Question parlementaire relative aux allégations faites à l’encontre d’une société luxembourgeoise en matière d’importation de minerais de conflits depuis le Rwanda

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 80 du Règlement de la Chambre des Députés, je voudrais poser la question parlementaire suivante à Monsieur le ministre des Affaires étrangères.

L’organisation Global Witness Investigation basée à Londres a publié le 15 avril 2025 une enquête révélant qu’une entreprise multinationale avec siège à Luxembourg a importé l’année dernière 280 tonnes de coltan du Rwanda, dont une « portion significative » serait issue de la province du Kivu de la République Démocratique du Congo (RDC). L’enquête en question se base sur une analyse de documents commerciaux et sur les témoignages de deux trafiquants liés à la contrebande de coltan depuis la RDC. Ainsi, cette entreprise multinationale avec siège au Luxembourg serait responsable de l’importation massive de minerais de conflit dans l’Union européenne et aurait contribué au financement du groupe rebelle M23 lequel entretient une guerre meurtrière dans l’Est de la RDC. Notons que l’entreprise a nié les accusations.

L’enquête de Global Witness Investigation laisse présumer une éventuelle violation par l’entreprise en question du règlement (UE) 2017/821 fixant des obligations aux entreprises en ce qui concerne l’importation de minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque[1]. En vertu de la loi du 26 juillet 2023[2], l’autorité compétente chargée de veiller à l’application du règlement européen est le ministre ayant les Affaires étrangères et européennes dans ses attributions. Il est assisté dans cette tâche par L’Administration des douanes et accises. Selon l’article 1er de cette même loi, il leur incombe de recueillir des informations pertinentes, y compris sur la base de préoccupations fournies par des tiers, concernant le non-respect du règlement.

Partant, je voudrais poser les questions suivantes à Monsieur le ministre :

1) Est-ce que l’entreprise en question a fait l’objet de contrôles a posteriori tels que prévus par le règlement européen précité? Dans l’affirmative, pouvez-vous me dire combien de contrôles ont été effectués auprès de l’entreprise concernée depuis l’entrée en vigueur du règlement européen?

2) Est-ce que dans le passé, des défaillances au règlement ont été constatées auprès de l’entreprise en question? Monsieur le ministre détient-il des informations supplémentaires concernant d’éventuels manquements de cette entreprise à ses obligations liées au devoir de diligence et si oui, peut-il m’en faire part?  

3) Quelles mesures Monsieur le ministre compte-t-il entreprendre afin de vérifier la véracité des allégations faites à l’encontre de cette entreprise ?

4) Est-ce que Monsieur le ministre ou ses services ont eu des échanges ou des contacts avec les responsables de cette entreprise dans le passé et le cas échéant, peut-il me faire part de la fréquence et de l’objet de ces échanges et contacts?

5) Est-ce que les intérêts commerciaux de la société en question ont eu une quelconque influence sur les relations bilatérales entre le Luxembourg et le Rwanda, respectivement sur le positionnement du Luxembourg par rapport au conflit dans l’Est de la RDC?

Avec mes salutations respectueuses,

David Wagner

Député


[1] Règlement (UE) 2017/821 du Parlement européen et du Conseil du 17 mai 2017 fixant des obligations liées au devoir de diligence à l’égard de la chaîne d’approvisionnement pour les importateurs de l’Union qui importent de l’étain, du tantale et du tungstène, leurs minerais et de l’or provenant de zones de conflit ou à haut risque.

[2] Loi du 26 juillet 2023 relative à la mise en œuvre du règlement (UE) 2017/821 du Parlement européen et du Conseil du 17 mai 2017 fixant des obligations liées au devoir de diligence à l’égard de la chaîne d’approvisionnement pour les importateurs de l’Union qui importent de l’étain, du tantale et du tungstène, leurs minerais et de l’or provenant de zones de conflit ou à haut risque.

Question parlementaire relative au blocus états-unien contre Cuba

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 80 du Règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre la question parlementaire suivante à Monsieur le ministre des Affaires étrangère.

Voilà plus de 60 ans déjà que les Etats-Unis ont imposé un blocus commercial, économique et financier à Cuba. Ce blocus constitue une violation du droit international, notamment des articles 2(4) et 2(7) de la Charte des Nations Unies sur la protection de la souveraineté, de l’autodétermination et de l’interdiction d’’intervention, des articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) de 1948 et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966, ainsi que des dispositions de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur la protection de la liberté du commerce et de nombreux principes du traité de l’Union européenne (TUE, traité de Maastricht).

