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Haut, den 12. Juli, hunn déi Lénk hire Programm fir d’Chamberwalen 2023 virgestalt. Déi 20 Kapitelen an 565 Eenzelpunkten goufen iwwer bal ee Joer ausgeschafft. D’Aarbechtsgruppen vun déi Lénk hunn ënnert der Féierung vum Aarbechtsgrupp“Programm“ dëst Documemt vun iwwer 60 Säiten ausgeschafft. Dono hate sämtlech Membere vun déi Lénk sechs Wochen Zäit de Programm z’amendéieren. Déi sëllegen Amendementer sinn eenzel vum Aarbechtsgrupp „Programm“ duerchgeschafft ginn an den 21. Juni ass an enger grousser Memberversammlung de Programm ugeholl ginn.
Dëse Programm mat deem mir dëst Joer an d’Chamberwale gi steet also op enger zolitter Basis. E geet vum Constat aus dass et héich Zäit gëtt déi grouss Defie vun eiser Zäit endlech unzepacken, dass ëmmer méi Leit endlech erëm Perspektive brauchen. De Schong dréckt am Logement, an der Ëmwelt- a Klimapolitik, an der Sozialpolitik, an der Aarbechtspolitik. Vill Leit, besonnesch Jonker, gesi keen Auswee méi an et brauch elo kloer Alternativen zum business-as-usual. Aus dësem Constat ass dann och eise Slogan entstanen: Alles ze gewannen. Wann ee wierklech eng Logementspolitik wëll, déi d’Recht op Wunne garantéiert, oder wann ee wierklech eng ambitiéis Ëmweltpolitik verlaangt oder sech eng Aarbechtswelt wënscht an där de Salarié rëm am Mëttelpunkt steet, dann huet een alles ze gewanne wann een déi Lénk wielt.
Tout à gagner avec déi Lénk. Notre programme électoral.
Aujourd’hui, 12 juillet 2023, déi Lénk a présenté son programme électoral pour les législatives 2023. Les 20 chapitres et 565 points ont été écrits et rassemblés durant presque une année. Les groupes de travail de déi Lénk ont rédigé ce document de plus de 60 pages sous la direction du groupe de travail « programme ». Ensuite, les membres de déi Lénk ont eu six semaines pour proposer des amendements. Les nombreux amendements ont été analysés par le groupe de travail « programme » et le 21 juin, le texte a été adopté par une réunion des membres.
Ce programme que nous allons défendre durant la campagne électorale a donc une base solide. Il part du constat qu’il est grand temps de s’attaquer aux défis de notre temps, que de plus en plus de personnes ont à nouveau besoin de perspectives. Les politiques de logement, du climat, de l’environnement et du travail sont autant d’échec. Beaucoup de gens, notamment les jeunes, ne voient plus d’issues et il faut donc des alternatives au laisser-faire. Ces constats sont à l’origine de notre slogan : Tout à gagner. Si on veut une politique du logement qui garantit le droit au logement, si on désire une politique climatique et environnementale ambitieuse et si on rêve d’un monde du travail qui placerait le salarié au centre, on a tout à gagner en votant déi Lénk.
déi Lénk hëlt zur Kenntnis, datt de Nationalrot vun der CSV gëschter Owend de Luc Frieden zum Spëtzekandidat fir d’Nationalwalen ernannt huet a stellt sech op eng zolidd politesch Konfrontatioun an. Domadder seet d’CSV endgülteg hirem Status als Vollekspartei Äddi.
Mam Luc Frieden féiert elo e Mann d’CSV an d’Walen, dee wéi keen anere fir déi reaktionär Ausriichtung vun der konservativer Partei steet. Säi Numm ass enk verbonne mat enger ultraliberaler an onsozialer Finanzpolitik, mat de Praktiken déi zu Luxleaks gefouert hunn a mat enger Law-and-order-Politik géigeniwwer vu vulnerabele Minoritéiten. A natierlech mat der Tatsaach, datt hie 6 Méint nodeems e Finanzminister war e lukrative Job bei der Deutsche Bank zu London ugeholl huet, amplaz op der Oppositiounsbänk ze sëtzen.
Mat där Entscheedung dréit d’CSV hirem Status als Vollekspartei endgülteg de Réck. Amplaz déi ugekënnegt Erneierung geet et also fir d’CSV zréck an eng Vergaangenheet, wou een nach Klimawandel, Logementskris a sozial Ongläichheete konnt ignoréieren an alles der Profitmacherei konnt ënneruerdnen.
déi Lénk steet fir eng Transitioun hin zu enger méi sozialer an ökologescher Gesellschaft an deementspriechend stelle mir eis op eng zolidd politesch Konfrontatioun a mam Luc Frieden a mat allen anere reaktionäre Politiker.innen vum Parteiespektrum. Lëtzebuerg muss sech endlech mat enger progressiver Politik deenen neien Erausfuerderunge stellen, amplaz ale Gespenster nozelafen.
