Question parlementaire urgente concernant l’opération « Triton » et les nouveaux drames de réfugiés dans la Méditerranée

Monsieur le Président,

La mort de plus de 330 réfugiés dans la Méditerranée au courant de la seule journée d’hier nous oblige d’interpeller Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et européennes, auquel nous vous prions de bien vouloir transmettre la question urgente parlementaire suivante, conformément à l’article 81 du règlement de la Chambre des Députés. L’urgence de la présente étant motivée par le fait que la chargée de la politique extérieure de l’Union Européenne, Madame Federica Mogherini, compte réunir le Conseil des ministres des Affaires étrangères «dans les tout premiers jours», afin de délibérer de cette affaire:

Par question parlementaire no 670 du 3 novembre 2014, nous étions intervenus auprès de vous, Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et européennes, afin de rendre attentif au fait que l’opération « Triton » mise en place par l’Union européenne et Frontex à partir du 1er novembre 2014 ne saura remplacer l’opération  « Mare Nostrum », opération militaire et humanitaire menée par la Marine militaire italienne depuis le 18 octobre 2013 visant à secourir en mer les immigrés clandestins et ceci jusqu’aux côtes libyennes. En mobilisant à cette fin en moyenne 900 soldats par jour, l’opération  « Mare Nostrum » a permis d’arrêter 351 passeurs et de secourir quelque 155.000 personnes en une année.

Dans notre missive du 3 novembre 2014, nous avions souligné que l’opération  « Triton » (dont le coût s’élève à 2,9 millions d’euros par mois, c’est-à-dire un tiers de ce que l’opération  « Mare Nostrum » coûta chaque mois à l’Italie) n’a pas du tout la même vocation que « Mare Nostrum ». Contrairement à cette dernière, l’opération  « Triton » n’a pas de mission essentiellement humanitaire, mais se concentre plutôt, dans un rayon de 30 kilomètres, à la protection des frontières italiennes, ces faits ayant été confirmés dans votre réponse à notre question du 3 novembre 2014.

Malheureusement, la mort de plus de 330 réfugiés pendant la seule journée d’hier confirme toutes les craintes exprimés par des experts en la matière et dont nous nous avions fait le porte-parole dans notre question parlementaire évoquée ci-dessus (Gil Arias Fernandez, directeur exécutif de Frontex : « Triton ne répond pas aux besoins de milliers de migrants et de réfugiés, y compris ceux qui sont forcés de fuir les guerres et les persécutions au Moyen-Orient et en Afrique. L’idée qu’elle puisse remplacer Mare Nostrum pourrait avoir des conséquences catastrophiques et mortelles en Méditerranée »; Amnesty International incita l’Italie à poursuivre  « Mare Nostrum » « jusqu’à qu’il y ait un autre dispositif européen soutenu par d’autres pays européens et mieux équipé que Triton »; le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) avait exprimé sa  « vive préoccupation » face à la fin de l’opération militaire et maritime italienne.

En plus, il y a lieu de constater que la fin de l’opération « Mare Nostrum » et son remplacement par l’opération  « Triton » n’a pas permis de réduire, comme escompté, le nombre de personnes cherchant refuge en Europe, et en Italie en particulier, comme l’indique le Ministre de l’Intérieur italien, en évoquant que pendant le mois de janvier 2014, sous « Mare Nostrum », 3.300 réfugiés seraient arrivés en Italie, tandis que pendant le mois de janvier 2015, sous « Triton », il s’agirait de 3.700 personnes, ceci pour la simple raison « qu’aucune des guerres civiles ayant conduites à l’exode de masse en Syrie et en Afrique, n’ait été terminée entretemps et que devant la côte libyenne, d’où partent le plus grand nombre de réfugiés en mer, le chaos continue à régir.»

Dans votre réponse à nos questions du 3 novembre 2014, vous aviez constaté, tout en reconnaissant la vocation différente des deux missions, que «le destin de la mission « Mare Nostrum » ou des activités substitutives éventuelles, relève d’une décision nationale souveraine de l’Italie» et que «le Gouvernement du Luxembourg ne peut s’immiscer dans les affaires italiennes», mais «continue à s’engager pour le maintien d’un dispositif Triton efficace et durable, dans lequel la composante humanitaire occupera une place prépondérante. Dans cet ordre d’idées, le Gouvernement envisage de déployer des moyens luxembourgeois dans la mission  « Triton.»

