Demande de mise à l’ordre du Jour de la Commission des Finances et du Budget d’un éventuel paiement pour règlement de la BCEE

Monsieur le Président,

Je vous saurais gré de bien vouloir demander à Monsieur le Président de la Commission des Finances et du Budget de mettre à l’ordre du jour d’une prochaine réunion de ladite commission un point relatif aux rapports de presse évoquant un paiement pour règlement de la Banque et Caisse d’Epargne (BCEE) en faveur du Land de Rhénanie-Palatinat. Nous vous saurions également gré de bien vouloir demander à Monsieur le Ministre des Finances d’assister à cette réunion.

Selon un article du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, paru dans son édition du 04 octobre, la BCEE aurait accepté d’effectuer un paiement pour règlement à hauteur de 14 millions d’euros à une administration fiscale du Land de Rhénanie-Palatinat dans le cadre d’une investigation judiciaire portant sur complicité à l’évasion fiscale. Etant donné que la BCEE est un Etablissement public autonome, dont le  Conseil d’administration compte en son sein plusieurs représentants de l’Etat, cette information, si elle s’avère véridique, suscite d’importantes interrogations par rapport à une éventuelle coresponsabilité de l’Etat luxembourgeois dans des pratiques présumées illégales.

Ainsi, nous aimerions demander à Monsieur le Ministre de donner de plus amples explications aux membres de la Commission des Finances et du Budget concernant ces rapports de presse et toute autre poursuite judiciaire éventuelle lancée par une administration étrangère à l’encontre de la BCEE.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma parfaite considération.

David Wagner

Député

PdL 6929 – Fonds d’Investissement Alternatif Réservé (FIAR)

Em wat geet et am Gesetzprojet?

Mat deem Gesetz gëtt eng nei Form vun Investmentfong fir professionell Investisseuren an d’Liewe geruff: de Fonds d’Investissement Alternativ Réservé (FIAR). Dës nei Zort vu Fongen huet 2 Haaptcharakteristiken: E Minimum u Contrainten an e Minimum u Kontroll.

De FIAR wäert dee Vehikel hei zu Lëtzebuerg sinn, deen déi gréisste Flexibilitéit opweist, wann et ëm d’Strukturéierung geet, dat heescht datt et deen ass, mat deem am mannste Contraintë verbonne sinn. Donieft ginn d’FIAR net méi direkt vun der lëtzebuerger Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF) kontrolléiert. D’CSSF huet bis elo souwuel d’Manager vun de Fongen, am Kader vun der europäescher Direktiv GFIA, wéi och d’Fonge selwer, am Kader vun der nationaler Gesetzgebung kontrolléiert. Déi nei FIAR, déi mat dësem Gesetz geschafe ginn, sollen elo net méi direkt kontrolléiert ginn, mä just nach d’Manager.

Wat ass wichteg?

Datt d’Acteure vun der Finanzplaz sech hir eege Gesetzer schreiwen, ass jo kee Geheimnis. An deem heite Fall ass et awer besonnesch flagrant, well en Affekotebüro an enger Newsletter schonn Detailer aus dem avant-projet de loi bekannt ginn huet, är datt en iwwerhaapt vum Regierungsrot decidéiert gouf.

D’Flexibilitéit an der Strukturéierung vun engem FIAR, déi als grouss Errungenschaft verkaf gëtt, bréngt virun allem Intransparenz mat sech. Doduercher ginn déi nei FIAR zu engem formidabelen Instrument fir Steiervermeidung a fir aner Magouillen. Dat och virun allem fir US-Investisseuren, well déi nei FIAR opgrond vun hirer Flexibilitéit an der Strukturéierung sech perfekt dozou eegnen, amerikanesch Steiernischen auszenotzen.