En arrière toute
déi Lénk prend note de la décision du conseil national du CSV de nommer Luc Frieden comme tête de liste aux prochaines élections nationales et se prépare à une solide confrontation politique. Ainsi, le CSV se détourne définitivement de son statut de parti populaire.
Avec Luc Frieden, le CSV sera conduit dans les élections par un homme politique qui représente comme peu d’autres l’orientation réactionnaire du parti conservateur. Son nom est lié intrinsèquement avec une politique financière ultralibérale et antisociale, ainsi qu’avec les pratiques qui ont mené à Luxleaks et une politique répressive envers des minorités vulnérables. Et bien sûr avec le fait qu’il a quitté les bancs de l’opposition pour accepter un poste lucratif auprès de la Deutsche Bank à Londres six mois après avoir été ministre des Finances.
Avec cette décision, le CSV abandonne définitivement son statut de parti populaire. Au lieu de mettre en œuvre le renouveau annoncé, il part en arrière à la recherche d’un passé ou le changement climatique, la crise du logement et les inégalités sociales pouvaient encore être ignorés pour soumettre tout à la logique des profits.
déi Lénk s’engage pour une transition vers une société plus sociale et plus écologiquement durable et de ce fait se prépare à une solide confrontation politique avec Luc Frieden et tous les autres candidates et candidats réactionnaires du spectre politique. Le Luxembourg doit enfin affronter les nouveaux défis avec une politique progressive, au lieu de ressusciter les vieux fantômes.
Par la présente, nous avons l’honneur de vous communiquer la position de déi Lénk au sujet d’une refonte globale de la loi électorale.
La démocratie ne tient évidemment pas exclusivement aux échéances électorales. « Elle naît, vit, se perd, se gagne, dans de multiples lieux. Les institutions, les rues, les usines, les écoles … et les mots. Les mouvements de la société ont plus d’un moteur. »1
Néanmoins, nous estimons que la question d’une réforme globale de la loi électorale touche au fondement même d’une démocratie parlementaire représentative et mériterait à nos yeux une consultation plus large que celle des fractions parlementaires représentées à la Chambre des Députés. Les partis, les syndicats et les organisations de la société civile devraient faire partie intégrante d’un tel processus de consultation.
Concernant les deux grands sujets en question, à savoir le non-cumul des mandats et les circonscriptions électorales, nous partageons la position suivante :
– Nous plaidons pour une circonscription unique, ce qui correspond au mieux au principe « une personne, une voix » ;
– Nous sommes opposés au cumul des mandats de députés au niveau national avec un mandat exécutif au niveau communal (bourgmestre ou échevin).
D’ailleurs, nous pensons qu’une réforme un tant soit peu ambitieuse de la loi électorale devrait également traiter les questions suivantes :
– La participation de la moitié non-luxembourgeoise de la population du pays aux élections nationales (nous revendiquons une citoyenneté de résidence), communales (harmonisation avec les standards européens et donc abolition de la dérogation des 5 années de résidence) et européennes. Le fait de disposer de trois corps électoraux différents pour chaque type d’élection ne contribue pas à la transparence et la légitimité du processus électoral ;
– l’inclusion des jeunes à partir de l’âge de 16 ans aux différents types d’élections ;
– le mode de calcul concernant l’attribution des sièges, favorisant outre mesure certains partis ;
– les conséquences résultant du devoir civique de participation obligatoire aux élections ;
– la clarification des règles concernant l’information des électeurs (convocations) ;
– l’introduction d’un seuil minimum pour le sexe sous-représenté sur les listes électorales au niveau communal;
– la révision des conditions de non-comptabilité avec un mandat communal à cause de la situation professionnelle.
Nous envisageons d’expliciter les sujets énoncés pour la rentrée d’automne. En attendant, nous restons à votre entière disposition pour tout renseignement
complémentaire.
Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de notre parfaite considération.
Marc Baum
David Wagner
1 Doc. Parl. : No. 6956. Proposition de révision portant instauration d’une nouvelle Constitution.
La Coordination Nationale de déi Lénk remercie les électrices et électeurs pour la confiance exprimée. Leur participation aux élections communales de 2017, les élections nationales de 2018 et les élections européennes de 2019 a rendu possible la stabilisation de déi Lénk, depuis la conquête du 2e siège de député en 2013, comme force parlementaire rajeunie, renouvelée et féminisée.
