Question parlementaire concernant le ” Plan d’action national pluriannuel d’intégration et de luttes contre les discriminations 2010 – 2014 “

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 80 du règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre à Madame la Ministre de la Justice ainsi qu’à Monsieur le Ministre de la Famille et de l’Intégration et à Monsieur le Ministre de l’Emploi 1a question parlementaire suivante:

En 2010, Madame la Ministre de la Famille et de l’Intégration présentait le ” Plan d’action national pluriannuel d’intégration et de luttes contre les discriminations 2010 – 2014″. Ce plan présentait onze principes directeurs de la politique d’intégration dont un ciblant notamment ” l’emploi “. En matière de discrimination dans l’emploi j’aimerais poser les questions suivantes aux trois Ministres:

– combien de cas de discrimination dans l’emploi ont-ils été soumis en 2012 et 2013 à l’Inspection du Travail et des Mines?

– combien de cas ont donné lieu à des enquêtes, combien à des plaintes?

– combien de cas de discrimination dans l’emploi ont-ils été traités en 2012 et 2013 par les juridictions du travail?

– combien de cas de discrimination dans l’emploi ont-ils été traités en 2012 et 2013 par des juridictions civiles?

– combien de cas de discrimination dans l’emploi ont-ils été traités en 2012 et 2013 par le CET ? – combien de cas de discrimination dans l’emploi ont-ils été traités en 2012 et 2013 par OLAI ?

Le ” Plan d’action national pluriannuel d’intégration et de luttes contre les discriminations 2010 – 2013 ” prévoyait concernant l’emploi les aspects précis que voici :

– Valorisation des compétences professionnelles et techniques acquises à l’étranger;

– Promotion de l’employabilité des groupes cibles ;

– Élargissement de l’ouverture de la fonction publique aux citoyens de l’Union européenne ;

– Promotion de la création d’entreprises par les étrangers

– Promotion de l’employabilité des groupes cibles ;

– Formation à la diversité dans le secteur privé ;

– Promotion du principe de l’égalité de traitement dans tes entreprises ;

– Encourager la participation sociale des étrangers dans l’emploi ;

– Promotion de l’égalité dans l’emploi ;

Quels ont été pour chacun des aspects évoqués ci-dessus, les actions entreprises, les moyens y affectés, les personnes touchées et l’évaluation faite?

En vous remerciant d’avance. Monsieur le Président, ainsi que Madame la Ministre et Messieurs les Ministres, je vous prie de bien vouloir accepter l’expression de ma parfaite considération.

Serge Urbany

Député

-> Réponse

Question parlementaire concernant une étude sur les Roms au Luxembourg

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 80 du règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre à Madame la Ministre de la Famille et de l’Intégration la question parlementaire suivante:

Le 6 janvier 2012, j’avais posé une question parlementaire concernant la soumission luxembourgeoise au programme PROGRESS qui n’avait pas été retenue par la Commission européenne. Madame la Ministre de la Famille et de l’Intégration avait énuméré plusieurs projets dont une étude sur les Roms au Luxembourg qui avait été proposée par l’a.s.b.l. Chachipe.

Cette étude figurait également dans la liste des projets dont Madame la Ministre affirmait que le gouvernement allait la réaliser par ses propres moyens.

Suite à l’intervention de la Médiatrice sur demande de l’association, vous avez répondu, au mois de septembre que « le gouvernement est actuellement en train d’analyser la faisabilité d’une étude sur les Roms et ne manquera pas d’informer en tant utile le grand public des résultats de celle-ci voir de l’évaluation qui en résulte ».

Ceci m’amène à m’interroger sur les réponses que vous m’avez données le 6 février, notamment concernant les projets que le gouvernement entendrait réaliser à partir de ses fonds propres :

Pourriez-vous m’indiquer pour tous ces projets, à savoir, un projet de réflexion autour du testing, une étude portant sur la situation des Roms vivant au Luxembourg, et l’organisation d’un rallye citoyen intergénérationnel portant sur les motifs de discriminations visés dans les traités européens, qui ont été soumis suite à un appel à soumissions de la Commission européenne, au printemps 2011, le stade de réflexions ou de réalisation ?

Est-ce que les promoteurs de ces projets ont été impliqués dans leur réalisation ? 

Dans le cas contraire, comment le gouvernement a fait le choix des sous-traitants ?

Est-ce que les promoteurs initiaux ont été informés et indemnisés pour leur propriété intellectuelle ?

Etant donné que les projets européens sont toujours très exigeants tant au niveau des informations qui sont à fournir à la Commission européenne que de l’apport financier (participation financière, paiement d’une avance, etc.), je souhaiterais également savoir, ce que le gouvernement et plus particulièrement le Ministère de la Famille fait pour permettre aux associations luxembourgeoises de participer à ces projets.

En vous remerciant d’avance. Monsieur le Président, ainsi que Madame la Ministre, je vous prie de bien vouloir accepter l’expression de ma parfaite considération.