Donieft ginn déi nei FIAR net méi direkt kontrolléiert ginn, mä just nach d’Manager. Déi Manager setzen awer net ëmmer hei zu Lëtzebuerg, bei den alternative Fonge setzen déi esouguer meeschtens am Ausland. An deem Fall huet Lëtzebuerg also iwwerhaapt keng Kontroll méi, well dann d’CSSF weder vis-à-vis vum Investmentfong, nach vis-à-vis vum Manager kompetent ass.

Mir mussen dann hoffen, datt an deem Land, wou de Manager ugemellt ass, tatsächlech esou kontrolléiert gëtt, wéi dat virgesinn ass. A mir mussen drop hoffen, datt d’Depositairen hei zu Lëtzebuerg just mat vertrauensvolle Leit zesumme schaffen. Dat sinn awer zwou ganz riskéiert Hypotheesen, wéi een dat an der Vergaangenheet schonn huet misse feststellen.

Wéi hunn déi Lénk gestëmmt?

Dogéint! No der Finanzkris 2008-2009, déi ganz Europa destabiliséiert a Millioune Leit an d’Aarmut gedriwwen huet, hunn d’Politiker grouss Riede gehalen iwwert d’Necessitéit, d’Finanzwelt vill méi streng ze reguléieren. Déi Sonndesrieden si laang passé, elo geet et erëm an déi ëmgedréite Richtung: D’Reguléierung gëtt erëm iwwerall zréck gefuer. Wann et dann déi nächste Kéier kraacht am internationale Finanzsystem – an dat ass just eng Fro vun der Zäit – da wäerten dës FIAR déi éischt sinn, déi Problemer maachen.

D’Gesetz gouf ugeholl mat 58 Jo-Stëmme géint 2 Nee-Stëmme vun déi Lénk. All d’Dokumenter iwwer dëst Gesetz sinn HEI ze fannen.

Entre colonie et ancien régime

Cela fait un mois jour pour jour qu’un consortium de journalistes internationaux ont dévoilé plus de 500 décisions anticipées, dites « Tax rulings », suite à une fuite de la société PwC. Un mois que le Luxembourg subirait, selon les dires de nos dirigeants, une attaque en règle qui, selon certains, viserait à annihiler purement et simplement son existence. Les communicants de la place financière ont rapidement riposté par une théorie du complot suggérant que l’attaque visait « l’un des nôtres », le président fraichement élu de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Faire appel à la fibre patriotique du peuple afin de protéger les intérêts des puissants n’a rien de nouveau.

Dans son ouvrage « La richesse cachée des nations », Gabriel Zucman qualifie le Luxembourg de « colonie de l’industrie financière ». Un ouvrage par ailleurs remarquable, probablement le seul décrivant les contradictions sociales du Luxembourg avec tant de justesse, comme si l’auteur y avait passé sa vie. Le terme « colonie » est fort : il nous rappelle l’exploitation crasse de populations africaines, asiatiques ou américaines par les puissances européennes. Mais il est correct dans le sens qu’une colonie constitue un territoire destiné à servir des intérêts étrangers à la population locale.

A cela, on nous rétorquera que la population luxembourgeoise a bien vécu et continue de bien vivre de sa place financière et de ses spécificités fiscales. Certes, on ne peut nier le rôle de la place financière dont la contribution s’élève à environ un tiers du PIB – il conviendrait toutefois de faire le tri entre les activités d’investissement et d’assurance légitimes et le poids des différentes niches fiscales. Et ne pas oublier non plus le rôle joué par les acquis du salariat et de ses organisations – les systèmes de redistribution ne furent pas octroyés magnanimement par les barons de la sidérurgie ou les maîtres de la finance.

Le mantra auquel nous faisons actuellement face est celui de l’inévitable concurrence fiscale. La question que nous posons à ses défenseurs, dont le Premier Ministre, c’est de savoir ce que cela rapporte réellement. Non pas aux bénéficiaires d’« optimisations fiscales », mais à l’ensemble de la société – la seule chose qui compte. Ne nous racontons pas d’histoires : que produisent ces « produits », comme les représentants de la Place les intitulent, à part la possibilité pour le capital et ses détenteurs de s’exonérer de leur devoir de participation financière à la société ?

