Pour une transformation des luttes anti racistes

Zu Gast am Land

La Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) a sorti son cinquième rapport sur le Luxembourg en février 2018. Dans son rapport, l’ECRI met en lumière la montée d’un discours raciste et islamophobe, et fait état de plusieurs domaines pour lesquels il engage les autorités luxembourgeoises à « élimer toute discrimination structurelle subsistante ». Le premier de ces domaines est celui de l’accès à l’emploi.

Au Luxembourg, 75% des emplois peu qualifiés sont occupés par des personnes issues de l’immigration. Et si le taux de pauvreté est six fois plus élevé parmi les ressortissant.e.s des pays tiers que parmi les nationaux, les populations qui rencontrent le plus de problèmes sur le marché du travail sont les ressortissant.e.s du Cap-Vert, les demandeu.se.r.s de protection internationale et les musulman.e.s. Une étude du Centre d’étude et de formation interculturelles et sociales (CEFIS) sur la communauté capverdienne au Luxembourg montre même que le taux de chômage chez les capverdien.ne.s atteint le triple de la moyenne nationale qui est de 7%. Mais l’aspect le plus préoccupant concerne la scolarisation des enfants. L’étude du CEFIS met en garde contre l’ampleur des discriminations structurelles dans l’éducation et particulièrement pour la communauté capverdienne. En effet, parmi toutes les communautés d’immigré.e.s les plus importantes sur le territoire luxembourgeois, les enfants capverdiens sont de loin ceux qui redoublent le plus souvent une classe. Un échec scolaire que le CEFIS lie aux conditions sociales vécues par les parents immigrés, notamment sur le marché de l’emploi et du logement. L’étude pointe également le sentiment de discrimination et d’injustice ressenti par certains parents concernant l’orientation scolaire de leurs enfants. Il s’agit là, selon eux, de « discriminations indirectes, voire inconscientes, dictées par le système ». Les décisions prises par les enseignant.e.s, qui ont tendance à orienter les élèves capverdien.ne.s vers le modulaire, contribuent à « une rapide ethnicisation des rapports sociaux dans le champ scolaire », une situation ayant pour base « les préjugés véhiculés au Luxembourg à propos des capverdiens ».

La situation démographique particulière du Luxembourg, avec 47% de non-luxembourgeois.e.s résident.e.s, ainsi que 180 000 travailleurs et travailleuses frontalières français.e.s, allemand.e.s et belges également visé.e.s par la xénophobie, a tendance à diluer les discriminations subies par les minorités visibles. Pourtant, le discours de haine qui s’est amplifié depuis le référendum sur le droit de vote des étrangers en 2015, vise principalement les réfugié.e.s et les minorités visibles. Par ailleurs, le sondage réalisé par TNS-ILRES pour le Centre de l’Egalité de Traitement (CET) en 2015, montre que le pourcentage des discriminations relatives à la couleur de peau est plus élevé que tous les autres motifs (14%).

Face à ce constat, il est nécessaire que la lutte pour l’égalité devienne un thème transversal à toutes les autres questions qui concernent la cité, avec un autre mode d’action qui se situerait sur le plan politique, tout comme l’est devenue la cause écologiste dans les années 1970, lorsque les travaux scientifiques sur l’impact de l’industrialisation sur l’environnement ont peu à peu engendré une réflexion politique, suscitant une prise de conscience de la société civile.