Comme chaque année depuis 31 ans, l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies s’est prononcée en faveur de la levée de ce blocus. Le dernière vote, en novembre dernier, s’est soldé par 187 voix, dont celle du Luxembourg, pour l’abolition du blocus, contre 2.

De plus, à la fin de son premier mandat, le président Donald Trump y avait ajouté 243 mesures coercitives unilatérales supplémentaires et, le premier jour de son nouveau mandat, il remis Cuba sur la liste des Etats qui soutiennent le terrorisme, d’où elle avait été ôtée, peu de temps auparavant, par son prédécesseur, Joe Biden. Ces décisions ont converti la vie quotidienne du peuple cubain en un véritable calvaire, et ont entrainé une vague de migration sans précédent.

Partant, je voudrais poser la question suivante :

  • Face à la gravité de cette situation, le gouvernement envisagerait-il d’appliquer des règlements européens existants, permettant de lutter contre l’extraterritorialité de la législation étasunienne en la matière, qui empêchent aux particuliers ainsi qu’aux sociétés, et notamment aux banques, d’avoir des relations commerciales, économiques et financières normales avec Cuba, notamment le règlement européen (CE) 2271/1996 qui a pour but d’assurer une protection contre l’application extraterritoriale de certaines lois des Etats-Unis d’Amérique, et contre les actions fondées sur elles ou en découlant, ainsi que d’en contrecarrer les effets, lorsque cette application porte atteinte aux intérêts des personnes qui effectuent des opérations de commerce international et/ou des mouvements de capitaux et des activités commerciales connexes entre l’Union européenne et des pays tiers ?

Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de mes sentiments respectueux,

David Wagner

Député

Question orale relative aux DPI ressortissants du Venezuela

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 83 du Règlement de la Chambre des Députés, je voudrais poser une question orale à Monsieur le ministre des Affaires intérieures concernant les demandeurs de protection internationale (DPI) ressortissants du Venezuela.

Il apparaît que les demandes de protection internationale des ressortissants du Venezuela sont généralement refusées par la Direction de l’Immigration avec l’argument que les droits humains et la Constitution y sont respectés. En effet, dans les rapports annuels du ministère des Affaires intérieures de 2023 et 2024, le Venezuela se trouve à la première place du tableau qui classe les États selon le nombre de ressortissants qui se sont vus refuser leur demande en obtention d’une protection internationale (64 personnes en 2023 et 66 personnes en 2024).

Or, cette appréciation de la situation au Venezuela ne semble pas coïncider avec l’avis d’une très large majorité à la Chambre des Députés. Le 14 novembre 2024, une résolution concernant ce pays introduite par l’honorable député Gusty Graas a été votée avec 58 votes positifs et 2 abstentions. Dans cette résolution (n°4371), les député.e.s ont considéré « que le régime actuel poursuit de manière continue et méthodique une stratégie généralisée de répression, d’harcèlement, de persécution et d’arrestation contre la population vénézuélienne, y inclus la jeunesse vénézuélienne ainsi que l’espace démocratique ».

Partant, je voudrais demander à Monsieur le ministre sur quelles sources ses services se basent pour affirmer que les droits humains sont respectés au Venezuela et comment Monsieur le ministre s’explique la différence d’appréciation entre ses services et la Chambre des Députés.

Avec mes salutations respectueuses,

Marc Baum

Député

Demande pour une question élargie au sujet de la position du Luxembourg par rapport au Rwanda

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 82 du Règlement de la Chambre des Députés, je souhaite poser une question élargie à Monsieur le ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur.

Le 24 février 2025, Monsieur le ministre a participé à la réunion du Conseil Affaires étrangères de l’UE (CAE) où fut évoqué le conflit dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). A l’ordre du jour figurait notamment une décision sur des sanctions à prendre envers les responsables du mouvement rebelle M23 et envers des hauts dirigeants rwandais. Rappelons que le Rwanda a déployé des troupes dans le pays voisin en soutien au M23 et qu’il viole ainsi ouvertement le droit international. Le Conseil de sécurité de l’ONU a d’ailleurs récemment exigé du Rwanda de retirer ses troupes du territoire de la RDC (résolution 2773).

