Le gouvernement a-t-il une position claire sur le nucléaire?

En automne 2022, l’Union européenne a classé le gaz et l’énergie nucléaire parmi les énergies vertes et a ainsi garanti que ces deux énergies peuvent continuer à bénéficier de financements européens. C’était, bien sûr, une gifle pour tout militant écologiste et aussi un mépris délibéré des découvertes scientifiques. La République d’Autriche a immédiatement déposé un recours contre cette décision de l’UE auprès de la Cour de justice européenne en octobre 2022. Le gouvernement luxembourgeois de l’époque a soutenu l’Autriche dans ce processus. déi Lénk s’en était félicitée à l’époque, notamment parce que cela était cohérent avec la traditionnelle position du Luxembourg contre l’énergie nucléaire.

Fin janvier 2024, le député déi lénk David Wagner a demandé au nouveau gouvernement s’il continuerait à soutenir le recours autrichien. Malgré une ligne claire contre l’énergie nucléaire, que l’on retrouve dans programme de la coalition, le ministre compétent, Lex Delles, n’a pas répondu à cette question importante.

Nous nous demandons maintenant dans quelle mesure ce gouvernement prend au sérieux son engagement contre l’énergie nucléaire ? Que signifient les paroles fortes du programme gouvernemental si l’équipe de Luc Frieden ne soutient plus le recours de l’Autriche ? Si ce gouvernement était cohérent sur cette question, la position du Luxembourg face au recours de la République d’Autriche ne devrait laisser aucun doute: si notre gouvernement veut agir de manière cohérente contre l’énergie nucléaire, il doit soutenir activement l’Autriche. déi lénk regrette ici l’absence d’une position claire.

Si le gouvernement se prend lui-même et son programme au sérieux, il doit maintenant montrer ses couleurs. Le gaz et l’énergie nucléaire ne font pas partie d’un avenir durable, c’est aussi simple que cela.


Huet d’Regierung eng kloer Positioun zur Atomenergie?

Am Hierscht 2022 huet d’Europäesch Unioun Gas an Atomenergie als gréng Energien agestuuft an esou sécher gestalt datt béid Energien och weiderhi vun Europäesche Finanzéierunge kéinte profitéieren. Dat war natierlech ee Schlag an d’Gesiicht vun all Klimaaktivist an och ee wëssentlecht Ignoréiere vu wëssenschaftlechen Erkenntnisser. D’Republik Éisträich huet direkt am Oktober 2022 ee Recours géint dës Decisioun vun der EU beim Europäesche Geriichtshaff gemaach. Déi deemoleg Lëtzebuerger Regierung huet Éisträich an där Demarche ënnerstëtzt. Dat hunn déi Lénk deemools begréisst, och well et kohärent war mat der traditioneller Lëtzebuerger Positioun géint Atomenergie

De lénken Deputéierten David Wagner hat Enn Januar 2024 déi nei Regierung gefrot ob se den éisträichesche Recours weiderhi wéilt ënnerstëtzen. Trotz enger klorer Linn géint d’Atomenergie, déi och däitlech am Koalitiounsprogramm festgehale gouf, huet den zoustännege Minister, de Lex Delles, net op dës wichteg Fro geäntwert.

Mir froen eis elo wéi eescht dës Regierung et mat hirem Engagement géint d’Atomenergie hëlt? Wat bedeiten déi staark Wierder aus dem Regierungsprogramm wann dem Luc Frieden seng Ekipp de Recours vun Éisträich net méi ënnerstëtzt? Wann dës Regierung op där Fro konsequent wier, dierft et un der Lëtzebuerger Positioun par Rapport zum Recours vun der Republik Éisträich iwwerhaapt keen Zweiwel ginn: wëll eis Regierung konsequent géint d’Atomenergie virgoen, da muss se Éisträich aktiv ënnerstëtzen. déi Lénk feelt hei ee kloert Bekenntnis an dat bedauere mir.

Wann d’Regierung sech selwer an hire Programm eescht hëlt, da muss se elo kloer Faarf weisen. Gas an Atomenergie sinn net Deeler vun enger nohalteger Zukunft, sou einfach ass et.

Luc Frieden ne connaît rien au dossier palestinien –qu’il se taise !

déi Lénk condamne avec la plus grande fermeté les propos inexacts et irresponsables concernant le territoire de la Palestine tenus par le Premier Ministre Luc Frieden lors du briefing presse du 21 février 2024 et récemment réaffirmés dans une interview accordée à l’hebdomadaire d’Lëtzebuerger Land (“Ich weiß nicht, was am Sparen so negativ sein soll”, édition du 1er mars 2024). Depuis le 21 février, Frieden prétend en effet que la Palestine ne disposerait pas de territoire défini, ce qui empêcherait toute reconnaissance de l’État de Palestine par le Luxembourg. Ces deux affirmations relèvent de la désinformation.

Premièrement, déi Lénk rappelle que le gouvernement du Luxembourg lui-même vient de confirmer de la manière la plus solennelle possible l’existence d’un territoire palestinien suffisamment défini (regroupant la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et Gaza) et reconnu comme tel par la communauté internationale. Dans ses observations orales présentées le 22 février 2024 devant la Cour internationale de Justice (CIJ), le Luxembourg a en effet dénoncé nettement « le développement de colonies de peuplement [par Israël] et le morcellement qui en découle » comme des « atteintes à l’intégrité du territoire palestinien »[1].

Deuxièmement, le fait qu’un éventuel accord de paix futur entre Israël et la Palestine puisse impliquer des ajustements et échanges territoriaux, n’empêche nullement la reconnaissance de la Palestine dans ses frontières actuelles, fussent-elles provisoires. L’histoire regorge en effet d’exemples d’Etats reconnus avant la délimitation précise et définitive de leurs frontières. C’est d’ailleurs le cas d’Israël lui-même. D’ailleurs, dans sa séance du 17 décembre 2014, la Chambre des députés a adopté une résolution qui «invite le gouvernement à reconnaître formellement l’État de Palestine dans les frontières de 1967 uniquement modifiées moyennant accord des deux parties, au moment qui sera jugé le plus opportun. »[2]

Le droit à l’autodétermination du peuple palestinien – qu’à part Israël plus personne ne remet en doute et que le Luxembourg a clairement reconnu et réaffirmé devant la CIJ – implique l’interdiction stricte de remettre en question l’intégrité de son territoire.