Sandrine Gashonga
Candidate aux élections législatives dans la circonscription Centre
Membre de la Coordination Nationale

 

 

 

 

Communiqué de presse – Journée Internationale des Réfugié.e.s

Aujourd’hui, à l’occasion de la journée internationale des refugié.e.s, déi Lénk tient à souligner son engagement en faveur d’un accueil digne de toutes celles et ceux dont le chemin de l’exil a été long et douloureux. Les centres de rétention qui pullulent dans les pays membres de l’Union Européenne, sont le symbole d’une criminalisation de tou.te.s celles et ceux qui sont contraint.e.s à demander l’asile ailleurs, parce que leur existence est menacée dans leurs pays d’origine. Cette politique douteuse ne respecte pas les droits humains. Au-delà du débat sur les coûts financiers de l’accueil des réfugié.e.s, se situe l’aspect bien plus important des conditions d’accueil humainement dignes.

déi Lénk s’oppose ainsi à la décision du ministère de l’Immigration de mettre en place une Structure d’Hébergement d’Urgence (SHUK) , au sein du hall 6 de la Luxexpo au Kirchberg qui a désormais pour seule fonction de retenir avant expulsion les réfugi.é.e.s exclu.e.s du droit d’asile en vertu du règlement européen de Dublin III. déi Lénk condamne également la rétention de mineur.e.s isolé.e.s et non accompagné.e.s dans cette structure et plaide pour la transformation des centres de rétention en centres d’accueil, permettant l’accompagnement régulier des réfugié.e.s dans leurs démarches administratives de demande de protection internationale. Cet accompagnement en centre d’accueil moyennant la collaboration entre différentes organisations et associations humanitaire existantes, pourra inclure des cours d’apprentissage de la langue et de la législation du pays d’accueil, afin de mettre en place les conditions préalables à une intégration réussie en territoire étranger.

déi Lénk rappelle au gouvernement luxembourgeois et à tous les dirigeant.e.s des pays européens, ainsi qu’aux représentant.e.s politiques des institutions de l’Union européenne, que les réfugié.e.s sont des êtres humains et qu’ils ne peuvent pas faire l’objet d’une gestion technocrate de flux sans corps et sans visages. L’exemple de l’Aquarius, ce vaisseau mis en place par une organisation humanitaire qui accueille des réfugié.e.s sauvé.e.s en mer, à qui l’Italie et Malte ont refusé le droit d’accostage, montre à quel point les accords communs en matière de droit d’asile sont bafoués et les droits humains reniés dans l’Europe actuelle. Les véritables criminels sont ceux qui construisent des murs, mettent en place des barbelés et des structures carcérales bloquant les réfugié.e.s  sur leur route interminable vers une vie à l’abri du danger.

Au cœur de l’Europe, le Luxembourg se doit de montrer l’exemple en faisant preuve d’humanité et en refusant d’entrer dans la logique fascisante qui gagne peu à peu l’Europe entière et s’exprime de manière cruelle à la frontière mexicaine des Etats-Unis.

Question parlementaire: demandeurs d’asile LGBTI

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 80 du Règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre la question parlementaire suivante à Monsieur le Ministre de l’Immigration et de l’Asile.

Comme le note l’UNHCR dans un rapport de décembre 2015, la discrimination légale, sociale et culturelle à l’encontre de personnes LGBTI (lesbian, gay, bisexual, transgender, intersex) est omniprésente sur une échelle planétaire. Ainsi, l’institution onusienne insiste sur le fait que même dans les pays où il n’existe pas de lois criminalisant les personnes LGBTI, des préoccupations importantes en matière de protection peuvent exister. Parmi les réfugiés et demandeurs d’asile, les personnes LGBTI sont considérées comme étant particulièrement vulnérables.

Ce constat a également été établi par le Parlement européen, qui a adopté le 8 mars 2016 un rapport sur la situation des femmes réfugiées et demandeuses d’asile, lequel porte également une attention particulière à la situation des personnes LGBTI. Selon le rapport, ces dernières sont « victimes de formes particulières de persécution fondée sur le genre, qui sont encore trop souvent non reconnues dans les procédures d’asile ».

Ce même rapport souligne d’ailleurs que même dans les pays jugés sûrs, les personnes LGBTI peuvent être victimes d’abus et ont donc des raisons légitimes de demander une protection. Il invite tous les Etats membres à adopter des procédures d’asile et à élaborer des programmes de formation tenant compte des besoins spécifiques des personnes LGBTI et insiste sur la nécessité de mettre en place des installations d’accueil sensibles à leurs besoins.