Bien que les différentes élections ne soient pas comparables entre elles, le résultat de 4,83% de dimanche est décevant pour nous et ne correspond pas à nos propres attentes. C’est la première fois en dix ans que nous régressons en pourcentages (-0,93% par rapport aux élections européennes de 2014 et -0,65% par rapport aux élections parlementaires de 2018). Mais la coordination nationale a aussi souligné le bon résultat personnel des candidat.e.s de la liste 5 .
Malheureusement nous n’avons pas suffisamment réussi à établir la responsabilité partagée du CSV, du DP, des Verts et du LSAP pour une politique européenne des inégalités sociales, des injustices fiscales, des menaces écologiques – politique qui a été clairement à l’origine du renforcement de partis de la droite extrême. Nous n’avons ainsi pas réussi à fonder la nécessité d’un renforcement d’alternatives de gauche au capitalisme également au niveau européen.
Les gains de voix pour le DP et les Verts s’expliquent sans doute en grande partie par l’idée répandue d’un “vote fatidique » entre la continuation sans grand changement de la politique européenne connue et l’extrême droite, mais aussi d’une « élection climatique » sur base d’un capitalisme vert. Les gains de voix du LSAP sont minimes, mais en 2019 les trois partis de la coalition gouvernementale (DP, LSAP, Verts) ont augmenté leur score en voix et en députés européens (4 sur 6), tandis qu’en 2014 ces trois partis avaient perdu, notamment en faveur de déi Lénk. Dans d’autres pays également des partis de gauche ont perdu et des partis libéraux et verts ont gagné.
Connaissant des pertes dramatiques aux élections européennes, le CSV est relégué de peu au 2e rang derrière le DP. La tendance nationale à s’éloigner de la « grande coalition » entre CSV et LSAP et à renforcer le « bloc libéral » entre LSAP, DP et Verts a été confirmée et même renforcée lors de ces élections européennes. Cette nouvelle option de pouvoir du capitalisme répond à un besoin de renouvellement sociétal, mais s’accompagne aussi de formes d’exploitation de l’homme et de la nature nouvelles, plus orientées vers les marchés.
2019 a aussi conduit à un renforcement aux élections européennes du parti souverainiste et économiquement libéral ADR qui, pour la première fois, s’est rapproché d’un siège « de reste » en atteignant 10%. Cette évolution a été accompagnée d’un succès des « Pirates » (7,7%) qui ont muté endéans une année en une formation populiste plutôt de droite attirant des votes protestataires populaires.
La coordination nationale a décidé de procéder dans les prochains mois à une réévaluation stratégique de déi Lénk et de travailler pendant les années à venir à une amélioration de sa pratique politique. Nous devrons rapprocher à tous les niveaux notre politique des gens et surtout des couches de la population souffrant le plus des discriminations et des inégalités sociales. déi Lénk mettra également beaucoup plus l’accent sur les aspects européens de la politique, en collaboration avec la fraction de gauche au Parlement européen. Il mettra les vainqueurs du 26 mai (les députés européens élus) devant leur responsabilité tant en ce qui concerne les inégalités sociales que les injustices fiscales, mais aussi l’urgence climatique.
Avec notre programme électoral et notre liste nous avons mené une campagne offensive, se distinguant clairement des autres partis.
Notre slogan “Notre vie. Pas leurs profits » souligne clairement ce dont il s’agit.
Nous prenons les élections européennes au sérieux. C’est dans le Parlement Européen que les contenus politiques qui nous occupent dans les années suivantes sont discutés en premier lieu. Ils représentent la majeure partie des projets de loi.
En Europe on peut faire bouger les choses et on doit le faire. Surtout si on est critiques. Et seulement si on est critiques.
Le Parlement Européen fut toujours dominé jusqu’à présent par une coalition de conservateurs et de sociaux-démocrates. Nous ne voulons d’un renforcement ni de cette coalition ni du parti libéral de droite et de Macron. Le CSV, le LSAP et le DP ont aidé à construire cette Europe néolibérale que nous connaissons aujourd’hui et qui est responsable de la misère sociale massive et du retour des mouvements d’extrême-droite et fascistes en Europe.
Et une voix pour les Verts n’est pas non plus une voix pour un vrai changement, nous le voyons très clairement avec ce gouvernement.
Veillez à ce que les partis responsables de la situation actuelle ne restent pas une nouvelle fois entre eux. Mettez-leur un chien de garde à leurs côtés !
Seulement s’il arrive devant l’ADR, déi Lénk peut espérer obtenir un « siège de reste ». Voilà pourquoi une voix pour déi Lénk est aussi une voix contre la droite.
