La garde civile a perquisitionné mercredi matin plusieurs départements de l’exécutif de la Catalogne à Barcelone avec l’objectif d’empêcher l’organisation du référendum d’autodétermination prévu pour le dimanche 1er Octobre et qui a été interdit par la Cour Constitutionnelle espagnole.
D’après le quotidien El País, 14 personnes au total ont été arrêtées lors de ces opérations. Ces perquisitions interviennent alors que les opérations de police se sont intensifiées depuis le week-end, avec la multiplication de saisies de matériel électoral, notamment des affiches et de la propagande électorale.
Mardi, la garde civile s’est félicitée d’avoir saisi 45.000 convocations destinées aux assesseurs des bureaux de vote qui doivent être en place pour le référendum prévu le 1er octobre. Selon un communiqué diffusé mardi soir, cela représente « 80 % des convocations nécessaires » pour doter les bureaux d’assesseurs.
La position de la gauche indépendantiste en Catalogne a été toujours très claire. Le soutien à ce référendum et au droit du peuple catalan à être consulté sur le modèle d’organisation territoriale en Espagne était basé sur le fait que la Constitution rédigée en 1978 après la mort du dictateur Franco ne supposait pas une vrai rupture avec les institutions héritées du franquisme et que ces institutions perduraient en grande partie sous des apparences différentes.
Le fait de réaliser un referendum sur le type de relation que la Catalogne souhaite avoir avec l’Espagne est un droit démocratique de la population catalan. Mais plus de 740 maires et parlementaires sont mis en examen, menacés et des perquisitions et des arrestations ont eu lieues. La Turquie d’Erdo?an? Non, l’Espagne de Rajoy.
Les autorités espagnoles ne veulent pas que se tienne un plébiscite sur l’autodétermination de la Catalogne. Pour cela, elles sont prêtes à tout: elles confisquent des bulletins de vote, des affiches appelant à voter, des tracts, elles envoient des unités spéciales de police et l’armée, elles gèlent les comptes du gouvernement catalan, elles menacent d’emprisonner les fonctionnaires, les maires et tous ceux qui de près ou de loin seraient impliqués dans la tenue de ce référendum.
On peut ne pas être d’accord avec les aspirations indépendantistes d’une partie de la population catalane – d’ailleurs rien ne dit qu’une majorité de la population voterait en faveur de l’indépendance si jamais le référendum se tenait.
Mais on ne peut en aucun cas tolérer ces attaques graves contre des institutions démocratiques, contre les droits fondamentaux, contre la démocratie elle-même. Nous appelons aux autorités luxembourgeoises à se prononcer contre ces exactions et nous soutiendront toutes les initiatives dans ce sens.