Dans ce contexte, et vue la catastrophe humanitaire qui s’est produite hier et qui risque de se reproduire tous les jours, nous aimerions vous poser les questions urgentes suivantes:

– Êtes-vous d’accord pour constater que la mission humanitaire de l’opération « Mare Nostrum » devrait être reprise d’urgence par tous les moyens possibles, ceci afin de sauver le maximum de vies humaines? Dans l’affirmative, comment, avec quels moyens et dans quels délais ceci pourrait-il se faire?

– Êtes-vous d’accord pour intervenir au Conseil européen afin que les moyens financiers nécessaires à cette fin soient mis à disposition de l’Italie, ou bien que l’Union européenne prenne directement en charge cette mission humanitaire urgente?

Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de nos sentiments respectueux.

Justin Turpel,    Serge Urbany,

Député                Député

-> Réponse

Question parlementaire concernant l’éloignement du territoire de personnes ayant déposé une demande en sursis

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 80 du règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre la question parlementaire suivante à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et de l’Immigration.

En date du 27 novembre, 8 familles issues du Monténégro et d’Albanie, dont un certain nombre d’élèves du Lycée Technique du Centre (LTC), ont été sujettes à l’exécution d’un retour forcé vers leur pays d’origine respectif. Cet événement a suscité un certain émoi, notamment auprès de la direction du LTC qui a décliné toute forme de collaboration avec les agents de la Police Grand-ducale dépêchés sur les lieux afin de procéder à l’exécution de la décision d’éloignement du territoire du ministère des Affaires étrangères et de l’Immigration.

Parmi toutes ces personnes tombant sous une décision d’éloignement, notons la présence d’un petit garçon âgé de 4 ans, sourd-muet et en attente d’une transplantation chirurgicale au Luxembourg, ayant bénéficié auparavant d’un sursis à l’éloignement pour raisons médicales. Selon nos informations, ce petit garçon et sa famille se trouveraient actuellement au Centre de rétention.

Concernant ce cas spécifique, une demande de prolongation du sursis à l’éloignement avait été envoyée au Ministère et renvoyée pour avis au médecin délégué sans qu’une décision y relative n’avait été prise le jour de son placement en rétention. Selon l’article 131 de la loi modifiée du 29 août 2008, un sursis à l’éloignement ne peut être accordé que pour la durée maximale de 6 mois, renouvelable jusqu’à une durée maximale de 2 ans. Toutefois, aucun délai n’est imparti ni au ministre, ni au médecin délégué pour prendre une décision par rapport à cette demande de sursis à l’éloignement, alors que, dans la pratique, l’avis du médecin délégué peut prendre jusqu’à un an avant d’être transmis au ministre.

Etant donné que la demande d’octroi d’un sursis n’a pas d’effet suspensif par rapport à la décision de retour, la personne concernée voit souvent, dans la pratique, son sursis à l’éloignement expirer avant qu’une prolongation de ce sursis ne lui ait été accordée, ce qui a pour conséquence que cette dernière devient sujette à l’exécution d’office d’une décision de retour, d’autant plus qu’aucun texte n’oblige le ministre à rendre un nouvel arrêté prévoyant l’exécution de la décision de retour. Ainsi, l’exécution de la décision de retour ne peut être contestée par l’intéressé, ni au moyen d’un référé, ni au moyen d’une demande de mesure de sauvegarde devant le tribunal administratif afin d’empêcher son éloignement dans l’attente de la réponse à sa demande de prolongation de sursis.

Dans ce contexte, j’aimerais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministres des Affaires étrangères et de l’Immigration :

1)    Dans quelle mesure les forces de l’ordre ont elles accès à l’information d’une demande de prolongation d’un sursis à l’éloignement en cours de la personne concernée par un contrôle d’identité ?

