Le Bureau de coordination de déi Lénk a eu un premier échange de vue sur le projet de loi portant réorganisation du Service de Renseignement de l’Etat (SREL).
Bien que prévoyant un contrôle plus étroit du SREL de la part des autorités politiques, ce projet comporte par ailleurs une extension très dangereuse de ce service en personnel, en missions et en moyens d’action. Ainsi, à côté des services de sécurité intérieure (police et justice), de sécurité extérieure (armée) il est prévu de créer un nouveau service de « sécurité nationale » (service de renseignement).
Cette notion très étendue vise la protection de l’Etat existant et s’apparente au « Verfassungsschutz» en Allemagne. Il a pour cette raison été jugé « d’une importance capitale d’ajouter l’extrémisme » aux missions du SREL. On prétend en exclure les activités politiques, idéologiques ou philosophiques « légitimes » et « normales ». Mais on entend surveiller ceux qui tendent « à promouvoir des idées et d’apporter des changements de fond politiques, économiques, sociaux », non seulement par la violence, mais aussi par « d’autres formes de comportements extrêmes ». On veut surveiller aussi des personnes « encouragées à remplacer leurs croyances modérées et généralement admises par des opinions extrêmes » (« radicalisation »).
Qui juge du « légitime », du « normal », du « modéré »? déi Lénk avait déjà dévoilé que nombre d’associations de la société civile (ASTI, CLAE, Cercle bolivarien Luxembourg-Venezuela, mais aussi ATTAC et bien d’autres organisations) faisaient l’objet de surveillance par le SREL sur base des mêmes définitions, alors non encore prévues dans la loi. On veut, par cette loi, légitimer des activités de police politique, ou devrait-on dire: de police des idées déviantes, digne des anticipations de Georges Orwell?
Les moyens d’action du SREL sont également étendus et il est introduit une obligation « impérative » pour toutes les administrations publiques de lui communiquer les informations susceptibles d’avoir un rapport avec ses missions. On introduit le témoignage anonyme d’agents du SREL en justice et on conforte le secret absolu lié aux informations reçues de services étrangers comme le NSA.
déi Lénk appelle l’opinion publique et les associations à s’opposer à cette loi inquiétante.
(communiqué par déi Lénk)