Quatre locatrices, des femmes âgées de 66, 84, 86 et 92 ans, cette dernière ayant habité dans ce logement depuis 50 ans, sont menacés d’expulsion à Merl pour cause de rénovation.
Sur arrière-fond de spéculation immobilière et foncière, le bâti ancien est souvent remplacé par des constructions nouvelles ou rénovées, qui se vendent à prix d’or et dont le loyer dépasse généralement les moyens des anciens locataires. Ceci à plus forte raison que l’exposition au risque de pauvreté augmente constamment, touchant désormais plus d’un résident sur cinq, et que le loyer moyen excède les 50% du salaire minimum brut.
On note une croissance importante des expulsions des locataires de leur logements au Luxembourg ; la réponse à une question parlementaire les a chiffrées à 15,5 par mois entre avril 2023 et septembre 2024.
Dans ce contexte, déi Lénk Stad attire une nouvelle fois l’attention sur la situation désolante en matière de logement abordable en Ville et dans le pays en général ainsi que sur le manque de protection des locataires en cas de démolition et de rénovation importante.
La part des logements sociaux est tout à fait insuffisante pour faire obstacle à la montée insolente des loyers, puisqu’elle atteint à peine 2,5 % du parc immobilier du pays. La Ville de Luxembourg fournit certes des efforts pour agrandir son parc de logements sociaux, mais ces efforts ne correspondent nullement aux besoins.
Il est évidemment indispensable que la Ville apporte son aide à toute personne touchée par une expulsion de son logement et en substance aux quatre locatrices de Merl.
Mais au-delà de cette aide d’urgence,
– la Ville doit construire massivement des logements sociaux locatifs, accessibles au public à revenu modeste . déi Lénk Stad a demandé la mise en place de 5.000 logements sociaux supplémentaires à Luxembourg-Ville jusqu’en 2029, ce qui porterait le pourcentage des logements sociaux à 10% du parc immobilier total en ville. Au vu des réserves et des excédents budgétaires de l’ordre de 1,2 milliards d’euros dont dispose la Ville de Luxembourg actuellement et du remboursement par l’Etat, de 75 % du coût des logements sociaux, un tel projet serait financièrement gérable. La Ville ne devrait pourvoir qu’au préfinancement au moyen de ses réserves et excédents amplement suffisants.
– la Ville doit taxer les logements vides ainsi que les terrains constructibles.
– la Ville doit agir contre la spéculation foncière via un impôt foncier progressif, tout en excluant le domicile principal.
Au niveau national, il faut entre autres
– réintroduire une trêve hivernale destinée à protéger les locataires d’une expulsion,
– protéger d’une expulsion les personnes âgées et malades, ainsi que les familles pauvres,
– lier la démolition de logements existants au relogement des locataires par les soins des propriétaires,
– créer un service national d’information et de soutien juridique gratuit pour les locataires .
Le droit au logement est un droit humain fondamental que la main publique doit soutenir par tous les moyens au lieu de l’abandonner aux forces du marché ! Luxembourg, le 30 janvier 2025 Communiqué par déi Lénk Stad