Le rapport du parlement européen soulève aussi des questions quant au concept des « pays sûrs » entraînant des procédures d’asile accélérées. Dans ce contexte, il appelle à tenir « pleinement compte de la situation des femmes, des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) et des autres groupes vulnérables, en prévoyant le cas échéant des dérogations spécifiques ».

Considérant ce qui précède, je voudrais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre :

1) Pouvez-vous m’informer du nombre de demandes d’asile qui ont été déposés ces dernières années – exclusivement ou entre autres – au motif de discriminations sexuelles ou de genre dans un contexte LGBTI ? Quel est le taux de reconnaissance du statut de ces demandes ?

2) A l’aide de quels critères les autorités luxembourgeoises évaluent-t-elles la situation sécuritaire dans les pays d’origine pour les personnes LGBTI, sachant que la situation légale dans ces pays n’est souvent pas un indicateur suffisant pour exclure tout risque de persécution ou de répression ?

3) Est-ce que la procédure d’asile accélérée, appliquée pour des demandeurs d’asile originaires de pays considérés comme sûrs par le Luxembourg, prend en compte la situation vulnérable des personnes LGBTI et prévoit des dérogations spécifiques ?

4) Est-ce que les fonctionnaires de la direction de l’immigration (service des réfugiés), ainsi que le personnel encadrant des centres d’accueil, ont bénéficié d’une formation spécifique sur la question des demandeurs d’asile LGBTI ?

5) Monsieur le Ministre est-il au courant d’éventuelles situations d’harcèlement ou de violence envers des personnes LGBTI dans les centres d’accueil?

6) Est-ce que les centres d’accueil prévoient des installations ou des procédures sensibles aux besoins des personnes LGBTI ?

 

Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de mes sentiments respectueux.

Marc Baum

Député

Question parlementaire: Accueil des femmes réfugiées

Conformément à l’article 80 du Règlement de la Chambre nous souhaitons poser les questions suivantes à Madame la Ministre de l’Intégration et à Monsieur le Ministre de l’Immigration:

Monsieur le Président,

Le rapport le plus récent sur la migration internationale au Luxembourg réalisé en octobre 2016 par le Système d’observation permanente des migrations de l’OCDE a chiffré le nombre de personnes ayant déposé une demande de protection internationale auprès du Ministère des Affaires Etrangères et étant hébergées à ce moment-là dans une structure gérée par l’OLAI à 3107, dont 662 femmes.

La directive 2013/33/UE du 26 juin 2013 transposée par la loi du 18 décembre 2015 relative à l’accueil des demandeurs de protection internationale et de protection temporaire stipule e.a. que tous les États membres doivent prendre les mesures nécessaires pour que les autorités et les autres organisations qui mettent en œuvre la présente directive bénéficient de la formation de base utile eu égard aux besoins des demandeurs des deux sexes.

Pourtant, une étude réalisée par le Parlement Européen sur les conditions d’accueil des femmes réfugiées en Belgique et en Allemagne (2016) a montré que dans ces deux pays, certaines mesures visant à protéger les demandeurs de protection internationales et telles que prévues par la directive précitée, ne sont pas toujours appliquées.

Partant, nous aimerions poser les questions suivantes relatives à la situation au Luxembourg à Madame la Ministre de l’Intégration et à Monsieur le Ministre de l’Immigration :

1 – Madame et Monsieur les Ministres peuvent-ils indiquer le nombre de femmes réfugiées actuellement dans les centres d’accueil gérés par l’OLAI ?

2 – Madame et Monsieur les Ministres peuvent-ils fournir des précisions concernant l’hébergement des refugiées ? Les réfugiées sont-elles majoritairement hébergées dans des structures mixtes ou existe-t-il des structures réservées exclusivement aux femmes réfugiées ?

3 – Dans l’affirmative à la seconde question, les femmes ont-elles le choix entre ces deux types de structures ?