On peut se poser la question alors que le gouvernement luxembourgeois accable sa population de mesures d’austérité dans un contexte de crise provoqué justement par les bénéficiaires d’optimisations fiscales. La population luxembourgeoise profite en réalité de moins en moins de sa Place, qui constitue un monde à part, car il ne s’agit pas d’une place financière « luxembourgeoise », mais d’une place financière « au Luxembourg ». Nous avons beau être un paradis fiscal pour les multinationales, nous ne sommes pas un paradis pour les salariés qui cherchent à se loger, pour les jeunes dont près de la moitié doivent se satisfaire de contrats à durée déterminée (donc précaires), si ce n’est le chômage galopant. Actuellement, les deux-tiers de la charge fiscale est portée par les ménages. Cette charge risque d’augmenter. Car « grâce » à la concurrence fiscale, au Luxembourg comme ailleurs, nous revenons à une situation d’ancien régime où le seul tiers-état supportait la charge fiscale. Ce qui s’est finalement soldé par une révolution.

David Wagner

L’auteur est porte-parole de déi Lénk

Le tax ruling: la position de déi Lénk

Pressedossier von déi Lénk (de)

Dossier de presse de déi Lénk (fr)

#LuxLeaks: Questionnaire interactif sur le ‘tax-ruling’

Suite aux révélations dans le cadre de LuxLeaks, la commission des finances de la Chambre des Députés discutera le 5 décembre 2014 le ‘tax-ruling’, le fonctionnement, l’envergure, les problèmes et la responsabilité politique. A cette occasion, la commission établira un échéancier, pour voir ce qui sera clarifié à quel moment et avec quels moyens. Afin de préparer ce débat, nous avons établi un questionnaire, qui se veut de reprendre toutes les questions que tout un chacun se pose dans ce contexte.

Questions concernant la pratique du tax-ruling au Luxembourg (version définitive)

I. L’inventaire des décisions anticipatives

1)             Est-ce qu’il existe un inventaire complet des décisions anticipatives («renseignements qui lient l’administration» ou ‘tax-rulings’) effectuées ou signées par l’Administration des Contributions directes du Grand-Duché de Luxembourg (ACD)? Sur quelles données renseigne cet inventaire? Au cas où un tel inventaire complet n’existe pas, ne serait-il pas urgent et opportun de l’établir et d’y joindre tous les documents signés et à la base de telles décisions anticipatives?

2)             Quelle est le nombre de décisions anticipatives effectuées – par année – depuis l’édition de la circulaire L.G./N.S. no 3 du 21 août 1989? Quel est le nombre par mandataire (par année)?

3)             Combien d’agents de l’ACD ont signé de telles décisions anticipatives et quels étaient leur fonction? S’agit-il uniquement d’agents du bureau d’imposition sociétés VI ou bien d’autres bureaux ont-ils également signé des décisions anticipatives? Dans l’affirmative, de quels autres bureaux s’agit-il et quelle est la répartition du nombre de décisions signées par les différents bureaux? Combien d’agents étaient en charge des décisions anticipatives dans les différents bureaux, dont le bureau sociétés VI?

4)             Quel est le nombre de décisions communiquées à des autorités ou instances d’autres pays (lesquels), européennes ou internationales (lesquels)? S’agit-il de renseignements sur demande, de demande d’aides d’instances judiciaires ou autres et comment se répartit le nombre total sur les différentes provenances de demandes? Le Luxembourg a-t-il répondu positivement à ces demandes? Si non, pourquoi pas et dans quels cas?

II. L’envergure financière

5)             Quel est le total annuel des impôts perçus par des entreprises ayant bénéficié d’une décision anticipative? Comment ce montant se répartit-il sur les entreprises déjà installées au Luxembourg avoir reçu une décision anticipative et celles s’étant installées suite à une décision anticipative?