Pensez donc dimanche à noircir le cercle au-dessus de la liste 5 – déi Lénk – European Left.
« Fir d’Klima ze retten, brauche mir e Systemwiessel“
déi Lénk hu lescht Woch an der Chamber d’gewielte VertriederINNen vun alle Parteie mat enger Resolutioun dozou opgeruff, d’urgence climatique unzëerkennen an deementspriechend ze handelen.
Dës Resolutioun gouf majoritär verworf. Gläichzäiteg gouf vun der Majoritéit eng Motioun proposéiert déi der Klimakris net gewuess ass. Déi politesch VertriederINNen aus de stäerkste Parteien an dem rietsen Eck hunn domat bewisen, dass hire Wëllen zu engem staarken Engagement beim Klimaschutz immens schwaach ass.
Et ass kloer, dass weltwäit d’Multinationalen an déi Superräich am meeschte verschmotzen, an datt d‘Rechnung vun der ekologescher Kris bei deene leie bleift, déi am mannsten dofir kënnen.
Dee Wand muss sech dréinen. D’EU muss deemno de Marché carbone ofschafen, deen den Entreprisen et erméiglech sech e Recht op Verschmotzung ganz bëlleg ze erkafen.
Oft verkafen d’Entreprisen dës Rechter erëm, a maache Gewënn mat Ëmweltverschmotzung.
déi Lénk mengen:
—–> dass, amplaz d’Verschmotzung ze subventionéieren, d’EU déi grouss Verschmotzer iwwer eng CO2 Steier soll sanktionéieren.
—–> dass, d’Energieproduktioun an den Transportsecteur an ëffentlecher Hand soll geréiert ginn an op nohalteg Ziler soll ausgeriicht sinn, wéi d’erneierbar propper Energie an den Ausbau vun de Schinnenetzer.
—–> dass mer der Klimakris just Meeschter gi wa mer eis vun der kapitalistescher Konsumgesellschaft an hire Lobbyen ofsetzen an de Mënsch a seng Ëmwelt erëm an de Virdergrond setzen.
„Mir mussen de Steierdumping an der EU stoppen“
Wien huet déi real Muecht an der EU?! Op jiddefalls net d’Europaparlament. D‘Commissioun an de Conseil hunn institutionell gesinn d’Muecht, mee déi real politesch Muecht hunn an der EU grouss Konzerner a Lobbyen.
Mir si konfrontéiert mat enger Zort Imperium. En Imperium vu Konzerner aus Agrarindustrie, der Waffenindustrie, der Pharmaindustrie an de sougenannte GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft).
Dogéint ukämpfen heescht dës Supermuechten anstänneg besteieren, fir dass déi ëffentlech Hand dat Geld do kann asetze wou et gebraucht gëtt, am Interessi vun de Leit a net der sënnloser Profiterwirtschaftung.
déi Lénk wëllen dofir ee Vertrieder oder eng Vertriederin an d’EU Parlament schécken, deen/dat zesumme mat de Parteie vun der europäescher Lénker dofir suergt, dass:
—–> Offshore Gesellschafte verbuede ginn ;
—–> Steierdumping a Konkurrenz innerhalb vun der EU gestoppt ginn;
—–> Auditfirmen sech aus de fiskale Gesetzgebungen eraushalen;
—–> dass d’Machenschafte vun de Grousskonzerner an den Auditfirmen entlarvt ginn an d’Leit och doriwwer informéiert ginn.
„Ween eng sozial Unioun well, dee wielt déi Lénk.”
Eng ekologesch Politik geet net op d’Käschte vun de klenge Leit. Well eng richteg ekologesch Politik baséiert op staarken ëffentleche Servicer an enger gerechter Ëmverdeelung vum Räichtum.
Kuerz gesot Ëmwelt-a Klimaschutz ginn Hand an Hand mat Sozialpolitik.
D’Liberaliséierung vun den ëffentleche Servicer déi an allen europäesche Länner stattfënnt, ass de Géigendeel vu Sozialpolitik a verschäerft d‘ekologesch Kris. D’Liberaliséierung schaaft wéineg Gewënner, besonnesch bei de Konzerner a vill Verléierer, besonnesch bei de schaffende Leit. Vu Sozialpolitik profitéiert jiddereen.
Dofir fuerderen déi Lénk:
—–> en europäesche Mindestloun deen an all Memberstaat iwwer der Aarmutsgrenz läit.
Dat heescht dat dann och de Mindestloun zu Lëtzebuerg däitlech erhéicht misst ginn.
