A Londres, le ministre Frieden a déclaré sa « sympathie » pour la plainte déposée par le gouvernement britannique contre l’introduction d’une taxe sur les transactions financières.
Une telle taxe a été proposée depuis longtemps. Ses objectifs : plus de justice fiscale, la prévention de la dangereuse spéculation financière, le financement de programmes contre la pauvreté, pour la protection du climat et la reconversion écologique de l’économie.
La proposition qui va à l’encontre de la logique néolibérale s’est évidemment heurtée à la résistance du lobby financier et des gouvernements libéraux. La crise financière a pourtant souligné son opportunité : la régulation des marchés financiers s’impose autant que la participation du secteur financier aux coûts de la crise, dont il est largement responsable.
Onze Etats membres de l’Union Européenne ont déclaré leur intention d’introduire une telle taxe, dans le cadre d’une « coopération renforcée », et la commission européenne a élaboré une proposition de directive allant dans ce sens. Elle est très modeste, avec un taux insuffisant et une affectation de la ressource inadaptée aux besoins sociaux et écologiques. Ce serait pourtant un petit pas dans une nouvelle direction.
Chez nous, la coalition CSV-LSAP se moque apparemment autant de la justice sociale que de la lutte contre la spéculation financière et refuse l’introduction de la taxe au Luxembourg – bien qu’elle puisse engendrer des recettes supplémentaires à l’Etat.
Mais ce n’est pas tout : le ministre des finances suggère que le Luxembourg pourrait s’associer au recours du gouvernement de Londres (lisez : du lobby de la City) auprès de la Cour de justice européenne contre l’introduction de la taxe. Au lieu de négocier pour une directive plus adéquate (taux plus élevé, affectation plus juste), notre gouvernement voudrait donc interdire aux autres Etats membres l’introduction de la taxe ?
Le député socialiste au Parlement Européen Robert Goebbels a déjà vertement fustigé la déclaration du ministre Frieden. Mais quelle est donc la position du parti socialiste luxembourgeois ? Et est-il admissible qu’un ministre des finances prenne une telle initiative sans aucune consultation de la Chambre des Députés ?
déi Lénk y reviendra.
PM déi Lénk – Mit der Bankenlobby gegen Steuergerechtigkeit_0