4 – Les structures d’accueil gérées par l’OLAI disposent-elles de locaux séparés avec fermeture à clé et des installations sanitaires bien séparées permettant de garantir la sphère privée de toutes les personnes hébergées ?

5 – Le personnel des entreprises de sécurité présent dans les structures d’accueil a-t-il reçu une formation appropriée pour répondre aux besoins d’encadrement de personnes réfugiées des deux sexes ?

6 – Le personnel de sécurité dans les structures mixtes ou réservées exclusivement aux femmes se compose-t-il d’hommes et de femmes ou bien majoritairement, voire exclusivement de femmes ?

Avec nos salutations respectueuses,

 

Marc Baum                                                                                                 David Wagner
Député                                                                                                         Député

 

 

Question parlementaire: Sous-traitance de la délivrance de visas à destination du Luxembourg

Conformément à l’article 80 du Règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre la question parlementaire suivante à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et de l’Immigration.

Jusqu’à récemment, les ressortissants égyptiens désireux d’obtenir un visa pour le Luxembourg devaient s’adresser à l’ambassade de Belgique au Caire. Or, il apparaît que depuis le 14 novembre 2016, la gestion des demandes ait été cédée en sous-traitance à une société privée basée également au Caire.

Selon mes informations, cette externalisation a mené à une dégradation générale du service. Les frais de traitement ont augmenté de manière conséquente, ce qui est d’autant plus problématique que dans un contexte de crise économique, cette augmentation devient rapidement un obstacle insurmontable pour bon nombre des personnes concernées.

S’y ajoute que des documents non mentionnés sur le site Internet – rédigé uniquement dans un anglais administratif peu accessible – sont demandés. Puisque ces documents manquants doivent être remis en personne et vue la taille du pays, certaines personnes doivent faire des allers-retours pénibles de plusieurs centaines de kilomètres.

Cette société privée est aussi amenée à collecter des données privées sensibles, ce qui mène à des interrogations en matière de protection des données. Elle récolte notamment les empreintes digitales des personnes sur place.

Partant, j’aimerais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre :

1) Monsieur le Ministre peut-il confirmer que la gestion des demandes de visa pour les ressortissants égyptiens a été donnée en sous-traitance à une société privée et que cette externalisation a été accompagnée d’une hausse conséquente des frais de traitement pour la partie demandeuse ?

2) Est-ce que cette externalisation a été mise en œuvre avec l’accord, respectivement sur demande du gouvernement luxembourgeois ?

3) Est-ce qu’il existe d’autres pays où la gestion des demandes de visas à destination du Luxembourg est assurée par des sociétés privés ? Dans l’affirmative, de quels pays s’agit-il ?

4) Monsieur le Ministre n’est-il pas d’avis que la réception et la gestion des demandes de visas est une fonction qui devrait rester une prérogative des services étatiques, notamment en vue de la nature sensible des données récoltées ?

Avec mes salutations respectueuses,

David Wagner

Député

Le Luxembourg doit reconnaître sans tarder l’État de Palestine.

Après les déclarations du nouveau Président des Etats-Unis se distançant d’une solution à deux États au Proche-Orient et manquant de condamner avec fermeté la poursuite de la colonisation israélienne à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, la perspective d’une paix juste entre Israéliens et Palestiniens menace désormais d’être durablement compromise. L’abandon de cette perspective et l’annexion de la Palestine par Israël comporte des risques d’une gravité extrême : violation des droits de l’homme, finalisation du nettoyage ethnique de la Palestine, création de nouveaux flux de réfugiés, recrudescence du terrorisme mondial, guerres civiles et interétatiques.