Les prises de position du Premier ministre vont à l’encontre de cette interdiction. Juridiquement ineptes, elles ne sont qu’une reprise de la propagande pseudo-juridique du gouvernement d’extrême-droite israélien, qui ne fait aucun mystère de sa volonté de rayer la Palestine de la carte. Elles sont d’autant plus périlleuses qu’elles sont prises pour argent comptant par un certain nombre de commentatrices et commentateurs au Luxembourg, qui en profitent parfois pour essayer de légitimer le discours annexionniste et génocidaire du gouvernement Netanyahu.

Pour déi Lénk, une seule conséquence s’impose : que Luc Frieden s’abstienne dorénavant d’intervenir sur un dossier dont il ne maîtrise visiblement pas les enjeux et qu’il laisse le Ministre des Affaires étrangères et les diplomates luxembourgeois faire leur travail !


[1] Cour internationale de Justice, audience publique tenue le jeudi 22 février 2024, sur les Conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le Territoire palestinien occupé, y compris  Jérusalem-Est (demande d’avis soumise par l’Assemblée générale des Nations Unies), p. 42, § 13 (https://www.icj-cij.org/sites/default/files/case-related/186/186-20240222-ora-02-00-bi.pdf).

[2] https://wdocs-pub.chd.lu/docs/exped/188/333/138372.pdf

Les 100 premiers jours du gouvernement Frieden-Bettel.

Retour vers le futur avec le nouveau Luc.

Luc Frieden tente de jouer le rôle du patriarche autoritaire du CSV du passé. “Je suis en quelque sorte le patron de tous les gens de ce pays”, a-t-il déclaré dans une interview. Mais non, ce n’est pas lui. C’est pourquoi déi Lénk espère que lui et son gouvernement n’ont pas oublié quelque chose de fondamental : ils ont un patron, à savoir la population et sa représentation démocratique, la Chambre.

Le nouveau Luc veut reprendre là où l’ancien Luc s’était arrêté : un régime autoritaire et néolibéral. Le rêve du CSV d’imposer l’austérité au Luxembourg doit être mis en œuvre. Un rêve pour le CSV et ses amis de l’économie, mais un cauchemar pour la plupart des travailleurs.

Notre société n’a pas besoin d’une cure d’austérité, mais bien de davantage d’investissements dans l’éducation, la santé, le logement, la garde d’enfants, la politique climatique et la lutte contre la pauvreté. Et c’est pourquoi nous avons besoin de l’exact opposé d’une politique fiscale qui favorise les riches et les grandes entreprises. C’est cette politique qui a conduit à la crise du logement. Les terrains à bâtir et les biens immobiliers sont de plus en plus concentrés entre quelques mains. Après tout, ce gouvernement ne fait pas semblant de se soucier des locataires. On l’a vu à la fameuse table nationale du logement (Logementsdësch), qui a à peine duré une journée, car le nouveau Luc discutait exclusivement avec ses copains promoteurs. Pas de représentants des locataires, pas de syndicats, pas de chercheurs. Entre personnes partageant les mêmes idées, il est plus facile de papoter autour d’un café et d’un gâteau.  La politique climatique de la coalition CSV-DP s’annonce aussi catastrophique que la politique du logement. Luc Frieden ne veut pas d’une politique climatique “qui agace”. Il entend par là une politique qui ne dérange pas ses amis de l’économie. Les riches devraient pouvoir se déplacer en toute quiétude en jet privé entre Dubaï et la City de Londres. Les entreprises doivent pouvoir se développer et les critères climatiques constitueraient un frein terrible. Luc Frieden ne semble pas comprendre que les conséquences du changement climatique vont nous coûter très cher. Mais les conséquences seront surtout supportées par les plus pauvres, et ce gouvernement n’a pas beaucoup d’estime pour les pauvres. C’est peut-être ça la quintessence du fameux « esprit de Senningen» invoqué par le Premier ministre. L’esprit de Senningen est celui qui ne s’excuse pas. Ou Léon Gloden s’est-il excusé d’avoir menti à la radio et à la télévision lorsqu’il parlait de grosses limousines avec des gangs de mendiants organisés ? Ou quelqu’un a-t-il entendu des excuses de la part du ministre de l’Éducation après avoir frappé le poing sur la table d’un restaurant, brisant une tasse et agressant une femme, à titre privé et/ou professionnel ? Ou bien les conséquences ont-elles été tirées de l’amalgame de l’exercice privé et professionnel du pouvoir ? L’esprit de Senningen est donc aussi celui du « machisme autoritaire ». Rappelons-nous que ce gouvernement a fait de la lutte contre la pauvreté sa priorité. Mais l’esprit de Senningen combat les pauvres et non la pauvreté. Comment comprendre autrement la réponse du ministre du Travail à une question de déi Lénk sur les travailleurs pauvres : “Il n’y a pas que des gagnants dans le monde du travail, c’est comme ça.” La pauvreté est donc une loi naturelle. Cela signifie probablement : tant pis, passons à autre chose. Le ministre de la Sécurité sociale, qui veut affaiblir le système public de retraites, nous a montré que ce n’est pas une loi naturelle. Parce qu’une attaque cpontre ce système risaue de créer de la pauvreté supplémentaire. Et si tel est l’esprit de Senneng, alors nous devons commencer à résister.


100 Deeg Frieden-Bettel.

Back to the future mam neie Luc.

De Luc Frieden versicht sech an der Roll vum autoritären CSV-Patriarch aus der Vergaangenheet. « Ech sinn e bëssen de Chef vun alle Leit hei am Land », sot en an engem Interview. Mee nee, dat ass hien net. Dofir hoffen déi Lénk datt hien a seng Regierung eppes Fundamentales net vergiess hunn : si hunn e Chef, nämlech d’Bevëlkerung a seng demokratesch Vertriedung, d’Chamber.

Den neie Luc wëllt do wieder maache wou den ale Luc ëmmer opgehalen huet : autoritär an neoliberal regéieren. Der CSV hire fiichten Dram fir Austeritéit hei zu Lëtzebuerg ze bedreiwe soll ëmgesat ginn. En Dram fir d’CSV an hir Amigos aus der Wirtschaft, awer en Albdram fir déi meescht schaffend Leit hei zu Lëtzebuerg.

