Arrêtez la guerre d‘Erdogan dans le nord-est de la Syrie !

Le 13 novembre 2022 un attentat à la bombe a secoué Istanbul et a fait 6 morts. Peu après les autorités turques accusent les kurdes du PKK et plus précisément les forces kurdes des YPG, 

les Unités de défense du peuple, qui contrôlent la majeure partie du nord-est de la Syrie, appelé Rojava. De leur côté, les Kurdes de Rojava ont démenti tout lien avec l’attentat.

Cela n’a pas convaincu le président turc qui a lancé presque immédiatement une opération militaire au nord-est de la Syrie.

Depuis le 20 novembre les forces armées turques attaquent continuellement cette région. La Turquie bombarde tout le nord-est de la Syrie avec des avions de guerre et des drones.
Selon des informations reçues du terrain, les bombardements visent particulièrement les civils et les infrastructures civiles telles que les écoles, les hôpitaux, les coopératives, les champs de pétrole, les centrales électriques, les silos à grains. Elle a également pris pour cible les gardes du Camp de Hole, un camp où vivent plus de 53 000 femmes et enfants de membres dudit État Islamique. Huit des gardes ont été tués et plusieurs personnes ont réussi à s’échapper. Toutes ces attaques apparaissent avec le consentement de l’OTAN et de la Russie.

Il est clair que l’attentat qui a eu lieu à Istanbul, est utilisé comme prétexte pour légitimer les attaques au nord-est de la Syrie. Il devient de plus en plus clair que cette attaque a été menée par ledit État Islamiste ou bien un autre groupe salafiste. Les attaques contre le nord-est de la Syrie constituent non seulement un acte guerrier contre une région voisine, contre un peuple, mais une menace contre une démocratie réelle, basée sur l’écologie, la démocratie directe et la liberté des femmes car dans la Syrie du Nord Est, les gens ont construit une société qui regroupe toutes les religions et ethnies sous une forme d’autogestion exemplaire.

Il semble que ce modèle de société égalitaire gêne le pouvoir turque; et pas seulement. Le nord-est de la Syrie est devenu un espoir, une inspiration pour toutes celles et tous ceux qui luttent pour la démocratie et la paix non seulement au Moyen Orient. Détruire le projet d’administration autonome dans le nord-est de la Syrie aura un impact dans le monde entier. 

déi Lénk appelle à un arrêt immédiat des actes guerriers contre la population du nord-est de la Syrie. En outre déi Lénk appelle le gouvernement Luxembourgeois à prendre ses responsabilités, à condamner cette guerre et à s’engager auprès de son allié turque afin de mettre immédiatement fin aux attaques. Un échec du projet sociétal à Rojava aura, entre autres, certainement un impact majeur sur la lutte contre l’État Islamique et aura comme conséquence de nouveaux réfugiés.

Communiqué par déi Lénk 

Solidaritéit mat Rojava!

Seit dem 6 Juli hat die Autonome Administration von Rojava den Ausnahmezustand ausgerufen. Grund dafür ist die wohl bevorstehende Invasion türkischer Streitkräfte. 

Seit nun mehr als 10 Jahren und dem Ausbruch des syrischen Bürgerkrieges, wird die kurdisch geprägte Region in Nord-Ost Syrien von der Autonomen Administration Nord-Ost Syriens geführt. Die de-facto autonome Region führt seitdem ein Programm von einer demokratischen Revolution durch. Seit dem Beginn dieses Experiments ist die Region, auch bekannt als Rojava, auf der ganzen Welt zum Symbol für eine alternative Gesellschaftsform geworden. In einem kriegsgeprägten Land hat diese Bewegung Frauenrechte gestärkt, die Demokratie erweitert und eine ökologische Transition eingeleitet. Mit dem Projekt des demokratischen Konföderalismus wird versucht ein Gegenmodell zu den etablierten Staaten im Mittleren-Osten aufzubauen. 

Die Streitkräfte der autonomen Administration bestehen aus Einheiten der YPG, den Volksverteidigungseinheiten und der YPJ, den Frauenverteidigungseinheiten, welche zusammen mit der SDF (Syrian Democratic Forces) bekannt dafür geworden sind 2015 Kobane vom Islamischen Staat befreit zu haben. 