Serge Urbany

-> Réponse

Offener Brief zur gleichgeschlechtlichen Ehe an Herrn André Grosbusch, Präsident von „Vie Naissante“

25. Februar 2013

Offener Brief zur gleichgeschlechtlichen Ehe an Herrn André Grosbusch, Präsident von „Vie Naissante“

Sehr geehrter Herr Grosbusch,

In Ihrem Leserbrief im Luxemburger Wort vom 16. Februar „Tief verwurzeltes Bedürfnis“ reagieren Sie auf die Legalisierung der gleichgeschlechtlichen Ehe in Frankreich. Auch in der RTL-Sendung Kloertext äußern Sie Ihre Bedenken gegenüber der gleichgeschlechtlichen Ehe. Ihr Hauptargument hierbei: Die Kinderrechte. Des weiteren äußern Sie Ihre Ängste gegenüber der Leihmutterschaft und der künstlichen Befruchtung und schildern die Zukunft als eine Dystopie, in welcher Paare die im PACS, im „Konkubinat“ oder polyamor leben, im „Namen der Freiheit“ und im „menschlichen Allmachtswahn“ Kinder adoptieren können.

Die Frage stellt sich, wieso Sie sich derart vehement von einem Gesetz angegriffen fühlen, das Sie persönlich zu nichts zwingt? Aus gutem Grund gingen in Frankreich Demonstrant-Inn-en auf die Straße mit Plakaten wie „Est-ce que j’ai donné mon avis sur votre mariage?“. Eine berechtigte Frage. Sollte man im Fall der konservativen, katholischen Reaktionen zur gleichgeschlechtlichen Ehe nicht besser von dem „Allmachtswahn“ der katholischen Kirche und ihren Anhängern sprechen? Denn diese, und nicht homosexuelle, linke, grüne oder Menschen ganz gleich welcher Gesinnung, maßen es sich an, sich in einem katholisch-religiösen „Allmachtswahn“ in das Leben anderer Menschen zu mischen. In dem Selbstbewusstsein, als Katholik oder religiöser Mensch den Alleinanspruch auf die Moral, auf richtig oder falsch, zu haben, bewerten Sie die gleichgeschlechtliche Ehe als „falsch“ und finden, dass die Ehe nur heterosexuellen Paaren vorbehalten bleiben soll. Nun sind aber zum Glück nicht alle Menschen katholisch und andersdenkende und andersfühlende Menschen als „falsch informiert“ und unfähig einer moralischen Lebensweise oder Urteilskraft darzustellen, ist anmaßend und weltfremd.

Zu den Kinderrechten: Viele Menschen äußern die Bedenken, Kinder gleichgeschlechtlicher Paare könnten in der Schule gemobbt werden. Dies mag vielleicht zutreffen, aber die Frage stellt sich, wieso diese Kinder gemobbt werden? Haben Siebenjährige eine fundierte Meinung zur gleichgeschlechtlichen Ehe? Lesen sie sich darüber Zeitungsartikel durch, nehmen sie an kontroversen Debatten teil? Wohl kaum. Kinder wiederholen in der Schule oft das, was sie von den Eltern oder von andern Erwachsenen vermittelt bekommen. Außerdem werden auch viele eheliche Kinder von heterosexuellen Paaren gemobbt wegen ihrem sozialen Hintergrund, ihrer Nationalität, Brille, Haarfarbe, Hautfarbe, Herkunft u.s.w. Mobbing ist das Resultat unterdrückender Gesellschaftsstrukturen die wir übernommen haben und weiterhin nähren und nicht die Folge von Lebensentscheidungen von Menschen die sich von diesen aufgezwungenen Normen zu befreien versuchen.

Zur Gleichheit: In Ihrem Leserbrief schreiben Sie, man wäre in Paris nicht gegen die Gleichheit auf die Straße gegangen. Aber was bedeutet Gleichheit für Sie? In Ihrem Artikel ist nur von Gleichheit für „Gleiche“ (zu diesen, so scheint es, zählen für Sie nur die heterosexuellen Paare) die Rede. Homosexuelle, polyamor lebende Menschen, sowie Lebensgemeinschaften, die nicht in der Ehe leben (Sie benutzen hierfür den abwertenden Begriff „Konkubinat“) scheinen nicht in die Gunst Ihrer Vorstellung von Gleichheit zu kommen. Was aber bedeutet Gleichheit für alle, nicht nur für einige? Der zweite Artikel der Menschenrechte garantiert jedem Menschen die gleichen Rechte, unabhängig von „Rasse, Hautfarbe, Geschlecht, Sprache, Religion, politischer oder sonstiger Anschauung, nationaler oder sozialer Herkunft, Vermögen, Geburt oder sonstigem Stand“. Die Stichworte unabhängig von „Geschlecht (…) oder sonstiger Anschauung“ treffen also auch auf die Ehe zu. Gleichheit darf nicht anhand primärer Geschlechtsmerkmale oder sexueller Gesinnung gemessen werden, Gleichheit sollte allumfassend und universal sein!