Eis Gesellschaft brauch keng Austeritéitskur, mee eendeiteg méi Investitiounen an d‘Bildung, an d‘Gesondheet, an de Logement, an d’Kannerbetreiung, an d’Klimapolitik, an an d‘Bekämpfung vun der Aarmut. An dofir brauche mer genau de Géigendeel vun enger Steierpolitik, déi déi Räich an déi grouss Entreprise favoriséiert.

Déi Politik huet och zur Logementskris gefouert. Bauland an Immobilien hunn sech ëmmer méi an e puer Hänn konzentréiert. Ëmmerhi mécht dës Regierung net esou wéi wann se sech ëm d’Locatairë bekëmmere géif. Dat hu mer beim sougenannten nationale Logementsdësch gesinn, dee knapp en Dag gedauert huet, well de neie Luc sech do ausschliisslech mat senge Promoteurscopainen ënnerhalen huet. Kee  Mieterschutz keng Gewerkschafte keng Fuerscher. Ënner Gläichgesënnten ass et méi einfach e bëssen iwwer Kaffi a Kuck ze poteren.

Änlech katastrophal wéi d’Logementspolitik annoncéiert sech d’Klimapolitik vu Schwaarz-Blo. De Luc Frieden wëll keng Klimapolitik „déi nervt“. Domat mengt hien eng Politik, déi seng Kolleegen aus der Wirtschaft net nervt. Déi Räich solle wieder rouege Gewëssens mam Privatjet tëscht Dubai an der Londoner City pendelen. Entreprise musse kënne wuessen, an do stéiere Klimaoploen natierlech terribel. De Luc Frieden schéngt net ze verstoen, datt d’Konsequenze vum Klimawandel eis wäerte ganz vill kaschten. Mee d’Konsequenze wäerten haaptsächlech déi Äermsten droe mussen, a fir déi huet dës Regierung net vill iwwreg.

Dat ass vläicht och d’Quintessenz vun deem berüümte „Geescht vu Senneng“, deen de Premier invoquéiert huet. De Geescht vu Senneng ass een, deen sech net entschëllegt. Oder huet de Léon Gloden sech entschëllegt, datt hien um Radio an op der Tëlee gelunn huet, wéi hie vun décke Limousine mat organiséierten Heescherbande geschwat huet? Oder huet een eng Entschëllegung vum Edukatiounsminister héieren, datt hien an engem Lokal mat der Fauscht op den Dësch geschloen huet, esou datt d’Tasen zerbriechen an eng Fra, privat an/oder professionell aggresséiert? Oder goufe Konsequenze gezunn aus dem Amalgam vu privater a professioneller Muechtausübung? De Geescht vu Senneng ass och dee vum ‘autoritäre Machismus’.

Wann ee bedenkt datt dës Regierung sech d’Aarmutsbekämpfung op de Fändel geschriwwen huet. Mee de Geescht vu Senneng bekämpft Aarmer an net d’Aarmut. Wéi soss soll een dem Aarbechtsminister seng Äntwert op eng Fro vun déi lénk zu de Working poor verstoen: „Datt et an der Aarbechtswelt net nëmme Gewënner gëtt, dat ass eben esou.” D’Aarmut ass also een Naturgesetz. Dat bedeit wuel: pech domm gaangen.

Datt dat keen Naturgesetz ass, dat huet eis d’Ministesch fir sozial Ofsécherung gewisen, déi wëll den ëffentleche Pensiounssystem schwächen. Well esou schaaft een nämlech Aarmut. A wann dat de Geescht vu Senneng ass, da musse mer ufänken eis ze wieren.

De Luc Frieden mécht de Bock zum Gäertner.

De Luc Frieden mécht de Jean-Paul Olinger zum Direkter vun der Steierverwaltung

Déi faméis Briefingen nom Regierungsrot hunn et a sech mam neie Luc. Gëschter ass de Premier virun d’Press getrueden an huet fir d’éischt erkläert dass Lëtzebuerg keng Leit aus der Gazasträif am Kader vum Regroupement familial wäert ophuelen, well d’Regierung stuer un hire Paragraphe festhält. Da gëtt nach eemol kloer gemaach datt et eng strikt budgetär Politik wäert ginn, déi keng Ausrutscher wäert toleréieren, fir dono dem Land unzekënnegen dass de neie Luc seng al Kolleegen aus der Finanz- a Businesswelt a wichteg Administratioune placéiert.

Déi onverschimmtsten Annonce war wuel d’Nominatioun vum Jean-Paul Olinger un d’Spëtzt vun der Steierverwaltung. Nodeems e renomméiert international Schoule besicht huet an deenen sech d’Elitte reproduzéieren, huet de Jean-Paul Olinger seng Karriär an der Steierekipp vu KPMG ugefaangen. Bei engem vun de Big Four also, deenen hire Fonds de commerce d’Steiervermeidung ass. Dono huet et hie bei d’UEL gezunn. Do huet de Jean-Paul Olinger Lobbyaarbecht fir d’Businesswelt gemaach. Hien huet sech agesat fir ee schlanke Staat an eng méi wéi generéis Steierpolitik fir d’Entreprisen. De Jean-Paul Olinger huet also seng ganz professionell Karriär domat verbruecht géint d’Salariéen ze schaffen.

Et ass natierlech cocasse, datt dee Mann, deen sech fir ee schlanke Staat agesat huet, elo selwer zum héije Staatsbeamte gëtt. Manner witzeg ass dogéint awer de Fait datt elo engem Mann d’Steierverwaltung uvertraut gëtt, deen sech ëmmer dofir agesat huet, datt d’Wirtschaft esou mann wéi méiglech mat Steiere sollt belaascht ginn. Dofir soen déi Lénk datt de Luc Frieden hei de Bock zum Gäertner mécht. Dat ass ee geféierlecht Zeechen an enger Zäit wou de Staat net op Steierrecettë verzichten dierf fir déi néideg Ëmwelt- an Energietransitioun ze finanzéieren a fir d’Schéier vun de sozialen Ongläichheeten erëm zesummenzedrécken. Datt den Nicolas Mackel, Direkter vu Luxembourg for Finance, elo de Bifdeck vun der Finanzplaz zu Bréissel wäert verdeedegen, mécht den Tableau komplett a weist kloer wat dem neie Luc seng Prioritéite sinn: alles fir de Business an d’Finanzplaz. Wann d’DP elo dat soziaalt Gewëssen an der Regierung ass, kommen haart Zäiten op eis duer.