Selon un article paru dans le quotidien Luxemburger Wort le 25 janvier 2025, les sanctions à l’encontre des responsables rwandais n’ont pas pu être décidées par le CAE à cause de la seule opposition du Luxembourg. L’usage du droit de véto par le Luxembourg aurait été confirmé à l’auteur de l’article par différentes sources diplomatiques concordantes. A ce sujet, un communiqué du ministère des Affaires étrangères luxembourgeois Monsieur informe que le ministre aurait « suggéré d’attendre les résultats des efforts de médiation africains de cette semaine avant de les mettre en œuvre pour éviter que les parties se désengagent de ces pourparlers avant même qu’ils aient lieu ».

Partant, je voudrais poser une question élargie à Monsieur le ministre sur ses positions par rapport au Rwanda et par rapport au conflit en RDC, ainsi que sur la position luxembourgeoise quant à l’abandon du principe d’unanimité en matière de politique étrangère dans l’UE.

Avec mes salutations respectueuses,

David Wagner

De Lëtzebuerger Veto verhënnert Sanktioune géint de Rwanda.

Gëschter, de 24. Februar 2025, huet de Lëtzebuerger Ausseminister Xavier Bettel am Ausseministerrot vun der EU duerch säi Veto Sanktioune géint de Rwanda verhënnert.

Rwandesch Zaldotten si säit op mannst zwee Méint aktiv un de bluddege Kämpf am Oste vum Kongo bedeelegt an ënnerstëtzen direkt d’M23-Rebellen. Dausende Mënsche si schon gestuerwen, Honnertdausende sinn op der Flucht. Et ass kee Geheimnis, datt den Oste vum Kongo eng haart ëmkämpfte Géigend ass wéinst hire ville wichtege Buedemschätz, mee dat justiféiert op kee Fall ee vëlkerrechtswiddregen Ugrëff vum Rwanda.

Am Ausseministerrot de Méinde sollte Sanktiounen géint héischrangeg Responsabeler vum Rwanda geholl ginn. Am Virfeld hat och schonn de UN-Sécherheetsrot eng Resolutioun adoptéiert, déi de Rwanda oprifft sech direkt aus dem Kongo zeréckzezéien. Déi ganz international Kommunitéit denoncéiert eng eendeiteg Violatioun vum Vëlkerrecht an den Ausseminister vu Lëtzebuerg verhënnert géint all Vernonft Sanktioune géint déi rwandesch Responsabel.

D‘Lëtzebuerger Kooperatioun ass säit 2021 nees am Rwanda aktiv. Och well de Rwanda d’Ambitioun huet, eng grouss Finanzplaz um afrikanesche Kontinent opzebauen. Eng Opportunitéit, déi sech déi Lëtzebuerger Regierungen op kee Fall entgoe loosse wollt. Et schéngt drëms ze goen e Fouss an der Dier ze hunn, wéi een op gutt Lëtzebuergesch seet, fir eiser Finanzplaz Geschäftsopportunitéiten ze sécheren. An am Numm vum Business, toleréiert eis Regierung, datt de Rwanda sech iwwer d’Vëlkerrecht ewech setzt. Net nëmme stéisst de Xavier Bettel domadder eis EU-Partner widdert de Kapp a beschiedegt d’Kredibilitéit vun der EU an dësem Konflikt, mee hie brécht och nach mat der traditionneller Lëtzebuerger Positioun déi géint d’Vetorecht am EU-Ausseministerrot ass.

Mir hunn dofir d’Demande fir eng Question élargie am Parlament agereescht, fir datt den Här Ausseminister sech an enger ëffentlecher Sëtzung vun der Chamber erkläert. Mir verlaange weiderhinn, datt mer eis Kooperatioun mam Rwanda op Äis leeën, sou laang déi rwandesch Regierung hire vëlkerrechtswiddregen Ugrëff géint de Kongo weiderféiert, esou wéi mir dat schon an eiser Motioun vum 12. Februar 2025 gefuerdert haten.


Le veto du Luxembourg empêche les sanctions contre le Rwanda.

Hier, le 24 février 2025, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Xavier Bettel a empêché les sanctions contre le Rwanda par son veto au Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE.

Les soldats rwandais participent activement aux combats sanglants dans l’est du Congo depuis au moins deux mois et soutiennent directement les rebelles du M23. Des milliers de personnes sont déjà mortes, des centaines de milliers sont en fuite. Ce n’est un secret pour personne que l’est du Congo est une zone très disputée en raison de ses nombreuses ressources naturelles importantes, mais cela ne justifie en aucun cas une attaque du Rwanda qui viole ouvertement le droit international.

