Parmi celles qui ne sont pas les privilégiées, il y a les travailleuses du secteur du nettoyage. Elles sont plus de 8.000 à être employées par les grandes sociétés de nettoyage. Et depuis 2013, elles sont engagées dans une lutte sociale contre le patronat de ces sociétés, après que le patronat ait mis fi n à la convention collective en avril 2013. Ces femmes, tout le monde les voit régulièrement, tout le monde les côtoie à un moment donné. Pourtant, l’on parle peu de leur lutte. Est-ce parce que la très grande majorité d’entre elles sont des résidentes étrangères ou des frontalières et que leur poids politique est infime ?
Leur travail est éprouvant, nombreuses sont celles dont le dos, les vertèbres ou d’autres parties du corps ne s’en sortent pas indemnes au bout de plusieurs décennies de travail. Leurs salaires ne sont supérieurs du salaire social minimum (SSM) que de quelques centimes. Elles n’ont qu’une journée et demie de congés au bout de 25 ans de carrière. 50 % de leurs heures supplémentaires ne sont pas majorées. Pour beaucoup d’entre elles, c’est la flexibilité absolue, avec des tranches horaires qui découpent la journée de manière à ne pas trouver de véritable repos. Finalement, le patronat refuse d’accorder le salaire social minimum qualifié aux travailleuses non diplômées mais qui travaillent dans le secteur depuis dix ans, sans tenir compte du fait qu’une salariée a eu gain de cause devant le tribunal.
Depuis 2013, le syndicat majoritaire du secteur, l’OGBL, a multiplié les actions. Il s’agit d’améliorer les conditions de travail de ces femmes. Elles ne demandent pas la lune : une augmentation linéaire de leur salaire, l’octroi du SSM qualifié au bout de 10 ans de carrière, des améliorations au niveau de l’organisation du temps de travail, ainsi qu’une limitation à 10 % des heures supplémentaires non majorées.
Pendant ce temps, au mois de janvier, le gouvernement a signé un accord avec l’Union des entreprises luxembourgeoises qui prévoit entre autres une modification de la législation du SSM qualifié et une flexibilisation accrue du travail. Des mesures qui vont précariser davantage les salariées les plus précaires et cela concerne notamment les femmes d’entretien.
Soutenons la lutte de ces femmes ! Faisons pression auprès du gouvernement! Soutenons leurs actions syndicales !