Jusqu’aux printemps arabes et aux flux de réfugiés engendrés par ces derniers, l’Union Européenne portait sur son étendard la libre circulation des personnes comme un des ses acquis fondamentaux. Cependant, la mise en place de l’espace Schengen s’est accompagnée d’une intensification des contrôles aux frontières extérieures de l’UE. D’élargissement en élargissement, de crise en crise, cette liberté a été conditionnée par des restrictions et exceptions discriminatoires. La forteresse européenne avec ses pratiques d’«externalisation de l’asile» et la chasse aux migrants à ses frontières est en contradiction avec les aspirations humanistes affichées. Bien qu’un récent règlement vise à ce que les agents de Frontex respectent un tant soit peu les droits des réfugiés, l’approche générale de l’UE face aux migrants ignore la dignité humaine. Entre 2008 et 2012, les demandes d’asile dans les pays membres ont augmenté de 50%. Face à cette évolution, l’Union continue, par le biais d’accords bilatéraux, à détruire les économies locales qui se portaient bien et à soutenir des conflits par des ventes d’armements, déstabilisant ainsi des régions entières où bon nombre de personnes n’ont plus d’autre choix que de s’exiler.
déi Lénk veut:
1. Ensemble avec le Parti de la Gauche Européenne et de la fraction de gauche du Parlement européen, construire une Europe en solidarité avec le monde qui l’entoure.
2. Obliger les pays de l’Union Européenne à prendre leur responsabilité dans les mouvements migratoires actuels. Les politiques commerciales, les accords de libre-échange et la vente d’armement à des pays ou règne la guerre sont en large partie la cause de ces mouvements. Il faut en conséquence mettre un terme à ces politiques et développer les plans d’aide au développement.
3. Transformer les accords bilatéraux entre certains pays membres de l’Union et certains pays du Maghreb, visant à contenir les migrants en dehors des frontières européennes en des plans d’aide au développement.
4. Lutter contre les réseaux mafieux organisant le trafic humain. Les entreprises qui emploient des travailleuses et travailleurs au noir et les responsables qui forcent des personnes à se prostituer doivent être sanctionnées fortement. Par contre au lieu d’expulser les personnes migrantes concernées, il y a lieu de les protéger, garantir leurs droits sociaux et humains et leur permettre de vivre dignement en Europe.
5. Donner aux demandeurs d’asile le droit à un jugement de leur dossier dans un délai raisonnable, sinon une régularisation automatique s’impose.
6. La régularisation des travailleurs sans papiers après une période de travail de six mois.
7. Établir au niveau européen une harmonisation du droit d’asile, respectueuse des droits de l’homme et une véritable solidarité entre les pays de l’Union pour l’accueil des demandeurs d’asile.
8. Remplacer l’agence Frontex par des structures d’accueil dans lesquelles les nouveaux arrivants puissent vivre en liberté et sous des conditions de vie décentes en attendant que leurs demandes d’asile soient traitées. Ces structures doivent être établies sur tout le territoire européen.
9. Fermer les lieux de détention pour migrants et abolir le régime des expulsions forcées.
10. Donner aux demandeurs d’asile le droit au travail et la possibilité de participer à la vie sociale, culturelle et politique, afin de les intégrer.
11. Rétablir la liberté de circuler au sein de l’espace Schengen. Il faut revenir sur la décision de juin 2013 consistant à réintroduire le contrôle aux frontières «dans des circonstances exceptionnelles». Une véritable citoyenneté européenne devrait permettre aux ressortissants des pays membres de rester plus de 3 mois dans un pays d’accueil sans devoir justifier qu’ils puissent subvenir à leurs besoins et, le cas échéant, à ceux de leur famille.