Monsieur le Président,
Conformément à l’article 80 du règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre la question parlementaire suivante à Monsieur le Ministre délégué à la l’Enseignement supérieur et à la Recherche.
Etant donnée la rapidité avec laquelle la nomination du nouveau recteur de l’Université du Luxembourg s’est imposée, il est permis de s’interroger sur les conditions exactes du processus de recrutement du nouveau recteur. En effet, dans une interview donnée par le président du Conseil de gouvernance de l’Université du Luxembourg à l’hebdomadaire « Land », le 8 septembre 2017, celui-ci déclare qu’il serait alors encore trop tôt pour savoir qui sera le nouveau recteur. En revanche, le président du Conseil assure qu’il sera désigné au moment de la rentrée académique à savoir le 12 octobre 2017. Il s‘exprime par ailleurs sur le processus de recrutement qui est à ce moment-là toujours en cours: „Es gab eine internationale Ausschreibung und es gingen Bewerbungen ein. Mehr kann ich auch deshalb nicht sagen, weil der Conseil de gouvernance eine Findungskommission eingesetzt hat. Ihr gehören die vier Ratsmitglieder aus dem universitären Bereich an, die Vertreter von Studenten und Professoren und siebentens ein Vertreter der Zivilgesellschaft. Zurzeit sieht die Findungskommission die Kandidaturen durch. In den nächsten Wochen bekommt der Conseil von ihr eine Shortlist, und dann ist es an den Gouverneuren, eine Entscheidung zu treffen. Zu ihr muss der Universitätsrat noch Stellung nehmen, und anschließend wird die Kandidatur über den delegierten Hochschul- und Forschungsminister dem Regierungsrat vorgeschlagen.“
En fait, la déclaration du président du Conseil de gouvernance laisse entendre qu’un processus de recrutement aussi laborieux, bien qu’en cours, ne peut difficilement arriver à terme à la date prévue pour la rentrée académique. Or, le 6 octobre 2017, même pas un mois après la déclaration du président de l’université, la nomination du nouveau recteur a été rendue officielle par le Conseil du gouvernement. Le lendemain, deux historiens de l’Université du Luxembourg publient un communiqué dans le « Luxemburger Wort », dans lequel ils font part de leurs inquiétudes à la fois concernant le profil scientifique et académique du recteur élu et par rapport à l’absence d’un débat démocratique impliquant au moins le personnel scientifique autour de cette nomination. Ainsi, la rapidité avec laquelle le nouveau recteur a été élu, semble même avoir dépassé les chercheurs de l’université, dont les critiques n’ont pas été écoutées, ni publiées à temps.
Partant, je voudrais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre :
(1) Monsieur le Ministre peut-il me faire un plan chronologique détaillé du processus de recrutement du recteur de l’Université du Luxembourg ?
(2) Monsieur le Ministre peut-il m’indiquer quels organes de l’Université n’ont pas été consultés durant le processus de recrutement ?
(3) Concernant les organes de l’Université impliqués dans le processus de recrutement, Monsieur le Ministre peut-il me communiquer leurs avis, notamment l’avis du Conseil de l’Université, sur le choix retenu par les gouverneurs?
(4) Monsieur le Ministre peut-il me dire quelles étaient les qualifications scientifiques spécifiques des membres de la commission de sélection (Findungskommission) ainsi que les qualifications de la personne représentant la société civile?
(5) Concernant cette commission de sélection, Monsieur le Ministre peut-il m’indiquer si chaque membre a eu le même pouvoir décisionnel quant à la sélection des candidats shortlistés ? Sinon quelle était la répartition de ce pouvoir de décision ?
(6) Monsieur le Ministre était-il au courant d’éventuels désaccords à l’intérieur de la commission de sélection et/ou parmi le personnel de l’université avec le candidat sélectionné, et ce avant sa nomination officielle ?
(7) Enfin, Monsieur le Ministre pense-t-il réagir aux critiques émises par les chercheurs de l’université dans le communiqué de presse précité, en instaurant un débat public autour du recrutement du nouveau recteur ?
David Wagner,
Député