Communiqué: Mieux soutenir le secteur associatif pour renforcer la société civile, la solidarité et la démocratie!

L’économie et la société civile ont été durement frappées par la pandémie du COVID-19 et les mesures de lutte contre sa propagation. Or, alors que les mesures d’aide pour l’économie se multiplient, nombreux acteurs de la société civile, tel que le secteur associatif, continuent de faire face seuls aux défis de la crise sanitaire et de ses suites.

Deux sondages réalisés par le CLAE (Comité de liaison des associations d’étrangers) et le Cercle de coopération des ONG au Luxembourg, auprès de 258 associations, ont montré que « 90% des associations répondantes estimaient que la crise avait eu des répercussions sur leur structure. Près de 25 % estiment même que les difficultés rencontrées au niveau financier remettent en cause l’existence de l’association ». Cela concerne surtout les ONG et asbl non conventionnées, dont la levée de fonds a été fortement entravée par la crise sanitaire. En même temps, une étude ILRES commissionnée par le Mouvement Écologique a mis en évidence le désir de la population de ne pas revenir à l’avant-COVID-19, mais de profiter de la relance pour créer une société plus humaine, avec des priorités sociales et écologiques au lieu d’un primat économique.

Ce sont donc les associations œuvrant dans le domaine de l’intégration, essentielles pour la cohésion sociale d’un pays avec 48% de ressortissants n’ayant pas la nationalité luxembourgeoise, et les ONG pour le développement qui font face en Afrique, en Asie, et en Amérique latine à des crises humanitaires et alimentaires pour lutter contre les inégalités que cette crise a encore renforcées.

Une société plus humaine, plus écologique et plus solidaire ne naît pas de sociétés anonymes, de valeurs investies et d’actions en bourse, mais d’associations engagées, de valeurs partagées et d’actions sur le terrain. C’est ici que se trouvent le commun et les racines de la démocratie réelle. Soutenir le secteur associatif, et les nombreux bénévoles qui s’y engagent, c’est soutenir ceux qui fondent et font la société.

déi Lénk soutient les revendications que le CLAE, le Cercle de Coopération des ONG portent envers les structures nationales :

  • La reconnaissance de l’importance du secteur associatif dans la cohésion sociale et un soutien politique qui soit à la hauteur des enjeux
  • La reconnaissance de l’engagement bénévole pour maintenir le tissu associatif 
  • La consultation des organisations associatives avant l’adoption de toute décision concernant l’affectation des fonds de l’aide publique au développement, tout particulièrement pour que les subsides concernant les ONG et des solutions adaptées au secteur puissent être négociées
  • Le renoncement aux coupes budgétaires surtout en période de crise car le travail associatif permet aussi de venir en aide aux personnes les plus vulnérables de la société
  • L’octroi d’une ligne budgétaire spécifique pour venir en aide aux associations en difficulté

déi Lénk reconnait l’importance des subsides communaux pour beaucoup d’associations. Cependant, de nombreux problèmes continuent d’exister au niveau local, notamment la difficulté de trouver et de financer des bureaux et des salles de réunion. Surtout dans la capitale, l’explosion de la spéculation immobilière et les effets du capitalisme anti-social chassent des associations de leur bureau vers des endroits plus excentrés et plus difficilement accessibles et créent ainsi des barrières supplémentaires à franchir pour les militant.e.s et le public intéressé.

L’État doit par principe soutenir les acteurs qui tissent et renforcent les liens sociaux. Renforcer le secteur associatif est donc encore plus urgent face à une pandémie qui s’attaque à ces mêmes liens et dont les effets néfastes continuent de mettre à l’épreuve notre vivre-ensemble. 

Question parlementaire concernant la transparence des informations relatives aux subventions et conventions entre l’Etat et d’autres entités associatives.

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 80 du règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre la question parlementaire suivante à Monsieur le Premier Ministre:

L’État est signataire de plusieurs conventions avec des associations sans but lucratif, des fondations et des entités privées qui vont des secteurs comme la santé et le social à d’autres comme l’éducation, la culture ou l’intégration des citoyens non-Luxembourgeois.

Pour certaines conventions, comme c’est le cas de celles conclues avec le Ministère de la Culture, les montants alloués à chaque organisation sont publiés sur le site internet de ce ministère. Pour d’autres conventions, comme celles touchant à l’intégration des non-Luxembourgeois, la politique diverge : ce sont les rapports d’activités des associations conventionnées avec l’OLAI du Ministère de la Famille de l’Intégration et de la Grande Région qui sont publiés sur le site internet de l’OLAI. Une politique uniforme d’information sur les conventionnements entre l’Etat et différentes formes d’associations et d’organisations semble faire défaut.

Tenant compte du fait que l’actuel Gouvernement a élu la transparence comme un de ses chevaux de bataille, j’aimerais poser les questions suivantes à Monsieur le Premier Ministre, Ministre d’État :
– Le Gouvernement a-t-il émis des instructions claires et uniformes aux ministères et ses services concernant la publication des montants impliqués et des rapports d’activités réalisés dans le cadre des conventions, des accords de partenariats, des accord-cadre, de subsides, etc…?
– Dans l’affirmative, quels sont les critères appliqués actuellement lors de la publication d’informations relatives aux organismes conventionnés ou subventionnés ?
– Dans la négative, est-il en train d’en élaborer et si oui, selon quels principes directeurs ? Quels changements le Gouvernement entend-t-il opérer ?
– Quelles échéances s’est-il fixées pour y parvenir ?
– Quels ministères et administrations en seraient concernés ?

Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de mes sentiments respectueux.

Justin Turpel,
Député

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