Kongress.

Le 20e congrès de déi Lénk (25 mars 2023) a été placé sous le signe des élections communales de 2023. Trois résolutions ont dénoncé les manquements et les erreurs de planification en matière d’urbanisme, de protection de l’environnement, de transition énergétique et de participation citoyenne. Les déficits démocratiques – la lourdeur des procédures d’inscription des non-Luxembourgeois sur les listes électorales, comme le double mandat de député.e-maire – sont de plus en plus évidents et freinent le processus démocratique et participatif. Dans le programme-cadre pour les élections communales à venir, qui a déjà été approuvé par la Coordination nationale en décembre 2022, des propositions alternatives développées par déi Lénk, qui représentent une politique communale sociale, démocratique et participative durable, sont présentées et expliquées. Il est grand temps que la réforme de la loi sur les communes soit enfin abordée.

Gary Diderich et Carole Thoma au 20e Congrès ordinaire

En outre, une résolution de solidarité avec les grévistes en France a été adoptée, avec un appel à les soutenir solidairement, également par des dons financiers à la caisse de grève.

Une modification importante des statuts concernant le mode d’élection de la Coordination nationale a permis d’inscrire dans les statuts l’objectif de parité, déjà pratiqué dans différents organes (bureau de coordination, portes-paroles, co-présidence). Les élections ont eu lieu sur deux listes – liste des femmes & liste des hommes (les personnes non binaires pouvaient s’inscrire sur l’une des deux listes). La nouvelle Coordination nationale compte donc 36 membres, élu.e.s pour la première fois de manière paritaire.

Rapport du mouvement politique par Gary Diderich

Rapport d’activités des députées par Nathalie Oberweis

Résolution principale

Les points incontournables d’une politique communale de gauche

Basée sur le catalogue de mesures retenues dans le programme cadre pour les élections municipales, cette résolution a pour objectif de soumettre au vote du Congrès les points forts d’une politique communale de gauche. Cette résolution tente ainsi de résumer les principaux objectifs politiques visés par le programme cadre et de souligner les enjeux et mesures auxquels une politique communale de gauche peut s’adresser en toute urgence dans une perspective écosocialiste.

Le programme-cadre établit que les communes peuvent – et devraient – contribuer à tracer des voies transitoires vers une autre logique de fonctionnement que celle d’une société capitaliste ! Aussi, s’agit-il de pousser les communes à faire pleinement usage de leurs pouvoirs de planification et de réglementation pour protéger l’environnement et la biodiversité ainsi que de lutter contre la pauvreté, l’exclusion sociale et la pénurie de logements abordables.

Dans le cadre de cette résolution, l’accent est mis sur le développement d’une mobilité durable, la lutte contre la pauvreté et le gaspillage énergétique et l’accès de toutes et tous à des logements abordables.

Améliorations des transports publics et développement d’une mobilité douce !

La crise climatique et la croissance du trafic individuel nous imposent deux mesures indispensables : à terme, la fin des voitures au moteur à combustion et une transition massive vers les transports en commun publics. Tout.e habitant.e d’une commune doit pouvoir se déplacer facilement sans voiture. En effet, le recours à la voiture individuelle doit être découragé. De même, les communes doivent mettre en place les conditions nécessaires pour garantir l’accès aux transports en commun, promouvoir la mobilité douce ainsi que pour protéger les piétons et les cyclistes. La protection de l’environnement et surtout la réduction des émissions de CO2 doivent être les objectifs qui chaperonnent les mesures d’urgence à mettre en place.

Pour cela il est primordial que les communes :

  • étendent les réseaux et les services de transports en commun existants tout en veillant aux adaptations des horaires train – bus – tram et à l’augmentation des fréquences de passage ;
  • assurent la proximité d’accès, la ponctualité et la priorité aux transports en commun ;
  • gèrent en main publique lestransports en commun ce qui implique la remunicipalisation des lignes de bus d’ores et déjà privatisées ;
  • mettent en place despistes cyclables sécurisées et construisent des voies rapides cyclables intercommunales;
  • réduisent la vitesse de circulation à 30 km/hdans les centres-villes et les quartiers résidentiels;
  • disposent d’un système de car-sharing unique et public avec des places de stationnement réservées à ces voitures partagées dans les quartiers et villages.

Pour la transition écologique communale et l’adaptation au changement climatique !

Au-delà des mesures de prévention du changement climatique par les politiques de transport, de rénovation de l’habitat, d’énergies renouvelables… il revient aux communes de prendre des mesures drastiques contre le changement climatique réel dont les conséquences sont déjà très considérables (canicules, fortes pluies, pollution de l’air), afin que la vie urbaine ne devienne pas de plus en plus insupportable. La densification constante de l’habitat ne fait que souligner la nécessité de verdir, d’humidifier, d’aérer et de rendre plus lumineux les espaces urbains.