Luc Frieden introduit le loup dans la bergerie.

Luc Frieden nomme Jean-Paul Olinger à la tête de l‘administration des contributions.

Avec Luc Frieden, les fameux briefings après les conseils de gouvernement ne manquent jamais d’étonner. Hier, le Premier ministre s’est présenté devant la presse et a d’abord déclaré que le Luxembourg n’accueillerait pas de Gazaouis dans le cadre du regroupement familial, car le gouvernement s’en tient obstinément à ses paragraphes. Ensuite, il annonce une politique budgétaire stricte qui ne tolérera aucun dérapage, et, enfin, le nouveau Luc raconte qu’il place ses vieux copains du monde financier et économique dans des administrations importantes.

L’annonce la plus éhontée a sans doute été la nomination de Jean-Paul Olinger à la tête de l’administration fiscale. Après avoir fréquenté des écoles internationales de renom où se reproduisent les élites, Jean-Paul Olinger débute sa carrière au sein de l’équipe fiscale de KPMG. Dans l’un des Big Four, dont le fonds commercial est l’évasion fiscale. Ensuite, il débarque à l’UEL. Jean-Paul Olinger y fait du lobbying pour le monde des affaires. Il prône un État « allégé » et une politique fiscale plus que généreuse pour les entreprises. Jean-Paul Olinger a donc passé toute sa carrière professionnelle à travailler contre les salariés.

Il est évidemment cocasse que l’homme qui prône un État allégé soit désormais lui-même un haut fonctionnaire. Ce qui est moins drôle, c’est que l’administration fiscale soit désormais confiée à un homme qui s’est engagé en faveur d’une réduction d’impôts pour les entreprises. C’est pour cela que déi Lénk affirme que Luc Frieden a introduit le loup dans la bergerie. C’est un signe dangereux à l’heure où l’État ne doit pas renoncer aux recettes fiscales pour financer la nécessaire transition environnementale et énergétique et combler les inégalités sociales.

Le fait que Nicolas Mackel, directeur de Luxembourg for Finance, défende désormais le bifteck de la place financière à Bruxelles complète le tableau et montre clairement quelles sont les priorités du nouveau Luc : tout pour le business et la place financière. Si le PD est désormais la conscience sociale du gouvernement, nous vivons des temps difficiles.

L’ancien directeur de Frontex rejoint l’extrême droite.

Ce weekend nous avons appris que Fabrice Leggeri, ancien directeur de Frontex, sera candidat sur la liste du Rassemblement national lors des élections européennes. Il ne s’agit pas ici d’une simple annonce de candidature, mais d’un symptôme d’une maladie qui ronge l’Union européenne tel un cancer.

L’extrême droite s’est infiltrée au cœur des institutions de l’Union et les ravage de l’intérieur. La candidature de Fabrice Leggeri en est l’énième confirmation. Si l’on s’intéresse de plus près aux faits d’armes de Fabrice Leggeri, on constate que son engagement politique auprès d’un parti d’extrême droite est parfaitement cohérent.

Rappelons ici que Fabrice Leggeri a démissionné de ses fonctions dans un contexte particulièrement houleux. En effet, une enquête de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) avait dévoilé que Frontex refoulait illégalement des migrants. Pour échapper à une procédure disciplinaire, il démissionne. Fabrice Leggeri a utilisé son poste pour mettre en œuvre ses convictions politiques rétrogrades en matière d’immigration. Dans un tweet publié samedi, Fabrice Leggeri estime qu’il faut « reprendre le contrôle des frontières de l’Union européenne et de la France. Le Rassemblement national possède un plan concret et la détermination nécessaire pour le réaliser. »

Le plan concret et la détermination nécessaire ici évoqués sont les idées délirantes de l’extrême droite et de ses idiots utiles au sein de la droite conservatrice et, parfois, de certains partis de gauche : fermer les frontières, stopper l’immigration, faire de l’Europe cette fameuse forteresse censée nous protéger contre le fantôme du grand remplacement. Faut-il préciser qu’une telle politique est non seulement en violation avec le droit international, mais nous mène également droit dans le mur d’un point de vue économique et social ?

déi Lénk milite pour un démantèlement de l’agence Frontex décidément gangrenée par l’extrême droite. Il faut aux frontières de l’Union une agence humanitaire qui assure un accueil digne des migrants et qui travaille en étroite collaboration avec l’ONU et la Cour européenne des droits de l’homme afin d’éviter de futurs abus. Or, des idées progressistes ne peuvent avancer que si nous luttons contre le fléau de l’extrême droite. Ce qui passe par une lutte conséquente contre les inégalités sociales et le chômage ainsi que par de meilleures conditions de travail.

Il n’y a plus d‘excuses.

Les États membres de l’UE ont enterré la directive visant à réglementer le travail des plateformes. C’est une très mauvaise nouvelle pour les travailleurs.euses des plateformes, qui sont non seulement payé.e.s au lance-pierre, mais souffrent également de conditions de travail déplorables. Il appartient désormais au gouvernement luxembourgeois de prendre les choses en main pour protéger ces travailleurs.euses, du moins au Luxembourg, contre une exploitation inhumaine. Le gouvernement n’a donc pas grand-chose à faire, puisque déi Lénk a déposé une proposition de lo[1]i. Le gouvernement peut agir vite s’il veut. Il n’y a plus d’excuses.

Les grandes plateformes en ligne comme Uber exploitent les travailleur.euses en leur refusant le statut de salarié.é.s et en les laissant travailler comme indépendant.e.s. Cela signifie qu’iels gagnent moins, que les exploitants des plateformes n’ont pas à payer de charges patronales, et donc que les travailleur.euses n’ont droit ni aux congés payés ni aux congés de maladie payés. Iels doivent cotiser ell.eux-mêmes à la caisse de pension. Mais ces travailleur.euses sont-iels aussi indépendant.e.s que le prétendent les opérateurs ? Ici, la réponse est clairement non, car iels ne peuvent ni choisir leurs horaires de travail, ni refuser de travailler s’ils veulent continuer à recevoir des commandes.

