés à Ferguson, Missouri, en 2014, après que la police a touché par balle Michael Brown et l’a laissé saigner à mort dans la rue pendant 4 heures. Au plus tard depuis la menace du président Trump d’envoyer l’armée dans les villes contre la volonté des gouverneurs pour « dominer » le peuple, nous nous souvenons aussi des chars dans les rues en flammes de Detroit en 1967 et des émeutes de Los Angeles en 1992. Nous nous souvenons aussi du péril prétendument posé par les refugié.e.s continuellement invoqué en Europe et au contrôle au faciès pratiqué surtout dans le trains, les gares et le aéroports, où l’identité raciale ou ethnique perçue suffit pour légitimer un contrôle policier. Nous nous souvenons de la militarisation de la Méditerranée où des centaines de personnes meurent chaque année. Nous nous souvenons d’Oury Jalloh et de Laya-Alama Condé, tués par la police en Allemagne. Nous nous souvenons d’Amadou Koumé et d’Adama Traoré en France. Nous nous souvenons des innombrables autres persécuté.e.s et tué.e.s par la police en Europe pour leur « race ».

Aucune population aux États-Unis n’était et n’est plus fortement touchée par le CORONA que les Afro-Américain.e.s. Il en est de même pour la population noire au Royaume-Uni. En Allemagne, au début de la vague d’infections actuelle, les foyers de réfugié.e.s surpeuplés furent simplement scellés du monde extérieur par la police, pendant que le virus se propageait à l’intérieur, infectant et tuant nombre de personnes. Au Luxembourg, certain.e.s réfugié.e.s ont dû endurer le confinement dans des chambres sans fenêtres dans des containers.

Aucune population aux États-Unis n’est plus exploitée économiquement que les Afro-Américain.e.s. Mais sur les plantages européennes aussi, des migrant.e.s « illégaux »/ « illégales » de l’Afrique sub-saharienne sont exploité.e.s dans des conditions parfois semblables à l’esclavage afin que les aliments restent à bas prix au Luxembourg et ailleurs. Les forces de l’État, par exemple en Italie, ne ferment pas seulement volontairement les yeux sur ces conditions, mais aident à déporter des travailleurs osant réclamer leurs droits. L’étude européenne « Being Black in Europe » publiée en 2018, et les événements suivants sur « Being Black in Luxembourg » ont montré il n’y a que peu de temps qu’aussi au Luxembourg le racisme, surtout contre les noirs, n’est pas seulement présent dans les esprits, mais a des racines profondes dans les conditions sociales. Dans notre pays aussi, la discrimination et l’exploitation sur le marché du travail blessent. 

L’assassinat filmé de George Floyd donne preuve une nouvelle fois que le racisme continue de tuer. Mais la mobilisation pour demander justice pour George Floyd et les autres victimes de la violence policière démontre aussi que ce racisme n’est plus toléré. L’appel « Black Lives Matter ! » nous rappelle de lutter aussi en Europe et au Luxembourg contre l’exploitation structurelle des personnes non-blanches, et surtout noires. déi Lénk est solidaire avec les mouvements de contestation aux États-Unis. déi Lénk soutient aussi les mouvements d’Afro-Descendant.e.s au Luxembourg et lutte contre le racisme et le fascisme en toute forme, partout, à tout moment. De ce fait, déi Lénk appelle le gouvernement luxembourgeois à s’engager au monde et sur place contre toute forme de discrimination et surtout contre le racisme structurel. Nos prochain.e.s ne doivent plus être réduit.e.s à des objets ou commodités, à des main d’œuvres exploitées et invisibles, à des alibis pour l’acquisition de matériel policier et de surveillance.

déi Lénk revendique notamment que:

  • Le gouvernement et le parlement dénoncent de manière directe et par le moyen de l’Union Européenne les États-Unis pour leur racisme structurel, et qu’ils interviennent sans conditions pour la protection des manifestant.e.s
  • Le gouvernement et le parlement doivent prendre des positions claires et fortes contre la militarisation de la Méditerranée et s’engager pour un renforcement des structures humanitaires aux frontières extérieures de l’Europe
  • Le gouvernement et le parlement doivent créer des mesures de contrôle et de pénalisation effectives pour assurer la protection des minorités. Le commerce avec des commodités produites, en Europe ou ailleurs, sous des conditions dédaigneuses de la dignité et des droits humains doit être interdit et les États qui soutiennent ou facilitent un tel commerce rendus responsables devant la justice européenne
  • Le gouvernement et le parlement doivent intervenir contre la discrimination dans le système éducatif, qui, sur base de stéréotypes racistes, oriente les personnes non-blanches prioritairement vers des formations professionnelles avec des perspectives de revenue réduit, et créer activement des mesures pour assurer plus de diversité et d’intégration dans toutes les formes d’éducation et à tous les niveaux
  • Le gouvernement et le parlement doivent créer des mesures de contrôle et de pénalisation effectives contre la discrimination sur le marché du logement, où les réfugié.e.s et personnes non-blanches continuent d’être désavantagés sur base de leur origine ou identité
  • Le gouvernement et le parlement doivent garantir que le contrôle au faciès n’est pas exercé au Luxembourg
  • Le gouvernement et le parlement doivent enfin donner au Centre pour l’égalité du traitement un réel pouvoir, entre autres en augmentant son budget, en rendant la coopération active dans les enquêtes du CET obligatoire sous menace de pénalisation et en accordant au CET le droit de porter devant la justice des cas de discrimination