In ihrem Leserbrief sprechen Sie sich zudem gegen die Leihmutterschaft und gegen die künstliche Befruchtung aus. Da es in Luxemburg aber heterosexuellen Paaren erlaubt ist, eine künstliche Befruchtung oder eine Leihmutterschaft in Anspruch zu nehmen, sollte dies auch für homosexuelle Paare gelten. Alles andere wäre gegen das Prinzip der Gleichheit und würde Menschen wegen ihres Geschlechts oder ihrer sexuellen Ausrichtung diskriminieren. Es ist höchste Zeit mit christlichen, konservativen Werten zu brechen, die verklemmten und archaischen Vorstellungen der Kirche über Bord zu werfen um eine emanzipierte, gleichberechtigte Gesellschaft möglich zu machen.

Indem Sie Ihre Meinung in die Öffentlichkeit tragen, fördern Sie die bereits zur Genüge bestehenden Vorurteile und die dadurch verbreiteten Diskriminierungen gegenüber andersdenkenden und anderslebenden Menschen. Und es ist genau diese feindliche gesellschaftliche Atmosphäre, die junge Menschen bei der freien Entfaltung ihrer Persönlichkeit hindert. Vielleicht sollten Sie diesen Aspekt auch in Ihr Sorgen um das Wohlergehen von Kindern miteinbeziehen.

Wir wollen als Mitglieder von „déi Lénk“ dem französischen Staat zur Einführung der gleichgeschlechtlichen Ehe gratulieren. Wir hoffen, dass es diese nun auch bald in Luxemburg geben wird und dass konservative Normen nicht weiterhin die Emanzipierung und Laizisierung der Gesellschaft bremsen.

Die Autoren, Vera Dockendorf, Gilles Ramponi, Léon Rippinger, Philippe Schumann und Ana Correia sind Mitglieder von „déi Lénk“

-> Hier die Antwort von Herrn André Grosbusch
-> Hier eine Reaktion von Luc Deitz und Friederike Migneco

– See more at: http://www.lenk.lu/node/10188#sthash.cirA1jCS.dpuf

Conférence de presse de présentation de l’avis de déi Lénk sur le Rapport du groupe d’experts

Rapport du groupe d’experts – Avis déi Lénk  

Introduction

D’emblée, force est de constater que la pertinence et l’utilité de ce rapport sont loin d’être évidentes – sauf, peut-être, pour le ministre qui l’a commandé et financé. Car il lui sera loisible d’interpréter les analyses et les recommandations de ce rapport comme une confirmation de ses propres positions quant aux relations entre l’Etat et les communautés religieuses.

Dès le départ, l’orientation du groupe d’experts était discrètement guidée par le gouvernement – notamment par la première des deux questions qui définissaient sa mission.

« Les conventions actuelles telles que régies par l’article 22 de la Constitution répondent-elles encore aux réalités socioculturelles du Luxembourg et au principe de l’égalité de traitement et du respect des droits de l’homme préconisé par le Conseil de l’Europe ? »

La question suggère que le problème le plus important serait l’application du principe de conventionnement aux différentes communautés religieuses et que la piste à suivre serait une adaptation du système conventionnel, sans mettre en question le principe sur lequel il se fonde. Or ce principe, au Luxembourg, repose sur la fausse évidence que l’Etat doit soutenir matériellement et politiquement les communautés religieuses, et, bien sûr, surtout l’Eglise catholique. Le rapport reconnaît d’ailleurs que « l’Eglise catholique bénéficie d’un statut privilégié », mais ce n’est vraiment pas une révélation spectaculaire.

La question de la séparation stricte et nette de l’Etat et des Eglises n’est donc pas vraiment approfondie par les experts, qui se contentent de proposer quelques aménagements mineurs du statu quo, pour un peu plus d’égalité dans le traitement des différentes communautés. Le groupe d’experts propose une « coopération (…) relative et graduée », qui, à notre avis n’exclut pas l’arbitraire, ne garantit pas la justice et pérennisera l’actuelle inégalité de traitement. Le seul résultat concret risque bien de consister en une nouvelle convention avec la communauté musulmane et quelques aménagements des cours de religion à l’école.

Il nous semble que les conclusions et les propositions du des experts sont en contradiction avec « les principes directeurs d’une réforme » énoncés par eux-mêmes à la page 74 du rapport, notamment celui de l’égalité et de la non-discrimination, de la neutralité et de l’impartialité de l’Etat.

1. Séparation Eglises – Etat

Pour nous, c’est une question de principe constitutionnel: le principe de la non-discrimination et de la liberté de pensée dans un Etat moderne implique la neutralité de l’Etat en matière de convictions, notamment religieuses, qu’elles soient liées à des communautés organisées ou non voire à des « cultes ». Le Conseil de l’Europe, dans sa Recommandation 1804 (2007), « constate l’importance du fait religieux dans la société européenne», mais, en même temps, « réaffirme qu’une des valeurs communes en Europe (…) est la séparation de l’Eglise et de l’Etat », avant de noter, évidemment, « des degrés divers de séparation ».