6)             Quelle était, pour les entreprises concernées, la base d’assiette de départ imposable avant la prise en compte des différentes dispositions de la loi sur les impôts de revenus (LIR) qui ont permis de réduire cette assiette? Quelle sont les 50 ou 100 entreprises principalement concernées (par montant décroissant des bases d’assiette de départ) et quelle est jusqu’ici la somme, par année, de cette base d’assiette avant déduction?

7)             Quelles sont, pour ces 50 ou 100 sociétés concernées, les montants non-imposés suite aux déductions proposées par les mandataires et accordés par l’ACD? Quel est le total de ces montants non-imposés par année?

8)             Quels sont les impôts que les sociétés concernées auraient dû payer en l’absence de décisions anticipatives et quels sont les impôts que ces sociétés auraient dû payer conformément à ces décisions anticipatives? Quelles sont les sommes réellement perçues par l’ACD et comment expliquer d’éventuels écarts?

9)             Quels sont les pays/Etats concernés par ce transfert de l’imposition au Luxembourg et dans quelle grandeur d’ordre?

10)         Ne serait-il pas opportun d’inclure toutes les décisions anticipatives dans un registre public et d’y joindre les documents signés ou à la base de ces décisions?

III. L’emploi concerné directement

11)         Combien de personnes ou d’ETP (équivalents plein temps) sont en charge des rulings auprès des mandataires (‘Big Four’ et autres consultants/cabinets)?

12)         Combien d’autres emplois sont directement liés à la gestion des sociétés implantées au Luxembourg sur base d’un ruling?

IV. La base légale

13)         Quelles sont les principales dispositions légales (dites «niches fiscales») qui permettent aux sociétés concernées de réduire leur charge d’impôts au Luxembourg?

14)         L’article 99 de la Constitution du Grand-Duché dispose qu’«aucun impôt au profit de l’Etat ne peut être établi que par une loi.» Quelle est la base légale des décisions anticipatives au Luxembourg (veuillez bien préciser les lois et les articles en question)? Au cas où la pratique des décisions anticipatives n’est pas établie par une telle loi, n’est-elle pas contraire à ces dispositions constitutionnelles?

15)         Une circulaire du directeur ne suffit certainement pas à légaliser la pratique des décisions anticipatives. Or, la circulaire en question (circulaire L.G./N.S. no 3 du 21 août 1989) précise expressément que «des renseignements à l’effet de lier l‘administration ne sont pas fournis dans les où la préoccupation d’obtenir un avantage fiscal est le souci primordial (p. ex. l’examen de schémas aux fin d’épargner des impôts dits „Steuersparmodelle“, (…))» : Combien de décisions anticipatives répondent réellement à cette exigence ? Est-ce que la plupart des décisions anticipatives n’ont-elles pas justement été opérées dans le souci primordial d’obtenir un avantage fiscal dit „Steuersparmodell“?

16)         L’article 101 de la Constitution du Grand-Duché précise: «Il ne peut être établi de privilège en matière d’impôts. Nulle exemption ou modération ne peut être établie que par une loi.» En fait qu’une aristocratie financière bien établie bénéficie du privilège de décisions anticipatives, n’est-elle pas contraire à cette disposition constitutionnelle?

17)         L’article 29 de la loi générale des impôts modifiée du 22 mai 1931 («Abgabenordnung»), dispose: „Die Vorsteher (der Steuerkontrollstellen) haben darauf zu halten, dass die Steuern in ihrem Bezirk nach dem Gesetz verwaltet und alle Steuerpflichtigen gleichmässig behandelt werden.“ Les décisions anticipatives ne sont-elles pas en elles-mêmes contraires à cet article général, qui ne prévoit aucune dérogation ou exception?

18)         La pratique des décisions anticipatives a-t-elle respecté le principe du traitement égal, qui est inscrit aussi bien dans le traité européen que dans l’article 29 de la loi générale des impôts luxembourgeoise?

