La politique européenne d’austérité des 5 dernières années n’a pas résolu la crise économique et de l’euro, mais l’a au contraire aggravée. Le chômage bat tous les records et avec 92 % du PIB, le taux d’endettement des Etats membres de l’Union européenne est plus élevé que jamais.
Déi Lénk refuse fondamentalement cette politique car :
– elle réduit l’influence de l’Etat par une diminution des dépenses publiques ;
– elle considère les dépenses sociales comme facteur de coûts qui nuit soi-disant au développement économique ;
– elle retire aux Parlements nationaux le droit de décider eux-mêmes de leur budget et ainsi des droits politiques et sociaux liés.
Le Gouvernement CSV-LSAP a continuellement soutenu cette politique d’austérité et l’a appliquée au Luxembourg malgré des finances publiques relativement saines et un budget courant excédentaire. C’est ainsi que les inégalités sociales ont encore empiré.
déi Lénk veut:
1. Stopper la réduction des dépenses publiques ; par rapport au BIP, elles sont déjà relativement faibles en comparaison aux autres pays de l’UE (42 % du PIB pour 49,5 % en moyenne dans la zone euro). Du point de vue du PIB, tant les dépenses sociales que les dépenses administratives de l’Etat luxembourgeois se situent en dessous de la moyenne européenne. Des économies doivent être réalisées au niveau des dépenses en armement et pour les alliances militaires.
2. Augmenter les recettes publiques ; en pourcentage par rapport au PIB, celles-ci sont aussi parmi les plus faibles de l’Union européenne et ont été réduites depuis 2000.
Une réforme fiscale d’envergure doit soulever quatre inégalités profondes :
a. Corriger le déséquilibre fiscal entre les ménages et les grandes entreprises. 80 % des entreprises ayant leur siège au Luxembourg, parmi lesquelles des multinationales, ne payent pas d’impôts sur les bénéfices. Nous allons exiger plus d’impôts de la part des entreprises très rentables, en particulier par la lutte contre la fraude fiscale et les montages financiers et fiscaux.
b. Réduire la pression fiscale exagérée sur les ménages avec des revenus moyens, et taxer davantage les ménages avec des revenus élevés. Pour ce faire, nous voulons réduire la progression de la tranche moyenne des barèmes, augmenter le nombre des tranches d’impôts à la fin et augmenter les taux d’imposition maximaux.
c. Augmenter la ridicule petite partie des bénéfices de capitaux (4 % des impôts directs contre 45 % pour les impôts sur le salaire), en taxant l’ensemble des dividendes et autres bénéfices de capitaux et en réintroduisant l’impôt sur la fortune.
d. Limiter l’importance des impôts indirects (43 % des revenus d’impôts en 2013), car ils pèsent davantage sur les ménages avec des revenus modérés. C’est pourquoi nous nous opposons à l’augmentation de la TVA annoncée pour 2015.
3. Se rallier aux Etats européens qui veulent introduire une taxe sur les transactions financières pour ainsi lutter contre les activités spéculatives et laisser le secteur financier contribuer aux coûts de la crise qu’il a occasionnée. Nous voulons la suppression de la politique honteuse du secret bancaire et du dumping fiscal qui gâte les riches et ruine les Etats démocratiques et pour cela nous voulons introduire l’échange automatique d’informations sur tous les produits financiers.
4. Réduire la dépendance de notre pays du secteur de la finance par une politique fiscale qui favorise la réindustrialisation et les investissements pour un changement écologique.
5. Tenir compte des critères de genres lors de l’établissement du budget public et répartir les dépenses selon ces critères.