Après les déclarations du nouveau Président des Etats-Unis se distançant d’une solution à deux États au Proche-Orient et manquant de condamner avec fermeté la poursuite de la colonisation israélienne à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, la perspective d’une paix juste entre Israéliens et Palestiniens menace désormais d’être durablement compromise. L’abandon de cette perspective et l’annexion de la Palestine par Israël comporte des risques d’une gravité extrême : violation des droits de l’homme, finalisation du nettoyage ethnique de la Palestine, création de nouveaux flux de réfugiés, recrudescence du terrorisme mondial, guerres civiles et interétatiques.
L’Union européenne et ses États membres, bien qu’historiquement attachés à la réalisation d’une paix durable entre Israéliens et Palestiniens et hostiles à la colonisation israélienne, ne se sont pas donné pas les moyens de réaliser cet objectif, laissant le monopole de ce dossier aux Etats-Unis vus, à tort plus qu’à raison, comme un « honnête courtier » entre les deux parties. Leur renonciation à prendre une quelconque responsabilité sur la résolution du conflit était telle qu’ils ne remirent même pas en cause la nature privilégiée de leurs relations économiques avec Israël en dépit des positions de plus en plus radicales pris par celui-ci ces dernières années.
Beaucoup d’Européens, et beaucoup de Luxembourgeois, ont de plus en plus de mal à comprendre cette attitude passive. Le législateur luxembourgeois, en particulier, a solennellement fait siennes ces interrogations : le 17 décembre 2014, la Chambre des députés a adopté une motion recommandant au gouvernement luxembourgeois de reconnaître l’État de Palestine « au moment qui sera jugé le plus opportun ».
déi Lénk est d’avis que suite à l’échec de la Conférence de paix à Paris en janvier 2017 et à l’entrée en fonctions de l’administration Trump, ce moment opportun est désormais arrivé. Au gouvernement luxembourgeois de créer une dynamique, pour pousser les autres États membres de l’UE à agir. Avant qu’il ne soit trop tard.