Solidarité avec la Catalogne – Respect du droit à l’autodétermination

Malgré un contexte politique très difficile et l’usage forcené de la violence contre des civils de la part de la police de l’Etat espagnol et de la Guardia civil, plus de la moitié des Catalans en âge de voter se sont rendus aux urnes hier pour se prononcer, selon les chiffres de la Generalitat, à 90 % en faveur de l’indépendance de la Catalogne.

Quelles que seront les discussions et débats juridiques : l’Histoire les a placés devant le fait d’une volonté populaire indéniable indifféremment que le droit veuille le prendre en compte ou non.

Il n’appartient pas à déi Lénk de se prononcer sur le statut de la Catalogne. Cette décision doit être prise souverainement par les Catalans eux-mêmes.

De toute évidence, le gouvernement post-franquiste de Madrid a choisi la confrontation afin de faire oublier qu’il mène une politique contre les travailleurs et les pauvres et qu’il se débat dans la fange de la corruption.

Le soulèvement des Catalans dépasse la question nationale : il fait écho à une insatisfaction profonde d’une grande partie de la population dans l’ensemble de l’Etat espagnol face aux politiques réactionnaires et autoritaires du gouvernement madrilène.

Il s’inscrit également dans l’histoire d’une Catalogne en pointe dans le combat contre le franquisme.

déi Lénk condamne la violence et la répression politique de Madrid et demande qu’une enquête internationale à l’encontre du gouvernement de Mariano Rajoy soit ouverte. La volonté populaire des Catalans soit respectée. déi Lénk demande au gouvernement luxembourgeois de ne pas faire abstraction de cette volonté populaire, aussi bien au niveau de ses relations bilatérales avec l’Espagne que dans le cadre de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe.

Finalement, déi Lénk tient à exprimer sa solidarité avec ses amis de la CUP (Candidatura d’Unitat Popular) qui font face depuis des semaines, voire des mois, aux manoeuvres d’intimidation du gouvernement espagnol.

Le coup de Mariano Rajoy contre la démocratie catalane

La garde civile a perquisitionné mercredi matin plusieurs départements de l’exécutif de la Catalogne à Barcelone avec l’objectif d’empêcher l’organisation du référendum d’autodétermination prévu pour le dimanche 1er Octobre et qui a été interdit par la Cour Constitutionnelle espagnole.

D’après le quotidien El País, 14 personnes au total ont été arrêtées lors de ces opérations. Ces perquisitions interviennent alors que les opérations de police se sont intensifiées depuis le week-end, avec la multiplication de saisies de matériel électoral, notamment des affiches et de la propagande électorale.

Mardi, la garde civile s’est félicitée d’avoir saisi 45.000 convocations destinées aux assesseurs des bureaux de vote qui doivent être en place pour le référendum prévu le 1er octobre. Selon un communiqué diffusé mardi soir, cela représente « 80 % des convocations nécessaires » pour doter les bureaux d’assesseurs.

La position de la gauche indépendantiste en Catalogne a été toujours très claire. Le soutien à ce référendum et au droit du peuple catalan à être consulté sur le modèle d’organisation territoriale en Espagne était basé sur le fait que la Constitution rédigée en 1978 après la mort du dictateur Franco ne supposait pas une vrai rupture avec les institutions héritées du franquisme et que ces institutions perduraient en grande partie sous des apparences différentes.

Le fait de réaliser un referendum sur le type de relation que la Catalogne souhaite avoir avec l’Espagne est un droit démocratique de la population catalan. Mais plus de 740 maires et parlementaires sont mis en examen, menacés et des perquisitions et des arrestations ont eu lieues. La Turquie d’Erdo?an? Non, l’Espagne de Rajoy.

Les autorités espagnoles ne veulent pas que se tienne un plébiscite sur l’autodétermination de la Catalogne. Pour cela, elles sont prêtes à tout: elles confisquent des bulletins de vote, des affiches appelant à voter, des tracts, elles envoient des unités spéciales de police et l’armée, elles gèlent les comptes du gouvernement catalan, elles menacent d’emprisonner les fonctionnaires, les maires et tous ceux qui de près ou de loin seraient impliqués dans la tenue de ce référendum.

On peut ne pas être d’accord avec les aspirations indépendantistes d’une partie de la population catalane – d’ailleurs rien ne dit qu’une majorité de la population voterait en faveur de l’indépendance si jamais le référendum se tenait.

Mais on ne peut en aucun cas tolérer ces attaques graves contre des institutions démocratiques, contre les droits fondamentaux, contre la démocratie elle-même. Nous appelons aux autorités luxembourgeoises à se prononcer contre ces exactions et nous soutiendront toutes les initiatives dans ce sens.

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