Depuis des années, il y a au Luxembourg un besoin urgent de logements abordables. Les prix et loyers d’appartements et de maisons ont explosé car la construction de nouveaux logements ne suit pas l’augmentation pressante de la demande. Bien que le Premier ministre M. Juncker ait régulièrement fait de la politique du logement un combat de chef, elle s’en est tenue à des promesses vides. L’Etat et les communes ne créent de loin pas suffisamment de logements et les Gouvernements CSV-LSAP-DP n’ont pas agi efficacement contre la spéculation. Le résultat est que de plus en plus de gens ne peuvent plus se permettre un logement convenable et doivent vivre dans la pauvreté ou vivre en région frontalière en raison des loyers trop élevés ou de leurs dettes.
déi Lénk veut :
1. Qu’au Luxembourg, les locataires et les acheteurs privés ne consacrent pas plus d’un tiers de leurs revenus au loyer ou au remboursement d’un crédit. C’est pourquoi il faut construire au moins 6 500 logements par année, avant tout grâce à la construction massive de logements publics, financés par un fonds alimenté par les revenus de loyers et de ventes et par l’augmentation de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires et les terrains à bâtir en friche. Pour arriver à une politique du logement aussi ambitieuse, l’Etat et les communes doivent enfin réaliser un relevé des leurs terrains à bâtir disponibles.
2. Fixer très rapidement des plafonds pour les loyers. La règle actuellement légale selon laquelle le loyer annuel ne peut pas dépasser 5 % de la valeur d’un bien immobilier doit obligatoirement être appliquée à tous les nouveaux contrats de bail. La valeur du bien servant à la fixation du loyer doit ici également être diminuée de toutes les primes d’Etat. Pour éviter des transgressions de cette règle et pour assurer la transparence, le propriétaire doit donner la valeur du bien immobilier.
3. Imposer légalement aux communes d’avoir au moins 10 % d’habitations sociales sur leur territoire et que toutes les habitations – également ces habitations dites sociales – soient de qualité acceptable. La clé de répartition des subventions publiques aux communes doit être modifiée de manière à ce que les communes qui créent des logements abordables soient favorisées et celles qui ne le font pas, désavantagées.
4. Faire payer les spéculateurs grâce à un nouvel impôt : pour chaque année où un terrain à bâtir reste vide et pour les logements qui restent vides durant de longues périodes.
5. Mettre en œuvre un vaste programme d’assainissement des vieilles constructions. Afin que les frais d’assainissement ne touchent pas les propriétaires et locataires à faibles revenus, un nouveau fonds public doit permettre aux ménages privés d’investir dans une isolation thermique avec des intérêts échelonnés socialement. Le remboursement se fait grâce à l’argent économisé. Une réforme du pass énergétique doit permettre aux locataires de réclamer une réduction du loyer selon la catégorie énergétique.
6. Valoriser les commissions communales des loyers, pour renforcer les droits des locataires. Ces commissions doivent agir en tant qu’organe de contrôle des loyers et pouvoir faire rendre des comptes aux propriétaires en cas de transgression de la loi sur les loyers. Une nouvelle instance publique devra être mise en place pour coordonner les activités des commissions des loyers.
7. Elaborer une loi qui réglemente la collocation. De plus en plus de gens décident de plein gré ou sont forcés pour des raisons financières, de partager leur logement avec d’autres. Jusqu’à présent, la politique a sous-estimé cette réalité sociale et n’a donc pas créé de cadre légal.
8. Lors de la construction de logements, absolument prendre en compte l’accessibilité. Afin de garantir également aux citoyens/citoyennes handicapés le droit de choisir leur lieu de vie et leur mode de vie, il faut créer des structures nationales comme « habitat encadré ».
9. Créer des logements pour les étudiants/étudiantes et les jeunes en formation en cas de conflits chez les parents et également pour les femmes avec ou sans enfant en cas de séparation.