2)    Quelle est la durée moyenne du traitement d’une demande d’un sursis à l’éloignement pour raisons médicales à partir du dépôt de la demande jusqu’à la prise de décision par le ministre ?

3)    Pendant cette période, quelle est la durée moyenne incombant au traitement du dossier par le médecin-contrôle ?

4)    Combien de personnes par année, sur les dix dernières années, se sont-elles trouvées dans une situation analogue ?

5)    Existe-t-il une norme de quelque nature que ce soit qui oblige le ministre à informer les personnes concernées par un éloignement de la date et de l’horaire de l’exécution de leur éloignement et ce moyennant une décision ministérielle attaquable devant le tribunal administratif et notifiée à la personne dans un délai suffisant avant l’exécution effective et ce également en cas d’éloignement sans placement préalable au centre de rétention  ?

6)    La loi règle-t-elle la situation d’une personne ayant bénéficié d’un sursis à l’éloignement ayant expiré et attendant une réponse à une demande de prolongation de ce sursis, alors qu’elle se trouve en situation de pouvoir être sujette à l’exécution de la décision de retour prononcée à son encontre, ou bien cette situation est-elle entourée d’un vide juridique ?

7)    Dans le cas d’un vide juridique, par quels moyens appropriés estimez-vous qu’il faille y remédier ?

8)    Dans ce cas, n’estimez-vous pas qu’il soit préférable de suspendre les éloignements de personnes ayant déposé une demande de sursis et d’en notifier toutes les autorités compétentes, en particulier la Police Grand-ducale, aussi longtemps que ce vide juridique n’ait été comblé ?

Serge Urbany,
Député

-> Réponse

 

Question parlementaire urgente concernant la suite de l’opération « Mare nostrum » et la situation des réfugiés dans la méditerranée

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 81 du règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre la question urgente parlementaire suivante à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et européennes, l’urgence de la présente étant motivée par le fait que l’Italie avait annoncé vouloir mettre un terme à l’opération « Mare Nostrum » à partir du 1er novembre 2014:

Suite au naufrage au large de l’île de Lampedusa qui a coûté la vie à 366 migrants, a été lancée l’opération « Mare Nostrum ». Cette opération militaire et humanitaire menée par la Marine militaire italienne depuis le 18 octobre 2013, visait à secourir en mer les immigrés clandestins. Son périmètre d’action s’étend jusqu’aux côtes libyennes. En moyenne, 900 soldats ont été mobilisés chaque jour. L’opération « Mare Nostrum » a permis d’arrêter 351 passeurs et de secourir plus de 150.000 personnes en un an.

Suite aux déclarations des autorités italiennes, de ne plus vouloir prolonger l’opération « Mare Nostrum », l’Union européenne avait annoncé le 27 août 2014 l’opération « Triton » pour patrouiller à partir du 1er novembre 2014 en Méditerranée et venir en aide à l’Italie pour faire face à l’afflux des migrants sur ses côtes. Cette opération sera placée sous commandement italien et coordonnée par l’Agence européenne pour la surveillance des frontières extérieures de l’UE Frontex, l’Agence européenne pour la surveillance des frontières extérieures de l’UE, qui travaillera en étroite coordination avec la Guardia di Finanza, la Garde côtière et la Marine italienne. « Triton » couvrira les zones d’opération d’Hermès (au sud de la Sicile et près des îles de Lampedusa et Pantelleria) et d’Aeneas (sur les côtes de la Calabre et de l’Apulie).

Le coût de l’opération « Triton » s’élève à 2,9 millions d’euros par mois, c’est-à-dire un tiers que l’opération « Mare Nostrum » couta chaque mois à l’Italie. Pour concrétiser l’opération, 21 Etats membres ont indiqué leur volonté de participer à « Triton » en fournissant des moyens humains (65 agents invités au total) et techniques (4 avions, 1 hélicoptère, 4 patrouilleurs de haute mer, 1 navire de patrouille côtière, 2 patrouilleurs côtiers).

