La parole à l’opposition (Lëtzebuerger Gemengen)
C’est ce qu’on dit généralement. Ce n’est pas forcément ce que révèlent les analyses de l’électorat de Clinton et Trump. Les villes ont voté Clinton dans leur très grande majorité. Le « rust belt » (littéralement : « région rouillée »), donc les régions de l’ancienne industrie en décomposition ont voté majoritairement Clinton. Le sexe et l’âge des électeurs et électrices ont peu joué pour départager les deux candidats, malgré les propos sexistes du spéculateur immobilier qu’est Trump.
Par contre, les caractéristiques « ethniques » distinguent nettement les électeurs : pour les non-Blancs le rapport est de 78-22 en faveur de Clinton, pour les seuls Noirs de 92-8 ! En général, les plus riches ont voté Trump, les plus pauvres, Clinton. Ce n’est donc pas exactement « le vote du peuple contre les élites ».
Alors que de jour en jour, au fil des comptages, l’avance en voix pour Clinton progresse (+ 2 millions en faveur de Clinton) il faut quand-même se poser la question ce qui motive à voter un réactionnaire, un raciste, sexiste et homophobe, un milliardaire d’élite ne payant pas d’impôts. Parce que nous vivons un retour d’opinion profond vers la droite dans l’ensemble du monde occidental doublé d’une division profonde de l’ensemble de la société. Les développements similaires dans de nombreux pays européens sont là pour le prouver.
Faut-il désespérer ? Loin de là. Après-tout, Bernie Sanders, se disant socialiste, avait fait bouger les foules et les jeunes dans la précampagne démocrate.