La catastrophe humanitaire à la frontière entre la Pologne et le Belarus impliquant des milliers de réfugiés est symptomatique pour une politique d’asile européenne de plus en plus répressive. déi Lénk condamne la façon de procéder du gouvernement polonais tout comme l’inaction de Bruxelles. Le gouvernement luxembourgeois doit clairement prendre position et de s’engager pour une résolution humaniste de la crise.
Depuis des semaines, des milliers de réfugiés sont bloqués à la frontière entre le Belarus et la Pologne dont plusieurs personnes sont déjà mortes de froid et de faim. Alors que le gouvernement polonais a interdit l’accès à toute la zone frontalière pour les représentants de la presse et les ONG, les accusations contre Varsovie s’intensifient. La Pologne procéderait au renvoi illégal de demandeurs d’asile vers le Belarus et maintiendrait délibérément les personnes dans des conditions inhumaines sans provisions, logement ou accès à des soins de santé.
Selon les informations rassemblées notamment par Amnesty International, le gouvernement polonais est en violation avec le droit international et les règles de l’Union européenne. La situation appelle donc une intervention forte de la part de l’UE et des autres États membres pour mettre fin à cette catastrophe humanitaire sur le sol européen. Pourtant, des semaines sont passées depuis le début de cette crise sans intervention majeure de Bruxelles. Le fait qu’il s’agisse manifestement d’une tentative des autorités du Belarus de mettre la pression sur l’UE n’excuse en rien le traitement inhumain des victimes et le non-respect des obligations internationales.
Cette situation s’inscrit dans toute une série de développements préoccupants ces derniers mois : les renvois illégaux de Frontex en Méditerranée, le refus de recueillir des réfugiés afghans après la prise de pouvoir des talibans, des récits choquants du traitement des réfugiés en Lybie où l’UE collabore directement avec les autorités, jusqu’à la condamnation récente d’un maire en Italie à 13 ans de prison ferme pour avoir aidé des migrants. L’UE, à défaut de s’entendre sur une politique d’asile commune, poursuit une approche de plus en plus répressive qui mine le droit d’asile international et enlève à l’Europe toute crédibilité en matière de droits humains.
L’Union européenne doit enfin se doter d’une politique d’asile commune qui prévoit un partage clair des responsabilités avec des normes et procédures qui respecte entièrement les conventions internationales. En parallèle, il est nécessaire de s’attaquer enfin aux causes systémiques de la migration involontaire au lieu de lutter exclusivement contre les symptômes. déi Lénk demande au gouvernement luxembourgeois de s’engager avec fermeté pour une résolution rapide de la catastrophe humanitaire à la frontière entre la Pologne et le Belarus et d’œuvrer en faveur d’une politique d’asile commune qui respecte les droits humains et les conventions internationales.