Il est donc clair que ces travailleur.euses sont dépendant.e.s des opérateurs pour lesquels ils travaillent. C’est pourquoi la gauche avait déjà déposé en mai 2022 une proposition de loi, élaborée par la Chambre des Salaires, afin de lutter contre le phénomène de l’Uberisation. Au Luxembourg, la société Uber n’existe pas, mais il existe un certain nombre de plateformes de livraison qui travaillent avec les restaurants et s’appuient exactement sur le même modèle qu’Uber. A une question parlementaire de déi Lénk, le ministre du Travail Georges Mischo a répondu[2] que le gouvernement allait désormais plancher sur une loi. Nous disons : il y a un projet, il est prêt, mettez-le en œuvre.

Il s’agit d’empêcher l’émergence d’une classe d’exploité.e.s qui ne peuvent pas se défendre parce qu’iels ne sont pas luxembourgeois.e.s ou parce qu’iels se trouvent dans une situation précaire qui ne leur permet pas de poursuivre un autre emploi. Le gouvernement se doit de produire du concret.


[1] https://dei-lenk.lu/2022/05/04/aarbechtsrecht-dei-lenk-deposeieren-eng-gesetzespropos-geint-duberisatioun/

[2] https://wdocs-pub.chd.lu/docs/exped/0144/188/289884.pdf


Schluss mat den Ausrieden.

D’EU-Memberstaaten hunn d’Direktiv fir d’Plattformaarbecht ze reegelen, begruewen. Dat si ganz schlecht Norichte fir déi sëllege Plattformaarbechter.innen, déi net nëmme fir en Apel an e Stéck Brout schaffe ginn, mee och nach ënner bal onvirstellbaren Aarbechtskonditioune leiden.Et ass elo un der Lëtzebuerger Regierung fir d’Saach an d’Hand ze huelen an dës Aarbechter.innen op d’mannst zu Lëtzebuerg virun enger onmënschlecher Ausbeutung ze schützen. An dofir muss d’Regierung net vill maachen, well déi Lénk scho méi laang eng Gesetzespropos deposéiert hunn[1]. Hei kënnen also séier Neel mat Käpp gemaach ginn. Schluss also mat den Ausrieden.

Déi grouss Onlineplattforme wéi Uber, beuten Aarbechter.innen aus andeems se hinnen net de Salariésstatut unerkennen, mee se als Onofhängeger schaffe loossen. Dat heescht dass se manner verdéngen, dass d’Bedreiwer vun de Plattforme keng Charges patronales ze bezuelen hunn, an also dass d’Aarbechter.innen weder Recht op bezuelten Congé, nach op bezuelte Krankeschäin hunn. An d’Pensiounskeess mussen se selwer abezuelen. Mee sinn dës Aarbechter.innen sou onofhängeg wéi d’Bedreiwer dat soen? Hei ass d’Äntwert kloer nee, well si kënne weder hir Aarbechtszäiten eraussichen, nach kënne se, wann se weider wëllen Opträg kréien, Aarbecht ofleenen. 

Et ass also kloer dass dës Aarbechter.innen ofhängeg si vun de Bedreiwer fir déi se schaffen. Well dat esou ass, haten déi Lénk schonn am Mee 2022 eng Gesetzespropos deposéiert, déi vun der Chambre des salariés ausgeschafft gouf, fir d’Phenomen vun der Uberisatioun ze bekämpfen. Zu Lëtzebuerg gëtt et zwar d’Firma Uber net, mee et ginn eng Rei Liwwerplattformen, déi mat Restauranten zesummeschaffe an op genau dee selwechte Modell wéi Uber opbauen. Op eng parlamentaresch Fro vun déi Lénk, huet den Aarbechtsminister Georges Mischo geäntwert[2], dass d’Regierung elo selwer géing ee Gesetz ausschaffen. Mir soen: et läit ee Projet do, deen ass prett, setzt en ëm.

Et geet drëms d’Entstoe vun enger Klass vun Ausgebeuten ze verhënneren, déi sech net wiere kënnen, well se net Lëtzebuerger sinn, oder well se an enger prekärer Situatioun sinn, déi hinnen et net erlaabt enger anerer Aarbecht nozegoen. D’Regierung muss elo konkret ginn.


[1] https://dei-lenk.lu/2022/05/04/aarbechtsrecht-dei-lenk-deposeieren-eng-gesetzespropos-geint-duberisatioun/

[2] https://wdocs-pub.chd.lu/docs/exped/0144/188/289884.pdf

Claude Meisch et les privilèges du pouvoir.

Il y a quelques semaines, une jeune femme publie une vidéo éphémère (une story que l’on ne peut consulter que pendant 24 heures) sur les réseaux sociaux. Elle dit avoir vu le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, agresser une femme. Elle est également membre du DP.

Nous savons désormais que la femme qui aurait subi l’agression est une haute fonctionnaire travaillant sous les ordres de Claude Meisch. Nous savons que la police avait été appelée et qu’elle a dressé un procès-verbal. La jeune femme qui avait publié la vidéo explique dans une dernière publication qu’elle ne veut plus avoir affaire à cette histoire et demande aux journalistes de ne plus la contacter. Les mouvements féministes et la vague MeToo nous ont appris que dans le domaine des violences envers les femmes, le système judiciaire protège bien plus souvent l’agresseur que la victime.

Nous ne savons pas ce qui s’est réellement passé dans ce restaurant. Mais il y a un point commun entre les deux femmes à l’origine de cette sombre affaire : un rapport de force défavorable face à une personne politique de premier plan, ministre depuis plus de dix ans et ponte de son parti.

L’une, comme nous l’avons déjà dit, s’est distanciée. L’autre a publié un démenti. Tout comme le ministre d’ailleurs. Or, les explications qu’a fournies Claude Meisch sur cette affaire n’en demeurent pas moins problématiques. Il avoue avoir eu un différend et une discussion houleuse chargée d’émotions avec une haute fonctionnaire dont il est le supérieur hiérarchique direct. Le ton est monté, une tasse a été brisée. Et il y a eu assez de bruit pour qu’un témoin se soit senti obligé d’appeler la police.