Ces deux opérations n’ont pas le même champ d’action, ce qui explique pourquoi d’aucuns estiment que l’opération « Triton » n’a pas vocation à remplacer « Mare Nostrum ». Selon le directeur exécutif de Frontex, Gil Arias Fernandez, « Triton sera lancée indépendamment du destin de Mare Nostrum ». Selon lui, Triton « ne répond pas aux besoins de milliers de migrants et de réfugiés, y compris ceux qui sont forcés de fuir les guerres et les persécutions au Moyen-Orient et en Afrique. L’idée qu’elle puisse remplacer Mare Nostrum pourrait avoir des conséquences catastrophiques et mortelles en Méditerranée ». C’est aussi la position d’Amnesty International, qui incite l’Italie à poursuivre « Mare Nostrum » « jusqu’à qu’il y ait un autre dispositif européen soutenu par d’autres pays européens et mieux équipé que Triton ». Le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a exprimé le 23 octobre 2014 dans un communiqué sa « vive préoccupation » face à la fin de l’opération militaire et maritime italienne. De nombreuses organisations ont plaidé pour que l’Italie poursuive l’opération.
(Informations tirées du site europaforum.lu)

Dans ce contexte j’aimerais poser les questions urgentes suivantes à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et européennes:
• Êtes-vous d’accord pour constater que la mission de « Mare Nostrum », qui a permis de secourir plus de 150.000 personnes en un an, est une action humanitaire d’une importance primordiale?
• Êtes-vous d’accord pour constater que la mission « Triton » n’a ni les moyens, ni la vocation, pour remplacer la mission humanitaire que « Mare Nostrum » a rempli?
• Dans cet ordre d’idées, la mission humanitaire de « Mare Nostrum » ne devrait-elle pas être poursuivie?
• L’ l’Union européenne ne devrait-elle pas aider l’Italie à poursuivre cette mission essentiellement humanitaire?
• Qu’est-ce que vous comptez faire pour que cette mission puisse se poursuivre?

Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’expression de mes sentiments respectueux.

Justin Turpel, Député
Serge Urbany, Député

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déi Lénk appelle le gouvernement à intervenir lors du prochain Conseil européen aux fins de renforcer les droits fondamentaux des réfugiés et migrants

Dans le contexte du passage de la Marche pour la liberté 2014* au Luxembourg, déi Lénk a introduit cet après-midi à la Chambre une motion invitant le gouvernement à intervenir lors du prochain Conseil européen du 26 et 27 juin aux fins de renforcer les droits fondamentaux des réfugiés et migrants.

Motion

La Chambre des Députés

–          Considérant la « Marche de la Liberté 2014 » qui passe actuellement par le Luxembourg et regroupe une centaine de réfugiés réclamant une révision de la politique migratoire répressive de l’Union Européenne;

–          Considérant que cette marche se dirige vers le Conseil européen qui se tiendra à Bruxelles, le 26 et 27 juin, afin d’interpeller les dirigeants européens par rapport à la crise humanitaire qui s’accentue depuis des années aux larges de la Méditerranée et qui a coûté la vie à des milliers de réfugiés et de migrants tentant le passage hautement dangereux vers l’Europe en espérant y trouver de l’aide et de la protection ;

–          Considérant l’arrêt de la Cour européenne des Droits de l’Homme du 23 février 2012 condamnant la pratique du refoulement de réfugiés interceptés sur haute mer par les autorités d’un pays membre de l’UE vers des pays tiers ;

–          Considérant que le Conseil européen du 26 et 27 juin à Bruxelles définira  la programmation législative et opérationnelle dans l’espace de liberté, de sécurité et justice et qui établira un nouveau cadre stratégique notamment en matière de politique de réfugiés remplaçant le programme de Stockholm;

Invite le Gouvernement

–          à intervenir lors du Conseil européen du 26 et 27 juin aux fins de renforcer les droits fondamentaux des réfugiés et migrants.

 

* A compter du 18 mai et durant le mois de juin, plusieurs centaines de réfugiés et sans-papiers venus de divers pays européens parcourent une distance de près de 500km à travers la France, l’Allemagne, le Luxembourg et la Belgique.

Cette Marche pour la Liberté a pour objectif d’interpeller les dirigeants européens sur la situation des migrants à quelques semaines des élections du Parlement européen et du Sommet du Conseil européen sur la politique de l’immigration.

