Protéger les défenseurs des droits de l’homme

Le mercredi 17 novembre, lors du débat sur la politique de coopération, notre députée Nathalie Oberweis a déposé deux motions pour protéger les défenseurs des droits de l’homme persécutés. La première demande la nomination d’une personne de référence pour ces défenseurs, la seconde propose de faire du Luxembourg un “Shelter Country”, c’est-à-dire un pays qui offre un refuge temporaire aux défenseurs persécutés. La majorité DP, LSAP et déi Gréng a rejeté nos motions.

Motion 1

La Chambre des Députés,

  • Considérant la déclaration des Nations unies sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnus ;
  • Considérant que les défenseurs des droits humains sont des personnes, des groupes de personnes ou des organisations qui, par des moyens non violents, promeuvent et protègent les droits fondamentaux ;
  • Considérant l’importance de l’engagement des défenseurs et défenseuses pour les droits humains et notamment les droits sociaux et environnementaux ;
  • Considérant l’obligation solennelle des membres de la communauté internationale de promouvoir et encourager le respect des droits humains ;
  • Considérant les nombreux rapports préoccupants de la Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains qui montrent qu’un nombre croissant de défenseur.e.s des droits humains sont victimes de répression et de violences à travers le monde ;
  • Considérant que notamment les ONG luxembourgeoises sont souvent confrontées directement ou indirectement à travers leurs organisations partenaires dans des pays tiers à des situations où des défenseur.e.s humains sont persécuté.e.s ;
  • Considérant que dans ces situations, les ONG ou autres acteurs non-étatiques sont généralement impuissants et qu’une réaction gouvernementale rapide et efficace peut s’avérer décisive ; 

Invite le Gouvernement,

  • à nommer au sein du Ministère des Affaires étrangères un référent pour les questions relatives aux défenseur.e.s des droits humains, notamment pour servir de point de contact pour les acteurs non-étatiques et pour coordonner la réponse gouvernementale dans des situations de persécution de défenseur.e.s des droits humains.

Motion 2

La Chambre des Députés,

  • Considérant la déclaration des Nations unies sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnus ;
  • Considérant les nombreux rapports préoccupants de la Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains qui montrent qu’un nombre croissant de défenseur.e.s des droits humains sont victimes de répression et de violences à travers le monde ;
  • Considérant que de nombreux défenseur.e.s des droits humains encourent des risques pour leur personne et peuvent être exposé.e.s à une pression psychologique intense ;
  • Considérant que des défenseur.e.s des droits humains peuvent se retrouver dans une situation dans laquelle ils/elles ont besoin d’une relocalisation temporaire sans toutefois avoir besoin d’une protection internationale permanente ;
  • Considérant qu’une telle relocalisation temporaire peut s’accompagner de programmes spécifiques qui soutiennent la démarche de la personne et renforcent ses capacités ;
  • Considérant le programme “Shelter cities” implémenté notamment au Pays-Bas depuis 2012 ;

Invite le Gouvernement,

  • à analyser la possibilité de mettre en place un programme d’accueil temporaire pour des défenseur.e.s des droits humains issus de pays tiers et d’informer le moment venu la commission parlementaire compétente des résultats de l’analyse.

Question parlementaire relative à la participation luxembourgeoise au programme Covax.

Monsieur le Président,

Covax est une initiative ayant pour but d’assurer un accès équitable à la vaccination contre le Covid-19 dans 200 pays. Le Luxembourg s’est engagé à participer à ce programme en faisant don d’un certain nombre de vaccins et de moyens financiers.

Il est dans ce contexte que je voudrais poser les questions suivantes à Madame la ministre de la Santé et à Monsieur le ministre de la Coopération :

  1. A quoi le Luxembourg s’est-il exactement engagé dans le cadre de l’initiative Covax ? Tant au niveau de la donation de vaccins qu’au niveau de la participation financière ?
  2. A la date du 31 août 2021, quelle somme d’argent et combien de vaccins le Luxembourg a-t-il effectivement déboursé ou fait parvenir aux organisateurs de l’initiative ?
  3. Le gouvernement envisage-t-il d’augmenter sa participation à l’avenir ? Si oui, de quelle manière ?
  4. La participation luxembourgeoise à l’initiative Covax, est-elle imputée au budget du ministère de la Santé ou à celui du ministère de la Coopération ?
  5. La participation est-elle comptabilisée comme Aide publique au développement (APD)?

Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de mes sentiments respectueux.

Nathalie Oberweis

Députée

Réponse

D’EU mécht ee Schratt a Richtung ëffentleche “Country-by-country Reporting”.

De Méinden den 1. Juni 2021 gouf sech op EU-Niveau am sougenannten Trialog op eng Propose gëeenegt, fir den ëffentlechen Country-by-Country-Reporting anzeféieren. Et ass dat eng laangjäreg Revendicatioun vun der Zivilgesellschaft, déi vun déi Lénk reegelméisseg am Parlament gefuerdert gouf. Déi Lëtzebuerger Regierung huet déi Propose an der Vergaangenheet ëmmer hannert de Kulisse bekämpft.