Au Conseil des ministres des Affaires étrangères, une initiative visant à sanctionner des hauts responsables rwandais a été lancée. Auparavant, le Conseil de sécurité de l’ONU avait déjà adopté une résolution demandant au Rwanda de se retirer immédiatement du Congo. L’ensemble de la communauté internationale dénonce une violation flagrante du droit international par le Rwanda, et le ministre des Affaires étrangères du Luxembourg s’autorise un veto à l’encontre de sanctions contre les responsables rwandais.

La Coopération luxembourgeoise est à nouveau active au Rwanda depuis 2021, notamment parce que le Rwanda a l’ambition de devenir un centre financier majeur sur le continent africain. Une opportunité que le gouvernement luxembourgeois ne voulait pas manquer. Il s’agit donc d’avoir un pied dans la porte, comme on dit en luxembourgeois, pour garantir des opportunités d’affaires à notre place financière. Et au nom du business, notre gouvernement tolère le mépris du droit international par son pays partenaire, le Rwanda. Non seulement Xavier Bettel s’oppose ainsi à tous nos partenaires de l’UE et met en péril la crédibilité de l’UE dans ce conflit, mais il rompt aussi avec la position luxembourgeoise qui s’oppose traditionnellement au droit de veto au Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE. Nous avons donc déposé au parlement une demande pour une question élargie au ministre des Affaires étrangères afin qu’il s’explique à ce sujet en séance publique à la Chambre. Nous continuons à exiger que notre coopération avec le Rwanda soit suspendue tant que le gouvernement rwandais poursuit son attaque illégale contre le Congo, comme nous l’avons déjà demandé dans notre motion du 12 février 2025.

Question parlementaire relative à l’implication du Rwanda dans les combats en RDC

Monsieur le Président,

Depuis quelques semaines, les combats dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) ont considérablement augmenté en intensité suite à une offensive généralisée du groupe armé rebelle M23 soutenu par le gouvernement rwandais. Si ce dernier a tenté par le passé de dissimuler tant bien que mal son implication dans les violences qui frappent cette région depuis plusieurs décennies, il agit dorénavant à découvert. L’ONU parle de 3000 à 4000 soldats rwandais qui combattraient directement sur le territoire de la RDC.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné le « mépris éhonté » de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC, tandis que le secrétaire général de l’ONU a appelé « les forces rwandaises de défense à cesser de soutenir le M23 et à se retirer du territoire de la RDC ». La Haut représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité s’est prononcée de manière similaire. Dans une déclaration publiée au nom de l’Union européenne, elle appelle le Rwanda à arrêter son soutien au M23 et à se retirer. En outre, l’Union européenne condamne fermement la présence militaire du Rwanda en RDC qui constitue « une violation claire du droit international, de la Charte de l’ONU et de l’intégrité territoriale de la RDC ».

Dans ce contexte, je rappelle que le Luxembourg a considérablement intensifié ses relations bilatérales avec le Rwanda ces dernières années. Monsieur le ministre a effectué plusieurs visites de travail au Rwanda, la dernière en date ayant eu lieu en juin 2024. Lors de cette visite, Monsieur le ministre avait notamment eu des entrevues avec le Président Paul Kagamé et plusieurs membres du gouvernement rwandais. Il a par ailleurs signé plusieurs accords prévoyant le renforcement du partenariat entre le Luxembourg et le Rwanda dans le domaine de la coopération au développement.

Partant, je voudrais poser les questions suivantes à Monsieur le ministre :

1) Quelle est la position du Luxembourg face aux développements décrits plus haut et plus particulièrement concernant l’intervention militaire ouverte du Rwanda en RDC?

2) Est-ce que Monsieur le ministre est intervenu auprès du gouvernement rwandais afin d’amener celui-ci à cesser son soutien au M23 et à se retirer du pays voisin comme le demande l’Union européenne?

3) Est-ce que les développements récents sont susceptibles d’entraîner une réévaluation des relations bilatérales entre le Luxembourg et le Rwanda, étant donné que le Rwanda viole ouvertement le droit international? Pouvez-vous m’exposer la position de la diplomatie luxembourgeoise à ce sujet ?

4) Quelle conséquences les développements récents auront-ils pour les projets de coopération financés par la Coopération luxembourgeoise et plus largement pour l’avenir des relations entre le Luxembourg et le Rwanda dans le domaine de la coopération au développement ?