Qu’il y ait eu des coups ou non, une telle relation entre un ministre et sa haute fonctionnaire est intolérable. Au-delà du soupçon de la violence psychologique, il s’agit d’un abus de pouvoir d’un homme en position de force par rapport à une femme qui travaille sous ses ordres. Claude Meisch est un personnage public de premier plan depuis des années, cet épisode ne peut donc pas relégué dans le domaine privé.

Aussi, le chef du gouvernement, le premier ministre Luc Frieden ne devrait pas, à notre avis, tolérer un tel comportement de la part d’un membre de son gouvernement. La décence exigerait que Claude Meisch se retire au moins temporairement des affaires publiques jusqu’à ce que toute la lumière soit faite. S’il n’a rien à se reprocher, ni violences, ni abus de pouvoir, c’est d’ailleurs dans son propre intérêt, pour éviter tout soupçon d’ingérence.

De Logementspak ass eng Niwwelkäerz.

Den neie Logementspak ass pueren Aktionismus deen näischt un der katastrophaler Situatioun um Logementsmarché ännere wäert. D’Regierung setzt weider op de private Marché an op Steierkaddoen déi sech schonn an der Vergaangenheet als kontraproduktiv erwisen hunn. D’Promoteure kréie weiderhin eng Politik déi op hir Besoinen zougeschnidden ass. Locatairen a kleng Proprietäre musse struewele fir sech en Dag iwwer dem Kapp ze leeschten.

De Luc Frieden hat et fréi ugedeit: seng Regierung wäert eng grouss Offensiv starte fir de Bausecteur aus der Kris ze féieren. Enn Januar war et esou wäit. D’Press gouf zesummegetrommelt fir eng laang Pressekonferenz, déi séier zu engem Selbstbeweihräucherungsexercice ginn ass. Dono sinn d’Deputéierten aus der Logementskommissioun séier nach convoquéiert gi fir och hinnen ee Bléck op d’Meeschterwierk ze gënnen. Bref, de Luc Frieden a seng Ministeren hunn esou gemaach, wéi wann hinnen de grousse Worf gelonge wier. Op den éischte Bléck goufen nawell vill Mesuren ugekënnegt an déi éischt si schonn am legislative Prozess. Mee ass dat alles esou grandios wéi d’Regierung dat duerstellt? déi Lénk soe kloer: Nee.

An dofir gëtt et een einfache Grond: d’Regierung setzt weiderhin op de Privatmarché an engagéiert sech selwer häerzlech wéineg, sou datt et zum groussen Deel bei Annonce bleiwe wäert. De Logement ass dann och fir CSV an DP ee banale Wirtschaftsberäich, dee gefällegst Profitter generéiere soll fir privat Investoren unzelackelen. An där Logik gëtt eng kloer Hierarchie: den Investor ass uewen an de Locataire ënnen. An dofir wäert sech och näischt un der aktueller Situatioun änneren. Déi Déck profitéiere weider, déi Kleng kréien näischt.                        

Soulaang d’Loyeren net gesetzlech gedeckelt ginn, bleift dat och esou, well ëmmer méi Drock um Locatiounsmaart entsteet a Leit mat méi klenge Léin riskéiere verdrängt ze ginn. Och d’Gemenge mussen hiren Deel bäidroen andeems se eenzel Logementer vu Leit an Iwwerbréckungsprêten opkafe. De Staat muss natierlech och d’Ressource vun de Gemengen eropsetzen. Schlussendlech muss de Staat méi baue fir méi abordabel Locatiounswunnengen op de Maart ze bréngen an esou och op d’Präisser anzewierken. Fir net vu private Promoteuren a Baufirmen ofhängeg ze sinn, brauch de Staat och eng eege Baufirma, déi kéint fir gutt Conditioune Bauaarbechter mobiliséieren.

Wann een dann elo kuckt wien d’Gewënner an d’Verléierer vum Mesurëpak sinn da gëtt eis Analys nach ee Mol méi däitlech. Déi steierlech Mesuren aus der Regierung hirer Pseudo-Offensiv bevirdeelege proportionell natierlech d’Promoteuren an aner grouss Investoren. D’Konzentratioun um Immobiliemaart gëtt also verstäerkt, wat bedeit dass d’Muecht vun de Promoteure weider wiisst. Hei sief nach eemol un de Rapport vun der Autorité de la concurrence erënnert, an deem de Verdacht geäussert gëtt, dass d’Promoteuren sech ofschwätzen an also kartellänlech Zoustänn herrschen. Wat den Opkaf vun de sougenannte VEFA-Wunnengen ugeet, muss ee feststellen dass d’Regierung op Zäit spillt, well dee verstäerkten „amortissement accéléré“ op VEFA-Wunnenge bedeit dass de Staat als Keefer Konkurrenz vu private Keefer kritt. Dobäi kënnt de faméise „quart taux“ dee Leit incitéiert ze verkafe fir Steieren ze spueren. Mee wien, wann net d’Promoteuren, hunn am moment Sue fir ze kafen? Wann een elo bedenkt datt d’Entreprisen eng Zäitche vum Chômage partiel wäerte profitéieren, kann een dovunner ausgoen dass d’Promoteure ganz einfach op eng Verbesserung vun de wirtschaftlechen Indicateure (eng Baisse vun den Zënsen zum Beispill)  waarde bis si erëm zu gewënnbréngend verkafe kënnen.

D’Verléierer sinn an éischter Linn d’Locatairen a kleng Proprietären déi hire Prêt ofschaffen. Locataire kréien am Pak knapps e puer Grimmelen, eng minimal Upassung vun der Subvention Loyer déi absolutt näischt un hirer Situatioun ännere wäert. Dat selwecht gëllt fir kleng Proprietären an Iwwerbréckungsprêten, och si bleiwe sëtzen.

Mir sinn elo zu Lëtzebuerg endgülteg an der Situatioun wou Leit mat klengem oder mëttelhéijem Akommes, déi näischt geierft hunn, mol kee Prêt méi bei der Bank kréie fir eppes bei SNHBM ze kafen. De Logementspak ass just eng Drëps op de waarme Steen. Wann an Zukunft 80% vun der Populatioun Garantien an Aide vum Staat brauche fir ze kafen, da sinn d’Lompen um sténken.


Le paquet de logement est un écran de fumée.