Nous plaidons pour une application conséquente de ce principe de la séparation. Car l’Etat n’a pas à préférer, favoriser voire subventionner des groupes de citoyens en fonction de leurs convictions, conceptions du monde ou philosophies, sous peine de défavoriser voire de mépriser d’autres citoyens en fonction des leurs. Nous ne voulons pas un Etat laïciste hostile à la religion, mais un Etat laïque au sens précis tel qu’il est formulé, par exemple, dans le 2e article de la loi française de 1905 « concernant la séparation des Eglises et de l’Etat » : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. » L’application de ce principe implique évidemment la suppression des articles 22(conventionnement), 106(traitement des ministres des cultes) et 119 (disposition transitoire en attente des conventions). Par contre, il conviendrait d’inscrire dans la Constitution un article suffisamment précis pour empêcher un laminage discret du principe de la séparation par des lois, des règlements ou des conventions. Le Groupe d’experts le confirme expressément en soulignant, à propos de l’article 106, que la non inscription du soutien financier dans la constitution « n’entame pas la faculté de l’Etat de poursuivre dans la voie du soutien. » (p. 76)

Il faut aussi préciser que la création des « maisons de la laïcité » et leur subventionnement éventuel, négligeable par rapport à celui de l’Eglise catholique, ne constitue pas une réponse à la question des relations Etat – Eglises. D’ailleurs la plupart des associations laïques n’a ni prôné ni salué la création de telles structures, craignant au contraire qu’elles serviraient d’alibi pour éviter le problème de fond : celui de la séparation Etat – Eglises.

Le maintien du conventionnement, même avec des critères plus précis tels que proposés par le groupe d’experts, et qui inclurait la rémunération des ministres du culte, n’est pas compatible avec le principe de la séparation Etat – Eglises.

Ceci dit, il conviendra d’éviter à la fois un privilège injustifié pour les communautés religieuses, et une discrimination tout aussi injuste par rapport à d’autres communautés ou associations. Il s’agit essentiellement d’une question de justice et d’égalité, qui devrait être débattue sans parti pris et sans dogmatisme.

Conformément à l’avis des experts, les fabriques d’Eglise sous leur forme actuelle seraient à supprimer.

2. La liberté religieuse, une liberté de conviction comme une autre

La suppression des articles constitutionnels nommés ci-devant ne menace d’aucune façon la « liberté religieuse ». Elle est amplement garantie par l’article 19 de la Constitution: « La liberté des cultes, celle de leur exercice public, ainsi que la liberté de manifester ses opinions religieuses, sont garanties, sauf la répression des délits commis à l’occasion de l’usage de ces libertés. »

La liberté dite religieuse n’étant ni plus ni moins qu’une application du principe général de la liberté de conscience et d’expression, elle n’est pas compromise par la neutralité de l’Etat – au contraire. La liberté de pensée et d’expression n’est guère compatible ni avec des privilèges, ni avec des discriminations positives ou négatives de certaines convictions par rapport à d’autres. C’est aussi pour cette raison que nous mettons en doute la justification d’une distinction de la croyance religieuse par rapport à d’autres convictions personnelles, telle qu’elle est pourtant accentuée par cet article 19. Nous proposons donc de reformuler cet article de façon à ce qu’il s’applique à toutes les convictions (religieuses ou non).Nous proposons que, dans la nouvelle Constitution, au chapitre sur les libertés publiques et des droits fondamentaux, les articles 24 (liberté d’opinion…) et 19 (liberté des cultes) soient fusionnés dans un article général garantissant la liberté d’opinion et d’expression et d’expression publique (inclusivement cultuelle), mettant ainsi sur un pied d’égalité toutes les convictions , qu’elles soient religieuses ou non.

La phrase concernant les « délits » nous paraît aussi superflue, puisque, dans un Etat de droit, aucune conviction personnelle ou adhésion à quelque communauté que ce soit ne peut justifier un délit. La même remarque vaut pour l’article 24.

3. Religion privée – exercice public

Dans sa recommandation 1720 (2005) « Education et religion », l’Assemblée générale du Conseil de l’Europe déclare que « la démocratie et la religion ne doivent pas être incompatibles », mais que « la politique et la religion ne devraient pas se mélanger » et elle « réaffirme avec force que la religion de chacun, y inclus l’option de ne pas avoir de religion, relève du domaine strictement privé ». Parfois, pour défendre les privilèges des Eglises, on joue sur l’ambiguïté des termes privé – public. Comme si la séparation de l’Etat et des Eglises empêcherait les croyants à manifester publiquement leurs convictions et à exercer leur culte. Nous venons de voir que tel n’est pas le cas (Article 19). On confond (intentionnellement ou non) deux sens différents du terme « public » : l’espace public et la « res publica », l’Etat, sont deux choses différentes. Le droit de s’exprimer et de se manifester dans cet « espace public » n’implique pas un soutien particulier de la part des pouvoirs publics, de l’Etat.