Für den türkischen Staatspräsidenten ist allerdings die Existenz kurdischer autonomer Gebiete in der vermeintlichen geopolitischen Sphäre seines Staates ein Dorn im Auge. Seit dem Abzug der US-Truppen 2019 nutzt der türkische Machtinhaber die Situation aus um die Entfaltung der demokratischen Revolution in Rojava im Keim zu ersticken. Gleich nach dem Abzug etablierte Erdogan in Zusammenarbeit mit dem russischen Präsidenten Putin einen 50 km breiten Streifen an der türkisch-syrischen Grenze auf dem Staats-Territoriums Syriens, in welchem gezielt Geflüchtete benutzt werden, um einen demographischen Wandel in der Region zu vollziehen. Ebenfalls gibt es vermehrt Berichte, dass die türkischen Streitkräfte mit islamistischen Organisationen, wie der Al-Nusra Front zusammenarbeiten. 

In den letzten Monaten wurden die verbalen und die tatsächlichen Angriffe auf die autonome Region immer häufiger und direkter. Die kurdische Seite befürchtet, dass die Türkei bei den jüngsten Verhandlungen zum Nato-Beitritt Finnlands und Schwedens von den westlichen Staaten einen Freibrief für eine Invasion erhalten hat. Hier läuft ein Volk Gefahr, zum Opfer eines Präsidenten zu werden, der sich auf einer historischen Mission sieht den Ruhm des osmanischen Reiches wiederaufzubauen.

Deswegen fordern wir als déi Lénk die Luxemburger Regierung auf, ihre Stimme zu nutzen, um sich gegen einen Angriff auf die Autonome Region Nord-Ost Syriens auszusprechen. Im Falle einer Invasion fordern wir Sanktionen, die gezielt auf die Verantwortlichen in Ankara angewendet werden. Unilaterale Angriffskriege bleiben völkerrechtswidrig, ob sie von Russland ausgehen oder einem NATO-Partner, also muss die Reaktion der Internationalen Gemeinschaft die gleiche sein! Wir fordern alle möglichen Anstrengungen zu unternehmen, um einen sofortigen Stopp jeglicher Invasionspläne seitens der Türkei zu erreichen!

Bijî Berxwedana Rojava!


Solidarité avec Rojava!

Depuis le 6 juillet, l’administration autonome du Rojava a déclaré l’état d’urgence en raison de la probable invasion des forces turques.

Depuis plus de 10 ans et le déclenchement de la guerre civile syrienne, la région kurde du nord-est de la Syrie est gérée par l’administration autonome du nord-est de la Syrie. La région autonome a de facto depuis mené à bien un programme de révolution démocratique. Depuis le début de cette expérimentation, la région, également connue sous le nom de Rojava, est devenue un modèle d’une société alternative à travers le monde. Dans un pays déchiré par la guerre, ce mouvement a renforcé les droits des femmes, élargi la démocratie et amorcé une transition écologique. Avec le projet de confédéralisme démocratique, on tente de construire un contre-modèle aux Etats établis au Moyen-Orient.

Les forces armées de l’administration autonome sont composées d’unités des YPG, les Unités de protection du peuple, et les YPJ, les Unités de protection de la femme, qui, avec les FDS (Forces démocratiques syriennes), sont connues pour avoir libéré Kobané de l’État islamique en 2015.

Pour le président turc Recep Tayyip Erdoğan cependant, l’existence de zones kurdes autonomes dans la prétendue sphère géopolitique de son Etat est une épine dans le pied. Depuis le retrait des troupes américaines en 2019, le dirigeant turc  exploite la situation pour étouffer la révolution démocratique au Rojava. Immédiatement après le retrait, Erdogan, en coopération avec le Président russe Vladimir Poutine, a établi une bande de 50 km de large à la frontière turco-syrienne sur le territoire de l’Etat syrien, dans laquelle les réfugiés sont utilisés de manière ciblée pour provoquer un changement démographique dans la région. De plus en plus de rapports indiquent que les forces armées turques collaborent avec des organisations islamistes telles que le Front Al-Nusra. 

Ces derniers mois, les attaques verbales et physiques contre la région autonome sont devenues plus fréquentes et plus directes. Les représentants kurdes craignent que la Turquie a reçu carte blanche des occidentaux pour une offensive lors des négociations pour l’accession de la Finlande et de la Suède à l’OTAN. Un peuple risque de devenir la proie d’un président turc qui se voit en mission historique pour reconstruire la gloire de l’empire ottoman déchu.