Le nouveau paquet logement est un acte d’activisme qui ne changera rien à la situation catastrophique du marché du logement. Le gouvernement continue de s’appuyer sur le marché privé et sur des allégements fiscaux qui se sont déjà révélés contre-productifs par le passé. Les promoteurs continueront de bénéficier d’une politique adaptée à leurs besoins. Les locataires et les petits propriétaires doivent lutter pour joindre les deux bouts.

Luc Frieden l’avait laissé entendre très tôt : son gouvernement lancerait une grande offensive pour sortir le secteur de la construction de la crise. Fin janvier, le moment était venu. La presse a été appelée pour couvrir une longue conférence de presse, qui s’est rapidement transformée en un exercice d’auto-encensement. Après cela, les députés de la commission du logement ont été rapidement convoqués pour découvrir le chef-d’œuvre. Bref, Luc Frieden et ses ministres ont fait comme s’ils avaient réussi un grand coup. À première vue, de nombreuses mesures ont été annoncées et les premières sont déjà en cours de procédure législative. Mais est-ce que tout cela est aussi grandiose que le prétend le gouvernement ? déi Lénk dit clairement : non.

Et il y a une raison simple à cela : le gouvernement continue de s’appuyer sur le marché privé et s’engage très peu, de sorte que de nombreuses mesures ne dépasseront jamais le stade de l’annonce. Pour le CSV et le D, le logement est un domaine économique banal, qui doit générer des bénéfices pour attirer les investisseurs privés. Dans cette logique, il existe une hiérarchie claire : l’investisseur est en haut et le locataire en bas. Et donc rien ne changera à la situation actuelle. Les gros continuent d’en profiter, les petits n’auront rien. Tant que les loyers ne seront pas plafonnés par la loi, cela continuera, car les  pressions sur le marché locatif augmentent et les personnes aux salaires les plus bas risquent d’en être écarté. Les communes doivent également apporter leur contribution en achetant des logements individuels aux particuliers piégés par un prêt de transition. Bien entendu, l’État doit aussi augmenter les ressources des communes. Enfin, l’État doit construire davantage pour mettre sur le marché des logements locatifs plus abordables et ainsi influencer également les prix. Afin de ne pas dépendre des promoteurs privés et des entreprises de construction, l’État a également besoin de sa propre entreprise de construction, qui pourrait mobiliser les ouvriers du bâtiment grâce à de bonnes conditions de travail. Si l’on regarde maintenant qui sont les gagnants et les perdants du paquet de mesures, notre analyse devient encore plus claire. Les mesures fiscales issues de la pseudo-offensive du gouvernement favorisent proportionnellement les promoteurs et autres grands investisseurs. La concentration sur le marché immobilier est ainsi renforcée, ce qui signifie que le pouvoir des promoteurs augmente à nouveau. Rappelons encore une fois le rapport de l’Autorité de la concurrence, dans lequel s’exprime le soupçon que les promoteurs parlent entre eux et que règnent ainsi des conditions de cartel. Concernant l’achat des appartements dits VEFA, il faut noter que le gouvernement veut gagner du temps, car l’augmentation de l’amortissement accéléré sur les appartements VEFA signifie que l’État sera confronté à la concurrence des acheteurs privés. S’y ajoute le fameux quart taux qui incite, par le biais d’une baisse de l’impôt sur la plus-value, les propriétaires à vendre. Or, qui, hormis les promoteurs et les grands investisseurs, est susceptible d’acheter sur le marché actuel ? Considérant que les entreprises bénéficieront du chômage partiel pendant un certain temps, on peut supposer qu’ils attendront simplement une amélioration des indicateurs économiques (une baisse des taux d’intérêt par exemple) pour pouvoir revendre de manière rentable. Les perdants sont essentiellement les locataires et les petits propriétaires qui annulent leur prêt. Les locataires bénéficient à peine de quelques ajustements de la subvention loyer qui ne changeront absolument rien à leur situation. Il en va de même pour les petits propriétaires avec des crédits de transition, qui restent coincés. Nous sommes désormais dans la situation où les personnes aux revenus faibles ou moyens, qui n’ont rien hérité, ne peuvent même plus obtenir un prêt bancaire pour acheter quelque chose à la SNHBM. Le paquet de logements n’est qu’un coup d’épée dans l’eau. Si 80 % de la population a besoin de garanties et d’aide de l’État pour acheter, ça sent le roussi.

D’Bauere mussen erëm vun hirer Aarbecht liewe kënnen.

An eisen Nopeschlänner streiken d’Bauere säit Wochen. Obwuel all Land seng Eegenheeten huet an d’Situatioun vun de Bauerebetriber an de verschiddene Länner net 1 zu 1 vergläichbar ass, ass de Constat awer iwwerall dee selwechten: d’Bauere komme mat hirer Aarbecht ëmmer manner iwwer d’Ronnen an hunn Existenzängscht. D’Grënn dofir sinn awer net an der Ëmweltpolitik ze sichen, mee am Konkurrenzdrock tëscht Länner, Regiounen a Betriber an engem dereguléierte Marché, deen op Gigantismus setzt a kleng a mëttel Bauerebetriber ruinéiert.

Um EU-Sommet zu Bréissel huet sech dës Erkenntnis awer net duerchgesat. D’Europäesch Kommissioun hat am Virfeld schonn annoncéiert, dass si op den Ëmweltoplage wéilt noginn a virewech den Taux vu 4% bei de broochleiende landwirtschaftleche Flächen a Fro stelle wéilt. Zil soll et sinn, d’Produktioun iwwer dee Wee weider eropzedrécken. Déi Positioun gouf och vun der Agrarministesch Martine Hansen (CSV) ënnerstëtzt. D’Mesure ass säit Ugangs 2023 a Kraaft mee gouf bis elo nach net applizéiert. Zil vun der Mesure ass eng Erhuelung vun de Biedem an eng Stäerkung vun der Biodiversitéit.

Dass dës Reegelung fir ee weidert Joer soll ausgesat ginn, mécht ekonomesch awer guer kee Sënn, wëll um Sommet och de Präisverfall opgrond vu groussen Importer vu landwirtschaftleche Produkter aus der Ukrain thematiséiert gouf. Et gëtt also en Iwwerschoss u Produkter am Marché an d’EU wëll mat nach méi Produktioun dorop reagéieren. De Produktivismus féiert eis mat honnert an der Stonn an d’Mauer an der EU fält näischt besseres a wéi nach eng Zill méi op d’Gaspedall ze geheien. Dat sinn d’Kontradiktioune vun engem landwirtschaftleche Modell, dee säi Verfallsdatum scho längst iwwerschratt huet.