Ces réfugiés, migrants et sans-papiers se sont unis pour faire valoir leurs droits en traversant diverses frontières de l’espace Schengen. Ils dénoncent les répressions et les discriminations dont nombre d’entre eux sont victimes (arrestations, emprisonnements, déportations…)

Entre le 1er et le 5 juin la marche pour la liberté fait station au Luxembourg, notamment à Schengen et à Luxembourg-Ville, où de nombreuses événements et actions symboliques sont prévus.

Pour plus d’infos: http://freedomnotfrontex.noblogs.org/

Question parlementaire concernant l’encadrement scolaire de jeunes issus de pays tiers

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 80 du règlement de la Chambre des Députés, j’aimerais poser à Madame et Messieurs les Ministres en charge de l’Education nationale, de l’Intégration et du Travail un certain nombre de questions en relation avec l’accueil et l’encadrement scolaire de jeunes issues de pays tiers.

Le Luxembourg accueille régulièrement des contingents de personnes issues de pays tiers, notamment de pays en crise ou de pays ayant connu dans un passé plus ou moins récent des troubles politiques importants.

Parmi ces personnes, il faut compter des jeunes gens en âge d’être scolarisés qui ne maîtrisent aucune des deux langues d’enseignement (français et allemand). A cette fin, l’éducation nationale prévoit des structures adéquates : les classes d’insertion ou classes d’accueil (ACCU) prévues pour les adolescents de 12 à 15 ans et les classes d’insertion pour jeunes adultes (CLIJA) qui offrent aux élèves de 16 et 17 ans une formation de base en français leur ouvrant l’accès à l’enseignement secondaire technique.

Néanmoins, il semble que le nombre de places disponibles dans ces classes ne correspondent pas toujours aux besoins très divers allant de la formation au suivi psychologique de jeunes originaires de régions connaissant des conflits plus ou moins graves. De plus, la question de l’encadrement des jeunes de 18 à 25 ans qui ne disposent pas non plus d’une formation adéquate se pose également.

A ce titre, je voudrais poser les questions suivantes aux ministres en charge de l’Education nationale, de l’Intégration et du Travail:

– Quels établissements du secondaire disposent de classes ACCU et CLIJA?

– De combien de classes de ce type ces établissements disposent-ils?

– Y a-t-il des listes d’attente pour ces classes? Le cas échéant, pouvez-vous m’informer du nombre d’élèves potentiels inscrits sur ces listes? Aussi, pouvez-vous m’indiquer du temps d’attente moyen sur ces listes avant de pouvoir intégrer une telle classe et quelles sont les alternatives proposées durant cette attente?

– Quelles options de formation sont offertes aux nouveaux arrivants âgés de 18 à 25 ans?

– Pouvez-vous nous indiquer le nombre de mineurs non accompagnés de parents ou tuteurs résidant actuellement au Luxembourg?

– Qui prend en charge la tutelle de mineurs arrivants sans parents ou tuteurs au Luxembourg? Quel type d’accompagnement leur est-il offert et combien de temps dure-t-il? D’une manière générale, quel est l’éventail de mesures prévu à cet effet?

– Au cas où ces mineurs bénéficient de la tutelle d’un éducateur, combien de mineurs se trouvent actuellement dans ce cas? Combien de temps un tel éducateur peut-il consacrer à ces mineurs?

– Un suivi psychologique est-il prévu pour les mineurs originaires d’un pays en guerre ou en situation de conflit armé et qui subissent des traumatismes liés à de telles expériences?

– Etant donné que les classes ACCU et CLIJA enseignent le français (16 heures hebdomadaires), le luxembourgeois (2 heures hebdomadaires) et l’anglais (2 heures hebdomadaires), il est très probable que ces jeunes doivent trouver des classes ou des formations francophones après leur année passée dans une telle classe. Partant, je voudrais savoir combien de DAP et de classes du régime technicien et technique dont la langue principale est le français existent et est-ce que ce nombre correspond au nombre des jeunes arrivants au Luxembourg?

– Combien de jeunes des classes CLIJA arrêtent leurs études en cours d’année scolaire?

