L’arrivée au pouvoir de SYRIZA en janvier dernier a déclenché un vrai débat politique au sujet de l’orientation de l’Union Européenne. Pour la première fois, la politique économique, appliquée les yeux fermés et insistant sur la logique de «there is no alternative», est vraiment mise en cause. Ainsi, SYRIZA a su faire trembler nombreux responsables nationaux et européens depuis des mois.
Cette nervosité est justifiée, comme SYRIZA peut compter sur le soutien d’une grosse majorité de sa population, dû au fait qu’il s’agit du premier gouvernement à s’engager à contrer les conséquences néfastes engendrées par la politique d’austérité imposée par la TROÏKA.
Dans cette logique, les premières actions entreprises par le nouveau gouvernement grec ont visé à rendre la dignité aux citoyen-ne-s les plus précarisé-e-s, comme l’annulation de la baisse du salaire minimum, l’introduction d’un programme de nutrition de base ou encore la mise en place de mesures préventives contre la pauvreté énergétique.
En retour, SYRIZA peut compter sur le soutien des Grecs lors des négociations sur la dette au niveau européen, et pourrait même faire légitimer sa politique par des élections anticipées, qui, selon des sondages récents, ne feraient que renforcer leur position majoritaire.
Syriza a réussi à poser la question de la légitimité de la dette grecque. Les gouvernements conservateur et socio-démocrate précédents ont accepté les conditions des créanciers, qui ont engendré une augmentation de la dette et nullement profité à la grande majorité de la population. La politique d’austérité que la Troïka impose, tend à renforcer la dépendance de la Grèce des institutions financières et à museler toute croissance économique. La Grèce est prise dans un cercle vicieux et le gouvernement Syriza s’efforce de trouver des solutions dans le cadre des traités européens et de les faire évoluer vers le bon sens économique.
En demandant une annulation partielle de la dette publique et une renégociation des conditions de la dette restante, le gouvernement grec ne demande pas plus qu’un peu d’air et une marge de manœuvre suffisamment large permettant de mettre en œuvre les réformes nécessaires. Les demandes formulées par la Troïka prévoyant une baisse des retraites et une dérégulation du marché du travail (p.ex. par l’annulation de conventions collectives) ne sont pas acceptables, et ont pour seul but de faire un exemple de la Grèce.
déi Lénk fait appel à tous d’exprimer leur solidarité avec le gouvernement SYRIZA. SYRIZA ne se bat pas seulement pour le peuple grec, mais également pour une autre et meilleure Europe.
Dans ce contexte, nous demandons un positionnement plus clair de la part du gouvernement luxembourgeois. Une coopération avec le gouvernement grec concernant l’imposition de capitaux grecs cachés au Luxembourg s’imposerait d’urgence, et le gouvernement luxembourgeois devrait prendre une initiative en ce sens. Lors de la présidence de l’UE, le Luxembourg portera en outre la grande responsabilité d’éviter que l’idée européenne succombe à la logique «austéritaire ».
déi Lénk