—–> eng europawäit Aarbechtszäitverkierzung. D’Leit déi mat hirer Aarbecht de Räichtum schafen, mussen net nëmmen anstänneg dofir bezuelt ginn, mee en Deel vun dësem Räichtum soll hinnen och a Form vun Zäitwuelstand ze Gutts kommen.
Depuis les années 1990, le populisme de droite s’impose et s’étend au sein des démocraties occidentales, où il connaît des succès électoraux évidents. Mais si ce tournant populiste ne fait plus question, la définition du phénomène, son idéologie, ses revendications, ses causes et les raisons de son succès restent sujets à de vifs débats.
De même, si les critiques consacrées de la gauche n’ont plus assez d’emprise sur les formes actuelles du populisme de droite, comment concevoir une critique actualisée de ce populisme et comment y faire face ?
Avec Thierry Simonelli – psychanalyste, docteur en philosophie et docteur en psychologie. Il travaille comme psychanalyste au Luxembourg.
Lors d’une conférence de presse, le 14 mai 2019, les candidat.e.s aux élections européennes Sandrine Gashonga, Antoni Montserrat Moliner et Gary Diderich argumentent à partir d’un d’un constat commun:
« L’Union européenne est en crise. »
Il s’agit d’une crise démocratique et institutionnelle dont les répercussions négatives sont sociales, économiques, écologiques et humanitaires.
Dans tous les pays de l’UE, les inégalités sociales montent, l’écart entre riches et pauvres se creuse, les conséquences du changement climatique frappent d’abord les femmes et les plus démunis, alors qu’ils en sont le moins responsables. Alors que l’Europe est présentée comme un havre de paix, les conflits armés internationaux se multiplient avec le soutien des pays européens participant à la course à l’armement imposée par la politique de l’OTAN. Ces guerres menées en dehors des frontières de l’Union se soldent par des fuites forcées de centaine de milliers de personnes cherchant refuge dans les pays de la communauté européenne.
L’ambiance est tendue, les populations sont de plus en plus fragilisées.
1. Les profiteurs de la crise
Tout cela profite à une minorité puissante d’acteurs politiques et économiques – Hommes et femmes de la droite libérale et de l’extrême-droite marchent main dans la main avec les actionnaires, PDG et lobbyistes des grandes entreprises de la filière carbone, de l’agrobusiness, du complexe militaro-industriel et enfin de l’industrie pharmaceutique.
Ce sont eux qui gouvernent l’UE et ce sont eux qui divisent les populations pour mieux régner.
Rien ne profite mieux à l’extrême-droite que la misère sociale et la mise en concurrence entre les populations.
2. L’ennemi commun
Il ne faut pas se tromper d’ennemi ! L’accumulation des déceptions politiques a pu dérouter beaucoup de personnes. Sur fond de politiques d’austérité, de crise financière, de montée du chômage, les citoyenn.e.s de l’UE se méfient de plus en plus de l’arrivée des migrants.
Faute de pouvoir dénoncer l’ennemi commun – c’est-à-dire les politiques en faveur de l’accumulation des profits par les riches et puissants – les expressions xénophobes et racistes se font entendre de plus en plus fortement dans les urnes et dans la rue.
3. Démanteler les faux « beaux discours »
Les gens tournent le dos à la politique européenne. Le sujet ne passionne guère et durant cette campagne électorale on se rend compte à quel point le défaitisme et la déception politique sont présents chez les gens : « ça ne sert à rien de voter » – « rien ne changera jamais ».
On ne peut pas vraiment le leur reprocher. Quelque part nous disons également que l’UE est conçue pour les multinationales et les super-riches et que ce sont eux qui décident de nos vies et de notre avenir dans leur course effrénée au profit. Qu’on se le dise, il n’existe pas de fatalité. Il est important de se rendre compte des dysfonctionnements de l’UE, et d’en défendre et renforcer les mesures et outils existantes pour le progrès social. Nous croyons en la capacité de changement de cette situation en retenant les mesures directement en lien avec une Europe démocratique et pacifique
« L’Union Européenne n’est pas un havre de paix »
L’un des arguments mis en avant par les pères fondateurs (il s’agissait effectivement que d’hommes) de l’UE pour entamer le projet de construction européenne, était la garantie et le maintien de la paix et de la stabilité au sein de l’UE. C’est un objectif noble que nous soutenons évidemment, mais qui masque le fait que le projet d’intégration européenne repose aussi sur des bases économiques néo-libérales. Avant d’être une union de la paix, l’UE a été conçue comme une union d’industriels , une union économique sur le modèle de la concurrence et du libre-échange.