Le racisme n’est pas simplement une opinion, mais surtout un système d’exploitation et de marginalisation motivé économiquement. L’éducation et les explications sont des instruments centraux mais insuffisants dans la lutte contre le racisme. C’est pourquoi cette lutte – aux États-Unis, en Europe, au Luxembourg – doit aussi être une lutte contre la capacité de tirer profit, matériellement ou personnellement, de la dévalorisation d’autres hommes. 

déi Lénk soutient l’appel de Lëtz Rise Up de manifester le vendredi 5 juin à partir de 14h devant l’ambassade des États-Unis et appelle à paraitre nombreuses et montrer sa solidarité.

Parlamentaresch Fro iwwer de Laangzäitchômage.

Monsieur le Président,

Conformément a? l’article 83 du règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre la question parlementaire suivante au Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Economie sociale et solidaire.

En date du 1er août 2017 est entré en vigueur un nouveau dispositif législatif visant à lutter contre le chômage de longue durée. En effet, selon les chiffres les plus récents disponibles[1] 6.695 des 14.692 personnes au chômage (46%) en septembre 2019 seraient inscrites à l’ADEM depuis plus de 12 mois.

Le dispositif introduit en 2017 visait à faire baisser ce nombre et d’offrir aux demandeurs d’emploi des emplois stables dans les secteurs public, parapublic et social au lieu de leur proposer des activités rémunérées temporaires n’offrant souvent pas de réelles perspectives de carrière professionnelle aux personnes concernées.

Le financement de ces nouveaux emplois prévu par le dispositif en question est en large partie assumé – au moins dans un premier temps – par le Fonds pour l’Emploi. En effet l’employeur qui crée un tel emploi bénéficie d’une aide de la part du Fonds pour l’Emploi à concurrence de 100% des frais salariaux, plafonnés à 150% du SSM pour la première année, de 80% pour la deuxième année et de 60% pour la troisième année.

Pour la première année, suite à l’entrée en vigueur du nouveau dispositif le nombre de contrats à durée indéterminée pour lesquels cette nouvelle aide pouvait être accordée était limité à 150 afin d’assurer une bonne prise en charge du dispositif et une évaluation de la nouvelle mission pour le Fonds pour l’Emploi. Pour les années budgétaires 2018 et 2019, ce nombre est passé à 400 nouveaux contrats et le projet de budget pour 2020 prévoit une reconduction du dispositif pour 400 nouveaux contrats supplémentaires.

Partant, je voudrais poser les questions suivantes au Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Economie sociale et solidaire :

  1. Combien d’emplois à durée indéterminée bénéficiant de l’aide prévue par la loi du 20 juillet 2017 ont été créés pendant les années 2017, 2018 et 2019 ?

  2. Monsieur le Ministre peut-il me fournir pour ces deux années une répartition des emplois créés selon les différents secteurs (Etat, Communes ou syndicats communaux, SIS, asbl., fondations) pouvant bénéficier de l’aide susmentionnée ?

  3. Monsieur le Ministre peut-il également me fournir une liste des communes et des syndicats communaux ayant créé de tels emplois en indiquant pour chaque commune et syndicat communal le nombre d’emplois créés en 2017, en2018 respectivement en 2019.

Dans l’exposé des motifs de la loi du 20 juillet 2017, votre prédécesseur a expliqué qu’il s’agirait de transformer des mesures temporaires telles que les occupations temporaires indemnisées en vrais emplois.

4. Monsieur le Ministre peut-il me fournir le nombre d’OTI auprès de l’Etat et des communes transformées en emplois à contrats à durée indéterminée suite à l’introduction du nouveau dispositif ? Depuis, le nombre d’OTI dont bénéficie l’Etat et les communes a-t-il baissé ?

5. De nouvelles OTI à contrat déterminée ont-elles été créées ? Si oui, quel en est le nombre exact ?

6. Le nouveau dispositif a-t-il fait l’objet d’une évaluation depuis son introduction, respectivement les personnes ayant bénéficié du dispositif dès l’année de son introduction, sont-ils toujours en emploi stable ?

7. Quel a été l’impact de ce dispositif sur l’évolution du chômage de longue durée ? A-t-il pu réduire l’extension des années sans emploi ? Monsieur le Ministre peut-il me faire part d’une analyse chiffrée de cet impact ?

Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de mes sentiments respectueux.

Marc BAUM

Député

[1] https://adem.public.lu/fr/publications/adem/2019/Chiffres-cles-2019-09.html

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