Luxembourg, le 4 mai 2021
Communiqué de presse
Début septembre 2020, année 1 de la crise du Covid-19, la direction d’Eurofoil Luxembourg S.A. à Dudelange dénonce unilatéralement la convention collective des salariés.e.s. en vigueur et met en cause la quasi-totalité des acquis sociaux des salarié.e.s. Les nouvelles propositions présentées aux syndicats sont totalement inacceptables : à savoir la réduction du nombre des jours de congé au strict minimum de 26 jours, suppression du 13e mois, de la prime d’ancienneté et du pécule de vacances ainsi que l’introduction d’un groupe de traitement 0 pour les nouveaux et nouvelles entrant.e.s avec un salaire tout près du salaire social minimum et sans aucun avantage supplémentaire.
De leur côté, les syndicats ont présenté un catalogue de revendications, sous condition que la direction Eurofoil retire ses propositions. À la suite de quelques courtes réunions et d’un piquet de protestation, la direction retire ses propositions concernant les salarié.e.s actuellement engagé.e.s, mais maintient celles concernant les nouveaux et nouvelles entrant.e.s. De cette manière, il y auraient deux classes de salarié.e.s dans une même entreprise !
La direction semble être prête à tout afin de poursuivre son chemin de la casse social. Deux piquets de protestation et plusieurs réunions autour de la table de l’office de conciliation n’ont apporté guère une solution. C’est dans ce contexte très tendu que les syndicats ont lancé la procédure de consultation de base. Résultat, 93% des syndiqué.e.s se sont prononcés en faveur d’une grève. Les salarié.e.s d’Eurofoil sont prêts à défendre leur convention collectiv, contre vents et marées !
De toute façon il y a lieu de s’interroger sur la stratégie de la direction d’Eurofoil. L’usine fait partie d’un portfolio détenu par la « American industrial acquisition corporation ». L’AIAC est un fonds d’investissement qui détient des participations chez Boeing, Pfizer, Siemens ou encore Suez Group. « En plus d’acheter des unités de grandes entreprises publiques multinationales, l’AIAC achète les capitaux propres et la dette d’entreprises privées ». (à voir sur le site internet du groupe)
La vocation d’AIAC est de générer du profit pour ses actionnaires, dans le cas d’Eurofoil, au détriment des acquis sociaux des salarié.e.s. Et pourtant économiquement, Eurofoil se porte bien. Avec un carnet de commande comblé et une demande globale en hausse, une telle attaque aux acquis sociaux ne peut être qu’une mauvaise volonté. Avec sa politique de casse sociale, Eurofoil met en question non seulement sa propre convention collective mais met en péril le modèle social luxembourgeois.
L’attitude de la direction d’Eurofoil risque d’avoir un impact non négligeable sur de futures négociations collectives. Balayer l’ancienne convention collective pour en imposer une qui organiserait le personnel en deux classes deviendrait la nouvelle stratégie. Une tendance plus
que dangereuse. Et en plus, absolument inacceptable ! Une grève semble inévitable. Les salarié.e.s d’Eurofoil ont décidé de recourir à l’ultime instrument syndical parce que la direction ne leur laisse pas de choix.
déi Lénk exprime sa solidarité et son soutien aux salarié.e.s d’Eurofoil dans leur lutte contre la casse social.