5) Est-ce que le gouvernement luxembourgeois compte débloquer une aide humanitaire au profit des populations civiles touchées en RDC?

Avec mes salutations respectueuses,

David Wagner

Député

Solidarité avec la population de Syrie  

 Avec la chute et le départ en exil de Bachar al-Assad, s’ouvre la voie pour un profond renouveau politique et social en Syrie. La défection du gouvernement et du commandement de l’armée à la suite du refus du Président-Dictateur d’entamer des négociations et la recherche d’une solution de compromis, ont précipité la fuite d’Assad et l’écroulement de son pouvoir.

Les semaines prochaines seront décisives pour l’avenir de la Syrie. Dans le processus politique qui doit maintenant démarrer, déi Lénk est aux côtés de toutes les forces progressives qui s’engagent sur une voie démocratique qui tiendra compte des aspirations de justice, de liberté et de la reconnaissance des droits égaux des différentes cultures, ethnies, religions et nationalités de la population de Syrie. Nous nous déclarons solidaires de ceux qui respecteront le multipartisme, les libertés fondamentales, les droits sociaux et les libertés syndicales. En outre, nous appelons au respect de l’autonomie des territoires du Kurdistan syrien déjà sous auto-administration (Rojava).

La condition de tout processus démocratique sera un accord de cessez-le-feu général pour tout le territoire. Après 13 ans de guerre civile, la population en Syrie est fatiguée de se battre et n’aspire qu’à façonner l’avenir du pays de manière démocratique et sans influence extérieure. Mais ce processus ne peut être lancé que dans un environnement de paix. À l’heure actuelle, la vacance du pouvoir laissée par la dictature Assad risque de faire de la Syrie un nouveau champ de bataille pour des ambitions impérialistes divergentes. 

La communauté internationale ne peut pas tomber dans le même piège que d’habitude. Au lieu de rivaliser pour l’influence régionale ou l’accès aux ressources, il est maintenant temps de faire un pas en avant et de laisser le peuple syrien décider de son avenir.  Nous demandons au gouvernement luxembourgeois à ne pas organiser de rapatriements forcés de réfugiés syriens. Tant que la fumée du conflit ne s’est pas dissipée, la Syrie est loin d’être un pays sûr. Comme l’avenir de la Syrie est toujours incertain, des citoyens ordinaires peuvent se transformer en réfugiés politiques ou religieux du jour au lendemain. En outre, nous soutenons le souhait et le besoin de la diaspora syrienne d’être incluse dans le nouveau processus démocratique. C’est à la population du pays qu’il appartient de décider de l’avenir de la Syrie ! 

1773 Lobbyisten vun der Pëtrolsindustrie op der COP29. Wat soll do scho schifgoen?

All Joer stellt een sech op en Neits d’Fro ob een sech iwwerhaapt nach fir d’COPen interesséiere soll. Well et ass ëmmer dat selwecht. Zwou Woche wärend deenen annoncéiert gëtt, dass et guer keen Accord kéint ginn. Da klëmmt d‘Spannung, well d’COP verlängert gëtt an d’Delegéierter hir Flich heem oder den nächste Meeting hu missen ëmbuchen. Um Enn, scheinbar in extremis, en Accord, deen als besser wéi näischt bezeechent gëtt, mee deen näischt um Business-as-usual ännert ganz einfach well et fir déi Mächteg a Räich keen Interesse gëtt fundamental eppes ze änneren.

Et muss een awer och soen, dass COPen grad och eng Geleeënheet si fir dëse Constat op der Weltbün an virun der internationaler Press ze maachen. Zu Baku ass et erëm méi wéi däitlech ginn, dass d’Industriestaate wéi d’EU an d’USA genee sou wéi d’Pëtrolsstaaten an ëmmer méi staark och China d’Interesse vun hire groussen Energie- an CO2 -Schleidere verdeedegen, also déi Räich an déi Mächteg, déi dës riseg Konzerner dirigéieren. Dofir wieren si sech géint ambitiéis Ziler am Klimaschutz a géint méi grouss finanziell Ënnerstëtzung fir de globale Süden. Wëll dat géif jo vill Sue kaschten an et kéint jo sinn, dass doduerch op eemol d’Fuerderung no enger méi staarker Besteierung vun eben dëse Räichen a Mächtege géif opkommen. Dat soll natierlech verhënnert ginn an dat ass offensichtlech och gelongen.