– Quelle est la situation familiale de ces jeunes? Sont-ils arrivés seuls au Luxembourg ou accompagnés?

– Finalement, pouvez-vous m’indiquer le nombre de jeunes des classes CLIJA et ACCU qui ont soit trouvé une place d’apprentissage, soit un emploi? A l’inverse, combien de ces jeunes se retrouvent au chômage après avoir fréquenté une telle classe?

Respectueusement,

Justin Turpel

Député

-> Réponse

Question parlementaire concernant la situation des locataires dans les foyers pour travailleurs immigrés

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 80 du règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre à Madame la Ministre de la Famille et de l’Intégration la question parlementaire suivante:

Il me revient qu’à la fin de l’année 2013, la nouvelle de la dénonciation de baux de 15 travailleurs immigrés logeant au Foyer pour travailleurs immigrés à la rue de Mühlenbach à Luxembourg, avait été à l’origine d’un grand émoi de la part des intéressés. En clair, ces 15 personnes devaient déguerpir en plein hiver, c’est-à-dire pour le 1er janvier 2014. Finalement, le Ministère de la Famille avait accordé un sursis de six mois, sursis qui devrait donc venir à échéance au mois juin de cette année.

En 2012 déjà, 14 locataires d’un tel foyer, situé sur la route de Thionville à Luxembourg, ont vu leur bail annulé et ont dû quitter les lieux.

Vous n’êtes pas sans savoir que les travailleurs installés dans ces foyers se trouvent généralement dans une situation très précaire: ils travaillent pour la plupart dans le secteur du bâtiment et se retrouvent souvent au chômage technique. Vu les prix du marché du logement et les conditions d’octroi d’un bail (garantie correspondant à deux, voire trois loyers), il leur est extrêmement difficile de trouver un logement décent et abordable.

Dans ce contexte, je me permets de poser les questions suivantes à Mme la Ministre de la Famille et de l’Intégration:

– Madame la Ministre peut-elle m’indiquer ce qu’il adviendra des locataires précédemment visés par la dénonciation du bail au foyer sis à la rue de Mühlenbach?

– Le foyer situé à Mühlenbach continuera-t-il à accueillir des travailleurs immigrés ou est-il destiné à un autre objet?

– Madame la Ministre peut-elle me confirmer que tous les locataires de tous les foyers sont dûment informés de leurs droits et devoirs et si oui, par quels moyens?

– Selon l’hebdomadaire Contacto, l’OLAI (Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration) avait envoyé en date du 21 octobre trois ou quatre lettres supplémentaires de dénonciation du bail pour le 1er janvier 2014. Or, le sursis de six mois avait été accordé aux 15 personnes en question une semaine avant l’arrivée de ces nouvelles lettres. Quelles sont les raisons de cette incohérence?

– Quelle est la réglementation actuelle concernant le séjour dans ces foyers? A-t-elle subi des modifications jusqu’à présent?

– Madame la Ministre envisage-t-elle une réforme des conditions d’octroi et de séjour dans ces foyers et si oui, quelle en serait la teneur?

– Qu’est-il advenu du foyer situé aux abords de la route de Thionville à Luxembourg? Est-il actuellement occupé et, le cas échéant, par qui? Dans le cas contraire, Madame la Ministre peut-elle m’indiquer ce qu’elle compte faire de cet établissement?

Respectueusement,

Justin Turpel
Député

-> Réponse

 

Question parlementaire concernant les difficultés pour accueillir des réfugiés syriens

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 80 du règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre à Monsieur le Ministre de l’Immigration et de l’Asile la question parlementaire suivante:

Le Luxembourg avait l’intention d’accueillir 60 réfugiés syriens. Jeudi, 13 février 2014, le Ministre de l’Immigration a fait savoir qu’ils ne seraient pas 60, mais seulement 4 familles avec au total 28 personnes à trouver asile au Luxembourg. Raison invoquée: les informations sur le mode de vie luxembourgeois et entre autres le rôle et la place de la femme au sein de la société luxembourgeoise.