Wann d’Baueren an Europa an och zu Lëtzebuerg erëm anstänneg vun hirer Aarbecht liewe solle kënnen, da brauchen si eng intakt Ëmwelt an eng räich Aartevillfalt. Dat wëssen d’Bauere selwer am allerbeschten. Dat wat an der leschten Deeg zu Bréissel beschloss gouf, lenkt just vun den eigentleche Problemer of a beschert de grousse Betriber a Multinationale méi Profitter. Donieft ass et och déi grouss Distributioun, also d’Supermarchéen, déi hir Margen eropsetzen andeems se de Baueren hir Produkter zu Dumpingspräisser ofkafen.

Wann d’EU an déi national Regierungen de Baueren nohalteg hëllefe wëllen, da mussen se Schluss maache mat de Fräihandelsaccorden, déi ëmmer méi Konkurrenz, Iwwerproduktioun a Präisdrock verursaachen. Mir brauchen erëm Quote fir de Produktiounsvolumen an domat och d’Präisser previsibel a laangfristeg ze stabiliséieren. De permanente Wuesstems- an Intensivéierungszwang fir d’Bauerebetriber géif op dësem Wee och ofgeschwächt ginn. Et muss dofir gesuergt ginn, dass d’Bauere géigeniwwer vun de groussen Distributeure gestäerkt ginn an hinnen en anstännege Präis fir hir Produkter garantéiert gëtt. De Bauere muss wirtschaftlech ënnert d’Äerm gegraff gi mat vill méi héije Subventioune fir Produktiounsweisen déi d’Aartevillfalt an d’Klima schützen an d’Transitioun op Bio muss finanziell fir all Betrib méiglech a rentabel sinn, wann néideg mat geziilten Entschëldungsprogrammer fir d‘Betriber.


Les agriculteurs doivent pouvoir vivre de leur travail.

Dans nos pays voisins, les agriculteurs sont en grève depuis des semaines. Même si chaque pays a ses spécificités et que la situation des exploitations agricoles dans les différents pays n’est pas nécessairement comparable, le constat est le même partout : les agriculteurs n’arrivent plus à vivre de leur travail et ont des craintes existentielles. Les raisons ne résident pas dans la politique environnementale, mais dans la pression de la concurrence entre les pays, les régions et les entreprises sur un marché déréglementé qui s’appuie sur le gigantisme et ruine les petites et moyennes exploitations agricoles.

Mais lors du sommet européen de Bruxelles, ce constat n’a pas prévalu. La Commission européenne avait déjà annoncé par avance qu’elle voudrait revoir les règles environnementales et remettre en question le taux de 4% de terres agricoles en jachère. L’objectif est d’augmenter encore la production de cette manière. Cette position a également été soutenue par la ministre de l’Agriculture Martine Hansen (CSV). La mesure est en vigueur depuis début 2023 mais n’a pas encore été appliquée. L’objectif en est de restaurer les sols et de renforcer la biodiversité.

Le fait que cette réglementation soit reportée d’un an n’a aucun sens économique, car la baisse des prix due aux importations massives de produits agricoles en provenance de l’Ukraine a également été discutée lors du sommet. Il existe donc un excédent de produits sur le marché et l’UE veut y répondre en augmentant encore sa production. Le productivisme nous fait foncer droit dans le mur et l’UE n’a pas trouvé mieux que de poser une brique de plus sur l’accélérateur. Ce sont les contradictions d’un modèle agricole qui a depuis longtemps dépassé sa date d’expiration.

Pour que les agriculteurs européens et luxembourgeois puissent à nouveau vivre décemment de leur travail, ils ont besoin d’un environnement intact et d’une riche diversité d’espèces. Les agriculteurs eux-mêmes le savent mieux que quiconque. Ce qui a été décidé à Bruxelles ces derniers jours ne fait que détourner l’attention des vrais problèmes et rapporter davantage de profits aux grandes entreprises et aux multinationales. À cela s’ajoute la grande distribution, c’est-à-dire les supermarchés, qui augmentent leurs marges en achetant les produits des agriculteurs à des prix de dumping.

Si l’UE et les gouvernements nationaux veulent aider les agriculteurs de manière durable, ils doivent mettre un terme aux accords de libre-échange sans cesse renouvelés, qui provoquent toujours plus de concurrence, de surproduction et de pression sur les prix. Nous avons à nouveau besoin de quotas pour stabiliser le volume de production et donc les prix de manière prévisible et à long terme. La contrainte permanente de croissance et d’intensification pour les exploitations agricoles s’en trouverait également affaiblie. Il faut s’assurer que les agriculteurs soient soutenus par les grands distributeurs et qu’on leur garantisse un prix décent pour leurs produits. L’agriculteur doit être soutenu économiquement par des subventions beaucoup plus élevées pour les méthodes de production qui protègent la biodiversité et le climat et la transition vers le bio doit être financièrement possible et rentable pour toutes les entreprises, si nécessaire avec des programmes d’allègement de la dette ciblés pour les exploitations.

La Cour internationale de justice confirme le risque de génocide.

Aujourd’hui, 26 janvier 2024, les juges de la Cour internationale de justice viennent confirmer ce que déi Lénk ne cesse de répéter depuis des mois : il y a un risque de génocide dans la bande de Gaza. Même le juge israélien ad hoc a confirmé ce risque. Israël est donc  sommé de prendre des mesures pour prévenir et punir les actes génocidaires, ainsi que de prendre des mesures immédiates et efficaces pour permettre la fourniture de services de base et d’aide humanitaire à la population de l’enclave.

Le Luxembourg, en tant que signataire de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, a également le devoir de prévenir et de punir le crime de génocide. Il faut dès maintenant enquêter pour savoir si des résidents ou des citoyens luxembourgeois participent à d’éventuels crimes de génocide dans la bande de Gaza.

Le mot génocide ne doit plus être tabou lorsqu’on parle de la guerre qu’Israël mène contre les Palestiniens de la bande de Gaza. Ceci vaut aussi pour les débats au Luxembourg ainsi que pour les prises de parole de nos responsables politiques.

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