Gouf op der COP28 zu Dubaï fir d’éischt Kéier vun de fossillen Energien als Undreiwer vun der Klimaverännerung geschwat, sou ass dës Feststellung zu Baku komplett aus der Schlussdeclaratioun gestrach ginn. Déi 1773 Lobbyiste vun de grousse Pëtrols-, Kuelekraaft- a Gasentreprisen hunn also ganz Aarbecht geleescht. Dobäi ass ervirzehiewen, dass sou Lobbyiste ganz oft Deel vun de staatlechen Delegatioune vu räichen Industriestaate sinn. Mat 1773 Lobbyisten hat d’Pëtrolsindustrie och wäit méi Delegéierter zu Baku ugemellt wéi déi 10 Länner op der Welt, déi haut schonn am stäerkste vun der Klimaverännerung betraff sinn.[1]

Eng nei Ära vum Status Quo?

Den Ëmweltminister Serge Wilmes probéiert den Accord vu Baku elo als Startschoss fir eng nei Ära duerzestellen a gesäit d’EU a Lëtzebuerg als Leader op dëser Konferenz. Leader vu wat? Vun enger Konferenz déi d’Pëtrolsindustrie net mat an d’Verantwortung hëlt a keen eenzege Fortschrëtt a Saache Reduktioune vun Zäregasemissioun decidéiert huet? Fest mécht de Serge Wilmes déi positiv Nout um Finanzement fir de globale Süden, dee vun 100 Milliarden (bis 2020) op elo 300 Milliarde fir 2025-2035 soll eropgoen. Och wann dat fir déi allermeeschte Leit eng bal net virstellbar Zomm ass, sou ass et dach bei wäitem net genuch: De Bedarf gëtt éischter op 1000 Milliarden a méi gerechent.[2]

Déi rezent Iwwerschwemmungskatastrophen a Frankräich a besonnesch a Spuenien hunn eis gewisen, wéi séier Schied a Milliounen- a Milliardenhéicht kënnen entstoen, wann d’Klima bis komplett aus dem Rudder leeft. Virun allem awer féieren eis déi Katastrophe virun Aen, dass et keng Zäit méi ze verléiere gëtt, weder beim Klimaschutz, nach bei der Upassung un d’Klimaverännerungen.

Och wann d’COP29 den erwaarten Echec ginn ass, sou hënnert dat d’Regierung net dru méi Ustrengungen ze maachen. Et ass bedenklech, dass d’CO2-Emissioune vu Lëtzebuerg 2024 erëm ufänken ze klammen[3], elo wou d’Effekter vun der Pandemie an der Energiekris gréisstendeels eriwwer sinn. Dat weist eis, dass net genuch an de Klimaschutz investéiert ginn ass an dës Regierung hir Prioritéite falsch setzt.

Mat den annoncéierte Réckschrëtter beim Naturschutz (déi och schlecht fir d’Klima sinn) an der Drosselung vun den Hëllefe fir Photovoltaik an d’Elektromobilitéit bremst d’Regierung de Klimaschutz aus, wärend se awer op aneren Niveauen, wéi bei der energeetescher Sanéierung vun Haiser, keng nei Impulser setzt. De Budget fir 2025 liest sech deementspriechend och wéi e Copy-paste vun de leschte Budgeten.

Mir froen eis wien de Serge Wilmes probéiert ze täusche wann hie vun eng neier Ära schwätzt, mir kënnen eis op jiddefalls net virstellen, dass hie selwer dru gleeft.


[1] https://kickbigpollutersout.org/COP29FossilFuelLobbyists?mc_cid=876b3c9cec&mc_eid=440e06dfb0

[2] https://www.lse.ac.uk/granthaminstitute/wp-content/uploads/2024/11/Raising-ambition-and-accelerating-delivery-of-climate-finance_Executive-summary.pdf

[3] https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Quarterly_greenhouse_gas_emissions_in_the_EU#Source_data_for_tables_and_graphs


1773 lobbyistes de l’industrie pétrolière à la COP29. Qu’est-ce qui pourrait mal se passer ?

Chaque année, la question se pose à nouveau de savoir si l’on doit encore s’intéresser aux COP. Parce que c’est toujours pareil. Deux semaines durant lesquelles il a été annoncé qu’il ne pourrait y avoir aucun accord. Ensuite, la tension monte, car la COP est prolongée et les délégués doivent changer la réservation de leur vol de retour pour assister à la prochaine réunion. Au final, apparemment in extremis, un accord est trouvé qui est décrit comme « mieux que rien », mais qui ne change rien au statu quo simplement parce qu’il n’y a aucun intérêt pour les puissants et les riches à changer fondamentalement quoi que ce soit.