 Il est donc essentiel que les communes précèdent à :

  • aménager beaucoup plus d’espaces verts à l’intérieur des villes et de replanter de façon appropriée et générale les arbres de rue;
  • protéger ou dégager les sources et les étangs ainsi que les fontaines et les puits afin qu’ils créent des courants d’air pour modérer les températures ;
  • rendre progressivement les revêtements routiers et les murs extérieurs des bâtiments aussi clairs que possible, afin qu’ils réfléchissent et n’emmagasinent pas la chaleur pour la nuit.

Pour une politique énergétique écosocialiste dans les communes !

Tout habitant.e doit avoir accès à l’eau courante, à l’électricité et au chauffage. L’énergie doit provenir d’une source renouvelable et être tarifée selon des critères sociaux et écologiques. Les communes doivent engager tous les moyens à leur disposition pour lutter contre le gaspillage et la surconsommation.

Elle doit également investir dans les technologies énergétiques alternatives qui permettraient de couvrir la consommation d’énergie électrique d’une ville et de réduire l’influence des grandes centrales énergétiques.

Pour cela il est primordial que les communes :

  • se lancent dans la production d’énergie renouvelable sous contrôle public et encouragent les initiatives individuelles et coopératives décentralisées de production d’énergie renouvelable ;
  • mettent en place des taxes échelonnées sur l’eau, l’électricité et le chauffage en fonction de la consommation tout en introduisant la gratuité  pour une quantité énergétique de base;
  • mettent en place des aides ciblées pour les habitant.e.s qui ont du mal à payer leur factures d’énergie ;
  • mènent une campagne publique d’assainissement énergétique des logements communaux et privés sur base d’un concept de financement des travaux de rénovation/isolation comprenant des aides non remboursables et des crédits remboursables en fonction du revenu disponible, tout en tenant compte des coûts énergétiques économisés.

Un logement abordable pour toutes et tous !

La pénurie de logements au Luxembourg est dramatique, surtout au niveau des logements abordables dont le besoin est urgent. Il ne suffit pas de gérer la pénurie existante, mais il s’agit de mettre en place une politique sociale active qui mise sur des logements abordables pour tous. Les communes ont des possibilités concrètes d’aménagement qu’elles devraient saisir pour soutenir activement la construction de logements et pour ne plus laisser personne dans la rue.

 Pour cela il est primordial que les communes :

  • s’engagent à mettre à disposition au moins 10% de  l’ensemble du parc de logements sous forme de logements locatifs publics d’ici 2030 ;
  • mettent en œuvre des projets pilotes « Housing First » sur le territoire de la municipalité afin de répondre aux besoins des personnes socialement exclues ;
  • créent à court terme des logements d’urgence communaux;
  • mettent à profit les logements vacants en les recensant et en soumettant les logements vacants depuis plus d’un an sans justification à une taxe à la charge des propriétaires laquelle sera doublée chaque année.

Nature et espaces verts

La bétonisation, le scellage et la destruction de I ’environnement continuent apparemment sans limites. Les constats des dégâts dans le récent quartier d’Esch/Belval sont le meilleur exemple de ces méfaits, mais on pourrait aussi citer les permissions pour les granges d’élevages de bovins pour 150 bêtes. Ou les luttes pour la préservation du Bobësch, menace par un contournement à Sanem, etc.

  • Il faut une politique de protection de la nature et des zones vertes communales, mais aussi dans les agglomérations et villes elles-mêmes. À côté du développement des parcs et jardins publics, il faut de véritables flots verts pour les humains et la biodiversité dans les quartiers résidentiels. Une reforestation et renaturation sont nécessaires
  • La canalisation des cours d’eau doit prendre fin et I ‘ouverture des ruisseaux et rivières doit devenir la règle.

Il faut limiter les centres commerciaux qui détruisent les espaces verts autour des villes et ce qui reste des petits commerces dans les centre-ville et les villages.

Jeunesse, sociale et solidaire

Pour pouvoir affronter les multiples problèmes il faut déclencher une véritable dynamique de changements et adopter de nouvelles approches. L’espace de la démocratie communale est limité mais on pourra montrer des voies et faire les premiers pas dans la direction d’une alternative écologique et socialiste.

  • Nous allons impulser des mouvements pour des « centres de jeunesse et de la culture autogérés », pour permettre à la jeunesse d’exprimer leur créativité, leur révolte et la volonté de changements.
  • Il faut recommunaliser les services privatisés ou externalisés et créer là où il le faut, de nouveaux services communaux sous un régime public avec du personnel fonctionnarisé.
  • On devrait organiser des jumelages solidaires avec des régions du monde et ses populations qui sont directement touchées par les changements climatiques et développer des coopérations.