19)         Est-ce qu’un traitement inégal ne constitue pas une aide d’Etat dans le sens de l’article 108 du Traité de l’union européenne?

20)         Quels sont les pays européens qui pratiquent le ‘tax-ruling’ et comment est réglée cette pratique dans les autres pays?

21)         Quelles sont les (principales) niches fiscales qui existent dans d’autres pays de l’Union Européenne et au-delà?

22)         Quelles sont les dégâts que les Etats se causent mutuellement avec ces niches fiscales et le dumping fiscal? Est-ce que le chiffre avancé très souvent, y inclus par des institutions européennes, de mille milliards d’Euros qui échapperaient chaque année aux pays européens à cause de la fraude fiscale (et 100 milliards d’Euros pour les pays en développement – plus que les aides au développement!) concernent-ils uniquement la fraude proprement dite ou incluent-ils les montants non-perçus à cause de l’optimisation fiscale? Ne serait-il pas opportun de faire élaborer un rapport complet à ce sujet?

23)         Comment les ministres ayant pris la parole le lendemain de «LuxLeaks» ont-ils pu affirmer que toutes les décisions anticipatives prises sont légales quand ils affirment quelques jours par après que – en vertu de la séparation de la décision politique de celles de l’administration – ils n’ont pas connaissance du contenu des décisions en question?

 

VI. Les antécédents de «LuxLeaks»

24)         A quelle date la fuite de documents relatifs au «tax-rulings» a été constaté par PwC? Quelle sont les initiatives prises par PwC suite à ce constat et dans quel délais ont-ils été prises?

25)         Quand le Gouvernement a-t-il été informé de cette fuite? Quelles initiatives ont été prises par le Gouvernement à cet égard et quand ont-elles été prises? Le Gouvernement était-il conscient de l’envergure de cette disparition de documents sensibles?

26)         Quels étaient les constats et les propositions du député Jeannot Krecké en ce qui concerne la pratique du tax-ruling dans son rapport (original) remis en 1997 au Premier ministre, ministre d’Etat à l’époque?

27)         Quelle était l’idée derrière l’annonce faite suite à la publication d’un certain nombre de documents par la chaine de télévision France2, d’instaurer au sein du Gouvernement un groupe de travail concernant le «tax-ruling»? Quelles étaient les projets exacts du Gouvernement à l’époque? Ont-ils été réalisés? Dans l’affirmative, quels en ont été les résultats? Dans la négative, pour quelles raisons ces projets n’ont-ils pas été mis en œuvre?

28)         Y a-t-il eu des initiatives de l’UE ou de l’OECD par rapport à la pratique des tax-rulings au Luxembourg avant l’année 2014? De quelles initiatives s’agit-il? Quelle était la réaction du Gouvernement luxembourgeois?

29)         Lors de la réception du courrier de l’ICIJ concernant «la publication dans un proche avenir» basée sur «des recherches de 9 mois» concernant «des centaines de tax-rulings par année» («hundreds of complex tax rulings every year») quelle était l’évaluation de l’envergure faite par le ministre ou le ministère des finances? Est-il normal que le Gouvernement n’ait pas été informé par le ministre compétent de l’imminence d’une affaire aussi importante?

30)         Pourquoi M. Jean-Claude Juncker, candidat à la présidence de la Commission européenne, n’a-t-il pas informé le Gouvernement de la réception d’un tel courrier et de l’enjeu de cette affaire pour le Grand-Duché? Avait-il lu les questions et les aurait-il trouvées impertinentes, tel qu’il l’a affirmé à la presse internationale, ou bien les avait-il classées sans les lire, tel qu’il vient de l’affirmer à RTL-Radio Lëtzebuerg dans l’émission «Background» du samedi, 29 novembre 2014? Monsieur Juncker, n’a-t-il vraiment pas d’employés qui auraient lu ce courrier avant qu’il n’ait été classé?