L’Union européenne et ses États membres, bien qu’historiquement attachés à la réalisation d’une paix durable entre Israéliens et Palestiniens et hostiles à la colonisation israélienne, ne se sont pas donné pas les moyens de réaliser cet objectif, laissant le monopole de ce dossier aux Etats-Unis vus, à tort plus qu’à raison, comme un « honnête courtier » entre les deux parties. Leur renonciation à prendre une quelconque responsabilité sur la résolution du conflit était telle qu’ils ne remirent même pas en cause la nature privilégiée de leurs relations économiques avec Israël en dépit des positions de plus en plus radicales pris par celui-ci ces dernières années.

Beaucoup d’Européens, et beaucoup de Luxembourgeois, ont de plus en plus de mal à comprendre cette attitude passive. Le législateur luxembourgeois, en particulier, a solennellement fait siennes ces interrogations : le 17 décembre 2014, la Chambre des députés a adopté une motion recommandant au gouvernement luxembourgeois de reconnaître l’État de Palestine « au moment qui sera jugé le plus opportun ».
déi Lénk est d’avis que suite à l’échec de la Conférence de paix à Paris en janvier 2017 et à l’entrée en fonctions de l’administration Trump, ce moment opportun est désormais arrivé. Au gouvernement luxembourgeois de créer une dynamique, pour pousser les autres États membres de l’UE à agir. Avant qu’il ne soit trop tard.

PdL 6992 – Réforme de la loi sur l’Immigration

1) De quoi s’agit-il?

Cette loi rallonge le délai maximal de rétention pour les familles avec enfants de demandeurs d’asile déboutés. Ce délai d’enfermement au Centre de rétention, fixé jusqu’à présent à 3 jours, passe désormais à 7 jours. D’un autre côté, cette loi crée un “Titre de séjour pour investisseurs”, ce qui octroie des titres de séjour indéfiniment renouvelables à des ressortissants riches issus de pays hors de l’Union européenne qui placent au Luxembourg des sommes importantes.

Cette loi fait aussi du Luxembourg une terre d’accueil pour les multinationales. Si, par exemple, le siège d’une multinationale devait être détruit par une catastrophe naturelle, ses cadres pourraient immédiatement s’installer au Luxembourg pour pouvoir continuer à la diriger. Finalement, cette loi transpose également deux directives européennes: l’une concernant les travailleurs saisonniers et l’autre sur la mobilité temporaire des employés au sein d’une même société.

 

2) Qu’est-ce qui est important?

Qu’il s’agisse du Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations unies, de l’UNICEF ou du Conseil de l’Europe, toutes ces institutions indiquent que la rétention cause auprès des enfants des dégâts psychologiques et physiques, allant de dépressions, de peurs paniques à des symptômes de stress post-traumatiques. Pour cette raison, cette pratique contrevient à la Convention internationale des Droits de l’Enfant et n’a pas lieu d’être. Mais au lieu d’interdire l’enfermement des enfants et de se mettre à la recherche d’alternatives, le gouvernement aggrave davantage la situation, en allongeant la durée d’enfermement de 3 à 7 jours.

Par contre, la loi facilite le droit de résidence pour les riches de tous les pays. Le titre de séjour pour investisseurs crée quasiment une discrimination étatique en fonction du portefeuille: alors que le travailleur nigérian se voit rapatrié menottes aux mains une fois arrivé au Luxembourg, on déroule le tapis rouge à l’homme d’affaire du même pays. Si un grand nombre d’oligarques venus de toute la planète fait usage de ce droit, il est fort à parier que les prix de l’immobilier s’envoleront.

La possibilité d’octroyer un droit d’asile aux multinationales est aussi problématique. En cas de catastrophe naturelle, les cadres d’une multinationale peuvent rapidement recevoir un titre de séjour. Quant aux simples mortels qui seraient touchés par une catastrophe idoine, ils ne peuvent même pas bénéficier du droit d’asile car la Convention de Genève ne reconnaît pas les réfugiés climatiques.

 

3) Le vote de déi Lénk

Contre! Rétention et expulsion pour les pauvres, le tapis rouge pour les riches: cette politique d’immigration sélective est tout simplement dégoûtante et viole toutes les valeurs que nous prétendons défendre.

