En guise d’introduction, Déi Lénk ont souligné que le projet de réforme actuel doit être situé dans la cadre des discussions qui pendant au moins 20 ans visaient à remettre en cause le système de pensions publique. Vu ce constat, Déi Lénk critiquent avant tout que le Gouvernement prévoit de changer la formule pour le calcul des pensions sur une période de 40 ans et de fixer déjà maintenant les modalités de ce changement par voie législative. Une fois la loi votée, une marche en arrière s’avérera donc très difficile. Ainsi, tous les salariés qui ont encore la majeure partie de leur vie professionnelle devant eux se verront d’office réduire leurs pensions dans l’avenir et ce indépendamment de l’état des réserves et de l’évolution économique des prochaines années.
Pour sa part, le LCGB a résumé les grandes lignes de sa position sur la réforme envisagée. De manière générale, la réforme doit garantir que tous les assurés jouissent des mêmes droits, possibilités et obligations. En premier lieu, le LCGB revendique impérativement une harmonisation du plafond en matière de pension qui existe actuellement entre le secteur privé et le secteur public. Au sujet du système d’ajustement des pensions au niveau de la vie, le LCGB défend la position qu’aucune modulation de ce système ne pourra être décidée aussi longtemps que la cotisation globale n’a pas été augmentée. Le LCGB demande également que chaque assuré doit avoir accès à un régime de pension complémentaire publique (2e pilier) qui pourrait être géré par la Caisse Nationale d’Assurance Pension (CNAP). Finalement, le LCGB revendique l’introduction d’un droit réel à la préretraite progressive et insiste que les années d’études ne devraient plus être considérées simplement comme des années assimilées, mais comme des années cotisées.
Pour conclure, Déi Lénk ont présenté une série de pistes de réflexions pour des modèles de financement alternatifs qui pourraient garantir la pérennisation à long terme de notre système actuel d’assurance pension et ce sans coupures au niveau des pensions. Tout d’abord, l’augmentation de la cotisation globale ne doit en aucun cas constituer un sujet tabou puisque cette mesure pourrait permettre de faire contribuer tous les partenaires (Etat, patronat, salariés) de manière égale. Une autre piste qui est actuellement analysée par Déi Lénk est le déplafonnement du montant cotisable, mais sous condition qu’une discussion approfondie soit menée sur un droit dégressif à partir d’un certain seuil. Finalement, les réserves énormes du Fonds de pension pourraient également être usées de manière plus constructive en permettant p.ex. aux salariés de conclure des prêts immobiliers à taux raisonnables. Le LCGB a pris note de ces réflexions et complétera prochainement sa position dans le dossier par de propres propositions sur des modèles de financement alternatifs.
Communiqué par le LCGB et Déi Lénk, le 5 mars 2012.