Par conséquent, en tant que déi Lénk, nous appelons le gouvernement luxembourgeois à utiliser sa voix pour dénoncer la probable attaque contre la région autonome du nord-est de la Syrie, et en cas d’invasion, nous appelons à des sanctions ciblées envers les responsables à Ankara. Les guerres d’agression unilatérales restent illégales au regard du droit international, qu’elles viennent de la Russie ou d’un partenaire de l’OTAN. La réaction de la communauté internationale doit donc être la même ! Nous exigeons tous les efforts possibles pour mettre un terme immédiat à tout plan d’invasion de la Turquie !

Bijî Berxwedana Rojava!

Motion: Occupation par la Turquie de la Syrie du Nord.

Motion et bulletin de vote sur le site de la Chambre des Députés — ICI

La Chambre des Députés du Grand-Duché de Luxembourg, considérant :

(-) L’occupation illégale du nord de la République arabe de Syrie dans ladite « Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie » par l’armée de la République de Turquie le 9 octobre 2019, suite au retrait des troupes des Etats-Unis d’Amérique ;

(-) Que cette opération a déjà occasionné un grand nombre de pertes humaines, dont civiles ;

(-) Que les groupes de personnes visés par l’armée turque se sont illustrés dans leur combat contre Daesh, pour la démocratie, l’égalité entre les sexes et l’émancipation ;

(-) Que l’invasion de l’armée turque déstabilise profondément la paix et la sécurité dans la région et au-delà ;

Invite le Gouvernement luxembourgeois :

(-) À maintenir et intensifier la pression sur le Gouvernement turc en rappelant au Luxembourg l’ambassadeur du Grand-Duché à Ankara ;

(-) A s’engager au niveau européen et international en faveur d’une interdiction de ventes et d’exportation d’armes vers la Turquie ;

(-) A s’engager au niveau des Nations unies en faveur de l’envoi d’une Force de maintien de la paix des Nations unies dans le Nord et l’Est de la Syrie afin d’y protéger la population locale contre l’intervention turque ;

(-) A s’engager en faveur d’une aide humanitaire dans cette région.

 

déi Lénk solidaire avec la Commune du Rojava.

Après avoir joué un rôle majeur dans la défaite de Daesh, les forces combattantes kurdes de l’YPG (Unités de protection du peuple kurde), qui forment la majeure partie de la coalition des « Forces démocratiques syriennes » au sein de l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (Rojava) doivent faire face à l’agression de l’armée turque qui a envahi le nord de la Syrie.

Avec le soutien indirect des gouvernements Trump et Poutine, la Turquie d’un Erdogan politiquement affaibli dans son propre pays mène la guerre à la principale force démocratique, anticapitaliste et féministe de la région de la Commune du Rojava.

Quant aux gouvernements de l’Union européenne, ils font preuve d’une passivité criminelle envers le membre et l’allié de l’OTAN. Il est d’ailleurs parlant que Viktor Orban, leader de la droite identitaire en Europe, se fasse le complice d’Erdogan, voire même le complice de Daesh : l’agression de la Turquie contre la Commune du Rojava a pour corollaire la libération de milliers de combattants de Daesh

La guerre que la Turquie mène contre la Commune du Rojava fait tomber les masques des dirigeants occidentaux : ils sont très loin de vouloir soutenir un projet qui se base sur l’autodétermination, le rejet du capitalisme, le féminisme et l’écologie au contraire.

Cette guerre démasque également la nocivité et la perversité de l’OTAN qui remet à l’ordre du jour la nécessité de sa dissolution.

Les forces kurdes ont été amenées à se placer sous la protection de l’armée syrienne sans la garantie que le régime de Damas respectera l’autonomie de la région, mais pour protéger ses habitants de l’agression de la Turquie et de ses alliés islamistes.

Le combat que mène la Commune du Rojava est le combat que mène l’humanité depuis des millénaires contre toutes les formes d’oppression.

La mobilisation internationaliste est urgente.

déi Lénk demande également :

(-) L’arrêt immédiat des opérations militaires de la Turquie

(-) L’aide et la solidarité avec la Commune du Rojava

(-) Des sanctions contre la Turquie d’Erdogan

(-) L’arrêt immédiat de toutes formes de livraisons d’armes à la Turquie

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