4. Financement privé

La logique de la séparation et l’abandon du financement par l’Etat implique un financement privé auquel nul ne peut être contraint. Il conviendrait donc de compléter l’article 20 :« Nul ne peut être contraint de concourir d’une manière quelconque aux actes et aux cérémonies d’un culte ni d’en observer les jours de repos » par l’ajoute : « ni de contribuer à son financement ». Cette ajoute serait aussi nécessaire si un impôt volontaire pour les communautés religieuses était introduit, afin de protéger toute personne contre d’éventuelles pressions.

5. La tradition comme légitimation ?

A propos de l’article 106 de la Constitution (traitements des ministres du culte), les experts concèdent que « sur le principe (…) il s’agit d’un choix politique. » Mais en ajoutant aussitôt : « La tradition et l’histoire du Grand-Duché plaident néanmoins pour le maintien d’une forme de soutien des communautés cultuelles. » Voilà un étrange raisonnement de la part d’experts pourtant hautement qualifiés. En matière de droits humains, de droits fondamentaux, du principe de non-discrimination, il nous semble généralement admis que la « tradition » ne saurait suffire comme légitimation. Où en serions-nous avec l’évolution des droits de l’homme, et qu’en serait-il de notre combat pour ces droits si on pouvait leur opposer la « tradition ». Or, peut-être à la différence du groupe des experts, nous tenons l’impartialité de l’Etat en matière de conviction pour un droit fondamental.

6. Enseignement : un cours unique de philosophie pratique et civique

Nous estimons que la situation actuelle en matière d’instruction religieuse est intenable pour deux raisons au moins : elle privilégie indûment l’Eglise catholique, et elle produit (dès leur plus jeune âge) une ségrégation inutile et nuisible des enfants en raison de leur croyance et/ou adhésion à une communauté religieuse.

Là encore, le groupe d’experts nous surprend. « Les cours d’enseignement religieux (…) sont, comme nous l’avons signalé, bien suivis par les élèves luxembourgeois », comme si le nombre seul pouvait justifier le maintien d’une situation discriminatoire. Par ailleurs, n’aurait-on pas informé les experts qu’avant la suppression de la « troisième option », les élèves désertaient progressivement les deux cours d’instruction religieuse et de formation morale et sociale.

Nous regrettons fortement que ni dans la réforme de l’école fondamentale ni dans celle des lycées, le gouvernement n’ait osé toucher au tabou de l’instruction religieuse. Nous proposons un cours unique, obligatoire, pour tous les enfants dès l’école fondamentale, un cours de « philosophie pratique et d’éducation citoyenne ». Nous préférons une appellation de ce genre à celle d’une « éducation aux valeurs » qui suggère une sorte d’enseignement doctrinal de valeurs et de normes, alors que, à notre avis, il s’agit précisément d’apprendre la réflexion critique, qui doit questionner aussi la légitimation de normes – sans tomber dans un relativisme douteux. Le cours doit se positionner positivement sur le fondement essentiel de la société démocratique : les droits humains (que l’Eglise catholique ne reconnaît toujours pas dans leur intégralité).

Ce cours pourrait inclure des informations et des réflexions sur le « phénomène religieux », l’histoire et la sociologie des religions, leur étude comparative (conformément à la Recommandation 1720 (2005) du Conseil de l’Europe) – mais sans exclure les pages sombres, les dangers du fanatisme religieux, ni la critique des religions…D’ailleurs tout n’est pas à inventer : des projets de programmes de cours unique ont été élaborés, sont au moins partiellement appliqués dans les cours de formation morale et sociale, et peuvent donc constituer une base utile pour l’introduction d’un cours unique généralisé.

A propos de l’enseignement, nous constatons que la question de l’enseignement confessionnel privé n’est guère abordée – alors que son financement public mérite toujours au moins d’être questionné. Il n’est pas normal qu’un contribuable non-croyant participe au financement d’écoles confessionnelles.


7. Cérémonies publiques

Aucune action publique, aucune cérémonie publique, à quelque niveau que ce soit (Etat, communes…), et à quelque occasion que ce soit ne devrait être officiellement lié à une cérémonie religieuse. Les pouvoirs publics devraient avoir l’obligation d’organiser pour ces occasions des cérémonies non religieuses. Cela vaut pour la fête nationale, autant que pour des commémorations publiques, les cérémonies de deuil ou des activités scolaires… Il va de soi que toute communauté religieuse aura toujours le droit d’organiser sous sa propre responsabilité des cérémonies ou autres manifestations parallèles.

 

“On ne peut mettre sur le trottoir ceux qui construisent nos routes” : communiqué de David Wagner

L’annonce du Ministère de la Famille de ne pas reconduire le bail de 14 travailleurs portugais dans un des “Foyers des travailleurs” qu’il gère à Bonnevoie est un scandale. De fait, à partir du 31 décembre 2012, en plein hiver, ces personnes devront trouver un autre logement. L’argument avancé par le ministère tient à l’afflux massif de réfugiés arrivant au Luxembourg et qu’il faut loger.