(Les résolutions du 20e Congrès seront publiées sous peu)

Fir eng Zukunft ouni Exploitatioun vum Mënsch a vun der Natur muss ee sech konkret organiséieren an ecosozialistesch Léisunge fannen. De 19. Kongress vun déi Lénk zu Colmar-Bierg war ee grousse Succès mat eng grousser Participatioun a gudden Atelieren iwwert déi wichteg Sujeten: d’Indexmanipulatioun, de Krich an der Ukraine an d’Geschlechtergläichheetam Mouvement.

Dir fannt hei Discourse vun eisen Deputéierten a vun eise Spriecher:

Pour une stratégie écosocialiste : sortir de la logique capitaliste !

Résolution principale

Le 19e Congrès de déi Lénk du 24 avril 2022 à Colmar-Berg, tenu sous le mot d’ordre « Zesumme géint d’Ausbeutung vu Mënsch an Natur », a tiré des premières conclusions du débat interne sur les nécessités d’une stratégie écosocialiste.

Ce débat a été commencé le 25.9.2019 par la présentation à la coordination nationale du papier « déi Lénk, mouvement écosocialiste ? Contribution aux réflexions stratégiques pour le travail politique et pour l’organisation interne de déi Lénk ». Il a été mené à l’intérieur des organes de déi Lénk en tant que processus commun et coopératif. Ralenti par la crise du Covid-19, rendant difficile les échanges personnels directs, relancé par le 18e Congrès de 26.9.2021 de déi Lénk à Remich, ce processus a finalement abouti, suite à une consultation des membres et des sections, à l’adoption de thèses provisoires par la coordination nationale. Les résultats de ce processus ont la vocation de continuer d’être soumis à la délibération interne de tous les membres de déi Lénk.

Sur base de tous ces éléments, le congrès admet la résolution suivante qui servira de base à la continuation des travaux et à l’élaboration des programmes électoraux pour les élections communale et nationale en 2023:

  1. La logique de l’accumulation capitaliste continue de dominer nos sociétés. Le capital privé tend à s’agrandir sans limites en s’accaparant les produits du travail humain. Avec la percée du néolibéralisme, la logique de l’accumulation financière s’est encore accentuée, encouragée par les politiques économiques libérales des gouvernants.
  2. Résultat : une concentration accrue de richesse et de pouvoir aux mains de la minorité possédante, la dépossession, l’incertitude, voire la pauvreté pour celles et ceux qui ne disposent pas de capital. Des inégalités intolérables – sociales, culturelles, et de pouvoir – au sein de nos sociétés de même qu’entre les pays riches et les pays pauvres. Et qui, sans changement de direction, pèseront aussi, voire plus sur les générations suivantes.
  3. La même logique néfaste de la priorité du profit privé est à l’origine des dérèglements écologiques : crise du climat, régression de la biodiversité, pollution, accumulation des déchets, marchandisation du vivant, bref la destruction de plus en plus galopante des bases essentielles de la vie.
  4. La concentration des pouvoirs économiques conduit aussi à une érosion de la démocratie. Sans revirement fondamental, nous entrons dans un cercle vicieux : moins de démocratie réelle et efficace, donc moins de chances d’inverser les rapports de pouvoir, donc moins de démocratie etc.
  5. S’il faut sortir de la logique capitaliste, cela ne veut pas dire qu’il faille attendre la grande rupture définitive pour changer les choses. A l’intérieur des sociétés capitalistes, il est possible de contrer au moins partiellement cette logique. Pour preuve : les exemples du droit du travail et de la sécurité sociale, le développement des services publics, l’émergence de nouvelles formes d’économie non centrées sur le profit.
  6. Mais la soif insatiable du capital veut envahir les sphères qui lui ont échappé. Force est de constater qu’il a déjà largement réussi. Ubérisation, privatisation des services publics, du secteur
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    des transports, des communications, de la santé et des soins. Il est urgent de changer de direction!
  7. Il faut briser le tabou d’une mise en question de la propriété privée du capital et promouvoir d’autres formes de propriété et de gestion: publiques, sociales, collectives, coopératives…
  8. S’il faut garantir l’accès de tous les humains aux biens et services essentiels, il faut aussi arrêter l’incitation permanente à la surconsommation nocive.
  9. Contre la concentration de richesses et de pouvoir en haut de la société, une redistribution inverse s’impose, par de nouvelles politiques économiques, fiscales, culturelles et un renouveau démocratique qui mérite son nom.
  10. Pour sortir de la logique capitaliste respectivement lui imposer des limites, on ne peut se fier à la raison ou la bonne volonté des gouvernants. Seule une forte résistance populaire, avec la perspective crédible d’alternatives pourra imposer des changements réels.
  11. Des luttes sur des revendications concrètes peuvent favoriser cette prise de conscience et faire voir la nécessité d’une convergence de ces luttes pour inverser les rapports de force.
  12. Cela suppose une nouvelle conscience des intérêts communs de celles et de ceux qui vivent de leur travail et non du rendement de leur capital. Une tâche essentielle de La Gauche sera de propager cette conscience commune.
  13. Il faudra déjouer la tentative d’opposer les préoccupations sociales et écologiques. Les dérèglements écologiques et leurs conséquences frapperont surtout celles et ceux déjà dépossédé/es socialement. Il faut donc arriver à faire converger les engagements écologiques, sociaux, démocratiques.
  14. Ecosocialisme, cela veut donc dire : rendre aux humains le pouvoir sur leurs conditions de vie, rendre à celles et ceux qui travaillent le contrôle sur leur travail, leurs outils et leur produit, et en même temps préserver les bases naturelles essentielles de notre vie commune pour nous et les générations suivantes.