Multinationale wäerten deemno an Zukunft mussen uginn, wéi vill Profit, wéi vill Steieren a wéi vill Mataarbechter se jeeweils an all EU-Land hunn, respektiv an deene wéinege Länner ausserhalb vun der EU, déi op enger Lëscht vun “net-kooperativen Juridiktioune” stinn. Domadder gëtt et méi einfach Musteren vun aggressiver Steiervermeidung ze erkennen an ze bekämpfen.

Des Informatioune ginn och ewell schonn erhuewen, sinn awer nëmme fir d’Steieradministratiounen zougängeg. Nei un dëser Propose ass also, datt déi Informatiounen solle publik gemaach ginn, sou datt Fuerscher, Journalisten an d’Organisatioune vun der Zivilgesellschaft sech selwer kënnen e Bild maachen iwwert d’Ausmooss vun der Steiervermeidung vun de Multinationalen.

Den Trialog gouf allerdéngs massiv vu Lobby-Aktivitéiten vun de grousse Multinationalen begleet, déi probéiert hunn via verschidde Regierungen d’Verhandlungen ze torpedéieren.

Deemno ass e Kompromëss mat zimmlech grousse Lacunnen eraus komm. Fir d’éischt emol betrëfft dat just Multinationalen mat engem Joresëmsaz vun iwwert 750 Milliounen Euro, dat heescht just 10% vun alle Multinationalen.

Duerno mussen se fir hir Aktivitéiten ausserhalb vun der EU des Informatiounen just als agreéiert Zuelen uginn, ausser ebe fir déi wéineg kléng Länner déi op enger spezieller Lëscht stinn. Et kann een also weder gesinn wat a gewësse Steieroasen wéi d’Bahamas, d’Cayman Islands, d’British Virgin Islands oder souguer d’Schwäiz fléissen, nach wat an den Entwécklungslänner u Steierrecette verluer geet. Zousätzlech gëtt et nach speziell Ausnahmereegelen déi et de Firmen erlaben “kommerziell sensibel” 5 Joer laang net eraus ze ginn, wouvun se natierlech wäerten massiv Gebrauch maachen.

Trotzdeem begréissen déi Lénk dësen Duerchbroch no jorelaangem Stëllstand. Op dëse Kompromëss um Enn tatsächlech esou ëmgesat gëtt, ass awer aktuell nach alles anescht wéi sécher.

L’UE fait un pas en direction d’un “reporting country-by-country” public

Le lundi 1er juin, dans le cadre du trialogue, les pays de l’Union européenne se sont mis d’accord sur une proposition pour mettre en place le fameux country-by-country reporting public. Il s’agit d’une revendication de longue date de la société civile que déi Lénk a souvent défendue à la Chambre des députés. Dans le passé, le gouvernement luxembourgeois a toujours oeuvré derrière les coulisses afin d’empêcher qu’un tel reporting puisse voir le jour.

Cela veut dire que les multinationales vont devoir déclarer publiquement leur bénéfice, leurs impôts et le nombre de leurs employés dans les pays de l’Union européenne où elles sont actives, voire dans les quelques pays déclarés comme “non coopératifs”. La publication de ces informations permettra de déceler les schémas de l’optimisation fiscale agressive et ainsi de la les combattre.

Actuellement, seules les administrations fiscales ont accès à ces informations. La nouveauté de l’actuelle proposition consiste à rendre ces informations accessibles au grand public de manière à ce que chercheurs, journalistes et acteurs de la société civile puissent mieux cerner le phénomène de l’optimisation agressive des multinationales.

Malheureusement, les lobbys ont tout fait pour affaiblir, voir topriller ce projet en se servant de différents gouvernements.

L’actuelle proposition est donc un compromis, une version édulcorée. D’abord, elle ne concerne que les multinationales qui réalisent un chiffre d’affaire annuel supérieur à 750 millions d’euros, ce aui n’est le cas que pour 10% des multinationales.

Ensuite, les multinationales ne doivent fournir pour les pays qui ne font pas partie de l’UE ou des pays “non coopératifs” que des chiffres agréés. On ne peut donc pas voir ce que font les multinationales dans des paradis fiscaux comme les Bahamas, les Îles Caïmans, les Îles vierges britanniques ou encore la Suisse. De plus, cela ne permet pas de voir combien de recettes fiscales échappent aux pays en développement. Enfin, il y a encore l’exception qui permet aux multinationales de ne pas divulguer des informations “commercialement sensibles” pendant cinq ans.

Malgré ces points faibles, déi Lénk salue cette mesure après des années de débats stériles. Reste maintenant à voir si ce compromis sera appliqué tel quel. Nous nous permettons d’en douter.

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