“Cette logique est perverse”, affirme David Wagner, co-porte-parole de déi Lénk, “il est inacceptable que le gouvernement instrumentalise la détresse des uns contre celle des autres”.
Les locataires de ces foyers sont des travailleurs qui exercent leur profession dans un des secteurs les plus précaires. Payés au salaire social minimum non qualifié, ils doivent souvent faire face au chômage et aux licenciements. Dans ces conditions, trouver un logement sur le marché de l’immobilier, relève presque de l’impossible. Plus de la moitié de leurs salaires seraient engloutis pour payer le loyer ne serait-ce que d’un petit studio.

Quant à la difficulté de loger les personnes cherchant refuge dans notre pays: depuis des années, des associations d’aide aux réfugiés dénoncent l’absence d’un nombre adéquat de logement et l’inaction du gouvernement en la matière. Au lieu de mettre des personnes à la rue pour en loger d’autres, le gouvernement ferait bien de lancer un vaste plan de constructions de logements pour ses propres citoyens ainsi que pour accueillir les personnes fuyant leur pays dans la détresse.

Cette situation illustre l’échec absolu de ce gouvernement et des gouvernements précédents dans leur politique du logement. Au Luxembourg, se loger décemment devient quasiment impossible pour les citoyens, luxembourgeois ou non luxembourgeois, qui travaillent pour des salaires modestes ou moyens.

Mais afin d’éviter que les 14 personnes concernées par la non reconduction du bail au foyer de Bonnevoie ne se retrouvent dans le dénuement, David Wagner, en sa qualité de conseiller communal de Luxembourg, a adressé une question au conseil échevinal afin de lui demander de quelle manière la capitale pourrait venir en aide à ces personnes au cas où le gouvernement échouerait à leur trouver une alternative adéquate. “Le Luxembourg doit se montrer solidaire des travailleurs. On ne peut mettre sur le trottoir ceux qui construisent nos routes.”

(Communiqué par David Wagner, co-porte-parole de déi Lénk)

Question de David Wagner au conseil échevinal

Urteil „Pussy Riot“ – eine perfide Allianz zwischen Kirche und Staat

Am vergangenen Freitag wurde die russische Punkband Pussy Riot zu zwei Jahren Straflager wegen „Rowdytum aus religiösem Hass“ verurteilt. Auslöser hierfür war ein sogenanntes „Pussy-Gebet“ in der Moskauer Christ-Erlöser-Kathedrale, in welchem die Band die Muttergottes darum bat, Putin aus dem Amt zu jagen.

Kirche und Staat sind in Russland eng miteinander verflochten: Patriarch Kyrill, Vorsteher der russisch-orthodoxen Kirche wird nicht selten als „Moralminister Putins“ bezeichnet. So korrigiert Kyrill zum Beispiel die Lehrpläne staatlicher Schulen. Des weiteren existieren zahlreiche Verträge über die Zusammenarbeit mit Ministerien in Bildungseinrichtungen, Kasernen, Krankenhäusern usw. zwischen dem Moskauer Patriarchat und den Ministerien der Putin-Regierung.

Wie gefährlich die Verschränkung von Kirche und Staat werden kann, zeigt das harte, religiös motivierte Gerichtsurteil gegen Pussy Riot. Die perfide Allianz zwischen Kirche und Staat ist zwar nicht der einzige Grund, weswegen Regierungskritiker in Russland mundtot gemacht werden sollen, allerdings trägt sie in nicht unerheblichem Maß dazu bei, dass sich das Land von Demokratie und Rechtsstaatlichkeit wegbewegt. Fast schon symbolträchtig ist in diesem Hinblick Kyrills Aussage, die Wiederwahl Putins sei ein „Wunder Gottes“. In Wirklichkeit war sie das Resultat eines wenig demokratischen Prozesses.

Wir fordern unsere Regierung auf, gegen diese Missachtung rechtsstaatlicher Prinzipien zu protestieren.

Fin des droits de l’homme ? Lettre ouverte de notre député André Hoffmann

Lettre ouverte à Monsieur le Premier Ministre

Monsieur le Premier Ministre,

D’emblée, je vous avoue que je n’en crus pas mes yeux lorsque j’ai lu votre réponse à ma question parlementaire sur le sort douloureux du citoyen tunisien Salmi Taoufik Kalifi, expulsé, arrêté, torturé… Cette réponse témoigne d’une telle inconscience, d’une telle froideur pour les souffrances de ce citoyen expulsé de notre pays, et d’un tel mépris des droits de l’homme que j’ai de la peine à croire que vous l’ayez lue avant de la signer.