Dans ce contexte, je voudrais savoir de la part de Monsieur le Ministre:

– De quelle manière s’est déroulée la mission du Gouvernement en Jordanie et quelle était sa composition?

– Combien de dossiers ont-ils été fournis par l’UNHCR?

– Combien de personnes ont-elles été entendues?

– Quel fut l’approche des interviews: est-ce  la mission luxembourgeoise qui a averti les personnes sur les supposées difficultés au Grand-Duché ou ces questions ont-elles été posées par les personnes candidates à l’asile?

– Existe-t-il un procès-verbal de ces entretiens? Le cas échéant, est-il possible de le consulter?

– Est-ce que le Luxembourg a l’intention d’accueillir d’autres réfugiés, jusqu’au total annoncé de 60, respectivement au-delà?

– Le cas échéant, cela a-t-il déjà été fait?

Respectueusement,

Justin Turpel

Député

-> Réponse

Das Leben der syrischen Flüchtlinge retten!

In einer Antwort auf eine parlamentarische Anfrage von déi Lénk bestätigte Außenminister Jean Asselborn Ende Januar die geplante Aufnahme von 60 syrischen Flüchtlingen in Luxemburg.

Ende letzter Woche berichtete die Luxemburger Presse dass jetzt nur noch 28 Flüchtlinge aufgenommen werden sollen. Dem Außenminister nach wäre die Hälfte wieder abgesprungen, nachdem man ihnen den kulturellen und gesellschaftlichen Kontext in Luxemburg erläutert hätte.

Diese Aussage ist lächerlich und zeugt von äußerster Ignoranz der Lage in Syrien und in den Nachbarländern: Offiziell sind zurzeit fast 2,5 Millionen Syrer auf der Flucht. Die Dunkelziffer liegt noch viel höher. Die Mehrheit davon lebt in erbärmlichen Verhältnissen in den Nachbarländern im nahen Osten (Jordanien, Libanon,…)

Die UN-Flüchtlingshilfe schreibt Folgendes: „Verzweifelte syrische Flüchtlingsfamilien brauchen dringend Hilfe. Sie fliehen, um ihr Leben zu retten. Doch auf der Suche nach Sicherheit müssen sie alles zurücklassen, was ihnen lieb und teuer ist. Sie verlieren Heimat, Besitz, Freunde und Familie. Es ist eine Zeit der Angst und eine äußerst traumatische Erfahrung – besonders für die Kinder. …

Die Flüchtlingskinder und ihre Familien sind verängstigt und erschöpft. Die Helfer in den Flüchtlingslagern arbeiten rund um die Uhr, um die Flüchtlinge zum Beispiel mit Kleidung, Zelten, Decken, Wasser und Hygieneartikeln zu versorgen… täglich kommen tausende Flüchtlinge dazu. Etwa 50 Prozent der Flüchtlinge sind Kinder.“

Die meisten syrischen Städte, noch vor wenigen Jahren blühende Zentren der orientalischen Kultur, liegen in Schutt und Asche. 10-jährige kümmern sich um Verletzte. Es gibt keine Nahrung, kein Wasser, keine Medikamente. Millionen haben das Land verlassen.

Die Zustände in den Flüchtlingslagern sind menschenunwürdig.

Es ist nicht glaubhaft und nicht denkbar, dass diese Menschen sich aus kulturellen Gründen weigern würden nach Luxemburg zu kommen. Es geht hier ums schiere Überleben.

Die Kommentare einiger Luxemburger auf Facebook und beim Stammtisch sind beschämend und abstoßend. Es geht hier nicht um Immigrationspolitik, sondern um direkte Solidarität zwischen Menschen und Völkern, um Schutz für Menschen in Lebensgefahr in einem Bürgerkrieg in dem laut UNO bis Mitte 2013 mindestens 40.000 Zivilisten umgebracht wurden. Fremdenfeindliche Aussagen in diesem Zusammenhang sind der absolute humanistische Tiefstand einer kapitalistischen Egoismus-Gesellschaft, in der die Reichen und Mächtigen dem Volk nichts als hemmungslose Profitsucht und Eigennützigkeit vorleben.