Cette loi a été adoptée avec les voix du CSV, du DP, du LSAP, des Verts et de l’ADR. déi Lénk a demandé et obtenu un vote séparé à propos de l’article III, celui qui allongé la limite de durée de rétention de 3 à 7 jours. Mais là aussi, tous les autres partis ont voté en faveur de cette extension.

Vous trouverez tous les documents relatifs à cette loi ici.

 

Europäischen Mauerbau stoppen!

Jedes Jahr sterben Tausende Geflüchtete beim Versuch, das Mittelmeer zu überqueren, um die Europäische Union zu erreichen. Am 3. Februar hat die EU in Valletta eine stärkere Kooperation mit Libyen vereinbart, die dazu dienen soll, eine der wichtigsten Routen für Geflüchtete aus afrikanischen Ländern zu schließen. Die libysche Regierung soll dabei unterstützt werden, zu verhindern, dass die Flüchtenden überhaupt libysches Hoheitsgebiet verlassen können.

Was die VertreterInnen der europäischen Staaten hierbei aber gerne verschweigen: Deutsche DiplomatInnen haben bereits jetzt heftige Kritik an den in den Flüchtlingslagern herrschenden Bedingungen geäußert und gar von “KZ-ähnlichen Verhältnissen” gesprochen. Folter, sexuelle Gewalt und Hinrichtungen seien an der Tagesordnung. Ausgerechnet diejenigen, die aktuell diese Lager verwalten, sollen nun dafür verantwortlich sein, Flüchtende in “angemessenen Aufnahmeeinrichtungen” unterzubringen?!
Aber auch die Kooperation mit der libyschen Regierung auf dem Gebiet der Küstenwache ist mehr als problematisch: Diese wird ebenfalls beschuldigt, Menschenrechtsverletzungen begangen zu haben, sowohl in Form offener Gewaltausübung durch Schüsse und Schläge, wie auch in Form unterlassener Hilfeleistung.

Erschwerend kommt noch hinzu, dass Libyen als failed state, als gescheiterter Staat, gilt. Aktuell konkurrieren drei Machtzentren und eine Unzahl von lokalen Milizen und Warlords um die Vorherrschaft in dem vom Bürgerkrieg gebeutelten Land. Verhandeln will die EU hierbei mit der offiziellen Übergangsregierung, die keine Kontrolle über große Teile des libyschen Staatsgebiets hat. Wie soll hier überhaupt eine menschenwürdige Behandlung Flüchtender garantiert werden können?!

Dass die luxemburgischen Regierungsparteien sich nicht resolut gegen die mehr als fragwürdige Kooperation wehren, spricht Bände. Nachdem anfangs noch die Rede war von luxemburgischer Willkommenskultur, setzt nun auch die liberale Dreierkoalition zunehmend auf Abschottung und Abschiebung, sowohl auf nationaler, wie auf EU-Ebene.
déi Lénk fordern angesichts der geschilderten Tatsachen, Verhandlungen mit Libyen zur Flüchtlingsbekämpfung mit sofortiger Wirkung abzubrechen und verstärkt Maßnahmen zur Rettung auf hoher See treibender Flüchtlingsboote und zur Sicherung der Fluchtwege zu ergreifen!

déi Lénk verurteilen Stimmenfang mit der Flüchtlingsfrage

ADR und CSV versuchen bereits seit Längerem, mit einer restriktiven Haltung zur Flüchtlingspolitik bei gewissen Wählerschichten zu punkten. Jetzt springen auch Vertreter der Regierungskoalition mit wenig hilfreichen Äußerungen in diese Bresche. Eine unverantwortliche Haltung, die in einer Frage Ängste schürt, die eigentlich eine rein sachliche Herangehensweise erfordert.