Après une perquisition assez brutale dans les milieux musulmans du Luxembourg en 2003, Monsieur Taoufik, de double nationalité tunisienne et bosniaque, fut arrêté et accusé d’activités ou d’intentions terroristes, mais sans inculpation, sans production de preuves. Sa demande d’asile ayant été rejetée, il fut expulsé de force vers la Tunisie. Or, nul ne pouvait ignorer, en 2003 déjà, que la Tunisie était loin d’être vraiment un Etat de droit et que les droits de l’homme n’y étaient pas garantis . Et en effet, Monsieur Taoufik fut arrêté immédiatement à l’aéroport de Tunis, torturé, sa famille fut poursuivie, en 2006 il fut condamné par un tribunal militaire à 6 ans de prison, libéré mais sous surveillance en 2009. Vraiment libre, l’on peut dire, depuis la chute du régime en Tunisie, il déclare dans le reportage récent d’un hebdomadaire luxembourgeois qu’il souffrira toujours des séquelles de la persécution et de la torture et qu’il exigera réparation de l’Etat luxembourgeois, qui est aussi responsable, à ses yeux, de ses souffrances.

A ce sujet, je me suis donc permis de demander au gouvernement de rouvrir le dossier et de répondre à un certain nombre de questions précises. Or, vous n’y répondez pas du tout ou de façon évasive – et parfois avec une insensibilité choquante.

Quelles sont les raisons qui ont conduit aux perquisitions, aux arrestations et à l’expulsion de Monsieur Taoufik en 2003? D’où émanaient les fausses informations? Le gouvernement s’obstine à occulter les sources. Quel était le rôle du Service de renseignement luxembourgeois, ou de Services secrets d’autres Etats? Y eut-il une implication directe ou indirecte des autorités tunisiennes ou des services secrets du régime? Je ne saurais accepter que l’on se réfugie derrière « la sécurité extérieure de l’Etat », comme vous l’avez fait en 2003. Si le gouvernement ne répond pas de façon convaincante à cette question, la modeste autocritique concernant les relations avec le régime tunisien perd sensiblement de sa crédibilité.

Pourquoi n’a-t-on pas procédé à une inculpation de Monsieur Taoufik au Luxembourg, avec la garantie d’un procès selon les normes de l’Etat de droit ? Pas de réponse.

Le refus de la demande d’asile de Monsieur Taoufik était-il justifié par la situation en Tunisie? Le rejet du recours était-il dû à l’impartialité de la justice ou à l’intransigeance du gouvernement et à une méconnaissance de la situation des droits de l’homme dans ce pays ? Ou la question des droits de l’homme était-elle considérée comme secondaire par rapport à la menace terroriste réelle ou imaginaire et les bonnes relations avec des régimes arabes supposer la combattre? Si tel était le cas, pourquoi ne pas l’avouer aujourd’hui et en tirer explicitement les leçons pour demain?

Après l’expulsion, le gouvernement s’est-il intéressé du sort de Monsieur Taoufik ? Est-il intervenu auprès des autorités tunisiennes pour le respect des droits de l’homme ? Votre réponse: « Le Luxembourg n’a pas d’emprise sur le déroulement des procédures judiciaires dans lesquelles Monsieur Kalifi a pu être impliqué en Tunisie ». Je n’arrive pas à croire qu’on entende se libérer à si bon prix de son engagement pour les droits de l’homme ! Avez-vous bien saisi la signification d’une telle formule pour la réaction à toute violation des droits de l’homme ou des normes de l’Etat de droit – ici ou ailleurs – hier, aujourd’hui et demain ? « Pas d’emprise » ?!

Par rapport aux souffrances de Monsieur Taoufik, la réponse du gouvernement n’exprime aucun regret, aucune excuse, n’assume aucune responsabilité, n’ouvre aucune perspective d’une réparation morale voire matérielle.

Par rapport au droit d’information du citoyen luxembourgeois, elle laisse transparaître une insouciance affligeante.

N’ayant pas perdu tout espoir, je me permets de réitérer ma demande: rouvrez le dossier, donnez toutes les informations sur ce qui s’est passé et pourquoi, acceptez le principe d’une réparation au moins morale.

En vous remerciant d’avance, je vous prie d’accepter, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma très haute considération.

André Hoffmann
Député

Question parlementaire concernant les enseignements et les actions de réparation suite aux traitements inhumains subis pas un citoyen tunisien expulsé du Luxembourg

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 81 du règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre à Monsieur le Premier Ministre, Ministre d’Etat ainsi qu’à Messieurs les Ministres de la Justice et de l’Immigration la question parlementaire suivante :

Après une vaste opération de police le 31 mars 2003 et des perquisitions dans les milieux musulmans au Luxembourg, Monsieur Salmi Taoufik Kalifi, ayant la double nationalité tunisienne et bosniaque, fut arrêté et accusé d’appartenir à un réseau islamiste terroriste. Pourtant, on ne sortit aucune preuve des activités criminelles présumées. M. Taoufik fut  expulsé le 4 avril 2003 vers la Tunisie.  Un avis détaillé de la Commission  Consultative des droits de l’homme de décembre 2003 a fortement critiqué l’opération de police, l’expulsion – et le manque de collaboration des instances responsables pour son enquête. A une question parlementaire du député Serge Urbany du 6 août 2003 : « Le Gouvernement estime inopportun de répondre » (Réponse du 17 septembre 2003), en raison notamment de « la protection des secrets intéressant la sécurité extérieure de l’Etat ».