Mais il faut admettre que les COP sont l’occasion de faire ce constat sur la scène mondiale et devant la presse internationale. À Bakou, il est devenu plus que clair que les pays industrialisés, comme l’UE et les États-Unis, tout comme les pays pétroliers et de plus en plus la Chine, défendent les intérêts de leurs grands émetteurs et de CO2, c’est-à-dire des riches et des puissants qui dirigent ces énormes sociétés émettrices. Ils s’opposent donc à des objectifs ambitieux en matière de protection du climat et à un soutien financier accru en faveur des pays du Sud. Si des objectifs ambitieux étaient décrétés, cela coûterait très cher et il se pourrait que cela conduise soudainement à exiger une taxation plus forte des riches et des puissants. C’est ce qu’il a fallu éviter à tout prix pour les grands émetteurs. Mission accomplie.

Les énergies fossiles en tant que principal responsable du changement climatique ont été discutées pour la première fois lors de la COP28 à Dubaï, cette avancée a été complètement supprimée de la déclaration finale de Bakou. Les 1773 lobbyistes des grandes sociétés pétrolières, charbonnières et gazières ont donc accompli un travail considérable. Il convient de souligner que ces lobbyistes font souvent partie des délégations étatiques des pays riches industrialisés. Avec 1773 lobbyistes, l’industrie pétrolière avait enregistré à Bakou bien plus de délégués que les 10 pays du monde les plus touchés par le changement climatique.[1]

Une nouvelle ère du statu quo ?

Le ministre de l’Environnement, Serge Wilmes, tente désormais de présenter l’accord de Bakou comme le début d’une nouvelle ère et considère l’UE et le Luxembourg comme les leaders de cette conférence. Leaders de quoi au juste ? D’une conférence qui ne prend pas en compte l’industrie pétrolière et n’a décidé aucun progrès en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre ? Serge Wilmes souligne avec force l’augmentation des financements pour le Sud, qui passeront  de 100 milliards (en 2020) à 300 milliards pour la période 2025-2035. Même s’il s’agit d’un montant presque inimaginable pour la plupart des gens, il est encore loin d’être suffisant : les besoins sont plutôt évalués à 1000 milliards, voire plus.[2]

Les récentes inondations catastrophiques en France et surtout en Espagne nous ont montré à quelle vitesse des millions, voire des milliards de dégâts peuvent survenir lorsque le climat devient complètement incontrôlable. Mais surtout, ces catastrophes nous montrent qu’il n’y a plus de temps à perdre, ni dans la protection du climat ni dans l’adaptation au changement climatique.

Même si la COP29 a été l’échec attendu, cela n’empêche pas le gouvernement de redoubler d’efforts. Il est inquiétant que les émissions de CO2 du Luxembourg recommencent à augmenter en 2024[3], maintenant que les effets de la pandémie et de la crise énergétique sont largement passés. Cela nous montre que les investissements dans la protection du climat sont insuffisants et que ce gouvernement fixe mal ses priorités.

Avec les reculs annoncés dans la protection de la nature (qui sont également mauvais pour le climat) et la réduction des aides au photovoltaïque et à l’électromobilité, le gouvernement ralentit la protection du climat. Alors qu’à d’autres niveaux, comme la rénovation énergétique des maisons, il ne donne pas de nouvelles impulsions. Ainsi, le budget pour 2025 se lit également comme un copier-coller des derniers budgets.

On se demande qui Serge Wilmes cherche à tromper lorsqu’il parle d’une nouvelle ère, on n’imagine pas qu’il y croit lui-même.


[1] https://kickbigpollutersout.org/COP29FossilFuelLobbyists?mc_cid=876b3c9cec&mc_eid=440e06dfb0

[2] https://www.lse.ac.uk/granthaminstitute/wp-content/uploads/2024/11/Raising-ambition-and-accelerating-delivery-of-climate-finance_Executive-summary.pdf

[3] https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Quarterly_greenhouse_gas_emissions_in_the_EU#Source_data_for_tables_and_graphs

Motion pour le reconnaissance de l’Etat de Palestine.