V. Le contrôle politique

31)         Les responsables politiques étaient-ils au courant de l’envergure, de l’évolution (nombre et montants en cause) et des conséquences (dégâts pour d’autres Etats, image du Luxembourg, …) de la pratique des décisions anticipatives?

32)         L’édition de la circulaire L.G./N.S. no 3 du 21 août 1989, était-elle basée sur une initiative de l’ACD ou sur une initiative politique?

33)         Le contenu de cette circulaire avait-il été convenu avec le ministre compétent?

34)         Les ministres successifs ont-ils été tenus informés de l’évolution de la pratique et de l’envergure des décisions anticipatives effectués par l’ACD?

35)         Un ministre responsable ou un autre membre du gouvernement a-t-il mis en question à des moments précis cette pratique et ces conséquences?

36)         Dans quelle mesure les gouvernements successifs et leurs ministres compétents ont-ils été conscients de l’absence de base légale pour ces décisions anticipatives? Qu’est-ce qu’ils ont entrepris pour y remédier?

Questionnaire tax-rulings

circulaire administration des contributions

Für ein gerechtes und wirksames Steuersystem

>>> version française <<<

Der offene europäische Binnenmarkt, der freie Kapitalverkehr und die neoliberale Globalisierung haben seit den 1980er Jahren einen maßlosen Wettbewerb der Steuersysteme ausgelöst, auch zwischen den Mitgliedstaaten der EU. Der herrschende Neoliberalismus hat jede Regulierung und Koordinierung zur Eindämmung des Steuerdumpings verhindert. Die starke Reduzierung der Steuern auf den Gewinnen der großen Konzerne, auf den hohen Einkommen und Vermögen, die Abschwächung der Progressivität haben die Staaten ärmer gemacht und die sozialen Ungleichheiten größer. Die Steuerflucht und die Strategien zur Steuervermeidung haben diese Entwicklung noch verstärkt. Dank zahlreicher Nischen und Ausnahmeregelungen liegen die real bezahlten Steuern – vor allem bei großen Konzernen – weit unter den legalen Steuersätzen. Die Umverteilungsfunktion der Steuern wurde so erheblich geschwächt. Das wachsende Gewicht der indirekten Steuern (vor allem der Mehrwertsteuer) hat diese soziale Regression noch weiter verschärft.

déi Lénk wollen:

1. Ein Weltfinanzregister aufstellen mit allen finanziellen Eigentumstiteln, die im Umlauf sind: Aktien, Obligationen, Derivate usw.
2. Die soziale Funktion des Steuersystems wieder stärken, um eine übermäßige Konzentration des Reichtums, die Akkumulation sozial nutzloser und gefährlicher (Spekulation) finanzieller Ressourcen zu verhindern; um einen starken Sozialstaat zu finanzieren über die Abschöpfung der hohen Einkommen und Vermögen.
3. Dazu eine europaweite Abstimmung zwischen dem europäischem und den nationalen Parlamenten, den Gewerkschaften, Verbraucherorganisationen, NGOs und eine breite öffentliche Debatte anstoßen für eine Strategie konvergierender Steuersysteme, gegen das Steuerdumping.
4. Mit einer europäischen „Steuerschlange“, minimalen Sätzen und breiten Bemessungsgrundlagen eine starke Progressivität der Steuern auf Einkommen, Gewinn, Vermögen und Erbschaften absichern.
5. Aus dem Erlös einer europäischen Finanztransaktionssteuer den europäischen Haushalt speisen und große Infrastrukturarbeiten finanzieren, etwa für den ökologischen Umbau der Industrie, den öffentlichen Transport, erneuerbare Energien usw.
6. Mit einer europäischen Vermögenssteuer die Strukturfonds und die sozialen Maßnahmen der EU finanzieren.
7. Eine europäischen ökologische Steuer auf den Betrieben einführen, um die schädlichen Emissionen zu bekämpfen (CO2-Steuer statt Emissionshandel), die ökologische Transformation und die Maßnahmen gegen den Klimawandel zu finanzieren.
8. Mit der Besteuerung an der Quelle, d.h. am Produktionsstandort, den Fiskaltourismus bekämpfen, also die Verlagerung der Gewinne in die Staaten mit niedrigen Steuern.
9. In das Statut der Europäischen Aktiengesellschaft auch Bestimmungen gegen Strategien der Steuervermeidung einschreiben.
10. Die Aufsicht der Beschäftigten und ihrer Gewerkschaften auch auf die Besteuerung der Betriebe erweitern (wirklich bezahlte Steuern, Verlagerung der Gewinne in Steueroasen, Manipulation der Transferpreise…)
11. Alle Steuernischen, die die Umverteilungsfunktion der Steuern reduzieren, aufdecken und bekämpfen.
12. Gemeinsam kämpfen gegen Steuerflucht und Steuerbetrug, gegen die vielfältigen Ausnahmeregelungen zu Gunsten der reichsten und mächtigsten Personen und Betriebe; der automatische Informationsaustauch ist ein Schritt in die richtige Richtung, aber noch nicht ausreichend: die unterschiedlichen Strategien der „Steueroptimierung“ erlauben immer noch, sich der Steuern zu entziehen.
13. Gegen alle Arten von Steuerparadiesen wo auch immer kämpfen, zum Beispiel den Banken und Betrieben verbieten, Filialen oder Aktivitäten dorthin zu verlagern.