Les violations des droits de l’homme par le régime tunisien étaient déjà bien documentées par des ONG comme Amnesty international, et les dangers que l’expulsé devait encourir auraient dû être connus. Et en effet, Salmi Taoufik fut arrêté à l’aéroport par la police tunisienne, détenu au secret, longuement torturé, et finalement condamné en 2006 par un tribunal militaire à 6 ans de prison. Sorti de prison en 2009, il restait pourtant sous surveillance de la police. Le reportage récent dans un hebdomadaire luxembourgeois rappelle les souffrances subies par Salmi Taoufik et sa famille et leurs séquelles («Folter auf Lebenszeit ») et précise que celui-ci entend demander des comptes aux responsables – inclusivement à l’Etat luxembourgeois.

Je voudrais donc prier Messieurs les Ministres de répondre aux questions suivantes :

1. Le Gouvernement est-il prêt à rouvrir le dossier et fournir toutes les informations concernant les perquisitions et les expulsions de 2003 ? Et notamment :

2. Y eut-il des inculpations, des condamnations – respectivement des dédommagements de familles « perquisitionnées » ?

3. D’où émanaient les informations concernant le prétendu réseau islamiste ?

4. Qui disposait de quelles preuves concernant ce réseau ?

5. Les autorités luxembourgeoises ont-elles collaboré dans cette affaire avec les autorités tunisiennes, et si oui, en quoi consistait cette collaboration ?

6. Pourquoi le ou les suspects ne furent-ils pas soumis à la juridiction nationale ?

7. Après l’expulsion et les premières informations faisant état de la détention et des tortures, le Gouvernement est-il intervenu auprès des autorités tunisiennes, si oui, par quels moyens, et avec quels résultats ?

8. Le Gouvernement envisage-t-il une réparation morale et matérielle des torts affligés à Monsieur Salmi Taoufik et sa famille ?

9. La réparation morale éventuelle inclura-t-elle une enquête fournie des événements de 2003, dont les résultats seraient accessibles aux personnes concernées et au public ?

10. Actuellement, un ressortissant de la République Démocratique du Congo, défenseur des droits de l’homme, craignant pour sa sécurité et sa vie dans son pays d’origine, en est – après deux refus – à sa troisième demande d’asile. Les enseignements de l’affaire Salmi Taoufik ne devrait-elle pas inciter à plus de circonspection en ce qui concerne le traitement de telles demandes ?

En vous remerciant d’avance, Monsieur le Président, ainsi que Messieurs les Ministres, je vous prie de bien vouloir accepter l’expression de ma très haute considération.

André Hoffmann

-> Réponse

 

Question parlementaire concernant les associations agréées pour ester en justice

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 79 du Règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre à Monsieur le Ministre de la Justice la question parlementaire suivante:

La loi du 19 juillet 1997 sur l’incrimination de racisme dispose, en son article VI, que (( toute association, d’Importance nationale, dotée de la personnalité morale et agréée par le ministre de la Justice peut exercer les droits reconnus à la partie civile” et donc ester en justice si les intérêts collectifs pour lesquels elle s’engage sont en cause.

La loi du 6 décembre 2006 sur l’égalité de traitement et l’interdiction des discriminations reprend le même droit pour” toute association sans but lucratif d’Importance nationale dont l’activité statutaire consiste à combattre la discrimination (…) et qui a été préalablement agréée par le ministre de la Justice. “

Les deux lois précisent que l’action en justice des associations agréées requiert, quand il s’agit de faits portant préjudice à des personnes considérées individuellement, l’accord explicite des personnes victimes de ces faits.

Il serait donc utile que le public, et notamment les victimes ou les victimes potentielles connaissent les coordonnées des associations agréées par le ministre de la Justice, soit pour se faire conseiller, soit pour défendre leurs intérêts.

Je voudrais donc prier Monsieur le Ministre de répondre aux questions suivantes:

1. Quelles sont les associations agréées au titre de la loi de 1997 et celles agréées au titre de la loi de 2006 ?

2. Puisque les deux lois énumèrent (à juste titre) les différentes formes de discrimination, quels sont les motifs de discrimination couverts par les agréments respectifs?

3. le ministre de la justice aurait-il aussi refusé globalement ou partiellement des demandes d’agrément soumises par des associations, et sI oui, quels ont été les motifs de ce refus?

En vous remerciant d’avance, Monsieur le Président, ainsi que Monsieur le Ministre, je vous prie d’accepter l’expression de ma très haute considération.

André Hoffmann

-> Réponse

logo European Left logo GUE/NGL logo Transform! Europe