Les puissants en Grèce, exécutant docilement les successifs mémorandums antisociaux imposés par la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international), avaient cru pouvoir se débarrasser d’elles sans que personne n’en prenne acte. Mais c’était sans compter avec la détermination et le courage des 595 femmes de ménage du Ministère des finances grec. Lorsqu’en septembre de l’année dernière, le gouvernement de Monsieur Samarás a enclenché le processus, qui devait aboutir à leur licenciement collectif et à la privatisation du secteur public de nettoyage avec son cortège de conséquences négatives au niveau des rémunérations et des conditions de travail, elles ont commencé une lutte exemplaire.
Ces travailleuses, souvent en charge de familles monoparentales, considérées par les puissants comme étant en bas de l’échelle sociale et donc incapables de se défendre, ont donné un bel exemple de résistance à la société grecque tout entière. Elles ont mis des bâtons dans les roues d’un gouvernement antisocial voulant mener une politique de privatisation accélérée. Alors que, dans leur cas, le recours à la grève n’aurait pas été d’une grande efficacité, elles ont inventé des formes de luttes alternatives et résisté en maintes occasions à la répression policière. Ce faisant, elles ont su forcer le respect de l’opinion publique en Grèce et au-delà. Leurs gants rouges, qu’elles exhibent de diverses façons lors de leurs actions de résistance, sont devenus un symbole de la lutte des peuples contre les politiques austéritaires imposées dans l’Union européenne.
Tout récemment, les femmes de ménage du Ministère des finances grec ont remporté une victoire intermédiaire. Après qu’une décision en première instance de la justice grecque eût constaté que leur licenciement n’était pas légal, le Gouvernement avait porté le dossier directement devant la Cour suprême grecque, l’«Áreios Págos». Si celle-ci avait donné raison au Gouvernement, les femmes de ménage auraient été licenciées définitivement. Or la Cour suprême vient de faire droit aux demandes de leurs avocats, en reportant sa décision pour une période de cinq mois.
Du Luxembourg, déi Lénk, SYRIZA, Izquierda Unida et Rifondazione Comunista expriment leur soutien à la lutte exemplaire des femmes de ménage grecques. Les cinq mois qui viennent seront décisifs pour leur victoire. Nous appuierons toutes les mobilisations et actions pour imposer leur réembauche définitive.
Au Luxembourg aussi, les salariées du secteur du nettoyage (quasiment toutes des femmes) mènent une lutte depuis plusieurs mois. Elles sont confrontées au non-respect du repos hebdomadaire, à la non-rémunération correcte des heures supplémentaires ou encore à la conclusion répétée de CDD. Mais leur lutte n’est pas uniquement défensive, elles revendiquent aussi des droits supplémentaires concernant leurs salaires, la flexibilité, les congés légaux ou l’octroi du salaire social minimum qualifié après 10 ans de travail dans le secteur. Nous soutenons cette lutte depuis le début et continuerons à le faire !
Notre appui à toutes ces luttes sociales est prolongé par le combat plus large que nos partis, qui tous les quatre adhèrent au Parti de la gauche européenne (PGE), mènent ensemble pour construire une autre Europe, qui soit au service des peuples et non du grand capital et de la finance. Cette vision est d’ailleurs entièrement partagée par le groupe de gauche au Parlement européen GUE/NGL (Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique), qui vient d’accorder un appui remarqué aux femmes de ménage grecques.
(communiqué par déi Lénk, SYRIZA-Luxembourg, Izquierda Unida-Luxembourg, le Parti communiste d?Espagne et Rifondazione Comunista-Luxembourg)