[Dossier] La politique économique en Europe et au Luxembourg

Extrait du Dossier “La politique économique en Europe et au Luxembourg”. Auteurs: Groupe de Travail “Economie” – déi Lénk
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[…]

III. Les alternatives de la gauche à la politique néolibérale en Union Européenne et au Luxembourg

Le 8e plan d’austérité imposé au parlement et aux travailleurs grecs montre jusqu’où les dirigeants de l’Europe sont prêts à aller pour imposer leurs dogmes de politique économique: ni la récession dramatique, ni la misère sociale ne les font reculer devant la cruelle mise sous tutelle de la Grèce. La Grèce devient le laboratoire pour les pires contreréformes qui annulent les acquis du monde ouvrier du XXe siècle et bien des acquis de souveraineté démocratique. Il faudra désormais une mobilisation radicale et unitaire des travailleurs d’Europe pour inverser le cours du continent. Les orientations à prendre sont forcément des orientations de rupture.

Au niveau européen il faudra:
· Inverser la politique d’austérité qui mène à la récession et à l’appauvrissement massif et la remplacer par des plans de relance.
· Faire des réformes fiscales radicales harmonisées pour inverser la répartition des richesses produites, pour empêcher la course au dumping fiscal et assurer un contrôle strict des capitaux entre autre par une taxe substantielle européenne sur les flux.
· Nationaliser les banques et installer un contrôle démocratique sur leur orientation en affaires.
· Faire dans tous les pays un audit de la dette sous contrôle démocratique afin de connaître les créanciers principaux et de détecter les dettes qui peuvent être considérées comme illégitimes.
· Recréer le plein emploi par un partage du travail sur toutes les mains et une réduction continentale et massive du temps de travail.

L’application de cette alternative radicale doit encore être différenciée suivant les situations nationales:
· Les pays lourdement endettés de la zone euro, qui n’ont plus de variables d’ajustement devraient – selon les cas – annuler, réaménager ou renégocier la dette (comme l’Argentine face au FMI).
· Dans les pays largement exportateurs comme l’Allemagne une augmentation conséquente des salaires s’impose. Elle réduirait à la fois les inégalités sociales dans le pays concerné et les inégalités d’échange au sein de l’Union.
· La nationalisation des banques dans des pays comme le Luxembourg ou l’Irlande ne donne un sens que pour les banques qui ont un rôle structurant dans l’économie nationale. La levée du secret bancaire reste un objectif d’intérêt général. Le rôle de la banque centrale européenne doit être redéfini e.a. pour lui permettre d’intervenir directement dans les pays et les banques centrales nationales doivent revenir sous contrôle public.
· Il faut créer un Fonds européen de développement social et solidaire, une sorte de banque publique européenne destinée à faciliter les investissements publics en faveur du développement social et écologique. Il s’agit d’en arriver à un développement harmonieux des différents pays dans une logique égalitaire et de redéveloppement d’une production et d’une économie réelle durable.