Arbeitsminister Nicolas Schmit (LSAP) schlug kürzlich vor, Asylanträge in Lagern außerhalb Europas entgegen zu nehmen. Dabei dürfte ihm durchaus bewusst sein, dass dieser Vorschlag weder aus politischer, noch aus völkerrechtlicher oder praktischer Hinsicht umsetzbar ist. Familienministerin Corinne Cahen (DP) ließ sich als Reaktion ebenfalls zu problematischen Aussagen hinreißen, als sie pauschal alle Asylbewerber aus nordafrikanischen Ländern als Wirtschaftsflüchtlinge brandmarkte, mit der Bemerkung, in diesen Ländern gebe es keinen Krieg. Dabei vergaß sie, dass das individuelle Asylrecht nicht nur für Kriegsflüchtlinge gilt, sondern auch für Menschen, die beispielsweise aus politischen oder religiösen Gründen verfolgt werden. Die Klärung der Asylansprüche ist im Übrigen Sache der zuständigen juristischen Instanzen.

Flüchtlingsfrage sachlich angehen

Ende 2015 waren laut UNHCR rund 3800 Flüchtlinge in Luxemburg, was rund 0,65% der wohnhaften Bevölkerung ausmacht. Dass die luxemburgischen Aufnahmekapazitäten, das Asylsystem und die notwendigen Integrationsmaßnahmen nicht auf den Anstieg der Asylanfragen vorbereitet waren und sich daraus Schwierigkeiten ergeben, ist unbestritten. An diesen Herausforderungen muss jedoch weiter sachlich und kompetent gearbeitet werden, so wie es die verantwortlichen Administrationen, die Hilfsorganisationen und die zahlreichen Freiwilligen bereits seit vielen Monaten tun. In der Bevölkerung unbegründete Ängste schüren, hilft dabei niemandem.

Darüber hinaus muss endlich damit aufgehört werden, die Symptome zu bekämpfen, anstatt die grundlegenden Ursachen anzugehen. Weltweit sind Millionen Menschen zur Flucht gezwungen und dieses Drama löst man nicht dadurch, dass man Mauern baut, Menschenrechte aushöhlt und die Opfer stigmatisiert. Vielmehr muss Europa  der wirtschaftlichen und politischen Stabilisierung der Nachbarregionen endlich oberste Priorität einräumen.

déi Lénk demande un arrêt des expulsions vers l’Afghanistan

déi Lénk soutient la demande exprimée le 29 novembre par plusieurs ONG luxembourgeoises de ne pas recourir à des expulsions forcées de ressortissants afghans. Au vue de la situation sécuritaire en Afghanistan, il serait irresponsable de renvoyer des personnes vers ce pays.

En réponse à une question parlementaire du 13 octobre (n°2466) de déi Lénk, le Ministre Jean Asselborn avait confirmé que le Luxembourg compte participer aux vols retour organisés par Frontex dans le cadre de la déclaration commune « Joint Way Forward ». Monsieur le Ministre a également jugé dans sa réponse qu’ « il importe de souligner que plusieurs régions sont considérées comme étant sûres. En effet, la densité de violence dans la capitale Kaboul, ainsi qu’à Mazar-i-Sharif notamment, n’est pas élevée ».

déi Lénk ne peut être d’accord avec ce raisonnement. Nous rappelons que la capitale afghane est régulièrement frappée par des attaques violentes. Récemment, le 21 novembre, une attaque suicide sur une mosquée à Kaboul a coûté la vie à 30 personnes et a fait plus de 70 blessés. Dix jours plus tôt, 4 personnes ont été tuées dans une attaque suicide sur le consulat allemand à Mazar-i-Sharif.

Nous rappelons également que les personnes expulsées ne sont pas forcément originaires de Kaboul et que la signature de ladite déclaration, qui a d’ailleurs été accompagnée d’une pression politique et financière considérable de la part des Européens, ne crée pas des conditions d’accueil acceptables.

Notons que selon le Ministre, les demandes de protection internationale de 233 ressortissants afghans sont actuellement en cours d’examen (en date du 17 octobre).

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