Si les pays membres de l’UE vivent actuellement en paix, certains ne peuvent pas être considérés comme des pays pacifistes. Dans le sens où 7 pays européens, la France en tête, font partie des 10 plus gros pays exportateurs d’armes dans le monde. De la même manière, l’augmentation des budgets pour l’armement et la militarisation, mettent sérieusement en doute l’idée d’une union pacifique. Au Luxembourg, le budget augmente chaque année de 40 millions d’euros depuis 2016 pour atteindre 365 millions d’euros aujourd’hui et 410 millions projetées pour 2020. Cela dépasse le budget actuellement alloué au logement, malgré la pénurie en logements abordables. Il faut absolument limiter les dépenses militaires au minimum nécessaire pour une politique purement défensive. Le projet de créer une armée européenne, projet à vocation offensive (Fonds européen de défense, PESCO), doit être empêché. Il faut refuser l’idéologie de la « Puissance Europe ».
« Il faut coopérer de manière solidaires plutôt que de miser sur la militarisation » et donc…
(-) s’opposer à la participation de l’Union européenne aux interventions militaires à l’étrande l’ONU ;ger sans mandat légitime
(-) viser le démantèlement de l’OTAN et pour y parvenir, promouvoir la sortie des pays européens de cette alliance.
(-) s’opposer à l’installation de nouveaux missiles nucléaires en Europe et s’engager en faveur de la dénucléarisation totale du continent ; (Campagne ICAN)
(-) œuvrer à un système de sécurité collective en Europe, mettre en valeur le rôle que l’ONU peut jouer pour un règlement pacifique et négocié des conflits;
(-) démanteler le complexe militaro-industriel européen qui fait des bénéfices sur la guerre et la misère;
(-) interdire les ventes d’armes aux pays belligérants et aux régimes qui ne respectent pas les droits humains;
« L’Union européenne n’est plus sans frontières »
L’ouverture des frontières au sein de la communauté européenne garantie par les accords de Schengen, est aujourd’hui remise en cause. Si la libre circulation vaut toujours pour les marchandises et les capitaux, elle ne s’applique plus à la circulation des êtres humains en détresse.
Il faut cesser de traiter la question des migrations comme un problème de sécurité et rompre avec l’idéologie de la « Forteresse Europe ». Une directive récemment votée au Parlement européen par la majorité de la droite et des libéraux, accorde à l’agence de sécurité des frontières FRONTEX un pouvoir sans précédent, par l’allocation d’un budget de 11,3 milliards d’euros de 2021 à 2027, et un renforcement des agents de 70 en 2016 à 10 000 jusqu’en 2027. Il faut dissoudre cette agence et allouer ce budget à la mise en place d’une politique d’accueil respectueuse des droits humains ainsi que dans des mesures permettant de combattre les inégalités sociales et économiques dans les pays d’accueil des réfugié.e.s. Durant les cinq dernières années, 18 297 personnes ont péri en mer Méditerranée. La Commission européenne peut clairement être tenue responsable pour ces décès, notamment en suspendant des missions de sauvetage en mer ( Mission Sophia) et en criminalisant les membres d’ONG venant au secours de migrants en détresse. Sauver des vies ne peut pas être un crime.
« Il n’y a pas de crise des migrants, mais une crise de l’accueil des migrants ». Il faut donc…
(-) mettre en place des couloirs humanitaires afin de garantir aux réfugiés des voies d’accès sûres en Europe;
(-) redéployer les forces navales des pays de l’Union pour les aider ;
(-) protéger les membres des ONG secourant les migrants en détresse en Méditerranée.
(-) défendre le statut de refugié.e ; fermer les centres de rétention, ouvrir des centres de réception pour traiter rapidement des demandes d’asile;
(-) veiller à ce que toutes les procédures d’asile soient conformes aux enjeux de genre et concernant les personnes LGBTIQ*, particulièrement en mettant en place des centres de coordination chargés de coordonner l’intégration de la dimension du genre ;
(-) défendre le droit au regroupement familial pour ceux et celles qui obtiennent un statut de réfugié ;
(-) s’opposer aux déportations forcées, surtout vers des pays qualifiés abusivement de « sûrs » (Afghanistan, Iraq…) ;
(-) abroger les accords de Dublin qui font porter la responsabilité pour les migrants aux pays comme l’Italie, la Grèce et l’Espagne; les remplacer par une répartition équitable des refugié.e.s entre les pays de l’UE.
« L’Union européenne n’est plus à l’abri du fascisme »
La récupération par l’extrême-droite des colères citoyenn.e.s provoquées par l’abandon du projet de construction d’une Europe pacifique, solidaire et sociale, est un réel danger pour l’Etat de droit européen. S’il faut combattre l’extrême-droite cela ne va pas sans une redistribution du pouvoir parmi les institutions européennes ainsi que d’une reformulation des traités et bien sûr d’une nouvelle configuration politique au sein du Parlement européen.
