La ville de Luxembourg, qui occupe 2% du territoire luxembourgeois et comprend 20% de la population du pays, est une ville qui favorise traditionnellement l’usage de la voiture par rapport à la circulation en vélo ou à pied. Or des mesures qui créeraient des zones sans voiture dans la ville ou avantageraient l’usage du vélo de façon générale auraient un impact certain sur les émissions de gaz à effet de serre de ses résidents et permettraient d’atteindre une partie des objectifs nationaux en matière de réduction des émissions de carbone. Le plan de mobilité de la ville affirme en outre : « Im Grunde ist Luxemburg ideal für Radverkehr. Die Wege sind kurz, die Stadt hat einen Durchmesser von nur etwa sieben Kilometern ».
En janvier 2024, la Ministre de la Mobilité et des Travaux Publics a déclaré à propos de la promotion du vélo au Luxembourg : „Was in internationalen Großstädten möglich ist, sollte auch in Luxemburg machbar sein“, faisant allusion au fait que plusieurs villes dans le monde ont commencé à créer des zones sans voiture à l’intérieur dans leur périmètre dans un contexte de réchauffement climatique croissant. Elle a également affirmé alors que le Plan de Mobilité 2035 continuerait à être le cadre pour le développement et l’amélioration de la mobilité nationale. Ce plan comporte, entre autres, les objectifs suivants :
- Rendre les pistes cyclables à l’intérieur des communes assez sûres pour que même des enfants puissent se déplacer sans problème et en toute sécurité à vélo ;
- Rendre le vélo « au moins aussi performant que la voiture pour les déplacements en agglomération ».
En outre, la Ministre a récemment signé à Bruxelles la Déclaration européenne sur l’utilisation du vélo qui vise à promouvoir et répandre l’usage du vélo en Europe.
Néanmoins, elle a déclaré à l’occasion de cet événement qu’il ne faudrait pas non plus enlever de la place aux usagers de la route autres que les cyclistes. Or il s’agit là d’une chose qui pourrait s’avérer difficile voire impossible si le but est de rendre l’usage du vélo aussi attrayant que celui de la voiture à l’intérieur des communes du Luxembourg.
Etant donnés les éléments précités, la Ministre pourrait-elle répondre aux questions suivantes :
- A-t-elle bien voulu dire avec cette dernière affirmation qu’elle ne veut pas enlever de la place aux voitures pour la donner aux vélos sur les rues et les routes luxembourgeoises? Pourrait-elle clarifier le sens de son affirmation en expliquant de quelle façon elle a l’intention de structurer la place disponible sur les routes et les rues à l’intérieur et en dehors des communes, et quelle sera la priorité qu’elle compte attribuer aux différentes catégories d’usagers de la route dans ses décisions en tant que Ministre de la Mobilité ?
- L’objectif de rendre les voies des communes sûres pour des enfants à vélo d’ici 2035 reste-t-il d’actualité ?
- Existe-t-il à l’heure actuelle une collaboration active et continue entre le Ministère de la Mobilité et des Travaux public et la ville de Luxembourg en vue de la réalisation des objectifs du Plan de Mobilité 2035 ?
- Quelle est la position de la Ministre sur la possibilité pour le Luxembourg de devenir une 15-minute city ?
- Les communes sont responsables au Luxembourg en matière de gestion et entretien des pistes cyclables. Quels ont été jusqu’ici et quels sont à l’heure actuelle les devoirs de la ville de Luxembourg en matière de mise en œuvre du Plan national de Mobilité 2035 ?
- La Ministre a-t-elle l’intention de mettre en œuvre, en coopération avec la ville de Luxembourg, des projets qui limiteraient la circulation des voitures à l’intérieur la ville de Luxembourg tout en favorisant celle des transports en commun, des cyclistes et des piétons ?
- Sur la réalisation de quels points de la Déclaration européenne sur l’utilisation du vélo Madame la Ministre veut-elle se concentrer pendant son mandat ?
- Le plan de mobilité de la ville de Luxembourg constate qu’il manque actuellement des connexions en termes de pistes cyclables entre la capitale d’une part et l’aéroport, Sandweiler, Contern, Leudelange, Esch et Dudelange d’autre part. Madame la Ministre va-t-elle remédier à ce manque ?
Si la réponse est affirmative, en donnant la priorité à quels projets et pourquoi ? Si elle est négative, quelles en sont les raisons ?
- Le plan de mobilité de la ville de Luxembourg conclut, à propos du réseau cyclable, qu’il faudrait développer encore bien davantage ce réseau (à la fois à l’intérieur de la ville et dans sa connexion avec les communes et villes voisines), assurer plus de lieux où les cyclistes peuvent garer leur vélo de façon sûre, et promouvoir l’usage du vélo davantage – et ce à tous les niveaux. Madame la Ministre peut-elle assurer le public que ces recommandations seront effectivement suivies dans l’aménagement de la ville de Luxembourg pendant son mandat ?
Avec mes salutations respectueuses,
David Wagner
Député