La Chambre des Député-e-s,

Constatant

– l’échec à ce jour des tentatives de relance par la communauté internationale du processus de paix engagé depuis 1991 entre Israéliens et Palestiniens ;

Réaffirmant

– le droit inaliénable à l’autodétermination inscrit dans l’article 1er de la Charte des Nations Unies, dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ;

Considérant

– la motion de la Chambre des Députés du 14 décembre 2014 concernant la reconnaissance d’un État de Palestine invitant le Gouvernement « à reconnaître formellement l’État de Palestine dans les frontières de 1967 uniquement modifiées moyennant accord des deux parties, au moment qui sera jugé le plus opportun » ;

– les multiples violations du droit international et humanitaire commises par la force de défense d’Israël et les autorités israéliennes ainsi que par le Hamas ;

– que l’organisation terroriste du Hamas ne représente pas le people palestinien ni ses aspirations légitimes ;

– que l’Espagne, l’Irlande, la Norvège et la Slovénie ont reconnu formellement l’État de Palestine en 2024 et que ces pays ont motivé cet acte par le raisonnement « que le seul moyen de parvenir à une paix et à une stabilité durable dans la région est de mettre en œuvre une solution à deux États, avec des États israélien et palestinien vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité » ;

– la résolution A/ES-10/L.30/Rev.1 adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 10 mai 2024 avec 143 voix pour, 9 contre et 25 abstentions, recommandant au Conseil de sécurité de « réexaminer favorablement » l’adhésion de la Palestine à part entière aux Nations Unies et rehaussant le statut d’État observateur de l’État de Palestine.

Invite le Gouvernement

– à procéder à la reconnaissance formelle l’État de Palestine avant la fin de l’année 2024.

US-Walen: 4 Joer Réckschrëtt

Lëtzebuerg, de 6. November 2024

D’Resultat ass kloer, den Donald Trump gouf eng weider Kéier zum Präsident vun den USA gewielt. Aus der Distanz ass dëst Wielerverhalen schwéier nozevollzéien. Et wier awer ze einfach, d’Schold nëmme bei de WielerInnen ze sichen.

D’Demokratesch Partei huet et net fäerdeg bruecht, déi néideg Unzuel u Leit ze motivéieren, wielen ze goen. Virun allem vill progressiv Jonker hunn sech geweigert, fir eng Administratioun ze stëmmen, déi net kategoresch géint de Genozid un de Palästinenser Stellung bezitt. D’Strategie vum Kamala Harris, virun allem op d’Recht op Selbstbestëmmung vun de Fraen ze setzen, ass offensichtlech net duergaangen, ënner anerem well et hirer Partei u Credibilitéit an dësem Dossier feelt. Vun 2009 bis 2011 hat de Barack Obama eng Super-Majoritéit am Kongress an hätt kënnen d’Recht op Ofdreiwung um nationalen Niveau festschreiwen. Dat huet en deemools awer verpasst, wat et haut erméiglecht, dass verschidde Bundesstaaten d’Rechter vun de Frae kënne staark beschneiden, wéi mer et ënner anerem am Texas gesinn. déi Lénk erënneren an deem Kontext un hir proposition de loi fir d’Recht op Ofdreiwung an déi lëtzebuergesch Verfassung anzeschreiwen.

Mënscherechter musse geschützt ginn, soulaang déi politesch Majoritéiten dat zouloossen.

D’Demokratesch Partei huet et awer och verpasst, déi sozial Fro wärend der Campagne effikass an de  Vierdergrond ze stellen. Vill Amerikaner leiden ënner ze niddrege Léin an enger extremer Präishausse. D’Vizepresidentin huet et net fäerdeg bruecht, deene Leit Hoffnung ze maachen, och wann se um Ufank vun hirer Walcampagne eng Rei positiv Mesure proposéiert huet fir déi ekonomesch Situatioun vun de Leit ze verbesseren.

Dat bescht Beispill ass warscheinlech de Bundesstaat Missouri, wou den Donald Trump zwar gewonnen huet, mä gläichzäiteg zwee Referende fir eng Erhéijung vum Mindestloun an d’Verankerung vum Recht op Ofdreiwung an der Verfassung positiv ausgaange sinn.

Ënnert der Präsidentschaft vum Donald Trump wäerte virun allem Fraen, Minoritéiten an déi schaffend Leit leiden. Déi Lénk sinn a bleiwe solidaresch, mat all deene Leit, déi weider wäerte kämpfen, sief et géint de Rassismus, sozial Verschlechterungen, oder eng weider Baisse vun de Klimaschutzmesuren.

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