Monsieur le Président,
Lors du débat du 12 novembre 2019 à la Chambre des Députés dans le cadre de la pétition publique n°1319 sur le droit à l’eau du robinet, Monsieur le Ministre a annoncé le lancement d’une campagne de sensibilisation en coopération avec la fédération HORESCA. Cette campagne serait censée favoriser – sur une base volontaire – l’offre d’une eau du robinet de « marque nationale » qui serait ajoutée comme alternative sur les cartes des restaurateurs. Le lancement de la campagne était initialement annoncé pour le printemps 2021.
En réponse à la question ordinaire n°1262 en avril 2021 Monsieur le Ministre a par la suite déclaré que la campagne en question aurait été retardée et qu’elle serait lancée suite à la réouverture du secteur de l’HORECA.
Il est dans ce contexte que je voudrais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre :
- Monsieur le Ministre entend-il toujours lancer la campagne de sensibilisation annoncée ? Dans l’affirmative, dans quels délais sera-t-elle lancée ?
- Dans l’affirmative encore, quel est l’état d’avancement de la campagne ? Quelle est la part des entreprises du secteur HORECA qui seraient disposées à participer à cette campagne ?
- Monsieur le Ministre ne pense-t-il pas qu’il serait plus transparent pour le consommateur ainsi que plus efficace du point de vue environnemental d’obliger les restaurateurs d’offrir à leurs clients des carafes d’eau du robinet à des prix fixés librement par les restaurateurs ?
En ce qui concerne l’idée d’offrir une eau du robinet de « marque nationale », je voudrais poser les questions suivantes, tout en sachant que le label « marque nationale » est attribué à des produits agricoles et horticoles dont la production, la transformation et la commercialisation répondent à certains critères dont le respect est surveillé et contrôlé selon des dispositions fixées par règlement grand-ducal, et non pas à des biens de première nécessité dont la production et l’assainissement sont prises en charge par la collectivité.
- Monsieur le Ministre envisage-t-il effectivement d’attribuer le label « marque nationale » à l’eau du robinet offerte par les restaurateurs ? Dans l’affirmative, selon quels critères un tel label sera-t-il décerné tout en sachant que les paramètres physico-chimiques et organoleptiques de l’eau du robinet diffèrent d’une région et même d’une commune à l’autre ?
- Monsieur le Ministre est-il d’avis que la labellisation voire la marchandisation de biens publics de première nécessité tels que l’eau potable constitue une approche sensée pour garantir le droit à l’eau et pour favoriser des modes de consommation durables ?
Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de mes sentiments respectueux.
Myriam Cecchetti
Députée