60 Syrer waren nicht viele, 28 sind armselig. déi Lénk fordern die Luxemburger Regierung auf, mehr syrischen Flüchtlingen in Luxemburg Schutz zu gewähren, die Heuchelei aufzugeben, die Luxemburger über die Zustände in Syrien aufzuklären und die Schutzsuchenden ohne Vorbehalte zu unterstützen.

(Mitgeteilt von déi Lénk)

Question parlementaire du 9 janvier 2014 – Réponse
Question parlementaire du 18 février 2014

Question parlementaire concernant l’accueil de réfugiés syriens

Monsieur le Président,

Conformément à l’article 80 du règlement de la Chambre des Députés, je vous prie de bien vouloir transmettre à Monsieur le Ministre de l’Immigration et de l’Asile la question parlementaire suivante:

Au mois d’août 2013, le Ministre de l’Immigration Nicolas Schmit avait annoncé la venue d’un contingent de 60 réfugiés syriens au Luxembourg suite à l’appel international lancé par l’UNHCR face au drame vécu par ces personnes. L’Allemagne, qui avait initialement annoncé en accueillir 5.000, compte doubler sa contribution. Dans ce contexte, je voudrais savoir de la part de Monsieur le Ministre:

– Avez-vous connaissance de la date d’arrivée au Luxembourg de ces réfugiés?

– Le cas échéant, avez-vous connaissance de leur nombre définitif?

– L’accueil de réfugiés syriens est-il soumis à des critères? Si oui, pouvez-vous m’indiquer lesquels?

– Pouvez-vous m’indiquer le statut qui leur sera attribué?

– Pouvez-vous m’indiquer les mesures que l’Etat luxembourgeois compte mettre en place pour l’accueil, l’encadrement, le logement ainsi que le suivi de ces réfugiés?

– Finalement, vos services comptent-ils organiser cet accueil de concert avec les organisations non-gouvernementales actives dans le domaine des réfugiés? Le cas échéant, pouvez-vous me mentionner desquelles il s’agit ainsi que les champs d’action qui leur seront attribués?

Respectueusement,

Justin Turpel
député

-> Réponse

Den Flüchtlingen Schutz geben.

„Die Ergebnisse gestrigen EU-Innenministertreffens zur europäischen Flüchtlingspolitik sind erschreckend. Nachdem letzte Woche ein weiteres Schiff mit schutzsuchenden Flüchtlingen vor der Insel Lampedusa verunglückte und hunderte Passagiere zu Tode kamen, müsste unbedingt ein Umdenken in der europäischen Asyl- und Flüchtlingspolitik einsetzen. Doch es läuft einfach weiter wie bisher und die Europäische Union nimmt in Kauf, dass tausende Menschen im Mittelmeer ertrinken « , so Fabienne Lentz, Sprecherin von déi Lénk als Reaktion auf das EU-Innenministertreffen in Luxemburg.

Die Priorität der Europäischen Union liegt auch nach dem Treffen weiterhin bei einer noch effektiveren Abschottung und einer verschärften Strafverfolgung der Fluchthelfer. Anstatt diese unmenschliche Politik in Frage zu stellen, wollen EU-Kommission und nationale Regierungen, die europäische Abschottungsagentur FRONTEX unangetastet lassen und sie gegebenenfalls noch ausbauen.

Der luxemburgische Regierungsvertreter, LSAP-Minister für Immigrations- und Asylpolitik Nicolas Schmit, stößt ins gleiche Horn und hat bereits mehrfach betont, die europäischen Außengrenzen noch stärker überwachen lassen zu wollen. Diese Politik wird weder den Grundprinzipien der Menschenrechte noch den – scheinbar – humanistischen Anstrebungen der EU gerecht.

Für déi Lénk ist diese Politik nicht weiter tragbar. Wir wollen den Schutzsuchenden sichere Fluchtwege nach Europa ermöglichen, um ihr Leben zu retten und ihnen Schutz und Würde innerhalb der EU zu gewährleisten. Deshalb ist es zwingend notwendig, die militarisierte Grenzschutztruppe FRONTEX abzuschaffen.

(Mitgeteilt von déi Lénk)

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