déi Lénk condamne sans ambages et solennellement les attaques terroristes du Hamas contre des civils en Israël. Des femmes et des enfants abattus à bout portant, des jeunes assassinés, des massacres par familles entières, des prises d’otages et la menace d’exécuter froidement les otages : il n’y a pas de mots pour décrire l’horreur des crimes injustifiables perpétués par les attaquants.
Tout en reconnaissant le droit de l’État d’Israël à assurer la sécurité de sa population dans les limites du droit international humanitaire, nous sommes également profondément révoltés face au sort réservé à la population civile de la bande de Gaza. Les bombardements militaires en cours font des victimes innocentes par centaines et le siège total du territoire provoque une catastrophe humanitaire d’une envergure accablante, sans parler des conséquences d’une éventuelle offensive militaire terrestre qui semble se préparer.
A l’instar de l’ONU et de l’Union européenne, nous rappelons que le blocus israélien imposé sur la bande de Gaza est contraire au droit international. Le principe de distinction entre combattants et non-combattants est le fondement même du droit international des conflits armés. Cette règle s’impose à tous les acteurs. Violer cette règle dans le but de semer la terreur au sein de la population civile constitue un crime de guerre, voire un crime contre l’humanité en cas d’attaque généralisée ou systématique. Peu importe qui commet cette violation, sous quel prétexte ou par quel moyen.
Les crimes commis dans et autour de Gaza ne sont pas tombés du ciel. Ils s’inscrivent dans un contexte qu’il est irresponsable d’ignorer : le maintien de tout un peuple sous un régime d’occupation inhumain, illégal et raciste, aggravé par une politique d’annexions et de colonisation totalement injustifiable et en rupture ouverte avec l’ordre international mis en place après la Seconde Guerre mondiale. Cet ordre international, fondé sur l’intégrité territoriale des États et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ne saurait bénéficier à certains peuples seulement.
Face aux voix criant vengeance, déi Lénk appelle les autorités luxembourgeoises à garder la tête froide et ne pas donner carte blanche au gouvernement d’extrême droite de Benyamin Netanyahou. De ce point de vue, nous soutenons les positions diplomatiques du ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn qui appelle à la retenue et qui, à l’instar de la plupart de ses homologues européens, s’est prononcé contre un gel de l’aide européenne à l’Autorité palestinienne et à l’UNRWA. En effet, c’est justement l’affaiblissement systématique de l’Autorité palestinienne et les conditions de vie insoutenables dans la bande de Gaza qui expliquent en grande partie la montée en puissance des islamistes du Hamas.
De manière plus générale, nous appelons le nouveau gouvernement en cours de formation à poursuivre dans la voie actuelle de la diplomatie luxembourgeoise au Proche-Orient, fondée sur la défense systématique de la légalité internationale, l’égal respect des deux peuples concernés et la volonté sincère d’aboutir à une solution à deux États, solution qui constitue la seule garantie d’une paix juste et durable dans la région.
Communiqué de presse. Luxembourg, le 12 octobre 2023.