(Résolution adoptée par le congrès du 24 avril 2022)


Ween den Index manipuléiert, schwächt d’Leit.

Tagesresolution

Die Tripartite sollte eigentlich konkrete Antworten auf die steigenden und für viele Menschen nicht mehr tragbaren Energiepreise liefern. Stattdessen bedeutet das Abkommen vom 31. März 2022 eine ungeheure Umverteilung des geschaffenen Reichtums von unten nach oben. Neben direkten Subventionen für energiefressende Betriebe, Staatsgarantien für Großkonzerne, ist vor allem die Manipulation des Index der Kern dieser Umverteilung.

Allein durch das Verschieben von Indextranchen bis April 2024 werden dem Patronat immense Lohnmassen geschenkt, auf die das Salariat teilweise dauerhaft verzichten muss. Für einen Teil der Beschäftigten und Rentner wird dieser Lohnausfall zeitlich begrenzt kompensiert über das Staatsbudget. Der Staatshaushalt wird aber größtenteils über direkte und indirekte Steuern der Beschäftigten finanziert. In anderen Worten: das Salariat bezahlt mit seinen Steuern – anstelle der Betriebe – seine eigene Lohnkompensation. Ein Teil des Lohns wird so ersetzt durch staatliche Almosen, bezahlt von den Beschäftigten selbst. Mit der Kompensation wird darüber hinaus versucht, das Salariat zu spalten zwischen kleinen und mittleren Löhnen. Selten zuvor wurde eine Umverteilung von der Arbeit hin zum Kapital derart unverhohlen und perfide vorgenommen.

Der Index ist ein sozialstaatliches Instrument, mit dem der Verlust an Kaufkraft der Löhne und Pensionen durch die Inflation nachträglich ausgeglichen wird. Seine Aussetzung bedeutet, dass der Lohn an Wert verliert.

Das Tripartiteabkommen ist ein enormer struktureller Angriff auf den Index. Nicht nur, weil er über die Dauer der nächsten 2 Jahre manipuliert wird, sondern auch weil damit die Weichen gestellt sind, dass nach 2024 nur noch eine Tranche pro Jahr ausbezahlt wird. Unfassbarer Weise begründet gerade die LSAP die Indexmanipulation damit, dass die Betriebe ‘Previsibilität’ bräuchten. Wie blanker Hohn klingt dieser Satz, wenn man sich die Gewinnsteigerungen ganzer Wirtschaftszweige des Jahres 2021 vor Augen führt. Dies ist ein undifferenziertes Lohngeschenk mit der Gießkanne an alle Betriebe, damit verschiedene von ihnen noch höhere Gewinne einfahren und an ihre Aktionäre verteilen können. Der Kaufkraftverlust der Menschen, die von ihrem Lohn leben scheint DP, LSAP und Grünen zweitrangig zu sein. Die Solidarität der Regierung geht nur in eine Richtung: von unten nach oben.

déi Lénk

  • verurteilen die geplante Indexmanipulation aufs Allerschärfste und werden sich auf allen Ebenen dagegen einsetzen;
  • werden der Desinformationspolitik der Regierung eine eigene Aufklärungskampagne entgegensetzen und ihre Forderungen bezüglich der Energiekrise unterstreichen;
  • begrüßen den Widerstand der größten Gewerkschaft des Landes OGBL und appellieren an die beiden anderen repräsentativen Gewerkschaften, sich der Indexmanipulation zu widersetzen;
  • werden sich aktiv an den Mobilisierungen gegen die Indexmanipulation beteiligen und rufen alle Mitglieder und Sympathisant.Innen auf, sich an der Großdemonstration am 1. Mai zu beteiligen.

(Resolution angenommen durch den Kongress vom 24. April 2022)


Autres motions et résolutions adoptées lors du congrès

Résolutions et motions non adoptées

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