Au Luxembourg, les priorités économiques à insérer dans une dynamique européenne de refondation sociale, démocratique et économique seront:
· La redistribution de la richesse créée du capital vers les salaires et les services publics.
· Le développement économique doit se faire sous une influence politique grandissante pouvant assurer une orientation diversifiée et durable au lieu du monolithisme actuel autour de la place financière. Cette orientation doit comporter une lutte contre le démantèlement industriel de la Grande Région et une ré-industrialisation dans l’ensemble du domaine du marché de travail national et transfrontalier suivant des critères de développement des technologies hautes, écologiques et durables.
· Pour le financement du développement il faudra créer un pôle de financement public englobant les banques Dexia-BIL et KBL à nationaliser.
· Le fonds de réserve des pensions doit être investi d’une façon sûre et stable dans des fonds publics opérant notamment dans le domaine de l’urbanisme et de construction massive de logements sociaux. Le fonds doit rester la propriété des retraité(e)s et des salarié(e)s.
· Le système d’éducation doit être développé dans un sens juste et efficace offrant la meilleure formation aux jeunes tant qu’aux adultes en déficit de formation sans négliger les connaissances générales approfondies qui sont à la base de toute réorientation
ultérieure.

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demande d’interpellation de Serge Urbany – relations Luxembourg-Qatar

Exposé de l’interpellation de Serge Urbany, 19 décembre 2012

Texte de l’interpellation, 10 septembre 2012

adressé à Monsieur Laurent MOSAR
Président de la Chambre des Députés
LUXEMBOURG

Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de vous informer que, conformément à l’article 88 du Règlement de la Chambre des Députés, je désire interpeller le Gouvernement au sujet de la nature des relations d’affaires entre le Grand-Duché de Luxembourg et l’Emirat du Qatar et ses conséquences sur la structure économique et l’indépendance du pays.

Je désire notamment avoir des réponses concrètes aux questions suivantes :

Quel est le paquet d’ensemble négocié entre 2009 et 2011 quant aux différents secteurs de l’économie concernés (Cargolux, BIL, KBL, SES, autres ?) avec l’Emirat du Qatar, respectivement ses agences ou fonds d’investissement ?

Est-ce sur base d’un accord exclusif qu’en septembre 2011 il n’y a pas eu d’appel d’offre pour le reprise de la BIL et qu’un fonds d’investissement qatari a été le seul interlocuteur, faisant ainsi baisser fortement le prix de vente, alors que parallèlement le Luxembourg a dû prendre des engagements exorbitants pour garantir la « bad bank » de la Dexia?

Ne peut-on tirer ici un parallèle avec la reprise des actions de la CARGOLUX par le même fonds qatari, sans appel d’offre non plus, suite à un « accord de portage » qui présuppose toujours un donneur d’ordre occulte ? Le donneur d’ordre n’était-il pas constitué par les mêmes autorités ou fonds d’investissement?

Quelles sont les conséquences à prévoir quant aux restructurations dans les secteurs de l’aviation et financier (notamment fusion à prévoir entre la BIL et la KBL) ?

Quelles sont les contreparties économiques éventuelles à escompter pour le Luxembourg ?

Comment le Gouvernement entend-t-il préserver son indépendance économique et politique en présence d’une influence économique pesante d’un autre Etat qui par ailleurs est loin d’être une démocratie ? Quels éléments de mainmise financière resteront-ils à la disposition de l’Etat luxembourgeois qui semble les abandonner l’un après l’autre au néolibéralisme ambiant?

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’expression de ma parfaite considération.

Serge Urbany

Député

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