Ouvrir la voie pour le remboursement des prestations en psychothérapies

Le Conseil d’État appuie les positions des psychothérapeutes

Chaque année, environ une personne sur quatre est atteinte d’une maladie mentale. Ces maladies, le plus souvent invisibles, sont encore largement tabouisées et stigmatisées. Le problème est d’ autant plus  actuel et urgent puisque le confinement, l’isolation mais aussi l’incertitude qui règne autour des conséquences sociales de la pandémie aggravent le mal être de nombreux d’entre nous. Selon un sondage réalisé au Luxembourg, un tiers des sondés affirment avoir vu leur santé mentale se dégrader pendant le confinement.

Les psychothérapeutes nous le disent : les besoins en consultation ont augmenté en raison de la pandémie. Mais alors que leur métier a été créé il y a plus de 5 ans, il n’ y a toujours pas de possibilité pour se faire rembourser les consultations.

C’est grave pour le métier du psychothérapeute qui n’est pas valorisé à sa juste valeur mais c’est surtout dramatique pour les nombreuses personnes qui ont besoin d’aide mais qui ne peuvent se la payer. Et ceci avec le risque d’aggraver des maladies qui pourraient être traitées préventivement.

De plus, les services psychiatriques des hôpitaux sont surchargés et les psychiatres débordés. Il semble alors évident d’investir dans la prévention donc dans la psychothérapie.  Surtout si l’on sait que selon une étude allemande, investir 1 euro dans une thérapie c’est en économiser 3-4 plus tard.

Suite à l’échec des négociations et de la médiation entre la CNS (Caisse nationale de santé) et la FAPSYLUX (Fédération des associations représentant des Psychothérapeutes), un projet de règlement grand-ducal portant réglementation des relations entre la CNS et le groupement représentatif de la profession de psychothérapeute avait été rédigé par le ministère de la Sécurité sociale.

L’avis du Conseil d’État appuie largement les positions de la FAPSYLUX dans le sens où les auteurs argumentent que le projet de RGD réglementerait de trop près leur métier. Ainsi, « aucun des éléments y énumérés ne permet d’insérer dans le règlement grand-ducal en projet des dispositions visant (i) à restreindre la prise en charge des prestations du psychothérapeute aux seules prestations faites sur ordonnance médicale, (ii) à obliger le psychothérapeute à présenter un plan de prise en charge à la CNS avant de pouvoir débuter le traitement ou (iii) à définir les catégories de troubles mentaux pouvant être pris en charge »[1].

Il est urgent de mettre en place un remboursement des prestations en psychothérapies car la santé mentale se dégrade, les services psychiatriques des hôpitaux sont débordés et le Conseil d’Etat appuie largement les positions des premiers concernés, les psychothérapeutes. déi Lénk appellent le gouvernement à suivre le Conseil d’Etat afin d’ouvrir le chemin dans les plus brefs délais vers la mise en place du remboursement des prestations en psychothérapie.

Communiqué par déi Lénk


[1] Avis du Conseil d’ Etat https://conseil-etat.public.lu/fr/avis/2020/Novembre2020/17112020/60064.html

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