La libéralisation des services publics et la financiarisation de l’économie sous-jacente, entraînent une dépendance des décideurs politiques vis-à-vis du monde de l’entreprise et de leurs lobbies.
Certains règlements, comme le règlement REACH, permettent de faire obstacle à l’ingérence des multinationales et de leurs représentants.
« Il faut reconstruire l’Union européenne, en coopérant du bas vers le haut » Cela veut dire que…
(-) Les autres institutions de l’Union, en particulier la Commission et le Conseil, ne sauraient agir qu’en fonction des orientations fixées par le Parlement européen et les Parlements nationaux ;
(-) De même, ni la Commission ni le Conseil ne sauraient entraver les Parlements dans l’exercice de leurs fonctions de contrôle
(-) Des pratiques antidémocratiques comme l’imposition de mesures d’austérité par la « Troïka » (Commission, Banque Centrale européenne et Fonds monétaire international) et par les ministres de finance de la zone euro dans le cadre du Mécanisme européen de stabilité doivent cesser
(-) Il faut Renforcer la participation directe des citoyen.ne.s à l’élaboration de règles européennes avec le concours indispensable de la Commission européenne.
(-) De même, le recours au référendum à la suite d’un débat public pluraliste et contradictoire doit être encouragé avant l’adoption de tout traité majeur par l’Union et ses États membres.
(-) Il faut élargir la citoyenneté européenne en permettant en principe aux résident.e.s, qu’ilssoient ne.s de l’Union ou ressortissant.e.s de pays tiers, de s’exprimer politiquement lors de toutes les élections et de bénéficier des autres droits et libertés garantis aux ressortissant.e.s des États membres.
(-) Il faut redéfinir la répartition entre compétences de l’Union et compétences nationales dans le sens d’une très forte décentralisation, au moyen d’une interprétation extensive du principe de subsidiarité
(-) Il faut un renforcement de la coopération transnationale dans les régions frontalières.
(-) Il faut garantir les droits des individus soumis au droit de l’Union, en particulier en soumettant les institutions de l’Union – y compris la Cour de Justice – au contrôle juridictionnel de la Cour européenne des droits de l’homme.
(-) Il faut élargir le principe de non-discrimination à l’interdiction de toute discrimination basée sur l’identité sexuelle et en garantissant le droit à l’accès universel aux soins de santé et à l’avortement au sein de tous les États membres de l’Union.
(-) Il faut ratifier et mettre en œuvre la Convention du Conseil de l’Europe relative à la prévention et à la lutte contre la violence à l’égard des femmes et contre la violence domestique introduisant des règles obligatoires et normalisées dans tous les États membres
À l’occasion des élections européennes, la discussion autour de la langue luxembourgeoise a de nouveau échauffé les esprits. Invoquant une “fiche technique” unilatéralement définie, RTL a refusé dans un premier temps de diffuser 2 des 6 messages électoraux de déi Lénk au motif d’être formulés en français. Il a fallu l’intervention de l’Autorité Luxembourgeoise Indépendante de l’Audiovisuel (ALIA) pour mettre les choses au point.
La multinationale RTL Group n’a pas le droit de restreindre l’usage des trois langues au Luxembourg dans des émissions politiques diffusées sous la responsabilité des partis. Une telle restriction est discriminatoire à l’égard des candidat.e.s concerné.e.s. En les privant du droit de s’adresser aux citoyen.ne.s dans le cadre d’une émission de service public, elle limitait leur droit de vote passif, violant ainsi la Constitution.
Bien que chargé d’une mission de service public, RTL Group, société privée dont l’objectif principal est le profit, ne semble pas avoir compris la portée de cette notion. Ainsi, dans son argumentaire transmis à l’ALIA, RTL a transposé aux messages électoraux les règles appliquées aux publicités commerciales. L’incapacité de RTL de distinguer entre le jeu démocratique et le jeu du marché constitue un argument supplémentaire en faveur de la création d’une télévision publique au Luxembourg.
L’approche exclusive de RTL-Group en matière linguistique dans cette affaire a déclenché un véritable shit-storm sur facebook. Des chauvinistes de tout bord ont approuvé la façon d’agir de RTL et ont reproché à déi Lénk d’abandonner l’atout du multilinguisme. On croit rêver ! Ceux qui prônent le monolinguisme (luxembourgeois) dans les messages électoraux présentent ceux qui diffusent des messages en deux langues (luxembourgeois et français) comme des adversaires du multilinguisme.
Revenons à la réalité ! Dans cette campagne européenne, déi Lénk a voulu informer par 2 messages en langue française aussi nos concitoyen.ne.s européen.ne.s qui ne comprennent pas le luxembourgeois, mais qui peuvent pourtant voter dans ces élections. À travers leur inscription sur les listes électorales au Luxembourg, ces personnes ont fait un grand effort d’intégration dans leur pays de résidence qu’est le Luxembourg.
déi Lénk a obtenu gain de cause et compte procéder de même lors des prochaines élections communales, où les Non-luxembourgeois qui résident depuis 5 ans au Luxembourg peuvent aussi voter.
Cette attitude intégrative, qui considère la langue comme un moyen de communication et non de division, voire de discrimination, est violemment attaquée par ceux qui essaient d’usurper politiquement le débat linguistique et de séparer celles et ceux qui parlent luxembourgeois de ceux qui ne le parlent pas. Cette volonté de diviser suivant la langue ou les origines et de susciter la haine de l’autre est bien l’apanage des partis d’extrême-droite.
Pour déi Lénk, qui n’hésite pas de dénoncer ces manoeuvres, ce ne sont pas les différences linguistiques, culturelles ou ethniques qu’il s’agit de mettre au centre du débat politique, mais les inégalités sociales croissantes dans cette Europe neolibérale. Ce sont celles-ci qu’il faut combattre à travers une politique européenne qui ne fasse plus le jeu des multinationales et des superriches et qui ne lèse pas les budgets tant nationaux qu’européen.
La résolution de la grave crise écologique et sociale passe par là !
déi Lénk stelle fest, dass RTL elo, wéi vun eis verlaangt, déi zwee ofgeleente franséischsproocheg Spotten awer wäert weisen. De Mediekonzern wëll sech domat dem Onverständnis an dem Onmutt vun ëmmer méi Leit am Land entzéien.
Déi vun RTL eesäiteg verfaassten „technesch Reegelen“ iwwert de Sproochgebrauch bei Sendungen déi an der eegener Verantwortung vun de Parteie leien, ware vun Ufank un ouni rechtleche Wäert, well se géint d‘Verfassung an d‘Gesetz verstouss hunn. Si haten vu kengem “akzeptéiert” oder “geännert” ze ginn.
Dass RTL sech schliisslech dem Gesetz béie muss, ass der Tatsaach ze verdanken, dass bei dëse Wale fir d’éischte Kéier net de Regierungschef ze entscheeden hat, mee déi onofhängeg Instanz ALIA, déi sech dofir agesat hat.
Schliisslech freeë mer eis ganz besonnesch, dass dës richteg Entscheedung eis erméiglecht, iwwer 2 Spotten a franséischer Sprooch déi Wielerinnen a Wieler informéieren ze kënnen, déi kee Lëtzebuergescht verstinn, mee trotzdeem dat europäescht Walrecht hunn, an déi deen integrative Schrëtt gemaach hunn, sech zu Lëtzebuerg an net an hirem Ursprongsland an d’Wielerlëschten anzeschreiwen an domat hei un de Walen deelzehuelen.
(matgedeelt vun déi Lénk)
[FR]
Spots électoraux: déi Lénk obtient gain de cause !
déi Lénk constate que RTL a finalement cédé face à notre revendication de diffuser nos deux spots électoraux enregistrés en français et sous-titrés en luxembourgeois. La multinationale pense ainsi échapper à l’incompréhension et à la colère croissantes d’un grand nombre de personnes au Luxembourg.
Dans la mesure où elles prétendaient réglementer l’utilisation des langues dans des messages dont le contenu et la responsabilité relèvent des seuls partis politiques, les règles « techniques » unilatéralement définies par RTL étaient dès le début nulles et non avenues car contraires à la loi et à la Constitution. Elles n’avaient pas à être « acceptées » ou « changées » par quiconque.
Si RTL a finalement dû se soumettre à la loi, cela est dû au fait que pour la première fois au Luxembourg, le traitement médiatique des élections n’a pas été laissé à la discrétion du chef du gouvernement, mais confié à une autorité administrative indépendante, l’ALIA, qui s’est effectivement employée dans ce sens.
Enfin, déi Lénk se félicite tout particulièrement d’être à présent en mesure d’informer par deux spots en langue française aussi nos concitoyen(ne)s européen(ne)s qui ne comprennent pas le luxembourgeois, mais qui ont quand-même le droit de vote aux élections européennes. Par leur inscription sur les listes électorales au Luxembourg, ils et elles ont fait un grand effort d’intégration en direction de leur pays de résidence.